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Nicolas de Lyre, né à La Vieille-Lyre vers 1270 et mort à Paris le , est un frère mineur, théologien et exégète, qui influença tous les auteurs des XIVe et XVe siècles, ainsi que le réformateur Martin Luther.
Selon certains, Nicolas de Lyre, né de parents juifs, se serait converti au christianisme et aurait reçu le baptême. Les historiens considèrent que c'est une légende, née de sa connaissance de l'hébreu et de la littérature hébraïque. Il entra chez les franciscains en 1291, au couvent de Verneuil-sur-Avre.
Envoyé à Paris pour ses études, il est « bachelier formé » en 1307, et devient maître en théologie en 1308, et se fait remarquer par sa science.
Docteur en Sorbonne en 1309, dix ans plus tard, nommé « ministre provincial » de la province de France (= Île-de-France, Nord-Picardie, Champagne). Il prit une part active au procès en hérésie de la mystique Marguerite Porete, poétesse et béguine brûlée vive en 1310 comme hérétique.
De 1319 à 1324, il fut donc ministre provincial de France ; puis ministre provincial de Bourgogne. Il revient ensuite à Paris, vers 1330, pour se livrer à ses travaux d’exégèse biblique et de théologie et jouit d’une grande considération.
On le consulte lors de la querelle sur la vision béatifique, avec vingt-huit autres théologiens, à la demande du roi Philippe le Bel. Ses commentaires bibliques sont appréciés, surtout en raison de ses origines juives et de sa connaissance de l’hébreu. Il meurt le , au Grand couvent de Paris. Il fut gratifié des titres de « doctor planus » (docteur clair) et de « doctor utilis »
Il se consacre pendant près de quarante ans à ses commentaires de la Bible. Il écrit aussi des commentaires moraux de la Bible, ainsi que des traités, adressés aux juifs et à leur manière d'utiliser le Nouveau Testament contre la religion chrétienne. Nombreux sont ses écrits qui ne furent jamais publiés. Ses œuvres les plus importantes et les plus répandues sont :
Pour Nicolas de Lyre, une bonne exégèse littérale est nécessaire avant toute autre interprétation, ce que prônait déjà l'exégèse des ordres mendiants du XIIIe siècle.
Son commentaire du Livre de l’Apocalypse tient compte des interprétations de Pierre Auriol.
Ces deux ouvrages ont été parmi les premiers livres imprimés en Europe (vers 1480) et sont très répandus dans les bibliothèques, en éditions illustrées : dessins et miniatures. La meilleure édition en est celle de Lyon, en 1590. Les éditions imprimées de la « Glose Ordinaire » ont ajouté en marge du texte reçu la plus grande partie des postilles de Nicolas de Lyre qui ont servi de référence à tous les travaux sur la Bible durant le XIVe siècle et surtout à partir du XVe siècle. Martin Luther s’est souvent appuyé sur l’exégèse de Nicolas, d'où l'épigramme : Si Lyra non lyrasset, Lutherus non saltasset (Si Lyre n'avait pas joué de la lyre, Luther n'aurait pas dansé). En dehors de ces deux ouvrages, de nombreux traités de Nicolas sont encore inédits. On peut en trouver une liste dans le site Franciscan Authors : http://users.bart.nl/~roestb/franciscan/ (art. Nicolaus de Lyra).
En 1492, l'imprimeur Guillaume Le Rouge imprima à Troyes "Les Postilles et Expositions des Évangiles" traduction en français par Pierre Desrey du texte original en latin de Nicolas de Lyre.
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