Pietracorbara | |
La marine de Pietracorbara vue depuis le Castellare. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Bastia |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cap Corse |
Maire Mandat |
Alain Burroni 2020-2026 |
Code postal | 20233 |
Code commune | 2B224 |
Démographie | |
Gentilé | Pietracorbarais |
Population municipale |
656 hab. (2022 ) |
Densité | 25 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 50′ 50″ nord, 9° 25′ 48″ est |
Altitude | 350 m Min. 0 m Max. 1 264 m |
Superficie | 26,15 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Bastia (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Cap Corse |
Localisation | |
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Pietracorbara est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne pieve de Brando, dans le Cap Corse.
Pietracorbara se situe dans le « deçà des monts » (Cismonte en langue corse) ou « Corse schisteuse » au nord-est de l'île.
La commune est au centre de la façade orientale du Cap Corse, à 16 km au nord de Bastia, dans l'ancienne pieve de Brando. Autrefois, de 1336 à 1625, ses communautés ont fait partie soit du fief de Brando, soit de celui de Canari (1438 à 1510). Avant 2014, Pietracorbara était l'une des huit communes du canton de Sagro-di-Santa-Giulia.
Luri | Cagnano | Mer Tyrrhénienne | ||
Barrettali, Canari |
N | Mer Tyrrhénienne | ||
O Pietracorbara E | ||||
S | ||||
Ogliastro | Sisco | Mer Tyrrhénienne |
La commune de Pietracorbara occupe une vallée centrale à l'est de la chaîne de la Serra dans le Cap Corse qui est le bassin fluvial le plus important de la péninsule, celui du ruisseau de Pietracorbara. Son sol est un bloc de schistes lustrés édifié au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien de la fin de l'ère primaire.
La commune s’étend sur 2 615 hectares (26 km2). Elle possède une façade maritime avec 5 km de côte, face à l'île d'Elbe distante de 51 kilomètres[1] (distance orthodromique). Son territoire s’élève sur 8 km à vol d'oiseau, de sa plage de sable fin jusqu’à la ligne des crêtes dominée par le Monte Alticcione (1 139 m).
La vallée est comme un alvéole, aux bords raides, ouverte sur la mer mais fermée vers l'amont car adossée à la Serra, chaîne axiale de la péninsule, dominée par la Cima di e Follicie (1 324 m), s'étalant latéralement depuis la dorsale du Cap à l'ouest, vers la mer Tyrrhénienne à l'est, enserrées entre deux lignes de crêtes, la vallée du ruisseau de Sisco. Sur le plan terrier du XVIIIe siècle, la commune dispose de 700 hectares de terres cultivables.
Elles peuvent se définir ainsi :
La vallée de Pietracorbara est le bassin versant du ruisseau de Pietracorbara[2] (fiume di Pietracorbara), long de 9,5 km, qui a sa source à 1 282 m d'altitude sur le flanc oriental de Cima de Monte Prato. Alimenté des eaux de six affluents, il se jette à la mer à la marine de Pietracorbara, au sud de la plage de sable. La vallée est le plus grand bassin fluvial du Cap Corse.
Existent aussi trois petits ruisseaux côtiers : fiume di L'Ossu au nord du littoral, fiume di Cotone qui se perd dans une petite zone humide en arrière de la plage, et fiume di Laura au sud de la tour de l'Aquila.
La commune dispose pour ses besoins en eau, de cinq réservoirs installés à la Marine, à Cortina Suprana, à Pietronace, à Canapagio et à la bocca di San Rocco. Par ailleurs, une station d'épuration existe à Canapagio et une station de pompage à Saint-Antoine.
Comme l'ensemble des communes du Cap Corse, Pietracorbara bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. Quoique semblant être « protégé » des vents d'ouest dominants par la chaîne montagneuse de la Serra, la commune subit comme ses voisines un libeccio parfois violent, se renforçant après avoir franchi les crêtes. La formation de gros nuages lenticulaires au large du littoral est un phénomène courant en période hivernale.
Autrefois, la vallée de Pietracorbara était très convoitée par les seigneurs locaux. Sa partie de la plaine était un véritable jardin où étaient cultivés vignes, châtaigniers, oliviers, agrumes, céréales pour l'alimentation humaine et animale, lin pour la fabrication de draps et chemises. Les cultures qui occupaient une grande partie des terres, sont de nos jours pour la plupart abandonnées, laissant place à l'agro-pastoralisme. Les collines environnantes sont dénudées en raison des fréquents incendies qui parcourent le littoral oriental du Cap.
