Lac de Paladru | ||||
Le lac de Paladru en 2020. | ||||
Administration | ||||
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Pays | France | |||
Département | Isère | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 45° 27′ 18″ N, 5° 32′ 06″ E | |||
Type | naturel | |||
Origine | 12000 | |||
Montagne | Terres froides | |||
Superficie | 3,9 km2 |
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Longueur | 5,3 km | |||
Largeur | 650 m | |||
Altitude | 492 m | |||
Profondeur · Maximale · Moyenne |
36 m 25 m |
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Volume | 97 millions de m3 | |||
Hydrographie | ||||
Bassin versant | 10 km2 | |||
Alimentation | le Courbon du côté de Montferrat le Chantabot (ou Surand) du côté de Le Pin |
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Émissaire(s) | la Fure | |||
Divers | ||||
Peuplement piscicole | brochets, carpes, perches, tanches, ombles chevaliers, truites lacustres, corégones, gardons, ablettes, écrevisses | |||
Peuplement avifaune | hérons cendrés, grèbes, locustelles, rousserolles, bruants des roseaux, cincles plongeurs, becassines des marais, martins-pêcheurs, canards, sarcelles, macreuses, foulques, cygnes | |||
Commentaire | plages aux deux extrémités | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Rhône-Alpes
Géolocalisation sur la carte : Isère
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Le lac de Paladru, surnommé le « Lac bleu », par ses riverains[1], est un lac naturel des Terres froides, situé administrativement dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes et autrefois rattachée à l'ancienne province du Dauphiné.
D'une longueur légèrement supérieure à 5 km et d'une superficie de 3,9 km2, ce lac est partagé entre quatre communes[a] et deux cantons. Le lac est situé à mi-chemin entre les agglomérations de Grenoble et de Lyon, dans un paysage de collines et de petites montagnes.
Le lac est le cinquième lac naturel d'origine glaciaire de France[b]. C'est aussi un haut lieu archéologique français, ainsi que de biodiversité piscicole ; plusieurs espaces sont classés en zones naturelles protégées et sont inaccessibles au public[2].
Le lac de Paladru est la propriété privée de la « Société du lac de Paladru », une société civile immobilière privée fondée en 1874 qui compte vingt et un copropriétaires[3]. La société assure également la gestion du plan d'eau, et publie notamment un règlement qui s'applique aux riverains et aux plaisanciers, notamment dans l'usage des bateaux à moteurs et dans la pratique de la baignade autorisée au niveau de certains lieux[4]. Pour cette raison, il n'existe que très peu d'accès gratuits à la baignade, l'une d'entre elles étant située à Charavines, sur la rive sud du lac.
Son étymologie, selon J. Tripier qui citerait lui-même Nicolas Chorier, homme de loi et historien dauphinois du XVIIe siècle, signifierait « Pelas Druon », soit littéralement « près des chênes », du fait de la présence en nombre de ces arbres sur ces rives. Cette thèse fut reprise dans l'ouvrage de Jean-Étienne Guettard, Mémoires sur la minéralogie du Dauphiné[5],[6].
Il existe deux possibilités pour expliquer l'origine du nom :
Selon Jean Filleau, auteur d'un Dictionnaire toponymique des communes de l'Isère, le nom de Paladru pourrait provenir du latin « palus » (« marais ») associé au celte « druco » (« mauvais »), signifiant ainsi le « mauvais marais », mais sans préciser d'autres sources[8].
Le lac de Paladru est situé dans le département de l'Isère et plus précisément dans la région des collines miocènes du Bas-Dauphiné, dénommées « Terres froides », approximativement, à mi-chemin entre les agglomérations de Voiron, au sud et de La Tour-du-Pin, au nord. Il s'étend selon une orientation nord-est/sud-ouest sur 5 300 m, pour une largeur de 650 m. Il a une profondeur moyenne de 25 m, avec un maximum de 36 m. Le volume d'eau qu'il contient est de 97 millions de m3. Il est situé à 492 m d'altitude.
