Type | shōjo |
---|---|
Genres | Comédie, drame, romance, tranche de vie |
Thèmes | Musique |
Auteur | Ai Yazawa |
---|---|
Éditeur | (ja) Shūeisha |
(fr) Akata/Delcourt | |
Prépublication | Cookie |
Sortie initiale | – en pause |
Volumes | 21 |
Réalisateur | |
---|---|
Scénariste |
Tomoko Konparu |
Studio d’animation | Studio Madhouse |
Compositeur | |
Licence | (fr) Kazé Anime Digital Network |
Chaîne | NTV |
Durée | 20 minutes |
1re diffusion | – |
Épisodes | 50 |
Nana (ナナ ) est un manga de Ai Yazawa. Il est prépublié à partir de 2000 dans le magazine Cookie de l'éditeur Shūeisha, et compte 21 tomes en . La version française est publiée par Akata/Delcourt. La série est suspendue depuis à la suite d'un souci de santé d'Ai Yazawa. Le magazine Cookie explique sur son site qu'elle a besoin de repos et que, pour l'instant, la décision de reprendre la série reste indécise. Mais ils remercient la patience et la compréhension des fans. L'auteur avait elle-même fait mention de la détérioration de son état de santé dans les derniers tomes publiés[1].
Une adaptation en anime produite par le studio Madhouse est diffusée entre et sur NTV. Dans les pays francophones, la série est éditée en DVD par Kazé, et a été diffusée sur Filles TV (devenue June) et sur Virgin 17 (devenue D17) et exclusivement sur MCM Belgique. Elle est également diffusée depuis sur MCM France[2].
Il existe également un fanbook, intitulé Nana 7.8, qui s'insère entre les volumes 7 et 8 du manga, ainsi qu'un artbook intitulé Nana 1st illustrations, tous deux traduits et publiés en français par Delcourt.
Dans le Japon contemporain, deux jeunes femmes se rencontrent dans le train les conduisant à Tokyo. L'une va rejoindre son petit ami tandis que l'autre veut devenir chanteuse professionnelle. Inconsciemment, cette dernière est également à la poursuite de son petit ami parti faire carrière dans la musique deux ans plus tôt. Leur destination n'est pas leur seul point commun car elles ont le même âge (20 ans), mais aussi le même prénom : Nana. Elles se séparent finalement à la descente du train. Plus tard, elles se retrouvent par hasard, alors qu'elles cherchaient toutes les deux un appartement. Trouvant avantageux de partager les frais de loyer, elles décident de vivre en colocation dans l'appartement 707 (c'est une autre coïncidence car leur prénom, Nana, représente le chiffre 7 en japonais). Aussi différentes d'apparence que de caractère, Nana Ōsaki et Nana Komatsu vont se lier d'une profonde et fusionnelle amitié, se complétant et se soutenant mutuellement à travers les différentes épreuves qu'elles seront amenées à traverser[3].
L'histoire se construit autour de l'opposition des caractères des deux jeunes femmes, de l'étrange mélange entre la culture punk rock de Nana Ōsaki et celle pop kitsch de Nana Komatsu. Les deux univers, qui paraissent incompatibles au début, s'articulent finalement l'un autour de l'autre. Au fur et à mesure que l'histoire des deux Nana se crée, la trame narrative permet d'approfondir les mécanismes psychologiques à l'origine des deux cultures, leurs ressemblances et leurs différences.
L'entourage respectif des deux Nana, qui finit par se confondre pour certains personnages, est jalonné de nombreuses figures. On trouve aussi bien des personnalités très fortes, certaines avec un lourd passé ou des souffrances cachées, que des personnages plus "classiques". Cependant, aucun ne tombe dans le cliché simpliste. Shin, par exemple, bassiste du groupe Blast, est un adolescent qui se prostitue. Junko quant à elle, est l'amie de Nana Komatsu, qui fait très "mature". C'est une sorte de grande sœur, toujours à l'écoute de la jeune femme.
Les références culturelles sont utilisées soit comme objet récurrent (la symbolique du "7" qui se dit "nana" en japonais, avec les numéros de chambre, les anniversaires etc) soit comme thème (la fête du Tanabata, expliquée à Shin qui ignore tout de ces fêtes, à l'instar du lecteur non-japonais). Ces références à la culture japonaise montrent à la fois un aspect traditionnel et un aspect moderne, et font la complexité du Japon actuel.
La dépendance affective est aussi au centre du manga : Nana Ōsaki, qui se veut indépendante et solitaire, mais qui se révèle avoir des soucis de possessivité amoureuse et affective. Tandis que Nana Komatsu se fait rapidement surnommer "Hachi", à cause de son besoin permanent d'être aimée et choyée, comme un petit chien. Ce thème de la dépendance à l'autre et de la souffrance qu'elle peut causer est un thème récurrent, tout comme la peur d'être seule. Les différentes histoires de cœur entre les personnages apprennent beaucoup sur les mécanismes complexes de l'attachement affectif et de ses contradictions.