La partie montagneuse qui démarre à Quarciola, est verte et très boisée. Le manteau forestier est composé essentiellement de chênes verts, de chênes lièges, de châtaigniers et d'oliviers. On n'y remarque pas les anciennes terrasses de culture si nombreuses sur la commune voisine de Sisco.
Pietracorbara n'est accessible que par la route. Son littoral est traversé par la route D 80 qui fait le tour du Cap Corse. La route a été ouverte en 1838 sous forme de piste, modernisée au fil du temps. Jusqu'en 1972, avant son déclassement en route départementale, elle était la section septentrionale de la route nationale 198.
Depuis la D80, l'accès aux lieux habités de l'intérieur se fait par la route D 232 qui démarre, à la marine. Au nord de Pietronacce, la D 232 rejoint la D 32 qui dessert au nord, sous forme de piste, Piazze (Luri). Savoir que la route D 32 n'a pas été ouverte, même pas à l'état de piste, sur une distance orthodromique de 1 110 m[3].
Il n'existe pas de moyens de transports publics de voyageurs. Par la RD 80, la Marine de Pietracorbara est distante de 18 km de Bastia, ville dotée d'un port de commerce, d'une gare des CFC et de l'aéroport de Bastia Poretta.
Au , Pietracorbara est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[4]. Elle est située hors unité urbaine[5]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bastia, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[5]. Cette aire, qui regroupe 93 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[8]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (90,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (55,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (19,9 %), forêts (15,3 %), prairies (3,8 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), zones urbanisées (2 %), eaux maritimes (0,4 %)[10]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La Marina est un village récent, construit il y a un peu plus d'une centaine d'années, à l'embouchure du ruisseau de Pietracorbara (fiume Pietracorbara). Les quelques maisons qui existaient, avaient été ravagées en 1583 par les Barbaresques[Note 2].
Au XVIIIe siècle, elle était dite Marina di Sant' Antone, du nom de la chapelle qui y était bâtie près de l'embouchure du fiume Pietracorbara. En 1943, les Allemands détruisent la chapelle. À son emplacement, proche de la jonction des routes D80 et D232, un mémorial a été érigé. La marine est encore dite d'Ampuglia en souvenir de la cité de ce nom, ruinée et qui était située 350 m plus au nord.
La marine est dominée par la tour d'Ampuglia ou de Castellare, mais plus souvent dénommée Torre di l'Aquila.
Au nord de la plage de Pietracorbara, envahi par les roseaux, sont les salines et les ruines des antiques dépôts (magazzini) du port romain d'Ampuglia, ainsi que le hameau de Giunchi.
En léger retrait de la côte, au nouveau hameau de Presa, se trouve la nouvelle chapelle Sant' Antone construite pour remplacer celle à la marine, détruite par les troupes allemandes en 1943.
Plus à l'intérieur des terres, en bordure de la route D232, existe une petite chapelle San Leonardo, construite au XIXe siècle. À 400 m de là, sont les ruines de Loro, un petit hameau.
À l'approche de la montagne, on trouve le hameau récent de Vena.
Capanaju marque l'entrée des villages et hameaux de la montagne, avec de somptueux caveaux de famille, le cimetière, l'église San Clemente et l'ancienne confrérie Santa Croce.
Tout proche de l'église paroissiale, le hameau de Ponticellu est constitué d'habitations disposées de part et d'autre de la route D 232. Au centre du hameau, se situe sa jonction avec une courte route communale conduisant et se terminant au cœur du village d'Orneto.
À un kilomètre au sud de Ponticellu, en plein maquis, est la grotte de Corte souvent peu accessible car inondée.
Orneto est le lieu habité le plus remarquable avec sa tour d'habitation carrée en très bel état, abritant une petite chapelle Santa Catarina (Sainte-Catherine-d'Alexandrie) récemment repeinte couleur ocre rouge. On y trouve également la tour de Pizale, une tour carrée dominant le village du sommet d'une petite colline.
Orneto a compté jusqu'à neuf pressoirs à huile d'olive. Le village a été ravagé en 1583 par les Turcs.
Oreta est un vieux village qui est le centre de la commune. S'y trouve la mairie (Casa comuna). Sa façade principale est ornée d'une plaque sculptée avec un buste et les inscriptions : « Giuliani Jean André 1851 - 1942 Généreux donateur de notre maison communale ».
