Jean Badré

Jean Badré
Biographie
Naissance
Arbois (Jura)
Ordination sacerdotale
Décès (à 87 ans)
6e arrondissement de Paris
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Évêque de Bayeux et Lisieux
Vicaire aux Armées françaises
Évêque titulaire d'Aquae Novae-en-Proconsulaire (de)
Évêque auxiliaire de Paris responsable des Armées

Blason
In caritate pax (« La paix dans la charité »). Armoiries gravées sur sa pierre tombale dans la cathédrale Notre-Dame de Bayeux. Jean Badré reprend le blason de la famille Maggiolo, dont il descend en lignée féminine.
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean Badré (1913-2001)[1] est un prélat français, nommé aumônier général des Armées en 1952, puis évêque de Bayeux et Lisieux en 1969.

Jean Badré naît le 17 octobre à Arbois. Il a quatre frères, dont le pilote Paul Badré et le moine bénédictin Charles Badré, tué en 1975 par les Khmers rouges avec Paul Tep Im Sotha.

Il étudie au lycée de Colmar, puis à l’école Massillon, quai des Célestins à Paris, avant d’entrer au séminaire Saint-Sulpice en 1934. Sous-lieutenant de l’Armée de l’air, il est ordonné prêtre par le cardinal Verdier le soir de Noël 1939, au Sacré-Cœur de Montmartre[2].

Pendant l’occupation, aumônier adjoint du lycée Janson-de-Sailly et vicaire à la paroisse Saint-Antoine de Padoue, il héberge des résistants qui lui sont envoyés par son frère Paul Badré. Il participe au réseau Samson de Robert Masson[3]. Jean Badré est décoré de la croix de guerre et de la médaille de la Résistance[4].

Après la Libération, il est nommé aumônier de la région militaire de Paris, puis aumônier général de l’Armée de terre en 1946[2]. Il voyage plusieurs fois en Indochine auprès des troupes françaises. Nommé aumônier général des Armées, il administre l’extrême-onction au maréchal Jean de Lattre de Tassigny en janvier 1952[5]. Il célèbre la messe de requiem en la cathédrale Notre-Dame de Paris[6].

Dans les premières années de la guerre d’Algérie, il remet au cardinal Feltin, archevêque de Paris, un « dossier vert » dénonçant la torture à partir des témoignages recueillis par les prêtres et séminaristes d’Algérie[4]. Ce rapport n’est rendu public qu’en 1960[7].

À l’été 1964, le pape Paul VI le nomme évêque titulaire d’Aquae Novae in Proconsulari (diocèse de Carthage) et évêque auxiliaire de Paris auprès du cardinal Feltin[8]. Il contribue à la constitution Gaudium et Spes, promulguée le 8 décembre 1965, au dernier jour du concile Vatican II[9].

Monseigneur Badré est nommé vicaire aux Armées le 15 avril 1967[10]. Il officie lors des obsèques du maréchal Juin (1967[11]), du général Ailleret (1968[12]) et du général Catroux (1969[13]).

Le 11 décembre 1969, il est désigné évêque de Bayeux et Lisieux, en remplacement de Monseigneur Jacquemin, démissionnaire pour raison de santé. Sa nomination, décidée depuis Rome, est dénoncée par Témoignage chrétien comme une perpétuation du « système des rapports hiérarchisés[14] ».

À l’automne 1973, l’assemblée plénière réunie à Lourdes l’élit président de la commission épiscopale de l’opinion publique[15],[16],[17],[18],[19].

Le 5 janvier 1978, il prononce un discours au mémorial d’Omaha Beach en présence des présidents Jimmy Carter et Valéry Giscard d'Estaing[20].

Le 2 juin 1980, il accueille le pape Jean-Paul II dans la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux au cours de sa première visite pastorale en France. Sainte Thérèse de Lisieux sera proclamée 33e docteur de l'Église en 1997.

À l’hiver 1985, Monseigneur Badré interdit les pèlerinages à Dozulé[21], où le Christ et Saint-Michel seraient apparus à Madeleine Aumont à 49 reprises. Sa position est soutenue par le cardinal Ratzinger (futur Benoît XVI). Atteint par la limite d’âge en 1988, il reçoit comme évêque coadjuteur le père Pierre Pican[22].

Monseigneur Badré meurt le 17 septembre 2001 à Paris, rue Notre-Dame-des-Champs (6e). Ses obsèques ont lieu le 22 septembre en la cathédrale Notre-Dame de Bayeux, où son corps est inhumé[23].

Décorations

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Relevé des fichiers de l'Insee.
  2. a et b « Rappel à Dieu de Mgr Jean Badré », sur eglise.catholique.fr (consulté le ).
  3. Jean Bezy, le SR Air, éditions France Empire, 1979.
  4. a et b « Nécrologie de Mgr Jean Badré, Le Monde du 20 septembre 2001 »
  5. « Le Figaro du 19 janvier 1952. »
  6. « Le Monde du 17 janvier 1952 »
  7. Un homme d'Église dans l'histoire, entretiens avec Michel Fourcade, éd. Nouvelle Cité, 1990.
  8. « Le Monde du 27 juin 1964 : Mgr Badré est nommé évêque auxiliaire du cardinal Feltin »
  9. La première rencontre qu'il y fait a lieu, sur les marches de la basilique Saint-Pierre, avec le pasteur protestant Marc Boegner.
  10. « Catholiques, protestants, israélites, Le Monde du 15 juin 1970 »
  11. « Des milliers de parisiens ont assisté aux funérailles nationales du maréchal Juin, Le Monde du 2 février 1967 »
  12. « Le général de Gaulle a assisté aux obsèques du général Ailleret et de ses dix-huit compagnons morts à la Réunion, Le Monde du 16 mars 1968 »
  13. « « Le général Catroux s’est élevé à la vertu antique » déclare Mgr Debré, Le Monde du 25 décembre 1969 »
  14. « Les amis de témoignage chrétien contestent la manière dont a été nommé le nouvel évêque de Bayeux, Le Monde du 24 décembre 1969 »
  15. « Le Monde du 12 novembre 1973 »
  16. « À propos de l’émission télévisée sur Jésus, Le Monde du 16 avril 1975 »
  17. « « Quand les décisions sont prises, un évêque doit se soumettre » déclare l’évêque de Bayeux, Le Monde du 12 août 1976 »
  18. « « Nous devons accepter d’être vus à travers le miroir des Mass Media », nous déclare Mgr Jean Badré, Le Monde du 2 novembre 1976 »
  19. « Mgr Badré demande que l'on apprenne à lire la presse, Le Monde du 4 février 1977 »
  20. « Les pèlerinages à Omaha Beach et à Bayeux »
  21. « L’évêque interdit les pèlerinages, Le Monde du 21 décembre 1985 »
  22. « Nomination de deux évêques coadjuteurs Mgr Louis Dufaux à Grenoble Mgr Pierre Pican à Bayeux, Le Monde du 11 mars 1988 »
  23. « Rappel à Dieu de Mgr Jean Badré »

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • 1990 : Un homme d'Église dans l'histoire, entretiens avec Michel Fourcade, éd. Nouvelle Cité.

Liens externes

[modifier | modifier le code]