Quatre communes se partagent le territoire lacustre. Celle-ci sont, dans le sens des aiguilles d'une montre : au sud, la commune de Charavines, à l'ouest et au nord, la commune nouvelle de Villages du Lac de Paladru (fusion des deux communes riveraines Le Pin et Paladru, en 2017), et, à l'est, les communes de Montferrat et Bilieu.
Les plages les plus importantes se situent aux deux extrémités nord et sud, les rives latérales ayant une déclivité plus importante. Le bassin du lac est un facteur d'unité et donne une image d'authentique « pays » au sens géographique du terme.
Le lac est bordé par deux routes départementales permettant d'accèder à ses rives, selon les lieux :
Le lac est également situé à environ 5 km de l'autoroute A48 qui relie l'agglomération Lyonnaise à celle de Grenoble. Cette voie autoroutière permet grâce à l'installation d'une bretelle d'accès qui est celle qui dessert également l'agglomération de Rives de rejoindre ses rives et le site de La Grange Dimière.
Le lac est le produit du surcreusement par le glacier du Rhône sur un dépôt Miocène à dominance calcaire du Bas-Dauphiné. Lors du retrait au moment du réchauffement würmien, il y a 12 000 ans, le barrage morainique du Guillermet a formé le lac. Cette origine est perceptible par la présence, au sommet des collines environnantes, de blocs erratiques, arrachés aux sommets des Alpes et abandonnés à des altitudes de 800 m lors du retrait du glacier. Un témoin impressionnant appelé pierre Beau Soleil ou pierre de Libre Soleil (6 m de long sur 4,50 m de large et haut de 2 m) est visible au-dessus de Bilieu[c].
La forme en auge est caractéristique des deux vallées contiguës au lac de Paladru, la vallée de la Bourbre et la vallée d'Ainan qui démontre l'origine commune de ce qui est localement dénommé les « Trois-Vals ». Les langues glaciaires du Rhône y rencontraient celles du glacier de l'Isère au débouché de la cluse de Voreppe et ont conduit à la constitution de bourrelets morainiques et de plusieurs seuils dont celui de Charavines (au lieu-dit Le Guillermet).
Au musée du château d'Annecy, dans la salle aménagée par l'Observatoire régional des lacs alpins, le lac de Paladru est présenté comme un des cinq grands lacs d'origine glaciaire avec le Léman, le lac d'Annecy, le lac du Bourget et le lac d'Aiguebelette[9], tous issus du grand glacier würmien qui reposait sur l'ensemble des massifs alpins et jurassiens. Cependant, géographiquement, ce lac qui reste le plus petit, en volume et en superficie de cet ensemble, est situé hors du massif alpin et même hors des Préalpes, le massif de la Chartreuse, étant situé plus à l'est, ce qui n'empêche pas le lac de Paladru d'être le lac du groupe le plus élevé en altitude[10].
L'alimentation du lac s'effectue par deux ruisseaux qui sont donc indirectement deux affluents de la Fure :
Un apport par des sources sous-lacustres est attesté par l'importante différence entre la somme des débits entrants et le débit sortant.
Le lac de Paladru donne naissance à la Fure[12] sur le territoire de la commune de Charavines constituant ainsi son principal émissaire. Le nom de ce cours d'eau évoque la violence du torrent primitif.
Cette rivière rejoint l'Isère à Tullins, après un parcours d'une vingtaine de kilomètres et la traversée du territoire de Rives, ville renommée au Moyen Âge pour la qualité de ses épées, puis des communes de Renage et de Tullins. Le vallon de la Fure a connu du XVIIIe au début du XXe siècle un destin industriel prospère (aciéries, papeteries). Une prise en surface et un éclusage furent aménagés en 1869 pour réguler le cours de la Fure en saison sèche et permettre l'exploitation de toutes ces usines.
