Nahal, en hébreu : נח"ל, est l'acronyme de נוער חלוצי לוחם (Noar Halutzi Lohem), en français : Jeunesse pionnière combattante[1]. Nahal, créé en 1948 par David Ben Gourion[1], se réfère à un programme de l'armée israélienne (IDF) qui combine le service militaire et l'établissement de colonies agricoles, d'abord dans le territoire historique israélien jusqu'en juin 1967 puis en Cisjordanie occupée ou dans le Golan également occupé, opérations illégales selon le droit international. En 1982, à la suite de l'opération Paix en Galilée, le programme a changé ses objectifs et combine désormais le service militaire avec des projets d'aide sociale et d'éducation informelle (en), tels que les mouvements de jeunesse et ses groupes de soldats qui forment le noyau de la brigade d'infanterie du Nahal.
En 1948, un groupe de pionniers (en hébreu : gar'in) écrit au Premier ministre David Ben Gourion, demandant que ses membres soient autorisés à faire leur service militaire en tant que groupe plutôt que d'être divisés en différentes unités au hasard. En réponse à cette lettre, Ben Gourion créé le programme Nahal[1], qui combine le service militaire et l'agriculture.
108 kibboutzim et moshavims sont créés par le Nahal, dont beaucoup à la frontière israélienne. Les colonies illgales organisées par le Nahal, en Cisjordanie occupée, dans la vallée du Jourdain et l'Arabah, ont joué un rôle important dans la décision de la Jordanie de ne pas se joindre aux autres pays arabes pour attaquer Israël pendant la guerre du Kippour[2].
Les membres du Nahal, connus sous le nom de " garinei Nahal " (en français : graines de Nahal), servent ensemble dans diverses unités de l'armée, notamment dans le célèbre bataillon Nahal Mutznakh au sein de la brigade Parachutiste (en), dont le bataillon de réserve a contribué à la victoire israélienne lors de la bataille de Jérusalem, pendant la guerre des Six Jours. De nombreuses colonies fondées par des unités de Nahal en Galilée, dans le Néguev et en Cisjordanie occupée, continuent de nos jours, à prospérer . Les colonies anciennement situées dans la péninsule du Sinaï et dans la bande de Gaza n'existent plus, depuis les accords de paix entre Israël et l'Egypte et depuis l'évacuation de Gaza par les Israéliens en 2005.
De nos jours, il existe deux unités distinctes portant la tradition historique et le nom du Nahal. La première est un grand commandement, appartenant au Corps d'éducation de la jeunesse de Tsahal (en), dont la principale responsabilité est d'organiser et de coordonner les programmes et les activités volontaires qui ont fait la renommée du Nahal, dans les années 1950 à 1970. Ce commandement a une équipe complète d'officiers d'éducation et de soldats ; il parraine également d'autres initiatives telles que le Gadna (hé. גדודי נוער עברי, bataillons de jeunesse hébraïque), une initiation facultative à l'armée pour les lycéens de fin de cycle secondaire, durant une semaine, au cours de laquelle ils apprennent l'histoire, les traditions et les procédures de l'arme qu'ils s'apprêtent à rejoindre à l'âge de dix-huit ans lors de leur période obligatoire de service militaire.La deuxième unité est la brigade d'infanterie créé en 1982.
Lahakat HaNahal, le groupe de musique de Nahal, est une formation de musique militaire réputée pour ses chansons traditionnelles et relatives à Eretz Israel (en français : Terre d'Israël). De nombreux chanteurs et artistes israéliens ont commencé leur carrière dans ce groupe de musique et parmi eux Tuvia Tzafir (en), Naomi Polani et Gidi Gov (en).
Le groupe est apparu dans la telenovela HaShir Shelanu (en).
La brigade du Nahal est formée en 1982, à partir des troupes du bataillon Nahal Mutznakh en raison du besoin croissant de militaires d'infanterie, à la suite de la guerre de 1982, au Liban.
En 1984, Nahal reçoit le prix Israël, pour sa contribution spéciale à la société et à l'État d'Israël[3].