Harakat Nour al-Din al-Zenki | |
Idéologie | Islamisme sunnite |
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Objectifs | Renversement du régime de Bachar el-Assad Instauration en Syrie d'un État islamique régi par la charia |
Statut | Inactif |
Fondation | |
Date de formation | Novembre 2011 |
Pays d'origine | Syrie |
Dissolution | |
Date de dissolution | |
Causes | Dissolution et ralliement à Faylaq al-Majed, de la 3e légion de l'Armée nationale syrienne |
Actions | |
Zone d'opération | Gouvernorats d'Alep, Idleb et Hama |
Organisation | |
Chefs principaux | Cheikh Tawfiq Chahabouddine |
Membres | 1 500 à 4 000[1],[2] |
Fait partie de | Armée syrienne libre (2012) Liwa al-Tawhid (2012) Front de l'authenticité et du développement (2013-2014) Armée des Moudjahidines (2014) Front du Levant (2014-2017) Fatah Halab (2015-2017) Armée de la conquête (2016-2017) Chambre d'opérations Hawar Kilis (2016-2017) Hayat Tahrir al-Cham (2017) Jabhat Tahrir Souriya (2018) Armée syrienne libre (2018-2019) Front national de libération (2018-2019) |
Soutenu par | Arabie saoudite, États-Unis, Turquie, Qatar |
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Le Harakat Nour al-Din al-Zenki (arabe : حركة نور الدين الزنكي), souvent appelé al-Zenki, était un groupe rebelle actif lors de la guerre civile syrienne. Fondé en novembre 2011, il rejoint le Hayat Tahrir al-Cham le , avant de redevenir indépendant le . Le , le groupe effectue une nouvelle fusion avec Ahrar al-Cham pour former un nouveau mouvement : Jabhat Tahrir Souriya. Il annonce finalement sa dissolution le .
Le mouvement est formé en novembre 2011[3],[2]. Il tire son nom du chef musulman Nur ad-Din.
À l'origine, le groupe est une branche du mouvement salafiste Al-Fajr[4].
En 2012, le mouvement se joint brièvement à Liwa al-Tawhid[5].
En 2013, le mouvement rallie le Front de l'authenticité et du développement (Asala wa-al-Tanmiya)[5].
Le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki forme avec deux autres groupes rebelles l'Armée des Moudjahidines afin de lutter contre l'État islamique dans le gouvernorat d'Alep. Le Harakat Nour al-Din al-Zenki est probablement la faction la plus importante de cette coalition[5].
Le , le mouvement se retire de l'Armée des Moudjahidines et du Front de l'authenticité et du développement[6].
Le , le mouvement fait partie des groupes qui forment le Front du Levant[3].
Le Harakat Nour al-Din al-Zenki fait partie des groupes rebelles qui forment le la chambre d'opérations Fatah Halab, active à Alep[7],[8].
Il intègre la Chambre d'opérations Hawar Kilis en [9].
Le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki rallie l'Armée de la conquête[10],[11],[12].
Le mouvement nie également tout lien avec la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR)[5].
Le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki fusionne avec le Front Fatah al-Cham, Jaych al-Sunna, le Front Ansar Dine et le Liwa al-Haq pour former Hayat Tahrir al-Cham[13]. Cependant les hommes du Harakat Nour al-Din al-Zenki présents dans le nord du gouvernorat d'Alep, où ils combattent au sein de l'opération Bouclier de l'Euphrate, préfèrent rallier un autre groupe, Faylaq al-Cham[14],[15].
Mais le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki annonce qu'il se retire de Hayat Tahrir al-Cham et redevient indépendant[16],[17]. Des combats éclatent par ailleurs en entre le Harakat Nour al-Din al-Zenki et Hayat Tahrir al-Cham dans l'ouest du gouvernorat d'Alep[18].
Le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki effectue une nouvelle fusion, cette fois avec Ahrar al-Cham, afin de former un nouveau mouvement : Jabhat Tahrir Souriya[19].