Le tour du lac présente un climat tempéré frais à tendance continentale. L'orientation nord-sud et l'altitude relativement élevée font que la moyenne thermique annuelle se situe autour de 10 °C avec une amplitude d'une vingtaine de degré. La pluviométrie est irrégulière avec des maximums en juin et octobre à la faveur des remontées des masses d'air humide de la Méditerranée. Le mois de janvier est le plus froid, avec des gels fréquents[d]. En revanche le début de l'automne est particulièrement doux.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
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Température minimale moyenne (°C) | 1,6 | 3 | 2,3 | 7,1 | 9,5 | 14,5 | 15,7 | 14,6 | 13 | 6,5 | 3,9 | −3,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,3 | 11,3 | 13,4 | 17,1 | 21,3 | 25,8 | 28,8 | 29,1 | 26,6 | 16,8 | 11,6 | 6,6 |
Le site, peu favorisé par son climat et la pauvreté des sols, fut temporairement occupé durant le Néolithique (site des baigneurs - voir infra), puis pendant la période gallo-romaine, mais sans que l'on y ait découvert des restes de villa à proximité immédiate du lac.
Au début de l'Antiquité, le territoire des Allobroges s'étendait sur la plus grande partie des pays qui seront nommés plus tard la Sapaudia (ce « pays des sapins » deviendra la Savoie) et au nord de l'Isère.
Au début de l'ère médiévale, l'ensemble de la zone lacustre dépend du comté carolingien de Sermorens créé tardivement au IXe siècle et qui est rattaché à la Francie médiane, puis au royaume de Provence. C'est au cours du XIe siècle qu'un essor démographique et économique entraîna une colonisation durable des rives du lac (site des chevaliers-paysans - voir infra). Au XIIe siècle, le lac de Paladru est dans la zone frontière des principautés de Savoie et du Dauphiné que ni l'une ni l'autre ne dominent complètement. Cette situation trouble favorise l'émergence de baronnies telle que la Maison des Clermont. En 1340, ces derniers prêteront hommage au Dauphin pour les châteaux de Virieu, Paladru, Montferrat, Saint-Geoire-en-Valdaine, tous à proximité du lac. Dès lors le site suivra le sort du Dauphiné et sera intégré au royaume de France.
Selon de nombreux registres paroissiaux des villages environnants au cours de l'hiver de l'année 1766[e] :
« Le lac de Paladru est gelé depuis les rois et aujourd’hui, vingt-sept de janvier, je me suis allé promener jusqu’au millieu. J’ai porté une hache et ayant rompu la glace en plusieurs endroits, je l’ai trouvé épaisse d’un bon [mots illisibles] tant que j’ai pû étendre le pouce et le doigt du millieu. Le 10 février, elle avoit onze pouces [environ une trentaine de centimètres]. Le dégel est venu le onze février. Il avoit commencé, le 15 de décembre à faire froid. Le 23 février, j’ai encore été au milieu du lac sur la glace vis-à-vis de Verard [Vers Ars ?] où j’ai mesuré cent pieds d’eau sous moi avec un fil. Le 6 de mars, la glace cachoit encre les trois quarts du lac. Le 12, elle a disparu. »
Durant les années 1909 à 1913, le lac servit de terrain d'expérience pour des prototypes d'hydravion construits par Raymond de Montgolfier, un descendant de la célèbre famille[13].
La Via Gebennensis, un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, longe la rive du lac.
Lors de la lutte contre l'incendie qui frappe les pentes du plateau du Grand-Ratz entre Voreppe et La Buisse en août 2022, l'eau utilisée par les canadair d'intervention sur le site a été prélevée dans le lac de Paladru[14].
Le secteur du lac héberge plusieurs sites archéologiques remarquables[f].
Des prospections menées sur les rives du lac en 1976 n'ont identifié aucun autre site préhistorique que celui de la rive sud, dit « des Baigneurs » près de Charavines. Il a été identifié en 1904 à l'occasion d'une baisse importante du niveau des eaux[15]. D'une surface d'environ 1 500 m2, il a fait l'objet d'une fouille systématique sur 450 m2 de 1972 à 1986. Il a été occupé au Néolithique, deux fois à bref intervalle[16] de 2668 à 2646 et de 2611 à 2592 av. J.-C. d'après les analyses dendrochronologiques[17].
Selon le catalogue publié par le musée de la maison du parc de Paladru[18], les objets d'origine néolithique, tous datant du Néolithique récent, sont : un hameçon double en cuivre ; un poids de filet en calcaire ; deux poids de filet en quartzite ; une rame en hêtre et un fragment de pirogue.
