Círculo de Bellas Artes

Círculo de Bellas Artes
La façade sur la rue d'Alcalá
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Siège
Pays
Coordonnées
Organisation
Directeur et président
Juan Miguel Hernández León (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur et président
Valerio Rocco Lozano (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Récompense
Site web
Carte

Le Círculo de Bellas Artes (CBA) de Madrid (en français : « Cercle des Beaux-Arts ») est un centre culturel privé sans but lucratif, situé à Madrid, en Espagne.

Il est situé au numéro 42 de la rue d'Alcalá, à l'angle avec la rue du Marquis de Casa Riera, dans un édifice art déco achevé en 1926.

Plusieurs disciplines y sont mises à l'honneur, en particulier les arts plastiques, la photographie et les arts du spectacle, mais également des activités relatives à la science, la philosophie et la littérature.

Le CBA est fondé en avril 1880[1] par quelques artistes voulant originellement créer un club où ils pourraient exposer et vendre leurs œuvres. Juan Martínez de Espinosa en est le premier président. Le nombre de ses membres augmente rapidement et le club devient une société. L'organisation fait fortune dans ses premières années grâce aux jeux de hasard[2].

Au début du XXe siècle, plusieurs personnalités de la vie culturelle madrilène font partie de la direction du CBA, à l'instar de Jacinto Benavente. À cette époque déjà, de jeunes élèves qui deviendront d'importants artistes s'y rendent, comme Pablo Picasso, tandis que d'autres, comme Ramón María del Valle-Inclán, fréquentent ses salons.

En 1921, le CBA devient « Centre de protection des beaux-arts et d'utilité publique ».

Le président change plusieurs fois de siège social pour finalement l'installer en 1926 dans l'édifice actuel, œuvre d'Antonio Palacios inaugurée par le roi Alphonse XIII[2].

La guerre civile entraîne la suspension de ses activités, et le CBA devient un lieu de détention du CPIP (Comité provincial d'investigation publique) — ce que l'on appelait une checa[3]. Après le conflit, c'est aussi là que s'installe pendant un temps le siège du Service extérieur de la Phalange (es)[4].

Ce n'est qu'en 1983 que le CBA est refondé grâce à l'Association des artistes plasticiens. Depuis cette date, il s'est ouvert au public madrilène et aux courants culturels internationaux.

En 1981, l'édifice est déclaré monument historique artistique national et bien d'intérêt culturel[5].

Architecture

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La terrasse située sur le toit est ouverte au public, offrant une vue panoramique de Madrid. Elle est surplombée par la statue de Minerve, déesse romaine de la sagesse et de l'art, le symbole de l'institution.

Tradition et patrimoine

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Le bal masqué qui commence à se populariser à Madrid vers 1881 finit par élire officiellement domicile au CBA en 1927. Il est alors l'occasion de développer une activité artistique parallèle, avec des concours d'affiches qui permettent d'élire un artiste qui doit être l'image du CBA de l'année à venir. Le premier élu est le peintre Cecilio Plá. En 1931, le peintre Francisco Ribera Gómez est à son tour choisi. La manifestation est organisée à nouveau depuis 1984[6].

El Círculo de Bellas Artes, par Manuel Alcázar Ruiz.

Par ailleurs, le CBA conserve un patrimoine artistique considérable avec plus de 1 200 peintures, sculptures, gravures, dessins et céramiques, ainsi que des meubles. Le fonds bibliographique et documentaire et notamment constitué du legs de la galeriste Juana Mordó (es), soit plus de 3 000 livres et une collection de 150 livres autographes. Enfin, l'institution conserve un fonds important de revues à thématique artistique et des documents historiques.

Programmation culturelle

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L'objectif principal du CBA est de diffuser les principales manifestations artistiques et culturelles. Dans ce centre ont lieu plus d'un millier d'événements (expositions, conférences, séminaires, ateliers, concerts, représentations de théâtre ou de danse, publications, cinéma, etc.) par an, coordonnés par leur département correspondant :

Sciences humaines et sociales, et sciences physiques

Le CBA organise des rencontres, conférences, réunions, congrès et présentations de livres sur des thèmes aussi divers et variés que la littérature, la politique, la science et la philosophie.