S'y trouvent la chapelle Sant' Antone et une tour carrée ruinée en haut du village. Oreta aurait été fondé par les loretesi au Xe siècle ; le village se nommait à l'époque Loreta.
Pietronacci est l'un des plus importants villages de la commune. Au cœur du village, se trouve la chapelle Saint-Roch (San Roccu) en bordure de la route D232, une route obligée pour accéder aux villages de Cortina et de Lapedina.
Le village se compose de deux quartiers : Cortina Suprana et Cortina Suttana, séparés par une aire où sont disposés les bacs à ordures et où stationnent les véhicules des résidents car on ne circule pas en automobile dans ses ruelles étroites, pentues et récemment pavées.
Une petite église San Cesareu (Saint-Césaire) se trouve un peu isolée au nord du village, au-dessus de la route D 32.
Cortina doit son nom à ses fabrications fort anciennes de tentures et de grosses étoffes. Au XVIIIe siècle encore, une dizaine de métiers étaient en fonction, lin pour tisser draps et chemises, laine pour produire couvertures et vêtements chauds, poil de chèvre envoyé ensuite à Sisco pour la confection de piloni (gros manteau en poil de chèvre).
Au sud de Cortina, un sentier permet de rejoindre Sisco en passant par les lieux-dits Santo Stefano et San Parteu.
Vecchiolacce est aujourd’hui un hameau abandonné dans le maquis. Il s'agirait de l'un des plus vieux hameaux de Pietracorbara. Le lieu où se situe Vecchiolacce est consultable ici.
Lapedina est composé de deux quartiers : Lapedina Suprana (le Haut) et Lapedina Suttana (le Bas).
Corbara, du latin corbem, désigne une corbeille, mais aussi un élément de fortification (aujourd’hui encore subsistent les dérivés architecturaux « encorbellement » et « corbeaux d’une fenêtre »). Étymologiquement, et à titre d'hypothèse, Pietracorbara serait donc caractérisé aux origines par la présence de maisons constituées de pierres en encorbellement ou à corbeaux.
L’histoire de Pietracorbara se fond dans celle du Cap Corse. Celui-ci vit au rythme des incursions, des saccages, des destructions de villages durant dix siècles. Les Grecs, les Romains, les Maures, les Sarrasins, les Génois, les Français et les Turcs débarquent, s’installent puis repartent. Ils sont le flux et le reflux de colonisations temporaires.
C'est à Pietracorbara qu'a été trouvé le plus ancien squelette humain jamais découvert au Cap Corse. En 1985, sur le versant N et SE de la colline du Castellare, Torre d'Aquila, ont été découverts par un chasseur de Cortina des abris sous roche laissant présager qu’il s’agirait de sépultures. Les fouilles menées en 1990 permirent la découverte de la partie supérieure du squelette d’une femme, « la Dame de Pietracorbara ». La datation au carbone 14 (C14) « 4970 +/- 300 ; 5890 +/- 310 avant J.-C. »[11].
Sur le versant SE de la colline du Castellare, dans l’abri sous-roche N° 2 a été découvert des éléments lithiques ainsi que des tessons de cette période. La datation au carbone 14 (C14) « 3313 +/- 161 ; 3451 +/- 151 avant .-J.C. »[12].
Avant la conquête romaine, les Grecs avaient établi un peu partout sur le littoral, des dépôts de vins grecs. Ils se liaient d'amitié avec les autochtones. L'importance d'Ampuglia était telle qu'au IIIe siècle de notre ère, elle était une pieve religieuse vénérant Parteu, un saint corse martyrisé en en même temps que cinq autres dont Restitude. Les Corses faciliteront la rapide installation du christianisme.
Selon l'historien Xavier Poli, Clunium oppidum apparaissant sur les cartes de Ptolémée serait Pietracorbara. « Suivant Cluver et Canari l'oppidum devait se trouver à Sainte-Catherine de Sisco et suivant Mûller à Pietra Corbara. Nous opinons pour Pietra-Corbara (marine), parce que Pietra, signifiant roche ou château, évoque l'idée d'un oppidum »[13].
