Sa première exposition personnelle se tient en 1911 à la galerie Druet à Paris. À partir de 1912 son admiration pour Cézanne est telle que l'on qualifiera sa production jusqu'en 1914 de période « cézannienne ».
Henri Hayden va également produire de nombreuses estampes, surtout dans les dix dernières années de son existence. Une première série de lithographies - six marines de Cherbourg (Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016) - a été réalisée en 1948 à partir de gouaches exécutées après la Seconde Guerre mondiale (1946-1947)[16]. Les lithographies suivantes, qui reproduisent les œuvres de sa maturité, ont été produites à partir du début des années 1960[17].
« Effectuant la synthèse de ses expériences réalistes et cubistes, il évoque la nature avec une extrême simplicité de moyens. Les paysages et les natures mortes des vingt dernières années de sa vie (Nature morte rouge, 1957, Musée national d'art moderne, Paris), réduits aux éléments et aux coloris les plus sobres, témoignent de la vision très personnelle de l'artiste. » - Les Muses, encyclopédie des arts[18]
« Henri Hayden, figure majeure du cublisme, eut le courage (rare) de se libérer en 1921 d'une discipline dont il avait épuisé les ressources. Succédant à une longue période d'incessantes recherches, ses dernières œuvres nous livrent la poésie personnelle de ses natures mortes subtilement agencées, de ses paysages composés, de larges plages de couleurs aux rapports très affinés. » - Gérald Schurr[19]
« Après quelques années - de 1908 à 1913 - durant lesquelles il compose en Bretagne des paysages marqués par l'influence de Gauguin, il oriente à partir de 1915 son cézannisme vers les disciplines cubistes, sous l'influence de Juan Gris et du sculpteur Lipchitz. Des formes intellectualisées auxquelles il renoncera en 1922 ; il écrira plus tard : "j'ai abandonné le cubisme parce qu'il m'a semblé que j'en avais épuisé toutes les ressources et que j'étais condamné à piétiner, à me répéter: je me suis aperçu, en faisant des essais d'après nature, que j'avais perdu toute sensibilité de l'œil". Après une longue période de recherche, il signe vers la fin de sa vie des paysages onduleux et souples, aux relations de tons décelant un œil d'une fine acuité et d'une grande sensibilité, et aux aplats colorés d'une simplification extrême. » - Gérald Schurr[20]
« Il parvient à une plénitude plastique et colorée par un subtil équilibre entre la réalité d'un paysage et le pouvoir poétique de la "couleur abstractisée"... Ses paysages développent une palette très personnelle de verts, de terres brûlées, d'ocres brun et jaune, sur une surface plane délicatement modelée, afin de rendre l'espace toujours perceptible. Les objets simples de ses natures mortes procèdent de la même vie intérieure, par l'emploi particulier de la couleur. Samuel Beckett écrivait à son propos que peu d'artistes ont su "résister aux grandes tentations, celles du réel et du mensonge". » - Lydia Harambourg[21]
↑Ce contrat prévoit la livraison d'un certain nombre de points qui correspondent environ à trois toiles par mois. Pour cela Hayden perçoit 3 500 francs par trimestre (source : Pierre Cabanes). La séparation des deux hommes va être fracassante : Rosenberg, ne pardonnant pas à Hayden d'abandonner le cubisme, liquide son stock en inondant les salles de ventes. Les toiles cubistes d'Hayden s'adjugent alors à 45/50 francs ; la plus chère (en 1923) « monte » à 75 francs (témoignage d'Hayden, in Troyes, 1994).
↑Samuel Beckett est l'auteur d'un texte commentant la dernière période de l'artiste - Henri Hayden, homme-peintre () ; on retrouve ce texte dans de nombreux catalogues du peintre, notamment ceux consacrés à des rétrospectives de son œuvre. Le texte figure également dans la monographie publiée en 2005 aux éditions Fragments.
↑« Henri HAYDEN », sur Bureau d’art Ecole de Paris, (consulté le )
↑« Mort du peintre Henri Hayden », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Ces périodes sont distinguées par différents auteurs, on les trouve sous ces termes dans Henri Hayden. 1883-1970. Rétrospective. (1979) musée des beaux-arts de Rennes, Musée des beaux-arts du Havre. 14 mars - 14 mai 1979 (Rennes), 12 septembre - 15 octobre 1979 (Le Havre).
↑Les rétrospectives cataloguent toujours quelques œuvres de cette période (souvent, un portrait de Madame Zborowska vers 1922-1924 ou encore un paysage intitulé Roussillon d'Apt, 1944), mais ces quelques œuvres cataloguées restent marginales et ne donnent qu'un aperçu limité de trente années de production (durant lesquelles Hayden continue pourtant d'exposer et de vivre de sa peinture). Sans aucun doute, la terra incognita de la carrière du peintre.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
Christian de Bartillat, Deux amis. Becket et Hayden, Etrepilly, Les presses du village, , 128 p..
Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
(en) Philippe Chabert et Christophe Zagrodzki, Hayden, Paris, Fragments éditions, , 201 p. (ISBN2-912964-84-9).
Christophe Zagrodzki, HENRI HAYDEN 1883-1970, Société Historique et Littéraire Polonaise, 2013, 112 p. (ISBN83-89092-48-4).
Artur Winiarski, Henri Hayden Mistrzowie, École de Paris, Muza, Varsovie, 2013, 224 p. (ISBN978-83-7758-476-7).
Nadine Nieszawer, Deborah, Arthur et Boric Princ, Marie Boyé-Taillan et Paul Fogel (préface de Claude Lanzmann), Artistes juifs de l'École de Paris, 1905-1939, Éditions Somogy, 2015.
Hayden (1960) Musée de Lyon, Lyon. Introduction de Jean Cassou. Non paginé. 115 œuvres référencées. 11 reproductions N&B, 2 planches en couleurs.
Henri Hayden (1962) Waddington Galleries, London. - . Non paginé. 39 reproductions en noir et blanc, 39 œuvres référencées.
Hayden. Soixante ans de peinture 1908-1968 (1968). Musée National d'Art Moderne, Paris. au . Introduction de Jean Cassou. Non paginé.
Hayden (1970) Musée de Bourges, Bourges. - . Introduction de Jean Goldman. Non paginé. 60 œuvres référencées, dont plusieurs "variations gouachées". 10 reproductions N&B.
Henri Hayden. Paysages de la Marne (1977) Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Paris. Février-mars. Non paginé. 20 reproductions en noir et blanc, 6 planches couleurs, 77 œuvres référencées dont 18 gouaches et 9 dessins.
Henri Hayden.1883-1970. Rétrospective (1979) Musée des beaux-arts de Rennes, Musée des beaux-arts du Havre. - (Rennes), - (Le Havre). 48 pages. (19 reproductions en noir et blanc, 4 planches couleurs, 55 œuvres référencées).
Henri Hayden (1994), Rétrospective au Musée d'Art Moderne, - , Troyes ; 92 p.
Henri Hayden. 1883-1970 (1997), Musée Thomas Henry, Cherbourg ; 123 p.
Henri Hayden, Œuvres cubistes, 1914-1921. 2005 à la galerie Zlotowski à Paris.
Henri Hayden 1883-1970. Exposition à la Bibliothèque Polonaise de Paris 12.VI.2013 - 12VII.2013.
Henri Hayden, Mistrzowie École de Paris, Rétrospective (2013) au Musée Villa la Fleur, Pologne, - . 224 pages.