Fiat 508 Balilla | ||||||||
Marque | Fiat | |||||||
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Années de production | 1932 - 1937 | |||||||
Production | Italie : 170 176 France : 26 472 Pologne : 6/10 000 Allemagne ~11 000 Espagne : nc exemplaire(s) |
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Classe | Gamme moyenne | |||||||
Usine(s) d’assemblage | : Fiat Lingotto : Fiat-NSU Heilbronn : Fiat Hispania Madrid : Fiat-Simca Nanterre : Fiat-Polski Varsovie |
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Moteur et transmission | ||||||||
Moteur(s) | Essence 4 cylindres 995/1 089 cm3 | |||||||
Transmission | Propulsion | |||||||
Masse et performances | ||||||||
Masse à vide | 685-710 kg | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Berline - Limousine - Cabriolet | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | 3 145 mm | |||||||
Largeur | 1 400 mm | |||||||
Hauteur | 1 530 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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La Fiat 508 Balilla est une automobile construite par le constructeur italien Fiat au cours des années 1930 qui contribua fortement à la motorisation des classes moyennes du pays.
La Fiat Balilla a représenté, aux yeux des italiens de cette époque, un « objet de désir ». Son succès est à attribuer à une décision très courageuse du constructeur italien de lancer cette voiture en une période peu faste et surtout à la qualité du travail de ses concepteurs, qui réalisèrent une automobile moyenne avec des prestations de classe supérieure et dont le coût d'utilisation était très modique.
Le projet est l'œuvre de différentes figures illustres de ces années comme les ingénieurs : Nebbia, Fessia, Giacosa et Zerbi qui créèrent une voiture de classe mais avec des coûts raisonnables. Le nouveau modèle sera présenté à la Foire de Milan le au cours du Salon de l'automobile.
La Fiat 508 Balilla, dans sa première version, se caractérisait par une boîte de vitesses à trois rapports. Elle était équipée d'un moteur essence Fiat type 108 monté à l'avant, un quatre-cylindres en ligne de 995 cm3 développant 20 ch à 3 500 tr/min, équipée de freins à tambour sur les quatre roues, elle dépassait 80 km/h en vitesse maximale.
Cette première version fut remplacée deux ans plus tard par la Fiat 508 Balilla seconde série, disposant d'une boîte à quatre vitesses et d'une nouvelle carrosserie plus aérodynamique à deux ou quatre portes.
La production entre 1932 et 1937 atteint 170 176 exemplaires, un véritable exploit à cette époque.
Beaucoup croient que ce surnom lui a été attribué à cause du fascisme en Italie. Ce n'est pas exact, le terme « Balilla » ne trouve pas son origine durant l'époque fasciste mais, au contraire, a été réutilisé durant cette période. En réalité « Balilla » était le surnom de Giovanni Battista Perasso qui, en 1746 à Gènes lança un caillou contre un officier autrichien pour se rebeller contre l'invasion autrichienne de la région.
La Fiat 508 n'a pas été le premier produit à porter ce surnom. Précédemment on compte un l'avion Fiat A1, un tracteur agricole Motomeccanica ainsi qu'une série de sous-marins de la marine du Roi d'Italie.
La Fiat 508 (version 1) a servi de modèle au dessinateur Franquin pour la voiture de son héros Gaston Lagaffe, dans une version imaginaire jaune à damiers noirs et blancs, voiture décrite comme un véritable tacot crachant et toujours en panne... Une polémique existe cependant, d'autres préférant voir dans la Fiat 509 l'inspiration de Franquin, les deux modèles étant il est vrai très proches.
Grâce à sa fabrication en grande série, le prix de vente de la voiture était très compétitif, seulement 10 800 lires (mais qui équivalaient à un an de salaire de l'ouvrier Fiat), contre les 18 500 lires de l'époque, pour la Fiat 509 qu'elle remplaçait. Le nombre d'exemplaires produits chaque jour par Fiat à Turin dans la nouvelle usine du Lingotto, sans compter les fabrications à l'étranger, était supérieur à la production des modèles étrangers concurrents par semaine.
La Balilla fut produite de 1932 à 1937 en deux séries :
Les deux séries ont donné une large gamme qui comprenait les versions : berline, spider, torpédo, militaire coloniale, sport spider et berlinette Mille Miglia. De très nombreux carrossiers, comme c'était la grande mode à l'époque, habillèrent les châssis nus produits par l'usine à leur intention. On peut citer les principaux Garavini, Savio, Balbo, Bertone, Casaro et Ghia.
Au début de l'année 1931, le Regio Esercito (armée du roi d'Italie) lance un appel d'offres auprès des différents constructeurs automobiles italiens pour la conception d'une voiture militaire aux caractéristiques et prestations répondant à son cahier des charges. Fiat répond en proposant une version militarisée de la Balilla Spider, dénommée « Fiat 508 M ». Elle pouvait accueillir trois personnes grâce au siège aménagé dans le coffre, dans le sens contraire de la marche.
Au vu de la très forte demande, la Fiat 508 Balilla fut également fabriquée sous licence à l'étranger :
La Fiat 508 sera remplacée par la Fiat 1100 présentée en 1939 avec le code projet Fiat 508C.
A l'instar de quelques autres voitures emblématiques de leur époque et de leur pays d'origine (la Dodge Charger General Lee immortalisée par Johnny Cash[3] ou la Renault 8 Gordini célébrée par Renaud Séchan dans la tire à Dédé[4]) la Fiat Balilla a été mise en chanson dans une ballade populaire et burlesque dont il existe d'innombrables versions et variations issues des diverses régions de l'Italie. Une des plus connues est en dialecte lombard (la région d'implantation des usines Fiat historiques comme le Lingotto) interprétée par le « Brassens italien » Nanni Svampa [5] mais il en existe une version sicilienne[6], une version napolitaine...etc .
Cette multitude de variantes est représentative de l'immense succès de ce modèle destiné à motoriser les classes moyennes et populaires.
Les paroles de la chanson, burlesques et surréalistes à la fois, reprennent cependant, à travers les multiples versions, une thématique commune : Un modeste marchand forain de savon et de lessive décide de casser sa tirelire pour s'offrir l'objet de ses rêves , une belle fiat balilla...ce faisant , il déclenche la jalousie de tout son entourage , ses frères, sœurs , cousins , cousines , voisins et voisines mangent littéralement, au fil des couplets, telle ou telle pièce de la voiture. Le frère diabétique mange la magnéto, la tante dévore la plaque d'immatriculation, l'oncle se saoule en buvant l'essence, la sœur ainée croque une bielle et un piston en guise d'antipasti, et , suprême outrage , un sergent de carabiniers s'attaque à la carrosserie. Le temps d'aller porter plainte à la Questura, il ne reste plus à l'infortuné automobiliste que .....la fumée du tuyau d'échappement !
Dans le domaine des bandes dessinées, la voiture est présente dans l'épisode Libellule s'évade[7] des aventures de Gil Jourdan.