Selon certaines sources anciennes et d'après l'historien Galetti, qui rédige son histoire de la Corse à la fin du XIXe siècle, le philosophe Sénèque a été exilé à Pietracorbara, et non pas à Luri comme l'affirment des sources récentes. Mérimée, dans ses notes d'un voyage en Corse (p. 467) reprend cette idée : " La commune de Luri n'est pas la seule qui se glorifie d'avoir reçu Sénèque. Sur le territoire voisin de Pietra Corbara, on montre une autre tour, de tout point semblable à la première, et qu'on nomme également Torre di Seneca, ou même Senaca tout court". Cette hypothèse semble plus crédible : en effet la tour de Luri est un édifice du Moyen Âge, et des fouilles archéologiques (Geneviève Moracchini-Mazel) ont démontré qu'il n'y avait pas d'occupation du lieu durant l'Antiquité.
Si Sénèque a bien été exilé à Pietracorbara, il semblerait logique de penser au lieu-dit Castellare. Il s'agit d'un promontoire rocheux au potentiel archéologique remarquable, qui domine la marine de Pietracorbara (où était située l'ancienne cité portuaire antique d'Ampuglia). Ce site de premier plan couvre des millénaires d'occupation, du mésolithique (fouilles J. Magdeleine) jusqu'au bas Moyen Âge (ruine d'un château atypique et mystérieux dont nul ne connait l'origine exacte). U Castellare a bien été occupé durant l'Antiquité, comme en témoignent les fragments de céramiques que l'on peut observer en surface du sol (tegulae, amphore, dérivées de sigillée datées des Ier – IIe siècles de notre ère...).
Sénéque y a-t-il résidé ? Il faut espérer que ce site soit préservé, à l'abri des dégradations causées par l'intervention humaine, afin qu'une approche archéologique nous permette un jour d'avoir des éléments de réponse.
Au milieu du VIIIe siècle, après le départ des Lombards, surviennent les premières razzias des Sarrasins qui occupent les côtes et massacrent les habitants. C'est à cette époque que sont abandonnées les villes côtières : une partie des fugitifs rejoint la montagne, les autres s'embarquent pour l'Italie. Le littoral devient inhabité.
Pietracorbara était l'ancienne pieve d'Ampuglia.
C’est au XIXe siècle que Pietracorbara connaît son maximum démographique et économique. En 1802, on dénombre 730 actifs. En 1891 le village est proche des 1 000 habitants.
La guerre de 1914-1918 et l’émigration aux Amériques vont casser cette progression.
En 1936, la commune ne compte plus que 418 habitants. En 1960 ils sont à peine 210. En 1975, la courbe remonte : 248; en 1990 : 365 puis 437 habitants en 1999.
En 2010, pour la première fois de son histoire, Pietracorbara a autant d'habitants en plaine que dans les hameaux traditionnels du haut de la vallée. L'habitat du bas s'est très largement développé (un lotissement de vingt-six villas a vu le jour en 2008 et le nombre de villas individuelles a été multiplié par dix en sept ans). Mais le mitage de l'espace en plaine n'a pas empêché de jeunes agriculteurs de remettre en exploitation (fourrage, oliviers) de vastes surfaces bien exposées.
Si la commune de Pietracorbara progresse démographiquement, c’est qu’elle remplit aussi la fonction de banlieue verte de Bastia distante par route de 22 km. Enfin, la commune profite d’un développement touristique soutenu, grâce à sa plage de sable fin mais aussi à l’authenticité de ses hameaux et la restauration de son petit patrimoine bâti (ponts, fontaines, moulins, fours à pain, etc.) L’ensemble est valorisé par des associations locales qui proposent des promenades thématiques (à pied et à cheval) ainsi que la découverte des chapelles baroques et romanes de la commune.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].
En 2022, la commune comptait 656 habitants[Note 6], en évolution de +0,77 % par rapport à 2016 (Haute-Corse : +5,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Il n'existe qu'un seul lieu de culte, catholique, à Pietracorbara. La paroisse (L'église paroissiale Saint-Clément) relève du diocèse d'Ajaccio.
La vallée de Pietracorbara a conservé un caractère authentique. Elle possède encore de beaux hameaux traditionnels (Orneto, Selmacce, Pietronacce, Cortina et Lapedina suprana) avec des maisons aux toits de lauze, de grandes bâtisses construites par des Corses partis aux Amériques. Il existe aussi une tour génoise du XVe siècle, des chapelles de style baroque, des ponts génois, des moulins, des fontaines restaurées ainsi que des fours à pain (Orneto). Des promenades thématiques sur le thème de l'eau sont organisées durant la belle saison par l'association Petra Viva.