Contrairement aux premières hypothèses, il ne s'agissait pas d'habitations sur l'eau, mais de huttes construites sur pilotis plantés sur la terre ferme au bord du lac, formant un village palafittique[19]. À la fin de la première occupation, les habitants ont pris le temps d'emporter tout ce qui était utilisable avant d'abandonner le village. Un groupe est arrivé environ 40 ans plus tard, il a construit des maisons au même endroit, et a séjourné là une vingtaine d'années, mais cette fois le départ a été provoqué par une montée brutale et rapide des eaux poussant les habitants à abandonner de nombreux objets encore utilisables.
Cette montée des eaux a été définitive et a permis une bonne conservation des vestiges. Entourés d'une palissade légère, les deux villages successifs étaient organisés autour d'une place centrale empierrée par les restes des "pierres de chauffe", quartzites utilisés pour la cuissons des aliments, les vases n'étant pas capables de supporter le feu direct sur les foyers. Les activités domestiques et artisanales (taille du silex et fabrication de vases, cuillères, peignes à tisser) comme l'évacuation des déchets sont similaires pour les deux villages. Les villageois commerçaient avec des communautés lointaines (ambre de la mer Baltique, vase et cuivre du Languedoc, vases du Centre-ouest de la France, haches polies du Piémont ou de Suisse). Leurs vases étaient exportés vers le lac de Bienne en Suisse ou celui de Chalain dans le Jura.
Une exposition permanente était installée à l'ancien musée archéologique du lac de Paladru à Charavines, avant sa fermeture[g].
Le site archéologique de Colletière, situé à Charavines[h], est aussi célèbre pour ses chevaliers paysans.
Il existe en réalité trois sites contemporains : Pré d'Ars, les Grands Roseaux et Colletière[i].
C'est le site de Colletière[j] qui a fait l'objet de fouilles systématiques. Sa fondation est datée de 1003 par dendrochronologie. Les trois sites seront abandonnés simultanément vers 1035, à cause d'une montée des eaux[k]. L'émergence du pouvoir civil et des châtellenies environnantes (Paladru, Clermont, Virieu) à la même époque peut évoquer un passage direct d'un mode d'exploitation à un autre.
Les constructions ont été faites à même le sol sur une plage de craie et non sur pilotis. Les sites subaquatiques permettent une conservation des restes organiques et donc une documentation extrêmement riche. Colletière présente aussi l'intérêt de n'avoir connu ni réoccupation postérieure à l'an mil, ni modification de conditions du gisement.
Les fouilles ont été faites, après carottages sédimentaires, par carroyage général et prélèvement manuel.
De nombreuses espèces d'oiseaux nichent[l] dans les marais ou les roseaux du lac : hérons cendrés, grèbes, locustelles, rousserolles, bruants des roseaux, cincles plongeurs, bécassines des marais, martins-pêcheurs, canards, sarcelles, macreuses, foulques, cygnes. Le marais de la Véronière, situé sur la commune de Montferrat au nord du lac, est classé zone naturelle protégée. Les roselières sont également protégées (150 ha), un arrêté préfectoral interdit d'y accéder et de les détruire.
L'une des activités de l'Association des Ayants-Droit de Colletière est de protéger la roselière de Colletière. Les membres de l'association sont très actifs dans la préservation du site de Colletière. En plus de la vigilance à faire respecter l'arrêté préfectoral qui protège la roselière, les membres de l'association s'emploient à nettoyer les berges et à entretenir les frayères en plantant des branches de saules pour assurer un espace de fraie suffisant aux poissons.
Le lac recèle une faune aquatique diversifiée : brochets, carpes, perches, tanches, ombles chevaliers, truites lacustres, corégones, gardons, ablettes, carassins, achigans, écrevisses.
Bien que l’amélioration des eaux du lac permette la vie du poisson, la reproduction naturelle des brochets n'y est pas encore possible. C'est pour cette raison que l'association des ayants droit de Colletière[20], avec l'aide du département qui lui a concédé la jouissance gratuite de la parcelle 119 de Colletière, a pu autofinancer et construire sa propre pisciculture, inaugurée le .
