Fils d'Adolphe Bouchaud, propriétaire du château de La Bernardière (Saint-Herblain)[2], et de Marie Geneviève d'Espinay, Jean Bouchaud est issu d’une famille d’artistes : son grand-père Léon Bouchaud fut peintre et ami de Corot et d’Henri Harpignies. Trois de ses frères, Étienne, Michel et Pierre Bouchaud, ont également embrassé une carrière artistique.
Marié à Marielle de Ferré de Péroux, morte en 1954, fille du capitaine de frégate Henry, comte de Ferré de Péroux[3], et de Marie de Lorgeril, il a eu sept enfants.
C’est un peintre voyageur, à la fois artiste, aventurier et reporter. Jean Bouchaud parcourt l’Afrique du Nord, l’Afrique noire et l’Asie.
Ancien élève de l'Académie Julian à Paris, il en devient l'un des professeurs. Après s'être initié à l'aquarelle en Italie entre 1909 et 1912, Jean Bouchaud réalise des croquis au front pendant la Première Guerre mondiale. En 1919, il est démobilisé en Tunisie dont il découvre la lumière. Jeune artiste plein de talent mais sans maître, il est remarqué lors du concours pour le prix de Rome de 1920 par Maurice Denis et Marcel Baschet, malgré son échec.
Jean Bouchaud séjourne ensuite au Maroc où, sur une recommandation de Marcel Baschet, il est présenté au maréchal Lyautey. Titulaire d'une des deux bourses accordées en 1921 pour devenir pensionnaire de la villa Abd-el-Tif d'Alger[4], il y fait la connaissance de Jean Launois.
Il expose au Palais d’été d'Alger Les Présents au nouveau-né et L'Écrivain public. Le sculpteur Paul Landowski s'en porte acquéreur. Par la suite, il participe à l’exposition « le Maroc vu par les peintres contemporains » à Paris. Titulaire d’une bourse du gouvernement de Hanoi, Jean Bouchaud se rend en Indochine (aujourd'hui Cambodge, Laos et Viêt Nam) de 1924 à 1925 (Phnom Penh, Angkor, Saigon, Hué). Il rejoint le Laos à cheval (Vientiane, Luang Prabang descend le Mékong et Hanoï) et s'aventure jusqu'en République de Chine, où il entre en contact avec les populations lolo à Yunan Fou.
Jean Bouchaud obtient la médaille d'or au Salon des artistes français de 1928 pour Laveuses cochinchinoises (Dalat, en pays Moï). En 1929-1931, Lyautey lui confie la direction artistique pour la peinture de la future Exposition coloniale internationale de 1931. Il exécute notamment une composition murale de 1 300 mètres carrés.
En 1939, Jean Bouchaud rejoint les armées comme correspondant de guerre, envoyé spécial de l'Illustration, auprès des troupes coloniales dans la région de Fréjus. En 1942, il réalise un carton de tapisserie sur le thème de La Bretagne destinée à la préfecture de Quimper, variante d’[Armor & Argoat composée en 1937. Sédentarisé par les événements, il réalise La Cour d’Amour au Laos, qui lui vaut la médaille d'honneur du Salon des artistes français. Il est nommé peintre de la Marine en 1942 et illustre une page de l'ouvrage À la gloire de notre pavillon (secrétariat d’État à la Marine et aux Colonies, 1943). Peintre des armées, il participe avec l'Armée française aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne (1re armée du général de Lattre de Tassigny) et est sollicité pour illustrer Les Souffrances de la France sous la direction d'A. Bourgeois (La Lithographie, 1945).
En 1953, il dessine pour la manufacture nationale des Gobelins un carton de tapisserie intitulé Fête laotienne et inspiré de la Cour d'Amour au Laos. Il est promu officier de la Légion d’honneur.
De 1957 à 1964, Jean Bouchaud décore un lycée à Fort-de-France et participe à la décoration murale du lycée Claude-Monet de Paris. Il produit de nombreuses aquarelles et peintures de la région de Clisson.
Jean Bouchaud meurt à Nantes le [5] et est enterré au cimetière Miséricorde[6]. Emmanuel Fougerat écrira de lui :
« ce brun maigre, aux traits aigus, nerveux qui avait du noyau sous la peau aux mouvements vifs, toujours en lutte avec lui-même afin de maîtriser ce feu créateur intérieur ce quelque chose de brûlant qu’il avait comme Delacroix. (L’Art et la Mer, 1937 »
1926, Décoration du chœur de la Chapelle de la Bridonnière "L'éducation de la vierge" signé et daté. Maine et Loire, Anjou.
1929-1931, Lyautey lui confie la direction artistique (peinture) de la future exposition coloniale de Paris-Vincennes. Il exécute notamment une composition murale de 1 300 mètres carrés. Décoration de la coupole de la cité des informations, de la coupole du palais de l'Armée, de la salle des animaux, de la salle des tabacs et du pavillon de l'Algérie.
1935 : décoration de la salle à manger de luxe du paquebot Normandie.
1937 : décoration du hall du palais de l'artisanat, de la salle d'honneur du pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale de 1937[8].
1939 : décoration pour l'Exposition internationale de New York, grand hall du palais de la France d'Outre-mer.
1946-1950 : décorations des paquebots Caraïbe, Colombie et Carbet.
1946-1950 : décoration du cercle naval de Toulon (ancien cercle).
1957-1964 : décoration du centre technique et du lycée de Bellevue à Fort-de-France (Martinique).
Nombreuses reproductions de ses œuvres dans L'Illustration.
1928 : illustration des Lettres du Tonkin, du maréchal Lyautey, Éditions nationales.
1932 : illustration du livre de Claude Farrére Fumerie d'opium.
1951 : Une porte de l'Europe, Nantes, pour le Rotary-Club, par Beuchet et Vanden Brugge, in-4°,
couverture illustrée à rabats, 214 p., 3 f. 4 photos N&B et 83 planches illustrées en couleurs dont : deux de Gaston Alaux, sept de Georges Gobo dit Gobô, deux de Géo Ham, dix-sept d'Albert Brenet, une de Félix Lorioux, six de Jean Picard Le Doux, quatre de Jean Bouchaud, deux de Michel Bouchaud, une de Paul Ordner, douze, plus une à mi-page de Mathurin Méheut, dix neuf plus une à un tiers de page de Jean-Adrien Mercier, ce dernier illustrant également initiales et culs-de-lampe en couleurs. Tirages à 1500 exemplaires numérotés sur vélin.
1931 : Exposition coloniale internationale (1931) à Vincennes, décoration de la coupole de la cité des informations, de la coupole du palais de l'armée, de la salle des animaux, de la salle des tabacs et du pavillon de l'Algérie.