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Militaire |
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Institut Marx-Engels-Lénine (en) |
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Armes |
Armée rouge, railway troops (en), génie militaire, Armée de terre soviétique, forces spéciales |
Grade militaire | |
Conflits | |
Distinctions | Liste détaillée Médaille de Joukov (en) Médaille du Jubilé des « 30 ans de l'Armée et la Marine soviétique » (en) Médaille du Jubilé des « 40 Ans des Forces armées de l'URSS » (en) Médaille du Jubilé des « 50 Ans des Forces armées de l'URSS » (en) Médaille du 30e anniversaire de la Victoire sur l'Allemagne Médaille « Partisan de la Grande Guerre patriotique », 1re classe Médaille du Jubilé des « 20 ans de la victoire dans la Grande guerre patriotique de 1941-1945 » (en) Médaille du Jubilé des « 40 ans de la victoire dans la Grande guerre patriotique de 1941-1945 » (en) Médaille du Jubilé des « 60 Ans des Forces armées de l'URSS » (en) Médaille du 800e anniversaire de Moscou (en) Ordre de l’Étoile Rouge (d) Médaille du Jubilé des « 70 ans des Forces armées de l'URSS » (en) Travailleur émérite du ministère de l'Intérieur Médaille commémorative de l'anniversaire des 1500 ans de Kiev (en) Membre honoraire du KGB Médaille commémorative partisane (en) Médaille « vétéran des forces armées de l'URSS » (en) Ordre du Courage Ordre de la révolution d'Octobre Ordre de la Guerre patriotique de 2e classe Ordre de Lénine Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 Ordre du Drapeau rouge Médaille du Jubilé des « 50 ans de la victoire dans la Grande guerre patriotique de 1941-1945 » (en) Médaille du XXe anniversaire de l'Armée rouge des ouvriers et des paysans Médaille Pour Distinction en gardant la frontière d’État de l'URSS (en) Médaille du Mérite au travail de la Grande Guerre patriotique Ordre de l'Amitié des peuples Médaille pour la défense du Caucase Médaille pour la Défense de Moscou Médaille pour la Défense de Stalingrad Médaille « pour votre et notre liberté » (d) |
Ilia Grigorievitch Starinov (en russe : Илья Григорьевич Старинов) ( – ) est un militaire soviétique, partisan-saboteur. Inventeur de différents types de mines, qui furent utilisés en Espagne et en URSS, instructeur de partisans, professeur de techniques spéciales dans différentes écoles de guerre de l'URSS, décoré de multiples médailles et ordres, il a combattu dans 4 conflits majeurs et a été surnommé « le grand-père des Spetsnaz (forces spéciales) ».
Né dans une humble famille de Voinovo (oblast d'Orel), très jeune il commence à travailler.
Incorporé en 1918 dans l'Armée rouge, Starinov sert dans le 20e régiment de la 3e division de fusiliers combattant les troupes de Kornilov. Fait prisonnier près de Koursk, il s'évade et rejoint les siens, puis est blessé au pied.
Guéri, il est placé dans la 27e compagnie de sapeurs du 9e bataillon d'ingénieurs. Il participe aux combats contre les troupes de Dénikine et Wrangel en Crimée, et atteint Kertch.
Au début des années 1920, Starinov étudie dans une école d'ingénieurs des chemins de fer militaires. Il apprend les techniques de dynamitage, puis se forme aux techniques de la guérilla. Il devient expert dans cette branche, donne des cours dans diverses écoles, à Tiraspol.
En 1933, Starinov fait partie des cadres du GRU, section Transport militaire. Il suit l'enseignement de Mikhail Svetchnikov[1] à l'Académie militaire Mikhaïl Frounze. En il est sous-directeur de la station Leningrad-Moscou, est présenté aux personnages importants que sont Vorochilov, Boris Chapochnikov, Mikhaïl Toukhatchevski, Vassili Blücher, Vitaly Primakov[2].
Starinov combattit en Espagne de à , sous les ordres de Ian Berzine et de ses lieutenants Rodion Malinovski, Kirill Meretskov et Manfred Stern (general Kleber), dans la région de Teruel, de Saragosse, et aux alentours de Madrid et de Barcelone.
Il devint conseiller (asesor) du « XIV Cuerpo de Ejército Guerrillero » fondé par Vicente Rojo : 2 000 hommes, patronnés par Dolores Ibárruri (La Pasionaria), commandés par Domingo Ungría et basés à Alcalá de Henares, près de Madrid.
Starinov apprend aux partisans à fabriquer, poser et faire sauter des mines, ainsi que les diverses techniques et tactiques de la « guerre de diversion ». Près de Valence (Espagne) et de Jaén, il organise des écoles où sont préparées de nombreuses opérations. Il est accompagné d'une traductrice, A.K. Obroutcheva (А.К. Обручева)[3], qui deviendra sa femme. Rodolfo (le pseudonyme de Starinov en Espagne) est en un an à l'origine de 200 sabotages majeurs, entraînant au bas mot 2 000 morts chez l'ennemi.
