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Louis Charles Émile Lortet |
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L.Lortet |
Louis Charles Émile Lortet, né à Oullins le et mort à Lyon le , est un médecin, botaniste, zoologiste, paléontologue, égyptologue et anthropologue français.
Il toucha à tous les domaines des sciences naturelles (zoologie, entomologie, malacologie...) et humaines (archéologie et anthropologie). Ainsi, il gravit deux fois le Mont Blanc dans la même semaine pour étudier certains aspects de la physiologie cardiaque et respiratoire en altitude, collectionna les crânes humains provenant de diverses régions pour des études anthropologiques, étudia la momification des animaux en Haute-Égypte, améliora sensiblement la connaissance du Moyen-Orient, etc.
Né d'une famille de fameux naturalistes lyonnais, il consacre sa vie aux sciences naturelles. Il est le petit-fils de Clémence Lortet (1772-1835) (née Richard), brillante botaniste lyonnaise et cofondatrice de la Société linnéenne de Lyon ; et le troisième fils de Pierre Lortet (1792-1868), médecin et naturaliste géologue, membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, également connu pour la philosophie, héritier en cela de Rousseau. Pierre Lortet était féru d'orientalisme et traduisit de l'arabe un calendrier copte[1]. Sans doute l'attrait pour la botanique de sa grand-mère, pour la médecine, la géologie et l'égyptologie de son père, trace la voie du jeune Lortet qui le mène à la fois dans les sciences naturelles, l'archéologie et l'égyptologie.
Il passe sa jeunesse au Lycée Ampère. Diplômé de l'École de médecine de Paris, il soutient sa thèse de médecine en 1861 sur le cancroïde labial pour obtenir le grade de docteur en médecine. Après avoir passé une licence ès sciences naturelles, il soutient deux nouvelles thèses en 1867, une en physiologie sur la Vitesse du cours du sang dans les artères du cheval, une autre en botanique sur la fécondation et la germination des Marchantia pour lesquelles il obtient le grade de docteur ès sciences naturelles. Il est nommé professeur d'histoire naturelle à la faculté de médecine de Lyon et chargé de cours de zoologie à la faculté des sciences en 1869. Plus tard, en 1877, il est premier doyen de la faculté mixte de médecine et de pharmacie de Lyon. Il dirige le Muséum d'histoire naturelle de Lyon de 1870 à sa mort.
Louis Lortet s'intéresse à la physiologie du sang. Il entreprend des recherches sur les leucocytes et démontre que les mouvements amiboïdes de ces cellules leur permettaient de franchir les tissus, phénomène qu'il découvre à peu près en même temps que Julius Conheim (1839-1884) comme le rappela le Dr Jules Guiart (Gaillard, 1911). Il travaille ensuite sur la circulation sanguine à grande altitude et effectue des relevés sphygmographiques à 4 810 m, dont les résultats furent repris par de nombreuses revues françaises et étrangères. Il poursuit infatigablement ses recherches en médecine et propose son aide aux malades notamment durant la guerre de 1870-1871, en s'engageant dans la première ambulance lyonnaise, ce qui lui vaudra d'être nommé Chevalier de la Légion d'honneur.
En 1874, avec l'aide de ses collègues de l'École de médecine, il obtient de pouvoir transformer l'École de médecine en faculté mixte de médecine et de pharmacie. Grâce à son activité de doyen, il peut obtenir en 1894 de nouveaux locaux pour la faculté de médecine devenue trop petite. Le président Sadi Carnot (1837-1894) lui remet la croix d'Officier de la Légion d'honneur en récompense de son dévouement.
Parmi les nombreuses recherches qu'il effectua en médecine, il s'intéressa aux parasites de l'homme et à certaines grandes maladies comme la lèpre, la tuberculose ou la syphilis. En particulier, il expérimenta la tuberculose sur le ver de terre.
Après le départ de Claude Jourdan du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, Louis Lortet obtient le poste de directeur dans un contexte peu favorable avec la guerre franco-prussienne qui éclate en 1870. Ces événements contrevienent à ses projets de visiter les autres grands musées européens dont il souhaite s'inspirer pour diriger le Muséum de Lyon. Après avoir dressé un tableau dramatique des collections de zoologie laissées dans un état effroyable, à ses dires, par son prédécesseur, Louis Lortet a pour première mission de remettre en état les collections.
