Estampes L 108 (100) | |
Page de titre du manuscrit autographe | |
Genre | Triptyque pour piano |
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Nb. de mouvements | 3 |
Musique | Claude Debussy |
Durée approximative | 13 min |
Dates de composition | 1903 |
Dédicataire | Jacques-Émile Blanche |
Création | Société nationale de musique, salle ÉrardParis, France |
Interprètes | Ricardo Viñes |
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Estampes est une œuvre pour piano composée par Claude Debussy en 1903. Sa première interprétation publique eut lieu le par le pianiste Ricardo Viñes à la Salle Érard de la Société nationale de musique. Il s'agit d'un triptyque de trois pièces assez courtes intitulées Pagodes, La soirée dans Grenade et Jardins sous la pluie[1],[2],[3].
Estampes est sans doute la première œuvre pianistique majeure de Debussy. Celle qui définit son style, et annonce les Préludes à venir. Non seulement Debussy invente une nouvelle technique pianistique, plus intime et délicate, par opposition aux prouesses techniques alors à la mode mais il redéfinit également le rôle du piano. Celui-ci n'est plus cet instrument sentimental et passionnel tel que le voyaient les romantiques, convergence de tous les maux et tourments, il se mue en machine à rêve et en compagnon de voyages imaginaires. Dans Estampes, c'est une palette de sonorités inconnues que découvre l'auditeur, à la fois douce, poétique, expressive et dénuée de tout maniérisme. Comme le dit Roland de Candé dans son ouvrage, Les chefs-d'œuvre classiques de la musique, «[...] l'harmonie est sensuelle et non intellectuelle ».
Durée approximative : 5 minutes[4]
Pagodes est en quelque sorte la conséquence la plus évidente du choc laissé à Debussy par l'écoute des orchestres javanais et balinais (voir Musique indonésienne) lors de l'exposition universelle de 1889 à Paris[5]. Une découverte qui nourrit en même temps son imagination et son inspiration, lui ouvrant la porte à tout un univers musical étranger à la logique et aux règles de la musique occidentale. Ainsi Debussy s'appuie avant tout à une recherche d'atmosphère que l'on peut qualifier, sans prendre trop de risques, d'extrême-orientale. Un thème pentatonique se fait entendre tout au long de la pièce auquel répondent des sonorités vaguement indonésiennes couplées à des subtilités de timbre et des entorses harmoniques.
Durée approximative : 5 minutes 30 [4]
Cette pièce d'évocation espagnole (bien que Debussy ne soit jamais allé en Espagne) faisait l'admiration du compositeur Manuel de Falla[6], lui-même andalou. Comme son titre l'indique, il s'agit d'une suite d'impression autour d'une soirée dans la ville de Grenade. Ici, Debussy utilise un procédé emprunté à Ravel et sa Habanera (composée en 1895) avec l'emploi d'une pédale de dominante grave, ce qui a pour effet de plonger l'auditeur dans une ambiance comme sombre et suspendue. Pour faire référence à une autre pièce de Debussy, on pourrait dire que les parfums tournent dans l'air. La main gauche se charge de faire entendre une mélodie d'inspiration gitane et flamenca, suivent des allusions aux accents de tango ainsi que des motifs rappelant la guitare. Tout cela dans une seule et unique pièce pour piano, un manifeste de l'orchestration debussyenne.
Durée approximative : 4 minutes [4]
Loin de ses influences musicales extrême-orientales et andalouses, Debussy revient à une inspiration française avec Jardins sous la pluie. Les contrées sont plus familières et mélancoliques : la France et Paris, comme le laissent entendre ses emprunts thématiques. La pièce fait entendre fugitivement deux comptines populaires, Dodo, l'enfant do et Nous n'irons plus au bois, thèmes mêlés aux notes transposant les gouttes de pluie et les chants des oiseaux[6]. Selon Henri Pellerin, historien du Pays d'Auge, ce sont les jardins de l'hôtel de Croisy à Orbec (Calvados) qui ont inspiré le compositeur à la Pentecôte de 1894[7].
Nombreux enregistrements, dont: