Emmanuel d'Alzon

Emmanuel d'Alzon
Le père Emmanuel d'Alzon.
Fonctions
Supérieur général
Augustins de l'Assomption
-
Vicaire général
Diocèse de Nîmes
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 70 ans)
Nîmes (Gard), France
Nom de naissance
Emmanuel-Marie-Joseph-Maurice Daudé d'Alzon
Surnom
Le Père d'Alzon ou encore Le Lion des Cévennes
Nationalité
Français
Formation
Activité
Père
Mère
Marie Clémence Faventines (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Ordre religieux
Étape de canonisation

Emmanuel Joseph Marie Maurice Daudé d'Alzon, né le au Vigan, et mort à Nîmes le est un prêtre catholique français, vicaire général du diocèse de Nîmes, fondateur des Augustins de l’Assomption et des Oblates de l'Assomption. Il est reconnu vénérable par Jean-Paul II en 1991.

Son nom fut donné à des collèges, des lycées et écoles primaires internationaux faisant donner à des sœurs la direction de plusieurs bâtiments éducatifs dont elles étaient les éducatrices (elles ne le sont plus). La sœur dirigeant tous les bâtiments éducatifs se trouve à Paris.

Emmanuel d'Alzon est né dans l'hôtel de La Condamine au Vigan dans les Cévennes, région fortement marquée par le protestantisme, et cette cohabitation avec une religion rivale, loin de le rendre plus fragile dans sa foi, ne fit que l’ancrer avec plus de force dans le catholicisme.

Après des études au séminaire de Montpellier puis à Rome, où il fut ordonné prêtre le , il revint en France où il fut nommé vicaire général du diocèse de Nîmes, poste qu'il devait occuper pendant quarante-quatre ans, au service de quatre évêques.

En 1844 il reprit à Nîmes le Collège de l'Assomption[1], destiné aux enfants de l'aristocratie et qui fut à l’origine de sa congrégation. Cette appellation est d'ailleurs caractéristique car l'Assomption n’était alors qu'une croyance traditionnelle, elle sera reconnue plus tard par un dogme chez les catholiques. Par son langage, volontiers populaire, et par ses idées, il s’opposait non seulement à l'anticléricalisme délicat d'Anatole France mais aussi à Monseigneur Dupanloup, tel que le peint Renan, pour qui une bonne éducation classique était le complément naturel du catholicisme. Il collabora volontiers avec dom Guéranger, Louis Veuillot et d'autres militants du catholicisme. La Revue de l'Enseignement Chrétien, qu'il fonda et dirigea, s’attacha à réintroduire l'esprit chrétien dans les études classiques et, pour combattre le protestantisme dans la France du Sud, il créa l'association Saint-François de Sales.

Avec des prêtres de Nîmes, sur la demande de Mgr Plantier, il vint à Rome chez le souverain pontife. C'était le commencement des grands pèlerinages français appelés pèlerinages nationaux, dont les directeurs furent pendant de nombreuses années des religieux de l'ordre fondé par le Père d'Alzon. Ses « alumnats », ou écoles apostoliques, permirent de faire des études à des enfants pauvres appelés au sacerdoce, mais qui, faute d’argent, n’auraient pu être admis dans les séminaires. Les pères de l’Assomption ouvrirent quinze de ces maisons qui en vingt-cinq ans fournirent plus de 500 prêtres au clergé séculier. Pour soutenir ce travail de charité, le Père d'Alzon fonda l'association Notre-Dame des Vocations, enrichie de nombreuses indulgences par Pie IX et Léon XIII. La confrérie, par un diplôme du Saint-Siège fut établie canoniquement dans la chapelle de l'Université de Nîmes, et reçut l'approbation de nombreux évêques. Le Père d'Alzon fut très estimé par les papes Grégoire XVI et Pie IX. En 1863 ce dernier l'envoya à Constantinople pour fonder en Orient des missions de la Congrégation de l'Assomption. C'est pour répondre à cet appel précis qu'il fonda en 1865 la congrégation des Oblates de l'Assomption, religieuses missionnaires qui devaient collaborer avec les augustins de l'Assomption.

Plus d'une fois on proposa au père d'Alzon l'épiscopat, mais il déclina toujours cet honneur, préférant se consacrer à sa congrégation.

Il exerça une grande influence sur la vocation de certains de ses contemporains à l'exemple de Jean-Charles Arnal du Curel, futur évêque de Monaco.

