Issu d'une famille de cultivateurs et de commerçants, Joseph-Aimé Péladan, qui se donnera plus tard le prénom de Joséphin, est le fils de Louis-Adrien Péladan, journaliste à La France littéraire, fondateur de La Semaine religieuse et de Joséphine Vaquier. Son frère aîné, Adrien, né en 1844[2], futur médecin et érudit, l'instruit très tôt de toutes sortes de connaissances et, dès l'enfance, il voyage, à Avignon ou à Nîmes. Il manifeste un esprit indépendant qui lui vaut d'être renvoyé du lycée pour avoir traité un professeur d'athée, puis du petit séminaire de Nîmes.
Il entre comme employé au crédit Faillelle à Paris. Il voyage à Rome et à Florence où il se prend de passion pour le Quattrocento et pour Léonard de Vinci. De retour à Paris, il publie une nouvelle, Le Chemin de Damas, et entre à L’Artiste d'Arsène Houssaye, où il rédige des critiques d'art.
En 1884, il rencontre Léon Bloy et Paul Bourget, et enthousiasme Jules Barbey d'Aurevilly qui préface son roman, Le Vice suprême en 1884. Ce livre, premier volume du cycle romanesque l'Éthopée de la décadence latine qui en comptera 21, empreint de romantisme et d'occultisme, met en scène la lutte de forces secrètes acharnées à détruire l'humanité, en prenant résolument le contre-pied du naturalisme de Zola, dont il dit : « ce Porc-Zola, ce pourceau qui est en même temps un âne »[3].
Ce manifeste lui apporte une célébrité immédiate à 26 ans. Jean Lorrain le surnomme « le pélican blanc ».
Il se fâche avec Léon Bloy, passe deux jours en prison pour avoir négligé de régulariser sa situation militaire et publie un très grand nombre de textes dont, en 1888, son livre le plus connu, Istar. Il se pare du titre de « Sar » et du prénom babylonien « Mérodack »[4].
Péladan, dont le savoir était plus brillant que solide, ne tarda pas à se dérober aux discussions qui le mettaient sur la sellette. (…) Il était alors grisé par le succès de son Vice Suprême et par la curiosité qu'il éveillait dans les salons, où il s'attachait à faire sensation. Le titre de Mage ne lui suffisant plus, il se promut Sar, ce qui signifie Roi en assyrien[5].
Les circonstances de la mort de Jules Barbey d'Aurevilly vaudront de violentes attaques autour de son testament du journal La France sous la plume de Joséphin Péladan. Pour ce dernier, Léon Bloy et Louise Read auraient laissé mourir Barbey d'Aurevilly sans l'assistance d'un prêtre. Un procès retentissant fut intenté par Péladan à l’encontre de Léon Bloy et de Léon Deschamps, rédacteur en chef de la revue La Plume. Louise Read est instituée légataire universelle dès . La quasi-totalité de la presse d’alors salue la condamnation du « Sâr », en [6].
C'est à son frère Adrien (1844-1885), l'un des premiers homéopathes français, que Joséphin Péladan devrait son entrée dans une branche toulousaine de la Rose-Croix[8].
Dans les approches ésotériques de cette époque, l'artiste devient le mage et l'intercesseur qui permet au commun des mortels d'effleurer la réalité supérieure. Prétextant un refus de la magie opérative, il s'empare de cette vision aristocratique et se sépare du groupe en 1891 pour fonder l'Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal. Il compose la formule « Ad Rosam per Crucem ad Crucem per Rosam, in ea in eis gemmatus resurgam - Non nobis non nobis Domine, sed nominis tui gloria soli, Amen »[9], qui reprend une devise templière en lui ajoutant une note rosicrucienne (Comment on devient mage, 1892). Cette formule sera reprise plus tard par d'autres mouvements rosicruciens.
Ces Salons restent parmi les événements majeurs de la dernière décennie du XIXe siècle, ils font figure pour le renouveau de l'idéalisme et témoignent d'une tendance vers le spirituel qui anime les grands mouvements de l'art du début du XXe siècle. Ce groupement d'artistes sera pourtant éphémère, en raison de divergences idéologiques et surtout du catholicisme trop rigoriste de Péladan[10].