Chaque année en collaboration avec l'APPMA et par dérogation, les brochets géniteurs sont prélevés et leur semence est collectée. Les œufs fécondés sont mis en incubation dans des bouteilles alimentées soit en eau du lac, soit en eau de la source Ribeaud. Dès l'éclosion les alevins sont mis en bac et nourris par le phytoplancton récolté par filet dans le lac. Arrivés à maturité, les alevins sont relâchés dans le lac.
Il s'agit d'un lac privé, propriété de la société civile du lac de Paladru fondée le . Ce statut est le résultat d'un imbroglio juridique et d'une série de procès s'étendant sur tout le XIXe siècle. Outre le fait que la société civile du lac de Paladru soit propriétaire du terrain, dernièrement, un arrêt rendu par la cour d'appel de Grenoble en date du a statué sur le fait que la société civile du lac de Paladru était propriétaire de l'eau.
Le stationnement de tout bateau est limité aux appontements ou aux pendilles aménagées ainsi qu’aux bouées autorisées par la société du Lac et sous la surveillance du d'un garde assermenté, la navigation n’étant autorisée qu’entre une demi-heure avant le lever du soleil et une demi-heure après son coucher[21]
À l'origine, la propriété du lac était partagée par droit féodal entre le marquis de Pons-de Tourzel, héritier des Clermont, le marquis de Barral, qui fut maire de Grenoble, et les Chartreux de la Sylve Bénite. Les habitants du hameau de Colletière (commune de Charavines) bénéficiaient d'un droit de pêche consenti par le seigneur de Clermont[m].
À la Révolution, les Chartreux sont chassés et leurs biens immobiliers vendus, les Pons-de-Tourzel émigrent, les Barral renoncent à leurs droits féodaux[n]. Dès lors, les revendications des communes et des riverains se heurtent aux fermages renouvelés par les anciens propriétaires de retour d'émigration (les Tourzel en 1808) ou revenant sur le renoncement à leurs droits (cas des Barral). L'État intervient également dans les instances. En définitive, les tribunaux reconnaissent la validité des transactions (baux et ventes) passées par les premiers propriétaires et permettent la constitution de la Société civile.
Selon l'AAPPMA locale, créée en 1945, le lac est classé en deuxième catégorie et la pèche (en bateau ou sur les rives) n'est autorisée qu'une demi-heure avant le lever du soleil jusqu’à une demi-heure après son coucher[23],[24].
Le tourisme autour du lac associe l'intérêt culturel à la détente et aux loisirs, notamment en période estivale pendant laquelle de nombreuses manifestations sont organisées. Le site est très fréquenté par les Grenoblois, l'agglomération étant située à environ 45 minutes en voiture.
Le pays est labellisé par le ministère de la Culture comme Pays d'Art et d'Histoire des Trois Vals - Lac de Paladru. Un office de tourisme est situé sur la commune de Charavines, à proximité de la plage. Une plaquette de présentation du lac avec l'indication des diverses activités et des lieux d'hébergement est à la disposition des visiteurs[25].
L'hôtellerie renforce ses capacités pendant la saison (hôtels-restaurants, chambres d'hôtes, campings) notamment à Charavines et Paladru. Il existe également des campings, des gîtes ruraux et des chambres d'hôtes.
Sur le plan sportif, détente ou loisirs, l'éventail est vaste, dont notamment :
La vallée de la Bourbre (Virieu) et le val d'Ainan (Chirens et Saint-Geoire-en-Valdaine) de chaque côté du lac de Paladru apportent un complément au site grâce à leurs équipements divers.
Le trail du lac de Paladru est divisé en trois tronçons selon l'âge et la capacité des participants (14, 24 et 50 kilomètres), le trail se déroule durant le printemps (généralement au mois d'avril). La troisième édition s'est déroulée le 23 avril 2017 [29],[30]
L'événement « À Bicyclette » se tient également chaque année en septembre depuis 2020. Pour l'occasion, le tour du lac est réservé aux mobilités douces (vélos, piétons, trottinettes,...) et de nombreuses animations sont proposées[31].
