Conseiller de la Généralité de Catalogne Économie | |
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Sinesio Baudilio García Fernández |
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Élise Kater (d) (à partir de ) |
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Diego Santillán (d) |
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Diego Abad de Santillán pseudonyme de Sinesio Baudilio García Fernández[2], né le à Reyero (León) et mort le à Barcelone, est un militant anarchiste, écrivain et économiste espagnol, une figure majeure du syndicalisme libertaire en Espagne et en Argentine.
Né Sinesio Baudilio García Fernández à Reyero, un village de montagne du León, le , Santillán émigre avec ses parents à l'âge de huit ans en Argentine. Dès l'âge de dix ans, il suit des cours du soir et travaille la journée, notamment sur les lignes de chemin de fer. Il revient en Espagne en 1912 et prépare le baccalauréat avant de rejoindre l'Université de Madrid en 1915 pour suivre des cours de philosophie et de littérature. Après la grève générale de 1917, il est emprisonné à Madrid et rencontre en cellule Tomás Herreros, qui le met en contact avec le mouvement anarchiste. Une amnistie le libère en 1918 et il retourne en Argentine, travaillant comme militant au sein de l'anarcho-syndicaliste Federación Obrera Regional Argentina (FORA) et éditeur de son bulletin hebdomadaire La Protesta.
En 1922, Santillán représente la FORA au congrès fondateur de l'Association internationale des travailleurs qui se tient à Berlin. Sur place, il commence à étudier la médecine et fait la rencontre d'Elise Kater, qui devient sa femme. Il publie en 1925 deux premiers livres consacrés à l'histoire et la théorie anarchistes : Ricardo Flores Magón: el apóstol de la revolución social mexicana'' et El anarquismo en el movimiento obrero.
En 1926, Santillán interrompt ses études pour voyager à Mexico où il assiste à un congrès de la Confederación General de Trabajadores. De retour en Argentine, il continue à travailler pour La Protesta ainsi que pour un nouveau journal, La Antorcha, et termine El movimiento anarquista en la Argentina: desde sus comienzos hasta el año 1910 (1930). À la fin des années 1920, Santillán est un opposant résolu de l'anarchiste Severino Di Giovanni, dont le soutien à la propagande par le fait cause de nombreuses morts[3].
Quand, en 1930, il est condamné à mort pour sédition, Santillán fuit en Uruguay. De là, il voyage en Espagne au moment de la proclamation de la Seconde République espagnole en 1931, avant de retourner secrètement en Argentine pour continuer ses activités militantes et son travail de recherche. Il rédige La bancarrota del sistema económico y político del capitalismo (1932), La F.O.R.A.: ideología y trayectoria del movimiento obrero revolucionario en la Argentina (1933) et Reconstrucción social: bases para una nueva edificación económica argentina (1933). À la fin de 1933, il retourne en Espagne pour s'établir à Barcelone.
En 1934, Santillán commence à travailler pour la Fédération anarchiste ibérique (FAI) et devient en 1935, le secrétaire de son comité Peninsular et le directeur de Solidaridad Obrera et Tierra y Libertad. Au cours de la même période il fonde également trois nouveaux journaux : Tiempos Nuevos, Butlletí de la Conselleria d’Economia et Timón. Après la révolution de juillet 1936, il représente la FAI au Comité central des milices antifascistes (CCMA), qui coordonne les diverses milices de Catalogne – et qui formait de facto le gouvernement catalan au début de la guerre civile. La théorie économique anarchiste est à l'époque la première de ses préoccupations, ce qui se traduit dans son livre El organismo económico de la revolución (1936), publié au nom de la Confédération nationale du travail (CNT) (réédité en 1937 sous le titre After the Revolution: Economic Reconstruction in Spain Today).
Entre et il est conseiller économique au sein du ministère de l'économie de la Generalitat de Catalogne tout en continuant de prôner politiquement les principes anarchistes de la démocratie directe. Il se montre particulièrement critique du gouvernement et de Juan Negrín, et dénonce les crimes du Parti communiste d'Espagne – fidèle au Komintern – dans la guerre civile. Il publie deux livres : La revolución y la guerra de España (1938) et une bibliographie d'écrits anarchistes argentins (1938). En , Santillán rejoint le comité national du front populaire antifasciste formé par les anarchistes de la CNT et les socialistes de l'UGT. La défaite de la république espagnole face aux forces franquistes le conduit à retourner en Argentine via la France.
De retour en Argentine, Santillán se fait discret, fonde plusieurs journaux et poursuit ses travaux de recherche – collaboration suivie à la Gran Enciclopedia Argentina et production d'analyses critiques du mouvement syndical et du péronisme : Por qué perdimos la guerra: una contribución a la historia de la tragedia española (1940) – adapté plus tard en film par son fils, Francisco Galindo – La crisis del capitalismo y la misión del proletariado (1946), un chapitre sur l'Argentine dans The Labour Movement: Anarchism and Socialism Vol. III (1965), Contribución a la historia del movimiento obrero español (1962-1971), De Alfonso XII a Franco: apuntes de historia política de la España moderna (1974) et Estrategia y táctica: ayer, hoy y mañana (1976).
Des travaux inédits, Ideas y suggestiones para una nueva estrategía revolutionaria et Delincuencia política, ainsi que de nombreux documents personnels, sont conservés à Amsterdam à l'Institut international d'histoire sociale[4].
En 1977, à l'âge de 80 ans, Santillán retourne dans l'Espagne de l'après Franco, s'établissant de nouveau à Barcelone, et y rédige ses mémoires publiées sous le titre Memorias 1897-1936 (1977). Il meurt à Barcelone le .