Présidente Ligue des droits de l'homme | |
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Présidente Société d'études jaurésiennes (d) | |
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Présidente Les Amis du Maitron (d) | |
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Directrice Le Mouvement social | |
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Naissance | |
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Décès | |
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Nom de naissance |
Madeleine Amoudruz |
Nationalité | |
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Fratrie | |
Parentèle |
Serge Fischer (beau-frère) |
A travaillé pour |
École des hautes études en sciences sociales (à partir de ) Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (à partir de ) |
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Parti politique | |
Membre de | |
Directeur de thèse | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives nationales (647AP)[1] |
Madeleine Rebérioux, née Amoudruz le à Chambéry (Savoie) et morte le 7 février 2005 à Paris[2], est une historienne française spécialiste d'études jaurésiennes et de la IIIe République.
Madeleine Amoudruz est la sœur de François Amoudruz et la belle-sœur de Serge Fischer, résistant.
Elle est premier prix d'histoire au concours général (1937)[3], admise en 1941 à l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres[4], agrégée d'histoire (1945). Elle soutient une thèse de doctorat d'État sur travaux, intitulée Jaurès, la SFIO et la société française au tournant du siècle[3],[5].
Le , elle épouse le résistant communiste Jean Rebérioux, plus tard cofondateur du MRAP, avec lequel elle a quatre enfants, dont Vincent Rebérioux, vice-président de la Ligue des droits de l'homme.
De 1945 à 1961, elle enseigne dans le secondaire à Mulhouse, puis Montgeron et Saint-Maur-des-Fossés, au lycée Marcelin-Berthelot[3].
De 1962 à 1969, elle est assistante, puis maître-assistante à la Sorbonne, ensuite elle est nommée professeure à l'université de Vincennes, qu'elle a contribué à créer. C'est à Vincennes qu'elle crée avec Madame de Gaudemar la première formation des documentalistes pour les centres de documentation et d’information des établissements secondaires (CDI).
À partir de 1978, elle enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales[3].
Elle est vice-présidente de l'établissement public en vue de la création du musée d'Orsay de 1981 à 1988.
Après la Libération, en 1946, elle devient membre du Parti communiste. Elle est conseillère municipale de Mulhouse de 1948 à 1950[3]. Au début de l'année 1956, elle s'enthousiasme pour la politique de déstalinisation de Nikita Khrouchtchev, mais déplore la répression de la révolution hongroise à la fin de la même année. En 1958, elle obtient le vote, par sa section, d'une résolution désapprouvant le procès et l'exécution d'Imre Nagy. Ses critiques continuant, Guy Ducoloné obtient en 1960 que la presse du Parti communiste ne publie plus ses articles[6]. En 1969, elle est exclue du PCF pour avoir participé à la revue d'extrême gauche Politique aujourd'hui[3].
En 1957, elle anime le Comité de défense des libertés contre la guerre d'Algérie. En 1958, elle rejoint le comité Maurice Audin, créé l'année précédente. En , elle devient membre du comité de rédaction de Vérité-Liberté, créé pour contourner la censure d’État sur la guerre d'Algérie. Son engagement anticolonialiste se poursuit en tant que membre active du comité pour la défense des libertés en Algérie. Elle signe en 1960 le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », pétition signée par des intellectuels de l'époque, et proteste contre les ratonnades du 17 octobre 1961.
De 1965 à 1969, elle est responsable du collectif universitaire intersyndical contre la guerre du Viêt Nam et organise un grand meeting avec les militants du lycée Turgot de Paris[7], parmi les premières réunions de sensibilisation de la jeunesse à la cause vietnamienne. De 1971 à 1975, elle est responsable du Front Solidarité Indochine[3].
Elle rejoint en 1964 la Ligue des droits de l'homme, dont elle est présidente, première femme à occuper cette fonction, de 1991 à 1995[3]. Lors du congrès d'Aubervilliers en 1993, elle met la « citoyenneté sociale » au cœur des débats. Cette année-là, elle préside la conférence de presse du lancement d'Agir ensemble contre le chômage (AC!). Bien après son mandat de présidente, elle reste une très active militante de la Ligue et sa présidente d'honneur[8].
En , elle est à l'initiative du collectif « Trop, c'est trop ! » pour intervenir sur le conflit israélo-palestinien. Elle est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
En , elle fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétorique négationniste de Robert Faurisson[9].
En 1990, elle écrit une tribune dénonçant l'inutilité, selon elle, de la loi Gayssot. Elle s'appuie sur le fait qu'avant la loi Gayssot, le négationniste Robert Faurisson avait déjà été condamné par la justice française. Pour elle, le parlement ne doit pas officialiser l'histoire pour permettre aux juges de faire la part de la vérité et du mensonge et de dire le droit[10],[11].
Madeleine Rebérioux est spécialiste du socialisme français de la fin du XIXe siècle et notamment de l'œuvre de Jean Jaurès. Elle préside la Société d'études jaurésienne de 1982 à sa mort et dirige de très nombreuses publications concernant Jaurès et la période 1870-1914.
De 1971 à 1982, elle est directrice de la revue Le Mouvement social. Elle préside longuement l'Association des amis du Maitron de 1982 à 2004 et siège longtemps au jury du prix Jean-Maitron.
De 1996 à 2005, elle copréside le conseil scientifique de l'Institut de recherche de la FSU[réf. nécessaire].
Sous la direction de Madeleine Rebérioux :
En 2014, la ville de Paris lui attribue une rue : la rue Madeleine-Rebérioux. La maison des associations du 3e arrondissement de Paris porte son nom, ainsi qu'une salle de cours (R2-02) du campus Jourdan de l'École normale supérieure.