Un musée consacré à l'histoire du lac est installé sur le territoire de la commune des Villages du Lac de Paladru, dans le village de Paladru. Le bâtiment présente une surface de 1 200 m2 dont 600 m2, consacré aux expositions[32]. Celui-ci, construit dans un design contemporain, abritera des objets datant du Néolithique et du Moyen Âge avec les cavaliers-paysans de l’an mil[33].
À l'origine, ce nouveau musée archéologique devait ouvrir ses portes au public à la fin de l'année 2019, mais son ouverture a été reportée pour l'année 2021, puis au mois de juin 2022[34],[35]. Il remplace le musée archéologique de Charavines, celui-ci ayant fermé définitivement ses portes au grand public en [36]. Un an après son ouverture, le Musée dépasse largement les objectifs de fréquentation prévus[37].
L'association intercommunale pour la sauvegarde du patrimoine des Terres froides (AHTF38) a été créée en mars 2021 à Val-de-Virieu avec pour mission « l’étude, la sauvegarde ainsi que la valorisation par tous les moyens possibles de l’histoire et du patrimoine de la région »[38].
En 1116, les Chartreux créent le monastère de la Sylve Bénite (sur le territoire de l'ancienne commune du Pin) à quelques kilomètres du lac. Un fils naturel de Frédéric Ire Barberousse étant frère convers au monastère, ce dernier bénéficie d'importantes donations et entre en conflit avec le village d'Ars (Arsa signifiant « brûlé »), peut-être un reste de la précédente colonisation littorale. Le village est détruit, mais on ignore quand et par qui[p].
En 1177, le pape Alexandre III confirme leurs privilèges aux Chartreux et la possession d'Ars. C'est ce texte qui révèle la destruction antérieure du village, car il interdit la reconstruction de la chapelle incendiée. Plus tard, l'abandon définitif du village fut la conséquence d'une simple montée progressive du niveau du lac.
C'est à partir de ces faits avérés que vont se bâtir différentes légendes. De tradition orale, elles seront transcrites par Louise Drevet dans ses Nouvelles et Légendes dauphinoises - Les légendes du lac de Paladru (1895)[39].
Les légendes du lac n'ont pas manqué d'inspirer les poètes. Voici quelques vers de Mlle A. Gardaz [réf. nécessaire] :
Le récit autobiographique, Les Terres froides, de l'écrivain et poète français, Yves Bichet, né à Bourgoin-Jallieu, relate son enfance dans une ferme de cette région, située non loin d'Izeaux, de Beaucroissant, de Torchefelon et du lac de Paladru (lieux cités dans l'ouvrage). Celui-ci a reçu le Prix Lettres frontière décerné à Nyons (Suisse) en 2001[40].
Le lac a inspiré Georges Martin Witkowski, compositeur et chef d'orchestre français, directeur du conservatoire de Lyon qui composa, en 1921, un poème symphonique pour piano et orchestre intitulé « Mon Lac ». L'œuvre comporte un prélude, un thème suivi de quatre variations :
Un buste de ce compositeur, œuvre du sculpteur lyonnais Georges Salendre, est installé face au lac, sur le territoire de l'ancienne commune dont il fut le maire de 1919 à 1943[41].
Sorti dans les salles en 1997, le film On connaît la chanson présente Camille, l'un des personnages du film d'Alain Resnais, interprété par Agnès Jaoui qui prépare une soutenance de thèse sur Les Chevaliers paysans de l'An Mil au lac de Paladru, inspirée du livre Chevaliers paysans de l'an mil au lac de Paladru, publié en 1993 par Michel Colardelle et Éric Verdelle.
Cet ENS est situé sur le territoire de l'ancienne commune de Paladru, en amont du lac, à l'entrée du ruisseau du Courbon et de plusieurs sources alimentant le plan d'eau.
Ce marais est l'unique zone humide riveraine classée du lac. Il joue un rôle fonctionnel important dans la régulation et l'épuration de l'eau, ainsi que dans la capacité d'accueil et de nourrissage pour l'avifaune migratrice et nicheuse et pour les populations de poissons[42].