Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père | |
Fratrie |
Membre de |
---|
Philippe Léotard, né le à Nice[1] et mort le à Paris 11e[2],[3], est un acteur, poète et chanteur français.
Il a tourné dans plus de 70 films[4], dont Le Juge Fayard dit « le Shériff » et La Balance.
La fratrie compte sept enfants, quatre filles et trois garçons. Son grand-père est un pionnier de la photographie, Ange Tomasi ; son père est le maire de Fréjus, André Léotard ; et son frère est un homme politique, François Léotard. Il se présente comme « l'arrière-arrière-petit-neveu du clown Léotard qui fonda le cirque Bouglione et inventa l'art du trapèze volant et le justaucorps des danseuses[4] », bien qu'on sache depuis que Jules Léotard n’était pas clown, qu'il n’a rien à voir avec le cirque Bouglione et qu'il n’a pas eu de neveu.[réf. nécessaire]
Enfant, il est atteint de la maladie de Bouillaud qui le cloue au lit, chez sa grand-mère à Ajaccio. Cette épreuve est pour lui l'occasion de lire beaucoup en puisant dans la bibliothèque familiale[5]. Il lit les poètes et il aime particulièrement Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Cendrars entre autres ; iI lit Victor Hugo, Flaubert et d'autres romanciers du XIXe siècle. Il finit par retrouver la santé.
À 18 ans, en 1958, il s'engage dans la légion étrangère à Bonifacio, mais n'y reste pas[4]. Élève d'hypokhâgne au lycée Henri-IV en 1958-1959, Philippe Léotard poursuit ses études à la Sorbonne où il obtient une licence de lettres[6]. C'est là, dans le cadre de l'ATEP (Association théâtrale des étudiants de Paris), qu'il rencontre Ariane Mnouchkine avec qui il fonde le Théâtre du Soleil en 1964. Parallèlement, il est professeur de lettres et de philosophie au collège Sainte-Barbe jusqu'en 1968. Il quitte le Théâtre du Soleil et joue, avec le Théâtre national populaire, Les Anges meurtriers en 1970.
Tout en continuant le théâtre, il s'oriente vers le cinéma grâce à Claude Sautet et François Truffaut. Figurant dans Domicile conjugal en 1970, il poursuit son apprentissage avec François Truffaut qui lui offre un petit rôle dans Les Deux Anglaises et le Continent en 1971, puis dans Une belle fille comme moi en 1972[7]. Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier marque son premier premier rôle. Son premier grand succès est Le Chat et la Souris de Claude Lelouch en 1975. Cette même année, il apparaît dans la distribution du film américain French Connection 2 de John Frankenheimer. En 1977, il est sélectionné pour le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Le Juge Fayard dit « le Shériff » d'Yves Boisset. En 1983, il reçoit le César du meilleur acteur pour son rôle dans La Balance de Bob Swaim[8]. La même année, il interprète un commissaire qui enquête sur plusieurs assassinats sur fond de trafic de drogue et, dans Tchao Pantin de Claude Berri, donne la réplique à Coluche, qui interprète un autre blessé de la vie. Cette période correspond à l'apogée de sa carrière cinématographique composée de près de 80 films. Par la suite, il se dirige vers un cinéma plus intimiste avec des films comme Adieu Blaireau de Bob Decout, Rouge-gorge de Pierre Zucca, Le Paltoquet de Michel Deville, Jane B. par Agnès V. d'Agnès Varda et Le Sud de Fernando Solanas.
Tardivement, dans les années 1990, il se lance dans une carrière de chanteur avec le concours du compositeur et accordéoniste Philippe Servain. Ses deux premiers albums À l'amour comme à la guerre et Philippe Léotard chante Léo Ferré, un an après la mort de Léo Ferré, sont récompensés par le Prix Charles-Cros. Il reçoit le Grand prix des poètes de la SACEM en 1997. Cette même année, il interprète son dernier rôle dans un court-métrage, La Momie à mi-mots de Laury Granier.
La drogue et l'alcoolisme poursuivent Philippe Léotard toute sa vie. Sa voix de plus en plus abîmée en porte les traces. En 1993, au Printemps de Bourges, alors que son frère est ministre de la Défense, il se proclame « ministre de la défonce[9] ». En 1995, il est condamné à 18 mois de prison avec sursis pour un trafic de cocaïne. En 1999, du fait de son mode de vie, il est brièvement hospitalisé à la suite d'un malaise sur un tournage[8].
Il se marie avec l'actrice Liliane Caulier avec qui il a deux enfants : Frédéric, décorateur de cinéma et artiste peintre, connu sous le nom de Frédéric Léotard, et Laetitia. Il rencontre en 1972 l'actrice Nathalie Baye pour qui il quitte alors femme et enfants. Leur liaison dure jusqu'en 1981. En 1986, il se lie avec Emmanuelle Guilbaud[10], qui lui redonne goût à la vie. Ensemble ils ont une fille, Faustine.
Il meurt le à l'âge de 60 ans d'une insuffisance respiratoire, dans une clinique parisienne où il est hospitalisé depuis deux mois[4]. Ses obsèques se déroulent au crématorium du cimetière du Père-Lachaise où il est incinéré. Ses cendres sont déposées par la suite au cimetière du Montparnasse (9e division).
Dans un livre intitulé À mon frère qui n'est pas mort, publié en 2003, François Léotard rend hommage à Philippe. Il évoque leur enfance, et dit son amour pour les femmes, l'alcool, la nuit. S'adressant à son frère qui était doué d'une grande imagination, aimait à raconter des histoires et se sentait capable d'incarner tous les rôles, François Léotard écrit : « […] faussaire au grand jour et tu l'étais un peu plus que d'autres, racontant la Légion où tu n'avais jamais mis les pieds, les aigles de notre grand-père qui volaient dans ta tête seule. »
Le chanteur Claude Nougaro a dit à propos de lui[11],[12] :
« J'aime les grands brûlés. Eux seuls répandent cette poignante odeur des fraîcheurs primordiales. J'aime les grands acteurs, avec un seul rôle, celui de leur vie à tenir, à claquer, à brandir. J'aime les saints, leurs couronnes d'épines brillantes des rosées de l'âme. J'aime certains hommes, ceux qui savent que la seule liberté que nous possédons, c'est de choisir ses barreaux. J'aime les poètes, qui claudiquent sur les marelles du mystère d'être, et qui chantent des mots de moelle et de sang à travers tous les bâillons du monde. Je t'aime, Philippe Léotard. »
Sur la famille Léotard :