À grand renfort de références incontournables de la mode comme Vivienne Westwood, la mode s'incarne sous plusieurs formes dans Nana. On la retrouve à travers les deux protagonistes, l'une stylée punk et l'autre « Shibuya girl » dans la grande tendance nippone actuelle. La mode est également présente dans l'univers de la musique, domaine du paraître pour certains et de la provocation pour d'autres. Enfin à travers le décor, incarnation de références visuelles qui n'échapperont pas aux spécialistes avertis des tendances…
Les deux Nana vivent dans le quartier Shibuya, à Tokyo. Loin des coutumes ancestrales du Japon, Shibuya est un centre névralgique de la capitale nippone. En 20 ans, ce quartier est devenu l'emblème de la culture japonaise contemporaine. Branchée, lookée, voire kitch, la population de Shibuya a décidé de rompre avec les valeurs traditionnelles japonaises et de rester éternellement adolescente. Filles et garçons se décolorent les cheveux et brunissent leur peau, se marginalisant ainsi du type de beauté national. Ces derniers inspirent également les créateurs japonais qui viennent piocher dans les tendances du quartier pour créer la mode de la saison prochaine. Passionnée de mode et styliste de formation, Ai Yazawa a inscrit le récit de Nana dans la mouvance de Shibuya.
La série tourne autour des deux groupes de rock « rivaux » Blast et Trapnest. Deux groupes de rock menés par des personnages forts et incarnés par leurs chanteuses : Nana pour Blast et Layla pour Trapnest. Dans la série, elles sont interprétées par 2 grandes artistes de J-pop et de J-rock, Anna Tsuchiya et Olivia Lufkin dont les albums ont connu un énorme succès au Japon. Le monde de la musique est aussi abordé dans Nana à travers les dérives des médias et du succès que les deux groupes vont traverser avec difficulté et non sans quelques sacrifices…
L'anime se compose de 50 épisodes (dont la fin pourrait s'assimiler à la fin du chapitre 42 du manga), dont trois épisodes spéciaux (11.5, 21.5 et 36.5). La série est éditée en DVD dans les pays francophones par Kazé. La série a été diffusée en français sur June, Virgin 17, MCM Belgique et MCM France dans l'émission "Ultra Manga". Elle est diffusée sur KZTV en 2011.
Personnages | Voix japonaises[4] | Voix françaises[5] | |
---|---|---|---|
Nana Osaki | voix | Romi Paku | Claudine Grémy |
chant | Anna Tsuchiya | Anna Tsuchiya | |
Nana "Hachi" Komatsu | Kaori | Pascale Chemin | |
Ren | Hidenobu Kiuchi | Renaud Heine | |
Yasu | Yoshihisa Kawahara | Antoine Tomé | |
Nobu | Tomokazu Seki | Fabrice Lelyon | |
Shin | Akira Ishida | François Créton | |
Reira | voix | Aya Hirano | Olivia Dutron |
chant | Olivia Lufkin | Olivia Lufkin | |
Takumi | Toshiyuki Morikawa | Cyrille Monge | |
Naoki | Anri Katsu | Vincent de Bouard | |
Misato | Mika Kanai | Isabelle Volpe | |
Shoji | Hiroki Takahashi | Nicolas Beaucaire | |
Sachiko | Megumi Kojima | Isabelle Volpe | |
Junko | Takako Honda | Susan Sindberg | |
Kyosuke | Junichi Suwabe | Patrick Pellegrin |
Puis dans divers épisodes :
Le manga a fait l'objet d'une adaptation cinématographique, dont l'histoire couvre les 5 premiers tomes de la série. Le film se clôture sur le moment où Takumi et Hachi se rencontrent (Nana Ōsaki a invité Ren et Takumi dans l'appartement 707, pour un tournoi de mahjong et Takumi ouvre la porte à la jeune femme ; toute contente, elle commença à pleurer de joie et d'amour qu'elle éprouve pour Nana de lui avoir fait une si belle surprise).
Un second film est sorti en , avec cependant un net changement, puisque de nombreux acteurs ont été remplacés : les personnages de Nana Komatsu, Ren, Shin changent d'interprète. Le film se termine au moment où les deux jeunes filles se retrouvent dans l'appartement 707 face au feu d'artifice, avec la bague de diamant au doigt de Nana Komatsu.
En 2003, le manga est récompensé par le prix Shōgakukan dans la catégorie Shōjo, à égalité avec Kaze Hikaru de Taeko Watanabe[6].