Fils de Guillaume Ier ou IIde Vienne (de Mirebel), sire de Roulans (vers 1305-1360 ; fils cadet de Jean Ier de Vienne sire de Mirebel) et de Claudine (ou Marguerite) de Chaudenay (vers 1315-1349), ses jeunes années demeurent obscures. Le testament de son père révèle qu'il fut l'aîné d'une fratrie de huit enfants. Il eut trois frères (Guillaume, Simon et Odet) et quatre sœurs (Jeanne, Jaquette, Marguerite et Catherine).
Sa carrière militaire débute alors qu'il n'a que dix-sept ans[1]. Il est signalé aux alentours d'Avallon en 1358 sous le commandement de son parent Jacques de Vienne, seigneur de Longwy, capitaine général des Guerres de Bourgogne, oncle paternel de Guillaume de St-Georges et Ste-Croix. De 1358 à 1364, Jean participe à la lutte contre les grandes compagnies, bandes de combattants et de mercenaires jetées sur les routes du royaume à la suite du traité de Brétigny (1360). Il est signalé à la bataille de Brignais (1362). Il est créé chevalier de l' ordre du Collier, en 1364, par le comte de Savoie.
De retour en France, il prend part une nouvelle fois à la lutte contre les Compagnies avant de se lancer, aux côtés du duc d'Anjou, frère de Charles V, dans la reconquête du royaume. Ainsi, entre 1369 et 1373, il est signalé, entre autres, à Montpon-Ménestérol et Sainte-Sévère. Il prend une part active dans la libération de l'Aquitaine et de l'Anjou.
On le retrouve sur mer, en 1372, aux côtés du capitaine de galères Reynier Grimaldi.
En 1373, lors de la désastreuse chevauchée du duc de Lancastre, il réussit à surprendre un détachement anglais à proximité d'Oulchy-le-Château et parvint à capturer plusieurs chevaliers. Ce fait d'armes a certainement dû finir par convaincre le roi de sa haute valeur militaire.
En 1373, Charles V le nomme amiral de France. Il réorganise la marine, met en place un important programme de construction, créé les garde-côtes, organise des surveillances sur les côtes et délivre des licences pour la construction et vente des bateaux. De Vienne pousse le roi à développer à nouveau l'outil naval français, abandonné après la désastreuse Bataille de L'Écluse qui a vu la flotte française quasiment disparaître[5].
Jean de Vienne a été un des premiers stratèges à comprendre que les opérations navales, notamment amphibies, pouvaient faire fléchir l'Angleterre, de sorte qu'il conduisit plusieurs expéditions contre les côtes du sud de l'Angleterre, de 1377 à 1380, de Plymouth en passant par l'île de Wight jusqu'à Rye.
En 1385, après avoir conseillé l'opération au roi de France, le roi missionne Jean de Vienne pour mener un débarquement en Écosse avec une armée française transportée par 180 navires, dans le but de prendre à revers les Anglais et d'envahir l'Angleterre par le nord. Malgré la victoire de Wark[6], après la défection des Écossais, il est contraint de faire retraite et à ré-embarquer.
Après que Charles VI succéda à son père Charles V sur le trône de France, la Marine déclina car Charles VI ne partageait pas l'intérêt de son père.
Philippe de Vienne de Listenois, épouse Péronnelle, fille de Jean de Chazeron, d'où :
Anne de Vienne, dame de Listenois, mariée le à son grand-cousin Jean de Vienne, seigneur de Montby (ci-dessous)
(du 2° comme les autres enfants) autre Jean de Vienne le Jeune (?-1440) sire de Roulans : avec sa femme Béatrice de Saint-Chéron, il a des fille, dont Jeanne de Vienne qui épouse Antoine Ierde Ray (?-mort vers 1490), membre d'une branche de la famille de La Roche, descendant donc des anciens seigneurs de Roulans[2]. Ainsi Roulans entrera complètement dans la maison des seigneurs de Ray, notamment avec leur fils Marc de Ray (mort en 1510)
Marguerite, épouse Jean de Crux, seigneur de Trouhans(cf. abbé Charles Boullemier : Nicolas Rolin, p. 19:), d'où postérité
Jean de Vienne (mort en 1499 ou 1504), seigneur d'Arc-en-Barrois (après des accords de famille avec Rodolphe de Hochberg en 1468 et 1486, et un arrêt du Parlement de Paris en 1507 ; Rodolphe était l'héritier, par sa femme Marguerite de Vienne, de Guillaume de Vienne sire de Ste-Croix et d'Arc-en-Barrois[12]) et de Montby. Jean épouse sa petite-cousine Anne de Vienne-Listenois ci-dessus
Anne/Jeanne de Vienne-Listenois (1500-1541), qui épouse en 1527 Claude de Bauffremont-Scey (1506-1536) : d'où la suite des seigneurs d'Arc-en-Barrois et Listenois, fondus dans les Bauffremont-Scey
deux sœurs, autres Anne et Jeanne de Vienne-Listenois, épousent successivement Louis Motier de La Fayette, arrière-petit-fils du maréchal Gilbert (Anne : avec postérité)
Claude de Vienne sire de Clervans (1485-1540), épouse en 1532 Claude du Châtelet (1518-1562) :
parents de Claude-Antoine (mort en 1588 ; baron de Coppet en 1572), et de Nicolas de Vienne de Clervans (1535-1569/1579 ; épouse Perrette de Geresme) ; Nicolas de Vienne et Perrette sont parents de :
Marc de Vienne de Clervans (1568-1598/1599), seigneur de Vauvillers, épouse Marie de Châteauvieux, héritière du comté de Confolens, d'où :
René de Vienne de Clervans (mort en 1637), épouse en 1628 Marie de La Guesle (morte en 1674), nièce de François (mort en 1614), archevêque de Tours
La fille de René de Vienne et Marie de La Guesle, Françoise-Marie de Vienne (morte en 1669), épouse en 1649 Charles II duc de La Vieuville, fils de Charles Ier de La Vieuville : d'où le duc René-François (mort en 1719), et son frère cadet Charles-Emmanuel de La Vieuville (mort en 1720) (avec postérité des deux frères)
La promotion 1997 du Groupe-école du commissariat de la marine (commissaires de la marine et officiers du corps technique et administratif de la marine, d'active et de réserve) porte le nom de Jean de Vienne.
