Georges de Porto-Riche

Georges de Porto-Riche
Georges de Porto-Riche photographié par Paul Nadar en 1895
Fonctions
Fauteuil 6 de l'Académie française
-
Administrateur (d)
Bibliothèque Mazarine
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Distinctions
Œuvres principales
La Chance de Françoise (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Georges de Porto-Riche
Signature de Georges de Porto-Riche le 9 février 1929 lors de la réception de sa distinction de grand officier de la Légion d'honneur française
Tombe de Georges de Porto-Riche au cimetière de Varengeville-sur-Mer (A compter du 3 août 1931-Alternative) (français)

Georges de Porto-Riche est un dramaturge et romancier français, né à Bordeaux le et mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1].

Caricature d’Aristide Delannoy pour Les Hommes du jour (1910).

Georges de Porto-Riche naît dans une famille juive. Son grand-père paternel, d'origine italienne, s'était installé à Bordeaux en 1778. Son père avait épousé Mathilde Lunel.

Refusant de suivre les traces de ses parents, Georges de Porto-Riche veut faire une carrière littéraire et s’installe très tôt à Paris où il fait son droit avant de travailler quelque temps dans une banque. Politiquement situé à gauche, il a failli se faire fusiller en 1871 pour avoir pris le parti des insurgés lors de la Commune de Paris[2].

« En 1879, il se marie avec sa cousine germaine, Lise Lunel (1858-1940). Le ménage aura un fils unique, né en 1881 et mort prématurément en 1905, laissant ses parents inconsolables »[3].

Son allure romantique en faisait un séducteur-né, selon le chroniqueur mondain André de Fouquières. Il fréquente le salon littéraire de Geneviève Halévy, où l'on croise Henri Meilhac, Paul Bourget et Edgar Degas. Il est aussi un intime de Laure de Chevigné. Il se consume d'amour pour la comtesse Greffulhe[4].

Il n'avait que vingt ans lorsque ses premières pièces historiques en vers furent jouées sur les théâtres parisiens. Il publia également des poésies (Primo verba, Tout n’est pas rose, Bonheur manqué) qui furent bien accueillies.

Son Drame sous Philippe II (1875), qui se passe lors d'un soulèvement dans le duché de Brabant au XVIe siècle est un échec retentissant. La critique en est tellement dévastatrice qu'il se jure de ne plus écrire. Il reviendra cependant à la littérature en 1887 afin de gagner le cœur de la comtesse Greffulhe par des poèmes qu'il recueillera sous le titre Bonheur manqué (1889)[5].

Il se console de son échec amoureux en se tournant vers le théâtre psychologique avec La Chance de Françoise (1888) jouée au Théâtre-Libre d'Antoine. Cette pièce est un grand succès et fait de lui le créateur du « théâtre d'amour », dont on loue la vérité. L'auteur a trouvé sa veine, qui est d'explorer les rapports sentimentaux et psychologiques au sein du couple, ce qui le fit comparer à un « Racine bourgeois ». Amoureuse, créée le , fut un très grand succès ; le rôle de Germaine, l'héroïne passionnée de la pièce, fut l'un des meilleurs de Réjane. Puis, c'est L'Infidèle (1891) et Le Passé. Il reprendra ces quatre pièces dans Théâtre d'amour (1898). Le titre choisi pour ce recueil est destiné à marquer la différence entre son théâtre, qui repose avant tout sur des ressorts psychologiques, et les pièces politiques et sociales qui dominaient la production de son époque. Même dans une pièce comme Les Malefilâtres (1904), dont les personnages appartiennent à la classe ouvrière, c'est l'amour qui forme le fil de l'intrigue.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Porto-Riche est élu à l'Académie française le au fauteuil d'Ernest Lavisse, après quatre tentatives infructueuses et vingt tours de scrutin, ce qui en fait sans doute l'élection la plus difficile jamais acquise, bien que Porto-Riche, bibliothécaire de la Mazarine, fût un familier de l'Institut. Au demeurant, l'intéressé ne fut jamais reçu officiellement sous la Coupole. En effet il n'avait prévu de consacrer que quelques lignes à son prédécesseur dans son discours de réception, qu'il refusa de corriger, comme ses nouveaux collègues le lui demandaient.

