Il expose pour la première fois au Salon d'automne en 1921 et reçoit le prix Blumenthal en 1934. Un peu plus tôt, on a fait appel à lui pour sculpter le profil gauche de l'aviateur Georges Guynemer, en vue de la confection d'un bronze destiné à orner la façade d'un monument érigé sur le terrain d'aviation militaire d'Ouges-Longvic à la mémoire de l'as de guerre (monument inauguré le )[4].
La bourse associée au prix lui permet de s'installer dans son atelier parisien. Il rencontre Aristide Maillol dont il devient le disciple et le collaborateur jusqu'en 1936. Comme Maillol, Yencesse s'est tout entier consacré à la représentation du corps féminin. Il expose à Paris au Petit Palais en 1935, au Salon des Tuileries et participe aux expositions de la sculpture française d'Amsterdam, de Bruxelles, etc. Il obtient aussi de nombreuses commandes publiques : il participe aux décors du palais de Chaillot en 1937, réalise des décors pour l'université de Dijon en 1957, sculpte un Monument aux morts de Belfort en 1948. En 1953, il réalise un nouveau Monument aux morts pour la ville du Neubourg (Eure), en remplacement de l'ancien monument sculpté par Paul Landowski et détruit par un bombardement en juin 1944.
Il enseigne aux Beaux-Arts de Paris de 1950 à 1970 (César lui succède). Durant ces années, il fréquente assidument, fusain en main, les studios de danse. Il trouve à renouveler son art à cette influence : « L’étude de la danse, écrit-il, éloigne le sculpteur des recherches plastiques conventionnelles et souvent usées ; il découvre qu’un volume partant de l’intérieur, éclatant dans l’espace, possède une valeur plastique totale. »[5]
En 1972, le musée Rodin à Paris lui consacre une rétrospective.
Il est le père de la sculptrice Dodie Yencesse et le frère du sculpteur Jacques Yencesse[6]. Son épouse Cécile Chambelland est morte en 1999. Il avait eu pour élève en 1961 le sculpteur Jacques Coquillay.
↑Monument sorti indemne de l'occupation allemande et des bombardements alliés de 1943-1944 et disposant toujours de ce bronze signé Yencesse, sur lequel figure un buste encadré verticalement de l’inscription « Au capitaine Guynemer, l’Aviation ». Source : Frédéric Lafarge, Un as pour parrain, Dijon, 2016 (notice de vingt pages éditée par la BA 102 pour célébrer le 100e anniversaire de la venue à Dijon de Georges Guynemer).
↑Hubert Yencesse, « De la sculpture à la danse », in Yencesse, La Danse, catalogue ArtFrance, 1990.
Jean-Claude Pallas, Histoire et architecture du Palais des Nations, 1924-2001 : l'art déco au service des relations internationales, United Nations Publications, 2001, p. 228.
Cécile Goldscheider, « Une dynastie d'artistes en Bourgogne au XXe siècle : les Yencesse », dans Vivre en Bourgogne, n° 13, 1979, pp. 14-15.
André Warnod, Robert Couturier, René Barotte, Hubert Yencesse, cat. exp. Paris, musée Rodin, 1972-1973, Paris, 1972.