Jean-François Parot

Jean-François Parot
Jean-François Parot en 2014.
Fonction
Ambassadeur de France en Guinée-Bissau (d)
-
Simone Poudade-Hailloud (d)
Michel Flesch (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
MissillacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean François Daniel ParotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Madeleine Bonin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Site web
Distinctions
Œuvres principales

Jean-François Parot, né le à Paris et mort le à Missillac[1],[2],[3],[4], est un diplomate et écrivain français.

Au cours de sa carrière diplomatique, il a notamment été ambassadeur de France en Guinée-Bissau de 2006 à 2010. Il est aussi l'auteur des Enquêtes de Nicolas Le Floch, une série de romans policiers se déroulant dans le Paris du XVIIIe siècle.

Enfance et formation

[modifier | modifier le code]

Jean-François Parot n'a pas connu son père[5] ; sa mère, Madeleine Bonin, fille du monteur du Napoléon d'Abel Gance[Information douteuse][6], est elle-même monteuse de cinéma (elle a travaillé pour Marcel Carné, Jacques de Baroncelli, Jean de Marguenat ou Raymond Leboursier). Enfant, Jean-François Parot se promène avec Jean Gabin ou joue avec les boîtes de pellicule aux studios Boulogne[5].

Après des études secondaires aux lycées Michelet de Vanves[7] et Henri-IV de Paris, il fait des études d'ethnologie et d'anthropologie et obtient une licence de lettres puis un diplôme d'études supérieures d'ethnologie ; il fait ensuite une maîtrise d'histoire sous la direction de Roland Mousnier, en 1969[8] (son mémoire, qui porte sur Les Structures sociales des quartiers de Grève, Saint-Avoye et Saint-Antoine entre 1780 et 1785, est rédigé à partir des archives notariales de la rue Vieille-du-Temple[5]). Il est en outre spécialiste des techniques de momification égyptiennes, des mythes des sociétés océaniennes et du Paris du XVIIIe siècle.

Il effectue son service militaire en coopération à Saint-Louis du Sénégal.

Carrière diplomatique

[modifier | modifier le code]

Jean-François Parot explique s'être lancé dans la diplomatie « par hasard »[6], après un échec à l'agrégation, sur le conseil du consul général auprès duquel il avait été affecté à Saint-Louis. Secret et retenu, il considérait qu'en diplomatie « le plus important est de reconnaître les masques »[5].

Il a été deuxième secrétaire d'Ambassade à Kinshasa (1974), ensuite affecté à Doha, Djibouti, puis consul général de France à Saïgon (de 1982 à 1986) et à Athènes, conseiller d'ambassade à Ouagadougou et Sofia, ministre conseiller à Tunis et numéro deux à l'ambassade de France, ainsi que conseiller au ministère de l'Industrie et sous-directeur du personnel du ministère des Affaires étrangères à Nantes. Entre 2002 et 2006, il était directeur adjoint de la direction de la Coopération militaire et de défense. Il a été ambassadeur en République de Guinée-Bissau de 2006 à 2010, avant de prendre sa retraite.

Écrivain reconnu

[modifier | modifier le code]

Il est principalement connu pour être l'auteur de la série policière Nicolas Le Floch, parue aux éditions Jean-Claude Lattès et dans la collection Grands détectives aux éditions 10/18. C'est en 1999, en poste à Sofia, que Jean François Parot commence à rédiger les aventures de Nicolas Le Floch, d'abord sans intention de les publier[5]. Il travaille sur des cahiers d'écolier, sans ratures[5]. Ce policier du XVIIIe siècle, enfant trouvé né à Guérande, est commissaire au Châtelet. Chaque récit est inscrit dans une période politique précise dont les éléments se nouent aux méandres de l'action, à la fois au sein du pouvoir comme du peuple parisien, avec les prémices de la Révolution. Mélanges d'aventures, d'enquêtes policières et de reconstitutions historiques, ses ouvrages sont traduits en italien, espagnol, anglais, japonais, russe et en coréen[9] et se vendent chacun à 60 000 exemplaires[10]. Le principal attrait de ces romans réside dans la précision apportée au tableau du Paris du XVIIIe siècle.

Le sixième roman de la série, paru en 2005 et intitulé Le Sang des farines (prix de l'Académie de Bretagne 2006 et du Lion's club 2007), est accompagné d'un supplément reprenant d'excellentes recettes, des gravures et de croustillants rapports de police, tous d'époque. Le huitième volume, Le Noyé du Grand Canal, paru en 2009, a obtenu le grand prix du roman de la ville de Rennes.

De 2008 à 2018, ces romans policiers historiques font l'objet d'une adaptation télévisuelle sur France 2, la série Nicolas Le Floch, sur des scénarios signés par Hugues Pagan et avec Jérôme Robart dans le rôle du commissaire. Par ailleurs, une adaptation en bande dessinée paraît depuis 2018[11].

À partir de 2010, Jean-François Parot devient membre de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire[4].