Le , le Harakat Nour al-Din al-Zenki annonce sa dissolution complète au sein de Faylaq al-Madej, un groupe de la 3e légion de l'Armée nationale syrienne[20].
Le mouvement est islamiste sunnite, proche des Frères musulmans[21]. En 2015, il est considéré comme modéré par Charles Lister, chercheur américain au Middle East Institute (en)[1]. Mais pour Benjamin Barthe, reporter pour Le Monde, le Harakat Nour al-Din al-Zenki, d'abord proche de l'ASL, se radicalise progressivement[22]. Pour Thomas Joscelyn, rédacteur en chef de The Long War Journal, le groupe entretient de bonnes relations avec le Front al-Nosra[23]. Bien que toutefois, selon Jennifer Cafarella et Genevieve Casagrande, analystes pour the Institute for the Study of War, des combats ont opposé le Harakat Nour al-Din al-Zenki et le Front al-Nosra à Alep en et que des tensions ont opposé les deux groupes pendant quelques mois[24].
Le chef du mouvement est Cheikh Tawfiq Chahabouddine[3],[2] et le chef militaire est le lieutenant-colonel Omar Abdulraziq[2].
Fin 2015, le chercheur américain Charles Lister estime que le groupe compte environ 1 500 hommes[1],[24]. Fin 2016, les effectifs du groupe sont estimés à 4 000 hommes par Archicivilians[2].
En 2013, des missiles antichars chinois achetés par l'Arabie saoudite sont remis au Harakat Nour al-Din al-Zenki, alors intégré au Front de l'authenticité et du développement[4]. Il a également reçu des aides du Qatar et surtout de la Turquie[24],[25]. Jusqu'en , il bénéficie également de missiles antichar BGM-71 TOW livrés par la CIA[26],[25],[23],[24].
Le Harakat Nour al-Din al-Zenki est principalement actif dans le gouvernorat d'Alep[1],[2], mais il est aussi présent dans les gouvernorats d'Idleb et Hama[2].
Jusqu'en , le groupe est soutenu financièrement par les États-Unis à hauteur de 1 000 hommes payés 150 $ par mois. Selon Thomas Joscelyn, les bonnes relations du groupe avec le Front al-Nosra ont été passées sous silence par les promoteurs d'un soutien financier aux rebelles « modérés »[23],[25].
Dans un rapport publié le , Amnesty International accuse le Harakat Nour al-Din al-Zenki de crimes de guerre et dénonce des cas de tortures, d'enlèvements et d'exécutions sommaires commis par des membres de ce groupe[27].
Le , dans le quartier Al-Machad, à Alep, des hommes du Harakat Nour al-Din al-Zenki décapitent un enfant palestinien de 12 ou 14 ans, nommé Abdallah Essa, ou Abdullah Tayseer, ou encore Abdullah Tayseer Issa[28],[29]. Ceux-ci publient ensuite la vidéo de l'exécution sur internet et affirment que l'enfant combattait pour les forces gouvernementales dans les rangs du Liwa al-Quds, une milice palestinienne pro-régime, et qu'il a été capturé à Handarat[29],[30]. Le Liwa al-Quds dément et affirme que l'enfant est un simple réfugié palestinien kidnappé par les rebelles[29],[30] dans le camp palestinien d'Handarat[31]. Diverses informations ont par la suite été reportées sur l'enfant : selon sa sœur, il était syrien et « défendait son pays »[31]. L'universitaire Joshua Landis affirme pour sa part qu'il avait intégré Liwa al-Quds un mois plus tôt[28]. L'exécution est condamnée par le commandement général du Harakat Nour al-Din al-Zenki dans un communiqué publié le même jour, il affirme qu'il s'agit d'une « erreur individuelle qui ne représente pas la politique générale du groupe », que « les personnes qui ont commis cette infraction ont été arrêtées » et remises à une commission d'enquête et que le groupe reste attaché « aux objectifs de la révolution et aux principes des droits de l'homme »[29],[32],[25],[33],[34].