Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Alfred-Georges Gressent |
Pseudonyme |
Georges Valois |
Nationalité | |
Activités |
Partis politiques | |
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Membre de |
Action française Cercle Proudhon Confédération de l'intelligence et de la production française (d) |
Lieu de détention | |
Distinctions |
Prix Montyon () Prix Fabien ( et ) |
Archives conservées par |
Archives municipales de Lyon (32II) Fondation nationale des sciences politiques (Fonds Georges Valois, VA, Département archives, DRIS, Sciences Po)[1] Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 11063-11066, 4 pièces, -)[2] |
Georges Valois, de son vrai nom Alfred-Georges Gressent, né le dans le 14e arrondissement de Paris et mort le au camp de concentration de Bergen-Belsen, est un homme politique français[3]. Recherchant une nouvelle forme d'organisation économique et sociale ainsi que la synthèse du national et du social, il a oscillé entre les radicalités de gauche et de droite.
Issu d'une famille paysanne et ouvrière, Georges Valois naît le à Paris[4]. Son père est un Normand venu s'installer à Montrouge pour exercer la profession de boucher. Il meurt cependant accidentellement peu après la naissance de son fils[5]. Élevé par ses grands-parents, Georges Valois quitte l'école professionnelle Boulle à 15 ans et effectue deux ans plus tard un séjour de plusieurs mois à Singapour[6]. Il milite d'abord dans des mouvements anarchistes et collabore au journal L'Humanité nouvelle en tant que secrétaire d'Augustin Hamon[6]. Il devient le disciple de Georges Sorel, théoricien du syndicalisme révolutionnaire, dont il fait la connaissance en 1898[6].
Il accomplit en 1900 son service militaire grâce auquel il affirme avoir « repris contact avec le vrai peuple[6] ». Il lit à la même période Maurice Barrès et Paul Bourget[6]. En 1901, il se rend en Russie dans le district de Kovno, où il exerce pendant deux ans le métier de précepteur[6]. De retour en France, en 1903, il travaille comme secrétaire chez Armand Colin[6]. Il publie en 1906 L'homme qui vient, un ouvrage inspiré par la pensée de Pierre-Joseph Proudhon et de Friedrich Nietzsche[6].
Georges Valois adhère à l'Action française à l'été 1906, il voit dans le mouvement de Charles Maurras une arme révolutionnaire contre le capitalisme. Il y suit les questions ouvrières, et devient avec Édouard Berth le maître d'œuvre du Cercle Proudhon, groupe de réflexion créé en 1911[6] auquel contribuent également Gilbert Maire et le jeune Henri Lagrange. Valois fait partie de ceux qui veulent mener jusqu'au bout la réflexion sociale ouverte au sein de l'Action française. Il est alors une des chevilles ouvrières de la Revue critique des idées et des livres, qui regroupe jusqu'à la Première Guerre mondiale la fine fleur des intellectuels maurrassiens.
Il prend en 1912 la direction de la Nouvelle Librairie nationale, maison d'édition de l'Action française[6].
Mobilisé en 1914, il sert comme chef de corps franc d' à [6]. Promu sous-lieutenant, il participe à la bataille de Verdun et est grièvement blessé en [6]. Il rédige au cours de l'année 1917 Le cheval de Troie, où il théorise l'emploi du char d'assaut et de l'aviation pour mettre fin à la guerre de positions[7].
De 1923 à 1925, Valois dirige le mensuel Les Cahiers des États généraux[8]. Le duc Jean de Guise, prétendant à la couronne de France de 1926 à 1940, fait appel à Valois, « ancien anarchiste converti au royalisme, qui avait rompu avec l'Action française en 1925 », pour servir de conseiller à son fils Henri, titré comte de Paris en [9].
Le , Georges Valois crée le journal Le Nouveau Siècle, organe de presse destiné à mobiliser les anciens combattants[10]. La même année, avec les capitaux de deux industriels, le parfumeur Francois Coty[11] et le producteur de cognac Jean Hennessy[9], il crée avec l'économiste Jacques Arthuys un nouveau mouvement, le Faisceau, premier mouvement fasciste non italien. Le parti est fondé le , salle Wagram, en présence de 4 000 personnes[12]. Après la réunion, 300 légionnaires en chemise bleue se rendent sur la tombe du Soldat inconnu[6]. Les éléments les plus combatifs de l'Action française sont attirés par la nouvelle organisation et rejoignent ses rangs : entre décembre 1925 et avril 1926, 1 800 membres de l'Action française démissionnent ainsi pour adhérer au Faisceau[13].
En 1926, Charles Maurras accuse Georges Valois de bénéficier de subsides de l'Italie fasciste en vue de provoquer une guerre avec la France[14]. En représailles, le Faisceau organise le 14 novembre une expédition punitive dans les locaux de l'Action française, rue de Rome. Lors des violents affrontements, des coups de feu sont échangés entre fascistes et royalistes. Léon Daudet et les militants d'Action française parviennent alors à repousser les assaillants en blessant grièvement un membre du Faisceau.
Malgré l'adhésion de Hubert Lagardelle (venu de la gauche) ou de Marcel Bucard (futur fondateur du Parti franciste), le Faisceau disparaît en 1928 après de graves dissensions internes, tout comme son journal Le Nouveau Siècle.
Georges Valois crée le le Parti républicain syndicaliste et dirige jusqu'en 1932 une revue intitulée Les Cahiers bleus[6]. Il continue à diriger la Nouvelle Librairie nationale, renommée librairie Valois[6].
À la suite de la crise économique des années 1930, il se rallie au distributionnisme (ou distributisme) et lance en 1934 le quotidien Nouvel Âge, qui circule dans les milieux que l'historiographie moderne appellera a posteriori les « non conformistes des années 1930 ». Il demande même en 1935 à adhérer à la SFIO mais, malgré le parrainage de Marceau Pivert, son adhésion est refusée. Il critique la politique du Front populaire et désapprouve les accords de Munich[6].
Après l'invasion de 1940, il se rend au Maroc, à Casablanca[6], où il crée un groupe clandestin et rédige Fin du bolchevisme. Arrêté en octobre 1940, il est transféré à Meknès, où il rédige L'homme devant l'éternel[6], puis à Clermont-Ferrand. Libéré en avril 1941, il s'installe à l'hôtel du Val d'Ardières aux Ardillats, dans la région lyonnaise. Il se consacre alors à la culture maraîchère mais rédige parallèlement des brochures clandestines pour la Résistance. De nouveau arrêté le par la Gestapo, il est déporté au camp de concentration de Bergen-Belsen où il meurt du typhus le .