Dassault Mystère IV A au musée de l'air du Bourget. | ||
Constructeur | Dassault Aviation | |
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Rôle | Avion de chasse | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Date de retrait | ||
Nombre construits | 410 | |
Équipage | ||
1 pilote | ||
Motorisation | ||
Moteur | Hispano-Suiza Verdon 350 | |
Nombre | 1 | |
Type | Turboréacteur simple flux | |
Poussée unitaire | 33,34 kN | |
Dimensions | ||
Envergure | 11,12 m | |
Longueur | 12,85 m | |
Hauteur | 4,46 m | |
Surface alaire | 32 m2 | |
Masses | ||
À vide | 5 850 kg | |
Avec armement | (avion lisse) 7 750 kg | |
Maximale | 10 400 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 1 120 km/h (Mach 0,98, au niveau de la mer) | |
Plafond | 15 000 m | |
Rayon d'action | 1 310 km | |
Armement | ||
Interne | 2 canons DEFA 551 de 30 mm | |
Externe | 907 kg de charges réparties sur 4 points d'emport : • 2 missiles Nord Aviation AA-20 • 12 roquettes de 105 mm • 2 bombes de 250/500 kg • 4 bombes de 70 kg • ou 2 réservoirs supplémentaires |
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Le Dassault MD-454 Mystère IV est un chasseur de jour français des années 1950, qui connut une longue carrière en France, où il resta en service jusqu'en 1982. De nombreux exemplaires ont été exportés en Inde et en Israël.
Le , la société Dassault Aviation signe un marché avec le Service technique de l'aéronautique pour la réalisation d'un prototype plus évolué que le chasseur Mystère II, et pouvant atteindre Mach 1 en piqué, mais sans que soit envisagée une production en série. Une nouvelle voilure est dessinée pour l'appareil, nommé MD-454 Mystère IV. Comparée à l'aile du Mystère II, elle est dotée d'un profil biconvexe, d'une plus forte flèche (38° contre 30°) et plus mince (7,5 % au lieu de 9 %). Le fuselage, plus affiné, de section circulaire dans ses parties avant et arrière, a une partie centrale de section piriforme à large base.
Le Mystère IV 01 est équipé du réacteur à compresseur centrifuge Rolls-Royce RB.44 Tay, plus puissant et plus fiable que le réacteur à compresseur axial Atar, préféré par l'armée mais dont le développement n'est pas encore achevé. Le prototype effectue son premier vol le à Melun-Villaroche aux mains de Kostia Rozanoff, et dure 25 minutes. Les essais révèlent un appareil très réussi, qui incite les services officiels à passer une commande en de 22 avions de présérie.
En , une mission américaine, dont fait partie le célèbre pilote Charles « Chuck » Yeager, vient tester les avions de combat français, afin de choisir un modèle dont le financement doit être assuré par l'OTAN. À la suite de cela, le Mystère IV est retenu, la précédente commande est annulée et remplacée par une commande de série de 8 Mystère IV A (nos 02 à 09), équipés du Rolls Royce RB.44 Tay.
Le , le Dassault MD 454 (Mystère IV), piloté par le colonel Constantin Rozanoff, est le deuxième avion français à passer le mur du son, en piqué[1].
Le , le secrétariat d'État américain passe commande de 225 exemplaires, qui sont prêtés à l'armée de l'Air française.
Le premier Mystère IV A de série vole à Mérignac le , avec Paul Boudier aux commandes. Il s'avère être une grande réussite : puissamment armé, fiable, robuste et manœuvrant, il est facile à piloter. Il est officiellement remis aux autorités américaines le . Le 225e avion est livré le , en avance de douze jours sur la date du contrat. Au total, 411 appareils sont fabriqués et livrés, de 1954 à 1958. 114 sont équipés du Rolls Royce RB.44 Tay, et tous les autres (dont les modèles d'exportation) de l'Hispano-Suiza Verdon 350 (version sous licence plus puissante du Tay).
Au plus fort de sa production, 25 appareils par mois sortent de l'usine de Mérignac.