Il s'entoure d'une équipe très compétente de naturalistes lyonnais, parmi lesquels Ange Paulin Terver, Arnould Locard, Falsan, Godard, Eugène Dumortier… qui l'aident pour le classement, la détermination des spécimens. Dans le même temps, il fonde l'Association lyonnaise des Amis des sciences naturelles, destinée à acquérir des pièces spectaculaires comme un mégacéros ou financer le montage du mammouth de Choulans découvert en 1859. Il fait appel à la générosité des naturalistes lyonnais, des membres des sociétés savantes, comme la Société physiophile de Lyon ou la Société linnéenne de Lyon, afin d'obtenir des doubles d'insectes ou de coquilles. En quelques années, les efforts de Louis Lortet sont récompensés : les collections du Muséum de Lyon s'enrichissent considérablement et bientôt le Muséum de Lyon échange avec la plupart des muséums européens.
Il effectue de très nombreuses missions au Proche-Orient et a plusieurs naturalistes en poste en Cochinchine, comme Gilbert Tirant et Albert Morice qui lui expédient régulièrement des caisses d'animaux dont beaucoup sont nouveaux pour le Muséum et pour la science. Ernest Chantre lui fait parvenir, de ses nombreuses missions dans le Moyen-Orient et le Caucase, toutes sortes d'animaux surtout invertébrés qui viennent s'ajouter aux dons de plus en plus fréquents. Il constitue avec ce dernier une très importante collection de plusieurs milliers de crânes humains.
Louis Lortet fonde également une revue destinée à recevoir les articles de recherche effectuées par lui-même et ses collaborateurs : les Archives du Muséum d'histoire naturelle de Lyon, d'imposants fascicules abondamment illustrées par des lithographes du Muséum. Les travaux de recherche de Louis Lortet sont très nombreux et couvrent de nombreux domaines ; on lui doit, entre autres, des descriptions de poissons nouveaux du lac de Tibériade. En 1875, il fait part à l'Académie des sciences de sa découverte des mœurs étonnantes des Chromis du lac de Tibériade : la science lui doit la découverte de l'incubation buccale chez ces espèces.
À partir de 1900, ses recherches s'orientent vers l'égyptologie et publie avec Claude Gaillard, qui sera son successeur en 1909, un important ouvrage sur la faune momifiée de la Haute-Égypte.
Les voyages qu'il réalise, en Syrie et en Égypte, ont pour objectif de rapporter toutes sortes d'objets d'histoire naturelle (fossiles, coquilles, insectes...) mais aussi d'étudier les mœurs locales.
Il est sans conteste, le personnage ayant le plus marqué l'histoire du Muséum de Lyon qui, à son époque, rayonne au niveau international, tandis que les collections publiques et les nouvelles vitrines attirent plus de 500 000 visiteurs par an.
Louis Lortet vouait à la région du Moyen-Orient, la Syrie et l'Égypte en particulier, une véritable fascination. C'est avec la passion d'un naturaliste, d'un artiste et d'un ethnologue qu'il effectue ces voyages de découverte et de prospection dans ces régions :
Il a l'occasion, dans sa jeunesse, d'herboriser avec Georges Roffavier (1775-1866), l'un des fondateurs de la Société linnéenne de Lyon, qui avait partagé beaucoup d'herborisations avec Clémence Lortet, et Hénon. Il fait quelques découvertes nouvelles qui permettent d'enrichir la flore de l'abbé Cariot, mais c'est surtout aux Cryptogames qu'il s'intéresse. Il fait d'ailleurs sa deuxième thèse sur la fécondation chez le Pressia commutata. Ce travail est présenté par Brongnard à l'Académie des Sciences et qui reçoit tous les éloges ; la connaissance de la reproduction y est très précisément décrite et divers aspects de celle-ci sont éclairés comme la découverte de l'aleurone dans les spores. Louis Lortet réalise d'autres travaux en botanique comme ceux portant sur les cristations chez les Erica.
Louis Lortet a décrit plusieurs espèces comme plusieurs poissons de la famille des Cyprinidae :
Plusieurs espèces lui sont également dédiées :
Louis Lortet était membre d'un très grand nombre de sociétés savantes, parmi lesquelles on pourra citer la Société de médecine de Lyon, la Société d'anthropologie de Lyon, la Société linnéenne de Lyon, la Société botanique de France, etc.
Il a été élu à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon le 5 décembre 1876[2].
L.Lortet est l’abréviation botanique standard de Louis Charles Émile Lortet.
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