Péladan ambitionne d'extirper la laideur du monde moderne, en s'opposant ainsi au matérialisme ambiant ; à ce titre, il est un porte-parole du mouvement symboliste. Il rédige plusieurs manifestes qui témoignent d'une grande culture artistique et une saisissante Réfutation esthétique de Taine qui accompagne son ouvrage majeur, L'Art idéaliste et mystique (Paris, 1894). Prônant une re-sacralisation de l'art et de la vie, Péladan opte délibérément pour un transfert du religieux vers l'art, dans la plus pure tradition baudelairienne. Son ton, les symboles choisis pour la Rose-Croix, ne relèvent plus vraiment d'un ésotérisme qu'on a souvent caricaturé, mais témoignent d'une volonté de s'opposer au trivial et inaugurent une pratique « publicitaire » que les avant-gardes exploiteront abondamment par la suite. Si Péladan utilise un ton souvent polémique ou lyrique, révélateur de son caractère passionné, c'est au service de convictions sincères et d'une défense de la grandeur de l'art qu'il estime prostitué sous une Troisième République souvent mercantile.
Il était parfumé des sept parfums correspondant aux sept planètes, mais où dominait impérieusement l'eucalyptus. Un large col de dentelles sans cravate entourait son cou, mais s'échancrait assez pour recevoir un gros bouquet de violettes; ses gants de peau grise avaient des baguettes mauves à rehauts d'or[11].
Ces surnoms et ces préférences vestimentaires - « drapé d'un burnous noir en poil de chameau filamenté de fils d'or, en velours vieux bleu, botté de daim, et, comme Absalon, chevelu […] la barbe ointe d'huile de cèdre » -, font de lui la cible des caricaturistes et des humoristes : il est surnommé « le Mage d'Épinal », le « Sar dîne à l'huile », « Platon du Terrail », « le faux mage de Hollande » (Willy), ou encore « le Sar pédalant ». Rodolphe Salis ose le cruel « Artaxerfesse », qui lui vaut des poursuites de l'intéressé[12].
Quand il se prend de passion pour Wagner, il vient à Bayreuth vêtu d'un habit blanc, d'une tunique bleu ciel, d'un jabot de dentelle et de bottes de daim, avec un parapluie retenu au côté par un baudrier.
Si la veuve de Wagner refuse de le recevoir en cet équipage, cela ne l'empêche pas de publier les opéras de Wagner en français avec ses annotations « en matière de thérapeutique pour désintoxiquer la France de son matérialisme ».
Sans fausse modestie, il affirme : « J'ai conquis, à force de talents, peut-être de génie, le droit de ma pensée pleine, entière, et devant tous. J'ai six mille nuits durant valeureusement aimé la langue française ; je puis tout dire en français. J'y suis burgrave sans vasselage. »
Le Sar Peladan se marie le 10 janvier 1896 à Paris (7e) avec la comtesse Leroy de Barde, née en 1863, veuve de Henri, Gaston, Raoul Leroy, comte de Barde, née Joséphine de Malet-Roquefort, fille du vicomte et de la vicomtesse de Malet-Roquefort, petite-fille du comte et de la comtesse de Larmandie. Ils divorcent le 31 mai 1900[13].
Il se lance dans la carrière théâtrale avec Le Fils des Étoiles (1895) et Babylone (1895) dont le peintre belge Jean Delville brosse les décors[10], puis il reconstitue la trilogie d'EschyleLa Prométhéide. Ces tragédies mêlant peinture, musique, Babylone et Jésus-Christ dans une ambition de théâtre total avant la lettre, remportent du succès et impressionnent d'autres auteurs comme le suédois August Strindberg qu'il rencontre en 1897, inaugurant une amitié et une admiration réciproque durable, et partageant une évolution parallèle vers le christianisme.
D'autres pièces constituent un événement marquant comme la représentation de Sémiramis à l'Amphithéâtre antique de Nîmes en 1904. Il produit d'innombrables plaquettes de critique d'art, contribuant à faire connaître en France l'œuvre de Léonard de Vinci, publiant un opuscule très fin intitulé De l'androgyne. Ses textes critiques, éloquents autant que richement documentés, tout comme ses romans, tels que le cycle de La Décadence latine, mêlent propos parfois décevants et vraies fulgurances. La métaphysique et le débat esthétique y sont le ressort principal, dans une langue riche et éloquente. Il participe aussi en 1909 à l'éphémère première revue homosexuelle parue en France, Akademos.
En définitive, le contexte de la fin de siècle s'éloignant, Joséphin Péladan renonce à ses outrances vestimentaires et vit dans la vénération de sa seconde femme, Christiane Taylor, une ancienne admiratrice, vivant péniblement de critiques d'art « que l'ancienne ironie des badauds empêchait de remarquer » (d’après Henry Bordeaux).
I : L'Art ochlocratique. Salons de 1882 et de 1883, avec une lettre de Jules Barbey d'Aurevilly, Camille Dalou, 1888, 216 p.[14].
Le Salon de Joséphin Péladan (cinquième année), Camille Dalou, 1888.
