Secrétaire Léon Trotski |
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Naissance | |
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Sépulture |
Columbarium du Père-Lachaise, Grave of Frank (d) |
Nationalité | |
Activité |
Partis politiques | |
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Archives conservées par |
La Contemporaine (Arch 0065)[1] |
Pierre Frank (aussi écrit Franck[2]), né le à Paris et mort le dans la même ville, est un dirigeant trotskiste français. Il fut membre du secrétariat de la Quatrième Internationale de 1948 à 1979.
Pierre Frank naît à Paris où venaient de s'installer ses parents, originaires de Vilna en Lituanie.
Ingénieur-chimiste, il est un des premiers trotskistes français, dans le sillage de Raymond Molinier ; il commence à militer avec le surréaliste Pierre Naville et le syndicaliste Alfred Rosmer.
En 1930, il rejoint Léon Trotsky sur l'île de Prinkipo (au large d'Istanbul) pour être un des membres du secrétariat qui préparera l'une des premières conférences de l'Opposition de Gauche Internationale. À son retour en France, il est un des leaders de la Ligue communiste, l'organisation trotskiste française dans les années 1930.
Après la montée du Front populaire en 1936, Pierre Frank constitue avec son ami Raymond Molinier une minorité qui décide de rester à l'intérieur de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), malgré l'expulsion des trotskystes lors du congrès de Mulhouse (1935) de la SFIO et la décision de la majorité de son groupe de partir en accord avec les conseils de Trotsky. En conséquence, il est exclu du Mouvement pour la Quatrième Internationale. Il est par la suite un des membres fondateurs du groupe La Commune avec Raymond Molinier.
Exclus du courant trotskyste officiel en décembre 1935 par Pierre Naville, ils créent alors, en mars 1936, le Parti communiste internationaliste (PCI). Début 1939, ils publient également Correspondance internationale[3].
Au printemps 1939, Raymond Molinier et Frank sont en Belgique, bientôt rejoints par Rodolphe Prager qui a déserté[3]. Molinier et Frank sont les seuls à échapper à l'offensive allemande de mai 1940, partant pour le Royaume-Uni, leurs amis belges étant, eux, presque tous arrêtés, de même que Rodolphe Prager, à son retour à Paris[3]. Ils tentent alors de nouer des contacts avec les trotskistes britanniques, restant isolés des trotskistes français pendant toute la guerre[3].
Pierre Frank réussit à publier à Londres un journal intitulé International Correspondence (Inprecor) mais il est arrêté pour désertion par la police[3]. Il est placé dans un camp de prisonniers britannique et reste enfermé toute la guerre[3], n'étant libéré que grâce à l'aide de la trotskiste Betty Hamilton.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Franck retourne en France où il prend part à la campagne de réunification des trotskistes français. Il rejoint la direction du Parti communiste internationaliste (PCI). Au Congrès mondial de 1948, il rejoint la direction de la Quatrième Internationale, qui inclut entre autres Ernest Mandel et Michel Raptis alias Michel Pablo. À la fin des années 1940, Franck participe aux brigades de travail en Yougoslavie, pour la défense du Titisme contre Staline.
Il joue un rôle important dans le maintien du PCI dans les années 1950 et 1960. Il est aussi élu au Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale en 1963 et devient un des éditeurs de la « Presse Intercontinentale ». Quand le PCI se transforme en Ligue communiste en 1969, puis en Ligue communiste révolutionnaire en 1973, il reste un de ses dirigeants et ce jusqu'à sa mort.
Il est l'auteur d'une histoire du trotskisme intitulée La Longue Marche des Trotskistes[4] et du livre Histoire de l'Internationale communiste (1919-1943)[5].
Ses cendres sont au cimetière du Père-Lachaise (case n° 2081).