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Marie Lise de Boucherville Baissac |
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Espionne, agent du SOE |
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Lise de Baissac (née le à Curepipe et morte à Marseille)[1] est un agent secret mauricien du Special Operations Executive (SOE) pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut l’un des quatorze Mauriciens engagés par le SOE, en raison notamment de leur connaissance des deux langues, l’anglais et le français.
Lise de Baissac est née à Curepipe sur l'Île Maurice en 1905 et parle deux langues : le français et l'anglais. En 1919, sa famille arrive à Paris où son père travaille dans les assurances. Lors de l'Exode, elle fuit vers le Sud, en Dordogne sous le contrôle du gouvernement de Vichy. Avec l'aide du consulat américain, elle gagne l'Angleterre par le Portugal et retrouve son frère Claude à Londres. Celui-ci est déjà membre du SOE et la recommande lorsque ce dernier s'ouvre aux femmes. Elle fait partie de la seconde session de formation de avec Jacqueline Nearne, Mary Herbert et Odette Sansom[2] sous couvert d'une mission pour le First Aid Nursing Yeomanry (FANY)[3].
Dans la nuit du 23 au , première tentative de parachutage d'Andrée Borrel « Denise » et de Lise de Baissac « Odile », mais le pilote du bombardier Whitley n'autorise pas le parachutage car les lampes au sol sont mal placées. Dans la nuit suivante, du 24 au , « Denise » puis « Odile » sautent enfin, et deviennent ainsi les deux premières femmes parachutées en France par le SOE[2]. Elles se trouvent au lieu-dit Boisrenard, près de la Loire, au nord-est de Chambord, en face de la ville de Mer[4].
Après quelques jours passés avec Borrel, qui la familiarise avec les nouveaux usages en France, elles se séparent, Borrel partant pour Paris et de Baissac pour Poitiers[4]. Là, elle a pour mission de monter un nouveau réseau nommé ARTIST qui devra coopérer avec le réseau SCIENTIST de son frère à Bordeaux[2]. Sous le nom de Irène Brisse, une veuve cherchant la paix et la tranquillité, elle trouve un appartement près du quartier général de la Gestapo sans attirer l'attention[3]. Elle sert d'agent de liaison entre plusieurs réseaux, organise les sabotages et prend des renseignements sur les faits et gestes allemands[4].
En , le réseau PHYSICIAN s'écroule, entraînant de nombreux espions dans la chute. Soupçonnant que son réseau et celui de son frère sont infiltrés, Lise de Baissac est rappelée à Londres le . Là, elle devient instructeur du SOE le temps d'être affectée à une nouvelle mission[5]. Pendant ces exercices, elle se casse la jambe, ce qui recule son renvoi en France[6].
Dans la nuit du 9 au , un Lysander la dépose près de Villers-les-Ormes. Sous le nouveau nom de guerre « Marguerite », elle vient travailler pour le réseau PIMENTO, dont le chef est Tony Brooks. Cependant, elle entre en conflit avec le groupe[5].
Elle rejoint son frère Claude de Baissac, qui a été parachuté en février et agit en Normandie en ayant formé un nouveau réseau Scientist. Il s'agit principalement de reconnaître de grands terrains d’atterrissage qui pourraient être tenus pendant 48 heures pendant que des troupes aéroportées s’y établiraient. Lise passe les courriers. Se déplaçant à vélo, de jour comme de nuit, transportant des instructions et des ordres aux maquis et rapportant sur leurs activités[3]. Entre mai et le débarquement, elle organise trente-cinq parachutages d'armes et récupère douze agents SOE, des officiers SAS et des équipes Jedburgh[5],[6].
Elle rentre en Angleterre en et participe au défilé de la Victoire le à Londres. Elle est alors reçue par la reine Elizabeth Bowes-Lyon, femme de George VI[3].
Après la guerre, elle travaille pour le British Broadcasting Corporation et épouse son amour d'enfance, le décorateur d'intérieur Gustave Villameur[3]. Elle meurt le à Marseille[4].
Parcours militaire :
Lors de la promotion du film français Les Femmes de l'ombre (2008), de Jean-Paul Salomé, l'engagement de Lise de Baissac et de son frère dans la résistance a été mentionné comme source d'inspiration pour construire le scénario, même si, comme l'a précisé le réalisateur, « le film n'est en aucun cas leur biographie »[9].
Une rue du 3e arrondissement de Marseille porte son nom[10].