Promotion des arts culinaires

[modifier | modifier le code]

Comme ambassadeur, il souligne le rôle de la gastronomie en diplomatie, la table de l'ambassade de France à Bissau passant pour la meilleure d'Afrique de l'Ouest[6]. Cuisinant parfois lui-même dans son ambassade[5], Jean-François Parot fait de son héros Nicolas Le Floch et de ses amis de fins gourmets. Le récit des aventures du commissaire est toujours accompagné de la description exacte de repas copieux et bien arrosés, description poussée jusqu'aux recettes d'époque.

Il avait également préfacé le livre À la table de Nicolas Le Floch de l'historienne Marion Godfroy (JC Lattès, 2015).

Vie privée

[modifier | modifier le code]

Durant son affectation au Vietnam, il avait adopté un enfant, Édouard[5].

  • Structures sociales des quartiers de Grève, Saint-Avoye et Saint-Antoine : 1780-1785. Paris : Hachette, 1974. - trois microfiches de 98 images ; 105 x 148 mm. - (Publications de l'AUDIR). Microédition du texte dactylogr., 195 p. Mémoire de maîtrise, Paris-IV, Centre de recherches sur la civilisation de l'Europe moderne, 1969.

Romans policiers

[modifier | modifier le code]

Série Les Enquêtes de Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet

[modifier | modifier le code]

1- L'Énigme des Blancs-Manteaux (2000)

2- L'Homme au ventre de plomb (2000)

3- Le Fantôme de la rue Royale (2001)

4- L'Affaire Nicolas Le Floch (2002)

5- Le Crime de l'hôtel Saint-Florentin (2004)

6- Le Sang des farines (2005)

7- Le Cadavre anglais (2007)

8- Le Noyé du Grand Canal (2009)

9- L'Honneur de Sartine (2010)

10- L'Enquête russe (2012)

11- L'Année du volcan (2013)

12- La Pyramide de glace (2014)

13- L'Inconnu du pont Notre-Dame (2015)

14- Le Prince de Cochinchine (2017), à partir de la vie de Pierre Pigneau de Behaine.

En 2021, soit trois ans après le décès de Jean-François Parot, Laurent Joffrin reprend les aventures de Nicolas Le Floch dans un quinzième volume intitulé Le Cadavre du Palais-Royal[12], suivi d'un seizième L'Énigme du Code noir paru en 2022.

Décorations

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Bernard Lehut, « Jean-François Parot, créateur des aventures de Nicolas Le Floch, est mort », sur RTL.fr, (consulté le ).
  3. « Décès de Jean-François Parot, père de « Nicolas Le Floch » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  4. a et b Guérande. Nicolas Le Foch est orphelin, sur ouest-france.fr, consulté le 29 mai 2018
  5. a b c d e f g et h Philippe-Jean Catinchi, « Jean-François Parot », Le Monde, 23 mai 2018, page 13, lire en ligne, (consulté le 10 janvier 2022).
  6. a b et c ,« Crimes et Courtisans », portrait par Jérôme Gautheret paru dans le journal Le Monde du mardi 14 juillet 2009, page 18.
  7. Cité Scolaire Michelet de Vanves, « Banquet annuel 2012 », sur cite-scolaire-michelet-vanves.ac-versailles.fr, .
  8. « Structures sociales des quartiers de Grève, Saint-Avoye et Saint-Antoine, 1780-1785 », sur worldcat.org.
  9. Traductions de Nicolas Le Floch, sur jeanfrancoisparot.fr, consulté le 26 avril 2014
  10. Fabrice Drouzy, « Jean-François Parot, dernier banquet », sur Libération.fr, (consulté le ).
  11. Les enquêtes de Nicolas Le Floch portées en bande dessinée, sur actualitte.com, consulté le 29 mai 2018
  12. Roman : "Nicolas Le Floch" revient sous la plume de Laurent Joffrin, sur marianne.net, consulté le 4 novembre 2021
  13. Décret du 25 mars 2005 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur
  14. Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2011

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Pascale Arizmendi, Nicolas Le Floch : le « Tableau de Paris » de Jean-François Parot, Perpignan, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », , 398 p. (ISBN 978-2-35412-063-4 et 2-35412-063-X, OCLC 604911386, BNF 42160869, lire en ligne)
    Une version numérique multi-formats de cet ouvrage est disponible depuis décembre 2013 sur toutes les librairies en ligne.
    Étude littéraire de la série de Jean-François Parot, et de la représentation de la modernité dans cette fiction. Un compte-rendu de lecture est disponible sur le site Fabula.
    Thèse de doctorat : Littérature et civilisation françaises : Perpignan : 2009. Titre de soutenance : La Représentation du Paris des Lumières dans l'œuvre de Jean-François Parot.
  • Nicolas Le Floch : un expert aux Temps des Lumières, Geneviève Landié, Bernard Papin, Alain Sebbah, L'harmattan, 2014

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :