Gaspard Dughet est le frère de Jean Dughet et le beau-frère de Nicolas Poussin. Il était le fils du cuisinier français établi à Rome qui avait recueilli et soigné Poussin lors d'une grave maladie. À sa guérison, en 1630, Poussin avait épousé Anne-Marie Dughet, sœur de Gaspard. Celui-ci vit jusqu'en 1635 au domicile conjugal de sa sœur où il est sans doute initié à la peinture par Poussin avant de s'orienter vers la réalisation de paysages. Il rencontre rapidement le succès. Il effectue ensuite de nombreux voyages, à Milan, Pérouse, Florence, Naples, et partage sa vie entre Rome, Tivoli et Frascati.
Ses œuvres de jeunesse, mal connues, ont été parfois associées avec les œuvres du « Maître au Bouleau argenté »[1]. Pour d'autres auteurs, ces mêmes œuvres datent de la jeunesse de Poussin.
François-Léandre Regnault-Delalande lui attribue deux paysages, dont l'une dans le goût de Salvator Rosa, de l'ancienne collection de Jacques Augustin de Silvestre (1719-1809), non localisés[2].
Les tableaux de Dughet sont nombreux dans toutes les grandes galeries-musées de Rome : Barberini, Corsini, Spada, Colonna, etc. Des palais contiennent aussi des fresques. Il est jugé que son chef-d'œuvre en matière de fresques est constitué par les seize que l'on voit à la basilique de San Martino ai Monti.
fresques de paysages de la salle des Pays (dei Paesi) ;
Salon du Poussin; Paysage avec cascade dans un bois; Paysage avec cascade; Paysage avec falaise; Paysage avec cascade et arbre ; Paysage avec gorge abrupte et cascade; Paysage avec vallée; Paysage avec tronc d'olivier; Paysage avec cascades ; Paysage avec Ponte Lucano ; Paysage avec ruisseau dans un bois ; Paysage avec des gorges et un arbre au milieu ; Paysage avec l'intérieur d'un bois; Paysage avec sentier; Paysage avec châteaux et lac; Paysage avec des cyprès et des petites figures ;
en collaboration avec Guillaume Courtois : Paysage avec saint Eustache ; Paysage avec le bon samaritain ; Paysage avec saint Augustin et l'enfant ; Paysage avec sainte Marie l'Egyptienne ; Paysage avec saint Jean-Baptiste ; Paysage avec Caïn et Abel ; Paysage avec Adam et Ève.
Paysage au bon Samaritain [figures de Louis Michel Van Loo], 1638, huile sur toile, 119 × 171 cm, Montpellier, musée Fabre.
Paysage côtier avec le mont Carmel, pierre noire et craie sur papier bleu, 42,5 × 31,7 cm[3]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin est à rapprocher de la fresque Élie montrant à son serviteur le nuage qui s'élève de la mer, réalisée par Giovanni Francesco Grimaldi en 1648 dans l'église San Marino ai Monti à Rome. Ce dessin est une reprise d'une première étude sur le motif d'après la fresque de Grimaldi, conservée au Bowdoin College Museum of Art à Brunswick[4].
Paysage avec satyre et chèvre jouant, huile sur toile, 52 × 87 cm, Florence, palais Pitti[8].
Paysage avec les pêcheurs au bord d'un lac, sanguine, 27,7 × 42,1 cm[9] ; Paysage avec un lac, sanguine, 26,4 × 40,4 cm[10], Paris, Beaux-Arts de Paris. Ces deux dessins sont à rattacher à la fresque réalisée par Dughet en 1667-1668 dans le palais de Lorenzo Onofrio Colonna à Rome et aux tableaux de paysage peints à la détrempe pour le même commanditaire. Ces feuilles ne seraient pas des études préparatoires mais des reprises dessinées de compositions peintes[11].
↑François-Léandre Regnault-Delalande, Catalogue raisonné d'objets d'art du cabinet de feu M. de Silvestre, ci-devant chevalier de l'ordre de Saint-Michel et maître à dessiner des enfants de France, 1810, p. 5-6, lots nos 21 et 22.
↑Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des beaux-arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 203-207, Cat. 50.
↑Corentin Dury, Musées d'Orléans, Peintures françaises et italiennes, XVe – XVIIe siècles, Orléans, Musée des Beaux-Arts, , n°128
↑Mina Gregori (trad. de l'italien), Le Musée des Offices et le Palais Pitti : La Peinture à Florence, Paris, Editions Place des Victoires, , 685 p. (ISBN2-84459-006-3), p. 574.
↑Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’École des Beaux-Arts, Paris, École nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 208-212, Cat. 51-52.
André Félibien, Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, t. 5e partie - 10e entretien, Paris, (lire en ligne), p. 2-5.
(en) Michael Bryan, « Dughet, Gaspard », dans Bryan's Dictionary of Painters and Engravers, vol. II D - G, New York/London, The Macmillan Company/George Belle and Sons, (lire en ligne), p. 96-98.