Louis Dewis

Louis Dewis
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Louis Dewis (né Isidore Louis Dewachter le à Leuze en Belgique et mort le à Biarritz en France) est un peintre postimpressionniste belge ayant vécu la majeure partie de sa vie en France.

Les jeunes années

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Né à Leuze, Belgique, fils d'Isidore Louis Dewachter et d'Eloise Desmaret Dewachter, Louis fit ses études à l'académie des beaux-arts de Liège où il se lia d'amitié avec Richard Heintz, qui est également devenu un peintre impressionniste internationalement connu.

Bien que le nom « Dewachter » soit sans doute d'origine flamande, Dewachter s'est toujours considéré comme un wallon.

La désapprobation parentale

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Le père de Louis, riche commerçant, était très gêné que son fils perde son temps avec quelque chose d'aussi futile que la peinture. Il aurait essayé en vain de « remettre son fils sur le droit chemin » en jetant toutes les toiles, les pinceaux et la peinture du jeune garçon.

Mais sa passion pour l'art était bien trop grande pour qu'on le dissuade de donner libre cours à son talent. Cependant, les tentatives de son père auraient pu l'éloigner de l'art en le plongeant dans les affaires. De lourdes responsabilités familiales pesaient en effet sur ses épaules puisqu'il était l'aîné. Louis était destiné plus tard, à reprendre le commerce familial : une chaine de magasins de vêtements pour hommes appelée « Maison Dewachter ». Il était donc de son devoir de répondre aux attentes familiales et son père ne l'autoriserait aucunement à s'y dérober. Dewis aurait dû reprendre le commerce familial mais puisqu'il y avait d'autres Maison Dewachter dans les villes entre la France et la Belgique dirigées par ses cousins, Louis se serait délesté de ses responsabilités après la mort de son père à la fin de la Seconde Guerre mondiale et aurait seulement gardé ses parts dans le magasin de Bordeaux.

Quand son petit frère perdit une fortune aux jeux, Louis dut régler ses dettes, ce qui lui prit plusieurs années.

Débuts en tant que peintre amateur

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À ses débuts, Dewis s'était créé un atelier chez lui. La peinture était uniquement un loisir pour lui.

Il signait ses œuvres « Louis Dewis » car son père ne l'autorisait pas à attribuer son nom à une entreprise aussi frivole que la peinture. Son nom d’artiste a été imaginé à partir du « Dew » de son nom de famille, Dewachter, et des deux premières lettres de son prénom, « is » pour Isidore.

À cause de l'opposition paternelle et parce qu'il n'était pas dans le besoin, Dewis, n'a pas cherché à se faire connaître dans sa jeunesse.

Le vieux mendiant, 1916

Louis Dewachter se maria avec Élisabeth Florigni (1873-). Élisabeth était une jeune bordelaise de la haute société, fille de Joseph Jules Florigni (1842-) et de Rose Lesfargues Palmyre Florigni (1843-). Jules Florigni fut l'éditeur du journal régional de Bordeaux La Petite Gironde.

Louis et sa femme eurent deux filles. La fille aînée de Dewis, Yvonne Marie (1898-1966 à St. Petersburg en Floride), se maria juste après la Première Guerre mondiale à un jeune officier américain. Elle le suivit aux États-Unis et y fonda une grande famille. Dans ses mémoires, Yvonne se souvient que dans les premières années de la carrière de son père, sa mère regardait ses toiles avec une certaine indifférence. Elle a écrit qu’Élisabeth Dewachter était plutôt satisfaite que son mari ait choisi un tel « hobby » et qu'elle disait à ses amis « au moins ce n'est pas bruyant ».

Les années passant, Élisabeth fut piquée de plus de curiosité pour le travail de son mari. Ce fut elle qui conserva des albums entiers de critiques de presse des œuvres de Dewis.

Sa deuxième et dernière fille, Andrée Marguerite Elisabeth (- à Paris), se maria avec un homme d'affaires, Charles Jérôme Ottoz, et eut une fille. Andrée, en digne étudiante d'art, était en admiration devant les œuvres de son père. Elle était tellement impliquée émotionnellement dans ses peintures, qu'un jour Dewis s'est demandé tout haut si sa fille l'aurait autant aimé s'il avait été épicier (dans un entretien avec elle datant des années 2000, Andrée a assuré, émue, qu'elle l'aurait bien sûr, autant aimé.[réf. nécessaire]).

