Pendant plus d’une décennie, elle pratique des reportages photographiques à travers l’Inde. Son deuxième livre, Myself Mona Ahmed, est publié en 2001. Ce livre est un mélange de recueil de photographies, de biographie, d’autobiographie et de fiction. C’est un « roman visuel » qui émerge à la suite du refus de Mona de faire un projet de photojournalisme de plus, et de sa propre volonté de rompre une certaine routine. C’est aussi un travail sur la durée, réalisé sur treize ans. Elle est alors lasse des clichés sur l’Inde, d’un certain exotisme de façade, et de la tendance de l’Occident à voir son pays à travers des lentilles simplistes[2],[1].
Les années suivantes, elle collabore avec l’éditeur Gerhard Steidl à Göttingen, en Allemagne pour réaliser un certain nombre de livres sur des thèmes plus personnels que ces travaux de photojournalisme[3],[4]. Ainsi, l’ouvrage Sent a Letter (« j’ai envoyé une lettre ») rassemble sept recueils de photographies, en accordéon, liés à l’histoire de l’Inde et à sa propre histoire[1]. Elle reçoit le Prix Prince Claus en 2008[5].
Ces travaux sont présentés dans des expositions à travers le monde, notamment aux Rencontres d’Arles en 2004[6] et 2007[7]. À Arles, elle est invitée par Martin Parr et présente, en 2007, outre son propre travail, un ensemble de photographies privées des anciennes maîtresses de son père, réalisé par sa mère[7]. En 2009, la Fondation Mapfre, à Madrid, organise une rétrospective de son travail, qui se déplace ensuite à Amsterdam, Bogota et Umea[13]. Elle est présente à la Biennale de Venise en 2011[8]. Elle expose également à la Hayward Gallery à Londres en 2013[9],[10], et à nouveau à la Biennale de Venise[9].
En novembre 2014, elle présente également l’ouvrage Museum of Chance («Musée de la Chance») comme un livre-objet (un livre, un objet d’art, une exposition, un catalogue), dans un spectacle à l’Institut Goethe de Bombay, puis à New Delhi en janvier 2015 au musée Bhavan. Déclinant cette idée, en 2018, elle publie cette exposition au Museum Bhavan sous la forme d’un livre dans une petite boîte contenant neuf livres minces en accordéon minces, les galeries, jusqu’à une galerie composé de photos tirées de ses archives. Le Musée Bhavan remporte en 2017 le Prix du Livre Photo de l’Année de la Fondation Photo-Aperture de Paris et, en 2018, le Prix de la publication Infinity Award du Centre international de la photographie[11],[12].
(en) Siddharth Dhanvant Shanghvi, « Postcards from the Edge », Time, (lire en ligne).
(en) Anindita Ghose, « An insomniac's guide to photography », Mint, (lire en ligne)
(en) Emilia Terracciano, « "I Don't Want to Be Bound by Anything": Dayanita Singh Brings Her Cerebral Art to London's Frith Street Gallery », Modern Painters, Louise Blouin Media, (lire en ligne).
Marie Ottavi, « Camille Henrot sélectionnée pour la Biennale de Venise », [[Libération|Libération]], (lire en ligne).