On compte entre autres à son crédit (ainsi qu'à celui de ses camarades espagnols) plusieurs actions spectaculaires :
Par ailleurs Starinov et ses dynamiteurs gardent toujours une longueur d'avance sur les ingénieurs allemands et italiens en ce qui concerne la technique pyrotechnique et le mode de mise à feu de ses engins : ses bombes sont de plus en plus sophistiquées et leur mécanisme reste hermétique aux investigations de l'ennemi.
En , Starinov est rappelé à Moscou[5]. Il passe par l'ambassade d'Union soviétique à Paris, puis s'embarque à Brest, arrive à Leningrad où il est réceptionné par Semen Gendine, un des chefs du GRU[6]. Le NKVD interroge Starinov[7] et ce n'est qu'après l'intervention personnelle de Kliment Vorochilov que Nikolaï Iejov ordonne à ses sbires de laisser Starinov en paix.
En , Starinov, promu au grade de colonel, est nommé à la direction d'un polygone d'essais secret de l'Armée rouge.
Starinov dirige un corps de forces spéciales sur l'isthme de Carélie. Il est blessé à la main droite par un sniper finlandais.
Starinov organise la résistance à la progression des troupes allemandes (minage des routes et ponts, obstacles et pièges anti-chars, coups de main de partisans). À Kharkov il fait sauter le quartier-général de la 58e Division (général Georg von Braun) : il avait placé dans la cave à charbon d'une des plus belles maisons de la localité une charge facile à découvrir, et c'est une autre charge, bien mieux dissimulée, qui explosa lorsque les Allemands furent installés[8].
Vers la fin de la guerre, il est envoyé en Ukraine, en Pologne et en Yougoslavie pour organiser les groupes de résistance locaux qui se lèvent, luttent contre l'armée allemande en déroute, et assurent ensuite la mainmise communiste sur les zones libérées.
Starinov reçoit des nominations à des postes honorifiques et de nombreuses décorations.
Des traits de la personnalité et du savoir-faire de Starinov se retrouvent en Robert Jordan, le héros de Pour qui sonne le glas[9] ; c'est au cours de plusieurs conversations avec le chef-dynamiteur soviétique qu'Hemingway a appris les détails techniques qui parsèment son roman et le rendent vraisemblable[10]: les lourds paquets de dynamite transportés dans des sacs, à dos d'homme, derrière les lignes ennemies - la boite du détonateur, au bois abîmé par les précédentes missions - les cales destinées à plaquer la charge contre les traverses du pont – les explosifs sous forme de paquets, ou de barres, ou de « purée dans un sac » - le suicide (ou la liquidation charitable) des dynamiteurs blessés et non transportables, dont aucun indice ne doit révéler la nationalité.
Une péripétie de l'action entraine l'utilisation d'un procédé pyrotechnique bien particulier, que seul un spécialiste habitué à l'improvisation sur le terrain a pu décrire à Hemingway : en effet Pablo, le chef de la bande de partisans républicains, hostile au dynamiteur étranger (qui vient perturber la quiétude de la bande vivant sur le pays dans la sierra de Guadarrama), jette les amorces et le détonateur dans un torrent. Et pour mettre à feu les charges qu'il place sous le tablier du pont, Robert Jordan est alors obligé d'utiliser une grappe de grenades qu'il fait exploser en tirant sur un fil de fer relié aux goupilles :
« il planta ses talons dans le sol et se jeta en arrière, contre la tension du fil dont il avait entouré l'extrémité à son poignet et il entendait le bruit du camion qui arrivait derrière lui et devant lui il y avait la route avec la sentinelle morte et le pont qui s'étirait et le bout de route après, encore vide et il y eut une détonation comme un rugissement et le milieu du pont se leva en l'air comme une vague qui se brise et il sentit le souffle de l'explosion se jeter sur lui et il plongea sur le ventre dans le caniveau semé de galets avec ses mains plaquées sur sa tête. Il avait la figure contre les galets alors que le pont retombait sur place et que l'odeur jaune familière lui roulait dessus en une âcre fumée et ensuite il commença à pleuvoir des morceaux d'acier. Quand les morceaux d'acier s'arrêtèrent de tomber il était encore vivant et il leva la tête et regarda le pont. Le milieu du pont était parti. Il y avait des morceaux d'acier déchirés sur le pont, fraichement cassés et tordus, avec leurs bords brillants, et les mêmes aussi partout sur la route[11]. »
Hemingway a décrit aussi Kashkin, le dynamiteur soviétique qui faisait équipe avec Jordan (avant le début de la mission préparant l'offensive de Ségovie) et que l'Américain a dû achever lors d'une mission précédente car, blessé, il ne pouvait faire retraite : Kashkin, qui était « mal vu » des autres soviétiques et qui « semblait avoir quelque chose à se faire pardonner »[12] était hanté par le spectre de sa mort prochaine. La description de ce héros négatif (qui a certainement dû exister dans les rangs des dinamiteros formés par les Soviétiques) a pu être attribuée à Starinov, et allonger la liste « activités anti-soviétiques » de son dossier.
- Starinov figure sur la liste des « Notable individuals » de l'article de WP en « Resistance during World War II » (extrait de la liste ci-dessous) :