Le commencement d'une carrière

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Dewis a commencé à exposer ses œuvres vers 1916, peu après la mort de son père. Il avait alors 44 ans.

En 1917, il aida à organiser le Salon franco-belge dans le jardin public de Bordeaux[1]. C'était un événement de charité payé par la Société bénévole belge du sud-ouest et des Artistes girondins ; les bénéfices furent versés aux réfugiés belges de la guerre. Ce fut lors de cette exposition que l'art de Louis Dewis fut pour la première fois pris au sérieux. Il capta l'attention d'éminents critiques d'art de l'époque.

Certaines critiques décrivent les œuvres de Dewis comme ayant des couleurs « chaleureuses et harmonieuses » et parlent de son « extraordinaire jeu de lumière tel la plus enchanteresse des symphonies ».

À partir de ce moment jusqu'à sa mort à Biarritz en 1946, les toiles de Dewis furent régulièrement exposées dans les plus grandes expositions d'Europe. Elles attirèrent des critiques très positives dans la presse internationale et furent achetées par de grands musées.

Il passait beaucoup de temps à peindre dans l'appartement familial se trouvant 36 rue Sainte-Catherine à Bordeaux, au-dessus du magasin Maison Dewachter. Malgré le fait que ses peintures eurent de bonnes critiques, sa carrière ne fut pas grandiose. Sa fille Andrée, lors d'un entretien dit même « Papa était malchanceux. »

Georges Petit

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L'opportunité d'une vie

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L'influent marchand d'art français Georges Petit fut impressionné par le travail du peintre belge. Le soutien de Petit aurait pu changer sa vie. C'était un homme qui avait atteint le plus haut degré de succès et il avait énormément d'influence dans sa profession. Ses Expositions internationales de peinture ont réuni le travail de Claude Monet, Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et James McNeill Whistler.

Petit réprimandait Dewis car il estimait qu'il perdait son temps à « vendre des habits » (parce qu'il habitait au-dessus du magasin familial). Il lui conseillait vivement de vendre ses parts de la Maison Dewachter et de déménager avec sa famille à Paris. Il lui disait « vient à Paris pour moi et je te rendrais célèbre.. » Il possédait entre autres la Galerie Georges Petit[2].

Dewis finit par accepter. Il vendit ses parts et emménagea à Paris. Cependant, quelques mois après son arrivée, Georges Petit mourut (à l'âge de 64 ans).

Peindre pour le plaisir

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En tournant ses espoirs vers Georges Petit, Dewis a pris le plus gros risque de sa vie et a perdu. Il se retrouva à Paris sans mécène. Il avait encore ses économies qui venaient de la vente de son affaire, alors il loua un atelier et commença à peindre pour des expositions publiques.

Son beau-fils, Jérôme Ottoz (homme d'affaires qui a réussi et également chevalier de la Légion d'honneur) convainc plus tard Dewis de ne pas signer avec un marchand d'art parisien, parce qu'il était jaloux de son beau-père talentueux et plus célèbre. Et cela aurait été une affaire lucrative, cependant il ne se fit pas davantage connaître. À partir de ce moment, le travail de Dewis a été assez remarqué, critiqué positivement par la presse mais cela n'a jamais été plus loin. Totalement indépendant, Dewis n'avait pas le courage ou l'envie de rechercher un quelconque succès commercial. Dewis était pourtant heureux, il a dit à sa famille « Je peins comme l'oiseau chante » pour la pure joie d'exprimer des émotions.

Les années 1920 et 1930

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Dewis exposa ensuite en France, en Belgique dans les années 1920 et 1930, aussi bien qu'en Allemagne, en Suisse et en Tunisie, encore colonie française. Des collectionneurs et des musées d'Europe, d'Amérique du Sud et du Japon achetèrent certaines de ses œuvres. Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.

Ses toiles furent également exposées à l'Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne (1937).

Dewis fut lauréat de la Société des artistes français où il présente en 1929 la toile Paysage en Brabant[3], membre associé de la Société nationale des beaux-arts, un des fondateurs du Nouveau salon, de la Société des peintres du Paris moderne et de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles de Belgique, entre autres.

Dewis et sa famille fuirent Paris pour le Sud-Ouest de la France peu de temps avant l'occupation nazie de 1940. Ils restèrent quelque temps à Bayonne.

