Prix européen de littérature | |
Situation | |
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Création | 2005 |
Type | Prix littéraire international |
Siège | Strasbourg (France) |
Langue | Toutes les langues des 47 pays membres du Conseil de l'Europe |
Organisation | |
Effectifs | 14 membres du jury |
Secrétaire du jury | Gérard Pfister |
Personnes clés | William English |
Organisations affiliées | Association capitale européenne des littératures (EUROBABEL) |
Site web | euprizeliterature.eu |
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Le prix européen de littérature est un prix littéraire international distinguant des écrivains européens de premier plan, quel que soit leur genre littéraire, créé en 2005 à Strasbourg[1]. L’Association capitale européenne des littératures (EUROBABEL) qui l’organise a été officiellement fondée en juin 2005[2]. Elle a son siège sur la pittoresque place du Marché Gayot, dans le vieux Strasbourg.
« L’Europe n’a pas réussi à penser sa littérature comme une unité historique, et je ne cesserai de penser que c’est là son irréparable échec intellectuel[3]», écrivait Milan Kundera en 2005. Une Europe des peuples doit nécessairement avoir pour fondation le dialogue des cultures et, en premier lieu, des littératures, qui, de Dante à Shakespeare, de Cervantès à Goethe, en ont toujours été la forme la plus emblématique. C’est la vocation naturelle de Strasbourg, capitale européenne et ville de culture, d’être le moteur d’une telle dynamique.
Il bénéficie depuis plusieurs années du patronage du Secrétaire Général du Conseil de l’Europe et repose sur le parrainage de la ville et de la communauté urbaine de Strasbourg. Il a bénéficié également du soutien du ministère des Affaires étrangères et européennes.
Le prix européen de littérature se veut strictement indépendant de tout intérêt économique et vise à distinguer chaque année, parmi l'ensemble des 47 pays du Conseil de l'Europe, une figure hautement représentative de la littérature européenne dans ses formes les plus variées tout en accordant la plus grande attention aux valeurs de liberté dont ces écrivains sont porteurs. Pour son niveau d'exigence comme pour son type de fonctionnement, il se réfère explicitement au modèle du prix Nobel de littérature[4].
Le prix européen de littérature est décerné chaque année dans les salons du restaurant strasbourgeois Chez Yvonne[5]. La cérémonie de remise du prix a lieu au printemps dans les salons de l’hôtel de ville de Strasbourg, place Broglie[6].
Le prix européen de littérature a été créé pour « distinguer chaque année, pour l’ensemble de son œuvre, un écrivain européen de stature internationale, afin de témoigner, en un lieu hautement symbolique, de la dimension culturelle de l’Europe[4] ».
Ses créateurs partent du triple constat des avancées considérables de l’Europe dans le domaine économique et institutionnel, de la communauté de destin de plus en plus évidente entre les pays du vieux continent dans la nouvelle donne géopolitique mondiale et de la nécessité impérieuse que la réalité européenne accède enfin au niveau des consciences individuelles par l’intermédiaire des grandes œuvres littéraires d’aujourd’hui.
Sur cette base, l’objectif du prix est de « contribuer à une meilleure connaissance mutuelle des peuples européens à travers les grandes figures contemporaines de leur culture, ces Victor Hugo qui en sont aujourd’hui les vivants symboles[4] ».
Le projet du prix est résumé par ses créateurs en une formule toute simple, qui en constitue l'idée-force : « donner un visage à chaque culture d’Europe » afin que ses différents pays puissent ainsi « apprendre à se connaître et s’estimer[4] ».
L’expérience de l’Alsace, déchirée au travers des siècles entre les langues et les cultures, mais riche d’un exceptionnel patrimoine littéraire qui reste à découvrir et à valoriser, est un exemple riche d'enseignements pour aider les peuples européens à se reconnaître mutuellement à travers les figures emblématiques de leur littérature, mais aussi pour permettre aux peuples francophones de se reconnaître dans une langue française qui ne soit plus vécue comme contrainte mais comme choix de valeurs et d’ouverture sur le monde[7].
Le prix européen de littérature revendique une totale indépendance par rapport aux considérations commerciales de court terme et aux réseaux d’influence personnels dont le rôle est souvent déterminant dans la traduction et la publication d’une œuvre de langue étrangère. Ses choix ne couronnent pas un livre déjà présent en librairie, mais l’ensemble d’une œuvre qu’il vise au contraire, par la reconnaissance publique qu’il souhaite procurer, à rendre accessible dans les autres langues européennes.
Le problème de la traduction est ici essentiel et urgent : « d'évidence, il ne peut y avoir de découverte mutuelle des cultures européennes sans le travail des traducteurs : la langue de l'Europe, a-t-on dit, c'est la traduction. Rien n'est plus vrai. Le rôle des traducteurs est fondamental et doit être reconnu et honoré comme tel[8]. »
Pour favoriser la lecture de l’auteur distingué par le prix, l’Association capitale européenne des littératures (EUROBABEL) suscite la traduction et la publication d’un ou plusieurs de ses textes grâce aux partenariats existants avec différents éditeurs et revues. Le prix s’accompagne donc d’une Bourse de traduction qui « récompense le travail d’un traducteur grâce à qui une œuvre d'un écrivain européen de premier plan, en dépit des obstacles linguistiques et culturels, mais aussi des contraintes économiques et commerciales, peut accéder à une reconnaissance internationale[8] »
En complémentarité avec le prix européen de littérature, l’Association capitale européenne des littératures (EUROBABEL) décerne deux autres prix : le prix Jean-Arp de littérature francophone et le prix Nathan Katz du patrimoine[9].
Le jury du Prix européen de littérature est placé sous la présidence d’honneur de Claude Vigée. En 2013, il comprend quinze membres[10], tous bénévoles :
La liste des lauréats du prix européen de littérature est la suivante[11]:
La liste des lauréats de la Bourse de traduction du prix européen de littérature est la suivante[12]:
Créé en 2005, le prix européen de littérature est aujourd'hui le plus ancien des prix consacrés à la littérature européenne. Il est le seul qui couronne chaque année l'ensemble d'une œuvre littéraire de tout premier plan, hautement représentative du continent européen rassemblé en sa presque totalité au sein des 47 pays du Conseil de l'Europe.
Deux autres prix ont été créés depuis lors dans le cadre plus restreint de l'Union européenne et se sont donné pour mission de distinguer, le premier, un livre récent sur le thème de l'Europe, le second, de nouveaux talents dans le domaine de la fiction :
Le jury est composé de dix journalistes, correspondants permanents à Bruxelles, et issus de différents pays de l'Union européenne. On y retrouve des représentants de La Repubblica, De Standaard, Le Monde, Svenska Dagbladet, Financial Times Deutschland, Le Soir, Gazeta Wyborcza, Libération, The Economist, El Pais.
Chaque année des jurys sont mis en place par ces trois organisations dans 11 ou 12 des 35 pays participant au programme Culture de l’Union européenne avec la mission de distinguer « un écrivain émergent dans le domaine de la littérature contemporaine (fiction) de leur pays »[14], soit 11 à 12 lauréats par an. Les « nouveaux talents européens » sont sélectionnés sur la base des critères spécifiés par la Commission européenne, à savoir pour l'essentiel avoir publié entre 2 et 4 livres (romans ou recueils de nouvelles) et qu'un de ces ouvrages ait paru depuis moins de 5 ans.