Il est grand officier de la Légion d'honneur.

Il est enterré avec son fils Marcel (auteur de quelques pièces de théâtre, mort à 24 ans et crématisé au Père-Lachaise en ) au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer depuis le mois d'août 1931. Sur sa pierre tombale ce vers : ''J'aurai peut-être un nom dans l'histoire du cœur''[6].

Portrait par Jacques-Émile Blanche (1889).
  • Primo Verba, poésies (1872)
  • Le Vertige, comédie en un acte et en vers, Paris, Odéon,
  • Pommes d'Ève (1874)
  • Un drame sous Philippe II, drame en quatre actes et en vers, Paris, Odéon,
  • Tout n'est pas rose, poésies (1877)
  • Les Deux Fautes, comédie en un acte, Paris, Odéon,
  • Vanina, fantaisie vénitienne en 2 parties et en vers (1878)
  • La Chance de Françoise, comédie en 1 acte, en prose (1888)
  • Bonheur manqué, carnet d'un amoureux (1889)
  • L'Infidèle, comédie en 1 acte et en vers, musique de Francis Thomé, Paris, Théâtre d'Application, lire en ligne sur Gallica
  • Amoureuse, comédie en 3 actes, Paris, Odéon,
  • Le Passé, comédie en 5 actes, Paris, Odéon,  ; réduite à 4 actes pour la reprise au Théâtre-Français en 1902.
  • Les Malefilâtre, comédie en 2 actes, Paris, Renaissance, lire en ligne sur Gallica
  • Le Vieil homme, pièce en cinq actes, Paris, Renaissance,
  • Zubiri, fantaisie en 1 acte tirée d'un récit de Victor Hugo Choses vues, Paris, Comédie royale,
  • Quelques vers d'autrefois (1915)
  • Le Marchand d'estampes, drame en 3 actes, Théâtre de l'Athénée, 6 décembre 1917[7]
  • Anatomie sentimentale, pages préférées (1920)
  • Veux-tu que je sois ta femme ?, nouvelle (1923)
  • Sous mes yeux (1927)
  • Les Vrais Dieux, fantaisie antique en 2 parties, Paris, Théâtre Albert Ier, [8]
  • Oh ! ne me chasse pas ! Poésie de Georges de Porto-Riche et Musique de Alfredo Barbirolli Hachette, Paris, 1909 lire en ligne sur Gallica

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Henry Marx : Georges de Porto-Riche, son œuvre, La Nouvelle Revue Critique, Paris, 1924
  • Hendrik Brugmans : Georges de Porto-Riche [1848-1930], sa Vie et son Œuvre, Paris, 1934
  • W.Muller Georges de Porto-Riche (1849-1930). L'Homme. Le Poète. Le Dramaturge, 1934, J. Virin, 223 p. lire en ligne sur Gallica
  • Portrait de Georges de Porto Riche par Louis Nazzi, (Texte), et Aristide Delannoy, (Dessin pleine page), dans Les Hommes du Jour, n°151 du 10 Décembre 1910.
  • (en) Caroline Weber, Proust's Duchess. How three celebrated women captured the imagination of fin-de-siècle Paris, New York, Vintage books, , 715 p. (lire en ligne).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Acte de décès à Paris 6e, no 1674, vue 28/31.
  2. Caroline Weber, p. 119 et 140.
  3. Thérèse Malachy, Georges de Porto-Riche : Racine juif ou racines juives, in Perspectives n°12, éd. Magnès, Jérusalem, 2005, p. 163.
  4. Caroline Weber, p. 120-121 et 386-391.
  5. Caroline Weber, p. 386-391.
  6. George Delamare, Vingt années sans guerre (1919-1939) : souvenirs de Paris, Paris, France-Littérature, , p. 123
  7. Texte publié par La Petite Illustration-Théâtre, du 13 septembre 1930
  8. Texte publie par La Petite Illustration-Théâtre, du 4 janvier 1930

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :