Jacques-Émile Blanche bénéficie d'une éducation cosmopolite, ayant été élevé à Passy dans une demeure qui avait appartenu à la princesse de Lamballe. Afin de la transformer en clinique, elle avait été acquise par son grand-père, Esprit Blanche, psychiatre qui a compté parmi ses patients Gérard de Nerval. Son père, Émile Blanche, est également aliéniste, travaillant dans le même établissement. Cette maison gardait toujours une atmosphère empreinte de l'élégance et du raffinement du XVIIIe siècle et a influencé ses goûts et son travail. Élève de Stéphane Mallarmé, son professeur d'anglais au lycée Condorcet à Paris, Jacques-Émile Blanche se lia d'amitié avec Henri Bergson et André Gide. Excellent pianiste, il hésita à une époque entre la peinture et la musique.
Bien qu'il ait reçu l'enseignement d'Henri Gervex, Jacques-Émile Blanche peut être considéré comme un peintre autodidacte. Il fit ses premiers pas dans le milieu mondain sous la bienveillante protection du comte Robert de Montesquiou. Il acquiert une grande réputation de portraitiste. Son style, vivant et raffiné, porte l'empreinte de sources française et anglaise.
Son père meurt en 1893 à Passy, en son domicile de la rue des Fontis, non loin de la clinique familiale. L'année suivante, cette voie est renommée rue du Docteur-Blanche. Jacques-Émile y résida également[3].
De 1902 et jusqu'à sa mort en 1942, il passe de longs moments dans sa propriété du manoir de Tôt à Offranville, près de Dieppe. Il fait don de nombreux tableaux et documents pour qu'y soit créé un musée. En 1995, cette commune ouvre le musée Jacques-Émile-Blanche. Le peintre est inhumé à Paris au cimetière de Passy dans le caveau familial.
Les Arts plastiques de 1870 à nos jours, collection « La Troisième République », Paris, Les Éditions de France, 1931.
Mémoires de Joséphin Perdrillon, précepteur, roman, Paris, Denoel et Steele, 1931.
Les Trésors de la peinture française des primitifs au xvie siècle, en collaboration avec Élie Faure, Maurice Raynal et E.Tériade, Paris, Albert Skira, 1934.
Portraits of a Lifetime, 1870-1914, traduction anglaise de Walter Clement, London, J. M. Dent and Sons, 1937.
More Portraits of a Lifetime, 1918-1938, traduction anglaise de Walter Clement, London, J. M. Dent and Sons, 1939.
In Memoriam patris et filii H. et B.P. d. G .S., Dieppe, Imprimerie de la Vigie, 1942.
Souvenirs sur Walter Sickert, Alençon, Éditions de Malassis, 1943.
Ernest Renan. Dessins et souvenirs, présenté par Daniel Halévy, Alençon, Poulet-Malassis. M. Dent and Sons, 1944.
La Pêche aux souvenirs, Paris, Flammarion, 1949.
Correspondance 1916-1942 avec François Mauriac, établie, présentée, annotée par Georges-Paul Collet, Paris, Grasset, 1976.
Correspondance 1892-1939 avec André Gide, établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet, Gallimard, coll. « Cahiers André Gide 8 », Paris, 1979.
Nouvelles lettres à André Gide (1891-1925), textes recueillis, établis et présentés par Georges-Paul Collet, Genève, Droz, 1982.
Correspondance 1901-1939 avec Maurice Denis, établie, présentée, annotée par Georges-Paul Collet, Genève, Droz, 1989.
Correspondance 1912-1939 avec Jean Cocteau, établie et présentée par Maryse Renault-Garneau, Paris, La Table ronde, 1993.
↑Blanche donne du romancier-prodige l'image tragique d'un jeune dieu blessé à mort, les traits tirés et l'oreille rouge de fièvre ; les épreuves entassées près de lui sont celles du Bal du comte d'Orgel, qu'il n'aura pas le temps de relire jusqu'au bout.[réf. nécessaire]
Juliette Kotowicz, « Jacques-Émile Blanche, le peintre-écrivain normand », Patrimoine normand, no 83, automne 2012.
François Lespinasse (préf. François Bergot), La Normandie vue par les peintres, Lausanne, Edita, , 143 p. (ISBN2-88001-233-3), p. 64-65
Jérome Neutres et Jane Roberts, Du côté de chez Jacques-Émile Blanche, éditions Skira Flammarion, 2012, 160 p.
Jane Roberts, Jacques-Émile Blanche 1861-1942, Paris, Gourcuff-Gradenigo, 2012, 208 p. (ISBN978-2-35340-128-4). — Première monographie consacrée à l'artiste.