Le premier Mystère IV A est réceptionné par la 12e escadre de Cambrai le . C'est sur cette base qu'est formée une première patrouille acrobatique dotée du nouvel avion. Le , douze de ces appareils défilent au-dessus des Champs-Élysées. À partir de la fin 1955, six escadres de chasse sont équipées du Mystère IV A (2e, 5e, 7e, 8e, 10e et 12e). Il a également équipé les groupes écoles GE 312 et GE 314 ainsi que le CEAM (Centre d'Expérimentations Aériennes Militaires) et le CTB (Centre Technique de Bombardement). De 1957 à 1964, il a été la monture de la Patrouille de France. La fin des livraisons à l'Armée de l'Air intervient le , après la livraison de 242 exemplaires. Les derniers Mystère IV terminent leur carrière à la 8e escadre de chasse de la base aérienne Cazaux, où ils assurent le perfectionnement des futurs pilotes de combat. Leur retrait définitif, après presque 30 ans de service, intervient au mois de , lors de la conversion de la 8e Escadre sur Alpha Jet.
L'État d'Israël passe une commande de 59 Mystère IV A le . Tous connaissent l'épreuve du feu avec succès lors de la crise du canal de Suez, en 1956. Le , le Mystère IV obtient sa première victoire quand huit appareils affrontent douze MiG-15 égyptiens : ils abattent un MiG et en endommagent un second. Dans les jours suivants, deux Mystère IV affrontent quatre De Havilland Vampire égyptiens et les abattent tous. Ils participeront aussi à la guerre des Six Jours, en 1967 dans un rôle d'appui au sol.
L'Inde acquiert 110 exemplaires du Mystère IV, qui sont engagés lors des conflits de 1965 et 1971 contre le Pakistan dans des missions d'attaque au sol.
Le , le Mystère IV B est le premier appareil français à franchir le mur du son en vol horizontal sur la base d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge. Dix prototypes seront construits, dont cinq avec un réacteur SNECMA Atar 101F2 de 3 800 kgp de poussée, deux avec un Atar 101G2 de 4 400 kgp et les autres de Rolls-Royce Avon RA-7 de 4 300 kgp. Le Mystère IV B a effectué son premier vol le . Le , le pilote d'essais Constantin « Kostia » Rozanoff trouva la mort à bord du Mystère IV B 01 lors d’un vol de présentation à basse altitude. Une commande de l'appareil en série est annulée au profit du Super Mystère B2.
Pressentant le besoin d'un chasseur de nuit pour l'Armée de l'air, Dassault proposa le Mystère IV N, version biplace du IV B, mais équipée d'un radar de recherche et de tir pour la chasse de nuit. Le fuselage est modifié (l'entrée d'air est placée en dessous du fuselage) car il est prévu de loger le radar dans le nez à la manière du F-86D Sabre américain. Une commande de deux prototypes fut officiellement passée le . Celle du 2e prototype sera résiliée quatre mois plus tard.
Bénéficiant de nombreux composants de cellules et d'équipements des Mystère IV A et B, le Mystère IV N 01 a effectué son premier vol le à l'aérodrome de Melun-Villaroche. Quelque temps après, il franchit la vitesse de Mach 1,1. Hormis le fait qu'il soit le seul et unique exemplaire de son type, cet appareil reste célèbre grâce au record de vitesse pure féminin obtenu par Jacqueline Auriol le , avec 1 151 km/h sur une base de 12,3 km, détrônant ainsi celui de l'américaine Jacqueline Cochran.
C’est finalement le Vautour, de la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), qui est choisi par l'Armée de l'Air qui bénéficie par ailleurs, dans le cadre de l'OTAN, de 60 avions F-86K Sabre à des conditions très avantageuses. Grâce à son excellente stabilité en vol et à son installation en biplace, il devient un parfait avion de servitude. Différents types de radars furent montés et évalués, notamment l’Aladin et l’Aïda, qui équipera plus tard l'Étendard.
L'unique prototype du Mystère IV N se trouve au Conservatoire de l'air et de l'espace d'Aquitaine (prêt au long cours du musée de l'Air et de l'Espace)[2].