Il était ami de l'abbé Théodore Combalot, qui fut l'un des inspirateurs de la construction de la statue colossale de Notre-Dame de France au Puy-en-Velay.

Ses écrits sont majoritairement présentés par Georges Tavard (en) dans le livre Textes Spirituels. Ce sont aussi les Cahiers d’Alzon (de 1952 à 1968) et les Premières Constitutions (1855-1865) toujours disponibles. Une homélie prononcée au service funèbre célébré à la cathédrale de Nîmes le 23 juin 1866 est également éditée.

Tableau à Hulsberg (Pays-Bas), copie d'un original de Nicolas Vollier conservé à Santiago du Chili, Maison provinciale assomptionniste.

Plusieurs établissements d'enseignement portent son nom dans divers pays:

Une statue d'Emmanuel d'Alzon est érigée au prieuré Saint-Michel de Sart-les-Moines (Charleroi, en Belgique) en 1928 et déplacée en 1955 au collège Saint-Michel du Chapois (Gosselies, section de la ville de Charleroi)[2].

Le procès en béatification d'Emmanuel d'Alzon est en cours. Celui-ci a été proclamé Vénérable par le Pape Jean-Paul II le [3].

  • Retranscription de son Acte de naissance [2]

« L'an Mil huit cent-dix, le trente un août à dix heures du matin en la Maison commune, par-devant nous François Dortet de Tessan, maire et officier de l'État civil de la ville du Vigan - département du Gard, est comparu Monsieur André-Henri Daudé d'Alzon, propriétaire foncier, domicilié en cette ville, qui nous a présenté un enfant du sexe masculin, né le jour d'hier, à une heure et demie du soir, de lui déclarant et de Dame Marie-Jeanne-Clémence Faventine, son épouse, auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Emmanuel-Marie-Joseph-Maurice, lesquelles présentation et déclaration ont été faites en présence des Sieurs David Fadat marchand et Marc Cadenat boulanger, tous deux majeurs et domiciliés en cette ville, et ont les père et témoins signé avec nous le présent acte de naissance après leur en avoir fait lecture. E. d'Alzon, Tessan, maire, Fadat, M. Cadenat. »

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l'article de l'Encyclopedia Catholica de 1911 (domaine public) en anglais intitulé « Augustinians of the Assumption ».
  • Article de Romain Mazenod dans Le pèlerin no 6627 - Éditions Bayard - Page 46
  1. L'établissement fut confisqué en 1909 après l'expulsion des derniers Assomptionnistes et il devint en 1920 Lycée de jeunes filles puis Collège Feuchères (voir De l'Assomption au Collège Feuchères
  2. « La statue du Père d'Alzon », sur confreriedudoigtdalzon.be (consulté le )
  3. Voir le site des Assomptionnistes, [1]

Bibliographie

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  • Georges Tavard, La Foi et le Royaume : Emmanuel d’Alzon et la spiritualité de l’Assomption, édit. du Cerf, Paris, 2003, 179 p..
  • Périer-Muzet Jean-Paul, Lettres du Père d'Alzon. Rome.
  • Sève André, Ma vie c'est le Christ, Emmanuel d'Alzon, édit. Bayard.
  • Vailhé, Siméon, Vie du P. Emmanuel d'Alzon, Maison de la Bonne Presse, 2 vol., 1927.
  • Gaëtan Bernoville, Emmanuel d'Alzon, 1810-1880, un promoteur de la renaissance catholique au XIXe siècle, édit. Grasset, 1957.
  • Collectif, sous la direction de René Rémond et Émile Poulat. Colloque d'histoire : Emmanuel d'Alzon dans la société et l'Église du XIXe siècle, Centurion, 1982.
  • Encyclopædia Britannica. « Alzon, Emmanuel d'». Ultimate Reference Suite 2008.
  • « L'abbé Emmanuel d'Alzon : 45 ans à l'évêché de Nîmes », dans Jean Thomas, Pierres précieuses de l'Église de Nîmes : de la Révolution à la séparation de l'Église et de l'État (1789-1905), t. 2, Nîmes, Lacour, (ISBN 2-86971-014-3), p. 165-176.
  • « Alzon (R. P. Emmanuel-Joseph-Marie-Maurice Daudé d') », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF 35031733, lire en ligne), p. 26-28.

Articles connexes

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Liens externes

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