Arts du spectacle

Le CBA organise tout type de concerts, de pièces de théâtre ou de danse, de concours (littéraires, en particulier), de lectures dramatiques et autres récitals, etc.

Arts plastiques

Les expositions de dessin, peinture, sculpture, gravures, installations, photographie, art digital, céramique, performances et autres manifestations actuelles des arts plastiques ont lieu dans ses quatre salles d'exposition appelées Picasso, Minerva, Goya et Juana Mordó.

Cinéma - Studio

Dans le ciné-studio du CBA sont projetés des cycles de films de genres et provenances variés et des colloques ont lieu avec des personnalités du milieu cinématographique.

Édition et productions audiovisuelles

Le CBA édite[7] les catalogues qui accompagnent les expositions d'arts plastiques qu'il organise. Il publie aussi des œuvres de sa propre production et des œuvres basées sur des conférences, récitals ou rencontres célébrées en son sein. Par ailleurs, le CBA édite la revue Minerva[8] qui se charge de répertorier les manifestations culturelles qui vont avoir lieu dans le CBA et propose des entretiens, des reportages et des documentaires de sa propre production. En février 2007, le CBA édite le premier documentaire et le premier livre avec la licence Creative Commons. La revue Minerva est également publiée en partie avec cette licence.

Formation et ateliers

Depuis 1983, le CBA organise des ateliers d'art actuel ainsi que des séminaires et des ateliers spécialisés pour enfants et adultes.

Centre de documentation

Le CBA se charge de conserver sa mémoire historique et son patrimoine, ainsi que de gérer les fonds de sa bibliothèque spécialisée en matières artistiques, en histoire et en littérature.

Radio Círculo

Le CBA possède sa propre station de radio (100.4 FM) où sont retransmis les programmes qu'il réalise avec l'équipe du centre et des programmes gérés par des collaborateurs extérieurs, qui traitent des activités du CBA et de l'actualité du monde de la culture.

Organisation

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Le CBA est dirigé par un comité directeur, comprenant le président, le vice-président, le secrétaire général et le trésorier. Le directeur de l'institution est lui chargé de l'administration et de la gestion du personnel.

Financement

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Le financement du CBA est assuré principalement par un consortium formé du ministère de la Culture, de la Communauté de Madrid, de la Mairie de Madrid, de l'organisme d'épargne Caja Duero et d'Iberia. D'un autre côté, le CBA signe des accords de collaboration et des conventions spécifiques avec d'autres institutions publiques ou des entreprises privées.

Récompenses

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Le CBA reconnaît et récompense le mécénat des institutions culturelles, des entreprises ou des fondations qui collaborent étroitement avec l'institution en leur décernant les « Minerves ».

Médailles d'or

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Les Médailles d'or sont décernées aux créateurs et intellectuels espagnols ou étrangers dont l’œuvre a, selon le CBA, contribué de manière décisive au développement et à la diffusion des arts et de la culture contemporaine[9]. En voici la liste des lauréats :

1965
1976
1991
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019

Distinctions reçues

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Année Nom Remise par
1980 Médaille d'or du mérite des beaux-arts Ministère de la Culture[12]
1981 Médaille d'or Unicef
1999 Prix Liber pour la promotion du livre et de la lecture Fédération de la corporation des éditeurs d'Espagne
2002 Médaille d'or Mairie de Madrid
2005 Médaille d'or pour la trajectoire culturelle du CBA
à l'occasion de son 125e anniversaire
Communauté de Madrid

Le CBA dans les arts

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  • Le film espagnol Beltenebros[13], réalisé par Pilar Miró, donne à voir la façade du bâtiment du CBA.
  • Dans le chapitre no 18 de la série Los misterios de Laura, la scène finale a lieu sur l'attique de l'édifice.
  • Une photographie du livret du premier album de Mecano, Portada del reloj (1982), réalisée par Alejandro Cabrera, a été prise au milieu des colonnes du bâtiment[14].