XIX : Le Salon de Joséphin Peladan (neuvième année), suivi de trois mandements de la Rose-Croix Catholique à l'artiste, E. Dentu, 1890, 79 p. Rééd. Kessinger reprints, 2010, 72 p.[15]
XX : Le Salon de Joséphin Péladan (10e année). Avec l'instauration de la Rose-Croix esthétique, E. Dentu, 1891
Salon de la Rose-Croix (1), mars 1892 : Ordre de la Rose-Croix du Temple. Geste esthétique de 1892, Galerie Durand-Ruel, 1892 ** Geste esthétique. Catalogue du Salon de la Rose-Croix,10 mars 1892-10 avril 1892, A. Warmont, 1892[16]
Salon de la Rose-Croix (2), mars 1893 : Catalogue officiel illustré de 160 dessins du second Salon de la Rose-Croix, avec la Règle esthétique et les constitutions de l'Ordre, 28 mars au 30 avril 1893, Palais du Champ-de-Mars, Nilsson, 1893. [16]
Salon de la Rose-Croix (3), avril 1894 : Ordre de la Rose-Croix. IIIe Geste esthétique. Troisième Salon. Catalogue, Paul Dupont, 1894.
Salon de la Rose-Croix (5), mars 1896 : Salon de la Rose-Croix, Galerie des Arts réunis... du 20 mars au 20 avril 1896, Léopold Verger, 1896.
Salon de la Rose-Croix (6), mars 1897 : Ordre de la Rose-Croix du Temple et du Graal. VIe Geste esthétique. Sixième Salon..., 31 mars 1897, Georges Petit, 1897.
La Science, la Religion et la Conscience : réponse à MM. Berthelot, Brunetière, Poincaré, Perrier, Brisson, de Rosny et de Sarrachaga, 1895[39]
Théâtre complet, édition critique de Laure Darcq, Paris, Classiques Garnier, 2021, tome I.
Théâtre de la Rose-Croix (1895-1897)
I : Babylone, tragédie en 4 actes, Chamuel, 1895, II-124 p.
II : Le Fils des étoiles : wagnérie kaldéenne en trois actes, Beauvois, 1895, 50 p.[40]
III : La Prométhéide, trilogie d'Eschyle en 4 tableaux, Chamuel, 1895, XVI-167 p.[41] Première tragédie : "Prométhée porteur du feu" ; deuxième : "Prométhée enchaîné" ; troisième : "Prométhée délivré".
IV : Le Prince de Byzance, drame romanesque en 5 actes, Chamuel, 1896, 137 p.[42]
V : Sémiramis, tragédie en 4 actes, Beauvais, Imprimerie professionnelle, 1897, 72 p. Rééd. Mercure de France 1904. "Sémiramis, cinquième tragédie du théâtre de la Rose-Croix, a été écrite pour MmeSarah Bernhardt par le sar Peladan"
VI : Œdipe et le Sphinx, tragédie selon Sophocle, en prose, Beauvais, Imprimerie professionnelle, 1897, 74 p.[43]
L'Art de choisir sa femme d'après la physionomie, Nilsson, 1902
Le Secret des corporations. La Clé de Rabelais, E. Sansot, 1905, 124 p.[44]
Le Secret des troubadours. De Parsifal à Don Quichotte, essais, E. Sansot, 1906[45]. Rééd. : De Parsifal à Don Quichotte. Le secret des troubadours. - La clé de Rabelais. Le secret des corporations, avec une introduction par Emmanuel Dufour-Kowalski, L'Âge d'homme, Lausanne, 2011, 143 p. (ISBN978-2-9700698-9-8).
Rapport au public sur les beaux arts, Sansot, 1908, 67 p.
Le Secret de la Renaissance, de l'humanisme, Sansot, 1909, 100 p.
La Dernière Leçon de Léonard de Vinci à son Académie de Milan 1499, essai, Sansot, 1909, 99 p.[49] Nouvelle édition préfacée par Michel Mourlet : France Univers, 2006.
Introduction aux sciences occultes, Paris, Sansot, 1911, 102 p.Rééd.de L'Introduction aux Sciences Occultes, suivie des Onze Chapitres Mystérieux du Sépher Bereschit, avec une présentation et une préface d'Emmanuel Dufour-Kowalski, L'Âge d'Homme, collection Delphica, Paris, 2011, 158 p. (ISBN978-2-9700698-6-7)
De l'androgyne. Théorie plastique, Sansot, 1910, 96 p. Rééd. Savoir pour être, 1994, 71 p. Rééd. Allia, 2010, 96 p.
La Chaîne des traditions (1905-1914 ?)
Le Vœu de la Renaissance. Pic de la Mirandole et la Kabbale, Machiavel et la politique positive, Les premiers rationalistes Pomponace et Valla, L'idéal du tyran, Paris, Sansot, vers 1905, 79 p. Rééd. 1920, 96 p.