Bernard de Pirey Saint-Alby a publié, en 1934, un livre consacré à Jean de Vienne qu'il qualifie de « du Guesclin de la mer ».
↑ a et bAîné d'une fratrie d'une dizaine d'enfants (2 ou 3 morts en bas âge) et sa mère étant décédée en 1350 (1349 pour certains généalogistes), il ne peut pas être né en 1341, mais plutôt vers 1335. Au décès de sa mère, il aurait alors eu 15 ans environ[réf. nécessaire].
La seigneurie directe de Roulans, à l'origine Rollens, fut au XIIe siècle la possession des seigneurs de La Roche par le mariage de Sybille, dame de Roulans, avec Pons Ier. La famille de La Roche transmit ses droits par filiation aux de Ray, un de ses rameaux.
Mais la situation féodale est en réalité plus compliquée : il y avait au moins deux châteaux, donc sans doute plusieurs seigneuries, et la famille de Roulans qu'on vient d'évoquer avait pour suzerains les sires deMontfaucon, qui accédèrent au comté de Montbéliard et transmirent sans doute par des mariages leurs droits sur Roulans à la maison de Vienne (branche de Mirebel-en-Montagne).
Ainsi Guillaume Ier ou II de Vienne, mort en 1360, frère cadet de Vauthier/Gauthier Ier de Vienne seigneur de Mirebel-en-Montagne, est seigneur de Roulans ; il épouse Claudine/Marguerite dame de Chaudenay, Chevigny et Corcelles-en-Malvaux (en-Mont-Veau : à Chevigny ; fille de Guillaume de Chaudenay). Or Guillaume était le fils cadet de Jean Ier de Vienne de Mirebel [mort vers 1318/1319 ; fils cadet d'Hugues (IV)comte de Vienne, et frère cadet de Philippe sire de Lons et Pymont, Seurre et Pagny, l'arrière-arrière-grand-père de Guillaumede St-Georges et Ste-Croix] et d'Agathe/Comtesson de Genève (morte en 1302 ; dame de Roulans, fille d'Aymon IIde Genève et de sa première femme Agnès de Montfaucon-Montbéliard, probable dame de Roulans). Guillaume de Vienne et Claudine de Chaudenay sont les parents de l'amiral Jean de Vienne.
↑« L'amiral Jean de Vienne, p. 19-25, p. 24 notamment », sur Deux chefs de guerre au Moyen Age, l'amiral Jean de Vienne et le connétable Bertrand du Guesclin, par Jacques de Certaines, aux Editions Apogée, 2013
↑ a et b« Jean de Vienne, p. 166-182, notamment p. 167 et 174 », sur Les derniers grands feux (?) d’une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437, volume I : thèse soutenue par Gérard Pelot en décembre 2012, Université de Franche-Comté ; en ligne sur HAL-Archives ouvertes
↑Une frégate anti sous-marine de la Marine nationale sera restée en service jusqu'en 2018.
↑« Maison de Vienne, p. 794-813, surtout p. 808-812 », sur Histoire généalogique et chronologique de la Maison de France, t. VIII, 1733, par le Père Anselme de Ste-Marie et Honoré Caille du Fourny, chez les Libraires associés à Paris
↑Thèse de l'historien Gérard Pelot, Les derniers grands feux (?) d'une maison comtoise et bourguignonne : Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-Georges et de Sainte-Croix, 1362-1437 (2012), référencée dans l'article Ste-Croix-Guillaume en notes 8 à 13.