Notes et références

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  1. (es) « Diez historias desconocidas sobre el Círculo de Bellas Artes », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b (es) Marta Rivera de la Cruz, « Un Círculo de 125 años », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) Paul Preston (trad. Catalina Martínez Muñoz, Eugenia Vázquez Nacarino), El holocausto español, Barcelone, Círculo de Lectores, (ISBN 978-84-672-4533-2, lire en ligne), p. 374-376, 404-405.
  4. (es) Eduardo González Calleja, « El servicio exterior de Falange y la política exterior del primer franquismo: consideraciones previas para su investigación », Hispania. Revista española de historia, Madrid, CSIC, vol. 54,‎ , p. 279-301.
  5. (es) [PDF]« Real Decreto 1050/1981, de 13 de marzo por el que se declara monumento histórico-artístico, de carácter nacional, el edificio social del Círculo de Bellas Artes, de Madrid », Bulletin officiel de l'État, 6 juin 1981.
  6. (es) Etiqueta "carnaval 2016" sur le site du CBA.
  7. (es) « Liste des livres édités par le CBA », sur circulobellasartes.com (consulté le )
  8. (es) « Site Web officiel de la revue Minerva », sur revistaminerva.com (consulté le )
  9. (es) « Médailles d'or du CBA », sur circulobellasartes.com (consulté le )
  10. (es) Voir la légende d'une photographie où Lucero Tena répond à un journaliste après avoir reçu le prix, sur EFE (11 mai 1965).
  11. (es) « Pilar Lorengar », sur spainisculture.com (consulté le ).
  12. (es) « Real Decreto 513/1980, de 7 de marzo, por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoría de Oro, a don César Manrique Cabrera », Boletin Oficial del Estado, Madrid, no 69,‎ , p. 6253 (lire en ligne).
  13. « Beltenebros » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database
  14. (es) Javier Adrados Rincón, Los tesoros de Mecano : un homenaje al mejor grupo de pop español de todos los tiempos, Timun Mas, , 208 p. (ISBN 978-84-480-6952-0), p. 33

Bibliographie

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Sources primaires
  • (es) Luis de Armiñan Odriozola, Biografia del Circulo de Bellas Artes 1880-1973, Círculo de Bellas Artes, , 168 p. (ISBN 978-84-600-5810-6)
  • (es) Carnavales : colección de carteles del Círculo Bellas Artes, Círculo de Bellas Artes, , 208 p. (ISBN 978-84-86418-05-2)
  • (es) Delfín Rodríguez Ruiz, El Círculo de Bellas Artes : Ciento veinticinco años de historia, 1880-2005, Círculo de Bellas Artes, , 364 p. (ISBN 978-84-86418-47-2)
Sources secondaires
  • (es) José Luis Temes, El Círculo de Bellas Artes : Madrid, 1880-1936, Alianza Editorial, , 456 p. (ISBN 978-84-206-6479-8)
  • (es) José Luis Temes, El Círculo de Bellas Artes : Madrid, de 1939 a nuestros días, Alianza Editorial, , 438 p. (ISBN 978-84-206-7745-3)
  • (ca) Consorci de Museus de la Comunitat Valenciana, El Círculo de Bellas Artes, València (Comunitat Autònoma). Generalitat, , 304 p. (ISBN 978-84-482-4674-7)
  • (es) Ana Avellano de Miguel, Cuadro de clasificación del Círculo de Bellas Artes de Madrid : evolución histórica, 1880-2012, , 185 p. (ISBN 978-84-616-7475-6)
  • (es) Centro Letras Españolas, Escritores españoles en el Círculo de Bellas Artes (cat.), Ministerio de Cultura, , 32 p. (ISBN 978-84-7483-721-6)

Liens externes

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