Dernières années à Biarritz

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Par chance en ces temps de guerre, une villa de Biarritz (surnommée Villa Pat, du nom de la femme de l'ancien propriétaire) était mise en vente par un Américain qui désirait rentrer dans son pays. La famille acheta cette maison et Dewis put y peindre pendant les sept dernières années de sa vie. Biarritz n'était pas loin de Bordeaux, où Dewis avait vécu plus de trente ans de sa vie des années 1880 à la fin des années 1910. Il fut alors une fois de plus inspiré pour ses tableaux par le paysage du Pays basque.

Puisque les déplacements étaient strictement limités pendant l'occupation, Dewis s'est le plus souvent inspiré de son propre jardin qui se trouvait près de la côte atlantique.

Louis Dewis mourut d'un cancer à la Villa Pat à la fin de l'année 1946. Il est enterré dans le caveau familial du cimetière de la Chartreuse à Bordeaux.

Un héritage artistique

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Andrée, toujours passionnée par le travail de son père, est retournée vivre à Paris après la fin de la guerre. Un appartement du XVIIe arrondissement, proche du Parc Monceau fut sa demeure de 1935 jusqu'à sa mort, en 2002.

Andrée faisait de fréquentes visites à Biarritz pendant les dernières années de maladie de son père. Après sa mort, elle essayé de préserver ses tableaux. Elle a précautionneusement récupéré les tableaux de l’atelier de Villa Pat. Ceux-ci restèrent un moment chez deux de ses cousins avant d‘être envoyés chez Andrée. Ses cousins étaient les descendants d’Édouard-Jean Niermans (1859–1928), le célèbre architecte qui dessina notamment de nombreux cabarets comme le Moulin rouge ou les Folies Bergère et de grands hôtels comme l'Hôtel Negresco de Nice[4]. En effet, Édouard Niermans s’était marié avec la sœur de Dewis, Louise Marie Héloïse Dewachter (1871-1963), en 1895[5].

Pendant près de cinquante ans, les tableaux du peintre restèrent à Paris, soigneusement conservés par Andrée.

L’art de Dewis, 50 ans après sa mort

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Les années passant, Andrée gardait l’espoir que les œuvres de son père soient un jour reconnues à leur juste valeur. Au milieu des années 1990, un petit neveu d’Andrée (le petit-fils de sa sœur Yvonne, partie aux États-Unis) lui rendit visite à Paris. Il la persuada de lui confier temporairement ses œuvres pour les faire redécouvrir au grand public. Plus de 400 toiles et des centaines de croquis trouvés furent cataloguées et évaluées par des experts. Ils jugèrent que cette immense collection était parfaitement conservée pour être exposée. L’aboutissement de leurs efforts fut l’exposition en 1998 « La redécouverte de Dewis » à la galerie de « Courthouse » en Virginie, États-Unis[6].

Dr. Linda McGreevy[7],[8] écrivit un essai dont des extraits furent repris dans les catalogues des deux premières expositions des peintures de Dewis en Amérique. McGreevy est professeur d’histoire et de critique d’art ainsi que la présidente du département d’art de l’université Old Dominion de Norfolk (États-Unis, en Virginie).

Mc Greevy, spécialisée dans l‘art français de la Seconde Guerre mondiale, décrivit entre autres comment le travail de Dewis avait été « redécouvert» à Paris. « Ce qu’ils trouvèrent furent… des caisses qui contenaient des toiles remarquablement bien conservées […] de nombreux croquis, des notes et même quelques-unes de ses palettes. », « Louis Dewis n'était pas un artiste méconnu de son époque. Ce n’était pas un Monet ou un Degas (qu’il connait intimement tous les deux), le travail de Louis Dewis est assez proche de Corot qui a exercé une grande influence sur lui, excepté que Dewis emprunte davantage aux impressionnistes. Nous pouvons le voir dans sa palette resplendissante de couleurs. Dewis peint le plus souvent des paysages, notamment des villes et des campagnes belges qui lui étaient familiers. »

Depuis leur « redécouverte » en 1995, et après les deux expositions aux États-Unis, plus de 100 toiles de Dewis ont été encadrées et figurent aujourd’hui dans des musées américains.

  • Catalogues de l’exposition Dewis Rediscovered (1998) et celle du même nom de 2002 à la « Courthouse Galleries » de Portsmouth en Virginie
  • L'avenir de la Dordogne (Périgueux, France),
  • La Petite Gironde (Bordeaux, France),
  • Les mémoires d’Yvonne Dewachter Robinson Young
  • Extraits d’entretiens (1995-2000) avec Andrée Dewachter Ottoz

Notes et références

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Liens externes

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