Le Secret de Jeanne d'Arc, Paris, Sansot, 1913, 111 p.
L'Athlétie et la statuaire antique, Paris, Sansot, vers 1914, 93 p.
La Philosophie de Léonard de Vinci d'après ses manuscrits, essai, Alcan, 1910, 189 p. (rééd. Stalker, 2007)
Les Drames de la conscience (1905-1911)
I : La Rondache (1905, "Revue hebdomadaire"), Plon, 1906, 365 p.
II : La Thériaque (1910, "La Nouvelle revue"), Fontemoing, 1912, 304 p. (précédée de La morale dans le roman)
III : Les Amants de Pise (1911, "Le Figaro"), Flammarion, 1913[50]
Christophe Beaufils, Joséphin Péladan, 1858-1918. Essai sur une maladie du lyrisme, éd. Jérôme Millon, 1993
E. Bertholet, La Pensée et les secrets du Sâr Joséphin Péladan, 4 vol., Paris, 1955
J.-P. Bonnerot, Joséphin Péladan, Œuvres choisies, éd. Les Formes du secret, 1979
J. J. Breton, Le mage dans « La décadence latine » de Joséphin Péladan : Péladan, un Dreyfus de la littérature, Lyon, Éditions du Cosmogone, 1999
Laure Darcq, Le Théâtre de Joséphin Péladan, Montpellier, université Paul-Valéry, 2016.
E. Dantinne, L’Œuvre et la pensée de Péladan, la philosophie rosicrucienne, Office de Publicité, Bruxelles, 1948
Jean-David Jumeau-Lafond, Les Peintres de l'âme, le symbolisme idéaliste en France, Paris, Paris-Musée/Musée d'Ixelles, 1999-2000 (version anglaise : Painters of the soul, Tampere, 2007)
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Jean-David Jumeau-Lafond, "The reception of the Rose+Croix : a Symptom of the 'réaction idéaliste' ", Mystical Symbolism The Salons de la Rose+Croix 1892-1897, catalogue d'exposition, New York, Solomon Guggenheim museum ; Venise, Fondation Peggy Guggenheim, 2017-2018.
Samuel Kunkel, L'Orphisme et le roman post-romantique. Édouard Schuré, Joséphin Péladan, Arthur Machen, Algernon Blackwood, Éditions Otrante, 2023.
« Péladan (Joseph) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF35031733), p. 487-488.
René-Louis Doyon, La Douloureuse Aventure de Péladan, Paris, 1946
Arnaud de l'Estoile, Péladan, collection "Qui suis-je?", Pardès, Grez-sur-Loing, 2007
Arnaud de l’Estoile, Joséphin Péladan et la Rose+Croix, Éditions Arqa
C. Leblanc, Wagnérisme et Création en France : 1883-1889, Paris, Champion, 2005
Revue des Études Péladanes, juin 1975 à décembre 1978, 15 numéros, la revue interne de l'organe officiel de la Société Joséphin Péladan, Paris, Président J.-P. Bonnerot
↑Autres pseudonymes : Anna I. Dinska, Miss Sarah et Marquis de Valognes
↑Oswald Wirth, Stanislas de Guaita, Éd. du Symbolisme, Paris, 1935, pp. 27-28.
↑La crise avait éclaté en , lorsque Mme de Bouglon apprend que le « secrétaire » de Barbey est en réalité une femme - Louise Read. Dès lors se dessinent deux partis qui s’affrontent pour la succession de l’écrivain : celui de Bouglon, soutenu par Péladan, et celui de Louise Read, la légataire de Barbey, soutenue par Léon Bloy. Michel Lécureur, op. cit., p. 451.
↑À cet ordre appartenait aussi Louis-Charles-Édouard de Lapasse (1792-1867), alchimiste toulousain présenté comme élève du prince Balbiani de Palerme, prétendu disciple de Cagliostro
↑Traduction : À la Rose par la Croix à la Croix par la Rose, en elle je me lèverai dans ses joyaux - Pas pour nous, pas pour nous, Seigneur, mais à la gloire de ton seul nom, Amen
↑ ab et cAnne Pingeot et Robert Hooze, Paris-Bruxelles, Bruxelles-Paris, Réunion des Musées Nationaux, , 539 p. (ISBN2-7118-3526-X), p. 309 ; Index Delville
↑Michel de Lézinier, Avec Huysmans. Promenades et souvenirs, Paris, Delpeuch, 1928, p. 172.
↑voir Christophe Beaufils, Joséphin Péladan, 1858-1918. Essai sur une maladie du lyrisme, éd. Jérôme Millon, 1993.
↑Etat-civil de Paris et faire-part de mariage (daté du 11 janvier 1896, ce qui laisse supposer un mariage religieux).