Peintre parisien dont la carrière reste à ce jour mal connue, Lazare Bruandet est élève du peintre de lavis Jean-Philippe Sarrazin (mort en 1795).
Bruandet joua un rôle actif au tournant du XIXe siècle dans le développement d’un art du paysage en rupture avec le cadre institutionnel. Sa formation acquise chez le maître allemand Rœser l’incline vers la tradition du paysage réaliste nordique. Il développe ensuite une pratique de la peinture en plein air dans les forêts environnant Paris, notamment en compagnie du paysagiste Georges Michel (1763-1843), et Jacques François Joseph Swebach-Desfontaines (1769-1823), qui préfigure l’avènement des artistes actifs à Barbizon à partir de 1822.
Son style allie la leçon des paysagistes du siècle d'or hollandais (J. van Ruisdael, van Ostade, Potter) perceptible dans un naturalisme à la fois minutieux et plein de verve à des notations pittoresques induites par les petites figures animant ses œuvres. Il faisait faire par ses amis Taunay et Swebach les petits personnages figurant dans ses tableaux[1].
Questionné au retour d'une chasse entreprise par une belle journée d', en forêt de Fontainebleau sur le gibier rencontré, le roi Louis XVI eut cette réponse :
« En fait je n'ai rencontré que des sangliers et Bruandet[2]. »
Il était costaud, mais boiteux, avec un caractère difficile, jaloux, bagarreur, il fut un révolutionnaire des plus ardents. Il avait paraît-il le sabre facile surtout au sortir des cabarets, qu'il fréquentait assidûment[3].
Il vivait, dans cette forêt de Fontainebleau, caché dans les ruines de l'ancien prieuré Notre-Dame de Franchard, par la nécessité d'échapper à la police après sa condamnation à mort pour avoir défenestré sa concubine qu'il soupçonnait d'infidélité et qui en périt[4].
Par la suite, il épouse Catherine Linger. Ses témoins sont le sculpteur Thiérard et Bechet Taiguy, employé. Il demeure alors au 18, rue des Cordeliers à Paris[5]. En l'an V (1796-1797) il habite à la barrière de Fontarabie, dite aussi de Charonne, aujourd'hui boulevard de Charonne, au niveau de la rue de Charonne. Il demeure ensuite au cloître Saint-Honoré, maison du Méridien, en l'an VIII (1799-1800)[1],[6].
Une lettre de Pierre Hédouin à François-Joseph Grille (1782-1853), ancien administrateur des beaux-arts en 1814, mentionne que son oncle fit l'acquisition sur la fin de la vie de l'artiste de cinq de ses tableaux pour une somme de 500 francs, dont un était, dit-il, « fort joli »[1].
1791 : il participe à l’Exposition de la jeunesse[7] lors du Salon du Louvre en y envoyant : Effet de Printemps, Paysage, Dans la Forêt de Fontainebleau, Paysage - Masure et un Grand paysage.
An II (1793) : Forêt de Fontainebleau, Des Chartreux dans une forêt, Vue du Bois de Boulogne, autre Vue du Bois de Boulogne, Vue de Montigny, Paysage.
An IV (1795) : Chasse au cerf en Forêt de Fontainebleau.
An V (1796) : Vue des prés Saint-Gervais, Un bois.
An VIII (1799-1800) : Paysage, une forêt (no 700) ; Deux paysages (no 701) les figures sont de Swebach.
↑André Billy, Les Beaux Jours de Barbizon, Éditions du Pavois, , 227 p., p. 27
↑Esquisse d'une collection pour le musée vivant du Paysage français, catalogue réalisé par l'Association des Amis du Paysage français, siège social 54 bis, rue Cardinet, siège administratif 9, passage Doisy, Paris 17e, imprimé sur les presses de BPC, Paris 2004, 121 p.
↑Roger Karampournis, Barbizon, le village des peintres, Éditions Ammateis.