L'association locale Le Chemin de Lumière organise la visite de cinq chapelles typiques. Long de douze kilomètres le sentier permet de rejoindre Barrettali, de l'autre côté du Cap Corse, en suivant la course du soleil qui, au Cap Corse, se lève sur la mer (à l'est) et se couche sur la mer (à l'ouest).
Le monument aux morts de Pietracorbara est situé hameau d'Orneto, apposé sur la façade de l'église Saint-Clément.
L'église paroissiale Saint-Clément (San Clemente) est datée du (XVe siècle), remaniée au XVIIIe siècle. San Clemente jouxte le cimetière communal, bordé de grandes sépultures familiales sur la route d'accès. Le presbytère est situé à proximité. L'édifice recèle un tableau d'autel Vierge à l'Enfant entre saint Joseph et sainte Anne, œuvre classée Monument historique[20].
L’ancienne chapelle de la confrérie Sainte-Croix (Santa Croce) est située à côté de l'église San Clemente. Depuis 1978, elle est devenue la salle des fêtes communale. Elle renferme une œuvre remarquable, classée Monument historique[21] : le tableau du maître-autel L'Adoration de la Croix, daté du début XVIIe siècle.
L'église Saint-Roch (San Roccu) se trouve à Pietronacce, en bordure de la route D 232. Elle est dite couramment chapelle malgré avoir été paroisse au XVIIIe siècle[Note 7]. Sa toiture affaissée et des entrées d'eau font l'objet d'un programme de restauration de la commune de Pietracorbara épaulée par la Fondation du Patrimoine. San Roccu était la plus importante chapelle de Pietracorbara. Il semble qu'elle ait été édifiée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Elle a été agrandie en 1885 en raison d'une très forte augmentation de la population. L'intérieur de l'église est remarquable[22].
L'église Saint-Césaire (San Cesareu) est située à Cortina. Elle a été édifiée au XIXe sur l'emplacement d'une église romane précédente dont les pierres ont été réemployées. Elle recèle un tableau du XVIIIe siècle représentant la Nativité avec saint Césaire d'Arles qui fut protecteur et archevêque d'Arles au VIe siècle.
Tour de Castellare ou tour d'Ampuglia, cette tour génoise est le plus souvent appelée Torre di l'Aquila (tour de l'Aigle). Construite au début du XVIe siècle à 125 m d'altitude sur la pointe d'une colline dominant la marine de Pietracorbara, elle était l'ancien fortin des seigneurs De Gentile. Elle était munie d'un magasin et entourée d'une enceinte basse. La tour remplaçait une antique construction.
Un rapport sur l'état de la tour signale la nécessité d'un plan de sauvetage urgent de la Torre d'Aquila[23]
Il existe trois ponts génois :
Pietracorbara est concernée par trois ZNIEFF :
La commune est concernée par trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :
La ZNIEFF 940004078 concerne les chênaies vertes s'étendant sur quinze communes du Cap Corse. Sur la commune de Sisco, la chênaie verte s'étend sur une faible superficie sur le versant nord, au milieu des hameaux. Localisée au fond d'un vallon de 50 à 550 mètres d'altitude, elle est accompagnée par une végétation ripisylve à aulnes glutineux, aulnes cordés, frênes-ornes avec quelques oliveraies et châtaigniers. D'un point de vue géologique, le socle de schistes lustrés est recouvert de pillow-lavas. Le paysage tout autour est composé d'un maquis bas à cistes, qui marque le passage régulier du feu[24].
La ZNIEFF 940004076 concerne les Crêtes asylvatiques du Cap Corse. Elle englobe la quasi-totalité de la crête centrale du Cap Corse qui touche vingt communes du Cap Corse. La zone comporte de nombreuses espèces de la faune et de la flore classées comme déterminantes[25].
La ZNIEFF 940031076 couvre 27 ha de la commune. C'est un marais littoral localisé en arrière de la plage de Pietracorbara au lieu-dit Padula, développé sur une longueur de 550 m. Il est alimenté par les eaux du fiume di Cotone. La route départementale D80 le divise en deux zones. Côté plage la zone est en partie comblée, mais subsiste une roselière fragmentée. L’autre zone est constituée d’un bois marécageux, ainsi que de terrains agricoles. Le secteur est limité au sud par le ruisseau de Pietracorbara présentant une ripisylve à aulne glutineux[26].