Sultan de Roum | |
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Kay Khusraw Ier Gevher Nesibe (en) Suleiman II Tughril ibn Kılıç Arslan II (en) Kutbeddin Melikşah (d) Seljuki Khatun (en) |
`Izz ad-Dîn al-Malik al-Mu`zim Qilij Arslân ben Mas`ûd[1], II. İzzeddin Kılıç Arslan ou Kilitch-Arslan II est un sultan seldjoukide de Roum. Il succède à son père Mas`ûd Ier en 1156[2].
Mas`ûd Ier meurt vers 1156[2]. Il a eu sept enfants dont cinq fils. L'aîné est mort avant lui. Le second Kılıç Arslan lui succède. Le troisième est assassiné peu après l'accession au trône de Kılıç Arslan[3].
Kılıç Arslan règne à Konya d'où il poursuit la guerre contre les croisés, l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène et le roi danichmendide de Sivas Nizâm ad-Dîn Yaghi Basan et aussi contre son frère Chahanchah, quatrième fils de Mas`ûd qui s'est allié aux Danichmendides[4].
En 1159, Kılıç Arslan attaque l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène alors qu'il passe près d'Iconium (Konya, la capitale de Roum) alors que Manuel revient de négociations avec Nur ad-Din en Syrie.
En 1161, Jean Contostephanus, neveu de Manuel Comnène, défait Kılıç Arslan et le sultan doit montrer sa soumission à Constantinople. En 1172, comme Arnold de Lübeck le raconte dans sa Chronica Slavorum, Kılıç Arslan rencontre Henri le Lion de retour de son pèlerinage à Jérusalem. Quand ils se rencontrent près de Tarse, le sultan embrasse le duc allemand lui disant qu'ils sont cousins (amplexans et deosculans eum, dicens, eum consanguineum suum esse). Quand le duc lui demande des détails sur cette parenté, Kılıç Arslan lui répond qu'« une noble dame de la terre des allemands épousa un roi de Russie qui eut une fille d'elle ; la fille de cette fille arriva sur notre terre et je descends d'elle. » Le roi de Russie en question pourrait être Sviatoslav II de Kiev[3].
En 1173, maintenant en paix avec les Byzantins, il s'allie à Nur ad-Din qui tente de prendre Mossoul.
Le traité de paix avec les Byzantins dure jusqu'en 1175, quand Kılıç Arslan refuse de rendre à Manuel le territoire conquis sur les Danichmendides. Les deux parties se sont préparées pour une nouvelle guerre depuis quelque temps. Kılıç Arslan tente de négocier. En 1176, Manuel envahit son territoire dans l'intention de capturer Iconium elle-même. En novembre, Kılıç Arslan réussit à attirer Manuel dans une vallée près de Myriokephalon, et bien que les forces de Manuel ne soient pas totalement annihilées, le sultan força l'empereur à démanteler ses fortifications le long de la frontière. Cette bataille marque la fin des revendications byzantines sur l'Anatolie. On commence alors à parler de Turquie pour désigner l'Anatolie. Les Seldjoukides sont considérés comme une puissance avec laquelle il faut compter[4].
En 1177, Nur ad-Din décède. Cela permet à Kılıç Arslan d'annexer Malatya et d'autres territoires aux dépens des Danichmendides[5].
En 1180, après la mort de Manuel, le sultan tira profit de l'instabilité dans l'Empire byzantin pour s'assurer du contrôle de la plupart des côtes méridionales de l'Anatolie. La même année il s'allie à Saladin, le successeur de Nur ad-Din.
En 1185, il fait la paix avec l'empereur byzantin Isaac II Ange.
En 1186/87, Kılıç Arslan, âgé et fatigué, partage son royaume entre ses dix fils et son plus jeune frère Sancar-Chah qui se voit attribuer Ereğli[3].
Malgré l'alliance avec Saladin, Kılıç Arslan est incapable de stopper la troisième croisade, mais le reste de l'armée germanique est de toute façon anéantie après la mort de Frédéric Barberousse.
Le , les armées germaniques de la troisième croisade prennent Konya. L'empereur Frédéric Barberousse obtient de Kiliç Arslan le droit de traverser l'Anatolie. Mais ses fils ne le laissent pas passer aisément. Frédéric se noie le dans le fleuve Saleph (actuellement Göksu, eau bleue) en Anatolie, avant qu'il ait pu rencontrer Saladin. Les troupes se dispersent et ceux qui sont restés sont vaincus dès leur arrivée en Syrie.
Kılıç Arslan meurt le . Il est enterré dans un mausolée près de la mosquée Alaeddin à Konya. Kay Khusraw Ier lui succède, bien que ses autres fils continuent à se battre pour le contrôle des autres parties du sultanat.
Kılıç Arslan a construit le premier caravansérail. Ces édifices vont ensuite se multiplier sur la route permettant de traverser l'Anatolie du nord au sud en toute sécurité pour les caravanes. C'est le commencement d'une période de prospérité où se multiplient les constructions d'arsenaux et de madrasas qui ont permis des progrès dans les sciences[4].