Renazé | |||||
La place de l'Europe. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Mayenne | ||||
Arrondissement | Château-Gontier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Craon | ||||
Maire Mandat |
Patrick Gaultier 2020-2026 |
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Code postal | 53800 | ||||
Code commune | 53188 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Renazéen | ||||
Population municipale |
2 510 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 150 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 47′ 37″ nord, 1° 03′ 30″ ouest | ||||
Altitude | Min. 20 m Max. 108 m |
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Superficie | 16,72 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Renazé (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Cossé-le-Vivien | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Mayenne
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Liens | |||||
Site web | renaze53.fr | ||||
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Renazé est une commune française, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 2 510 habitants[Note 1].
La commune fait partie de la province historique de l'Anjou (Haut-Anjou)[1].
La commune est située dans la Mayenne angevine et dans le Haut-Anjou. Elle est frontalière du département de Maine-et-Loire et n'est située qu'à une quinzaine de kilomètres à vol d'oiseau de la commune d'Eancé, dans le département d'Ille-et-Vilaine et la région Bretagne.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 726 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pouancé_sapc », sur la commune d'Ombrée d'Anjou à 11 km à vol d'oiseau[5], est de 12,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 724,2 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Renazé est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle appartient à l'unité urbaine de Renazé[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (33 %), zones agricoles hétérogènes (30,6 %), prairies (12,2 %), zones urbanisées (12,1 %), forêts (8,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le toponyme serait issu d'un anthroponyme, germanique — tel que Rin-ath, proposé par Charles Rostaing[15] — ou roman — tel que Renatus, selon Ernest Nègre, relayant Marie-Thérèse Morlet[16].
Selon une légende[17], au VIe siècle, la fiancée du jeune comte d'Anjou Licinius, ami de Chilpéric Ier, roi des Francs, meurt, frappée par la peste. Désespéré, il devient moine puis évêque. Seigneur de Trélazé et de Renazé, il emploie charitablement les pauvres à extraire la pierre d'ardoise et a le premier l'idée de s'en servir pour recouvrir les toitures. Cette découverte lui vaut d'être proclamé, plus tard, saint patron des ardoisiers, sous le nom de saint Lézin d'Angers.
À partir du XVe siècle, Renazé est un haut lieu de l'industrie ardoisière.
En 1562, au début des guerres de religion, Guy Lailler, seigneur huguenot du château de la Chesnaie en Saint-Martin-du-Limet, ravit le château de Craon aux catholiques. On le surnomme « le roi de Craon ». Il possède le château de Renazé et sa forêt de Lourzais[17]. Il est tué en duel le par son pupille René de Rieux (1548-1628), à l'âge de quatre-vingts ans[18].
Les seigneurs de la Chesnaie, seigneurs de la paroisse de Renazé, possédaient, près de leur église, une maison importante reliée à leur château par un souterrain[17].
Renazé passe par la suite aux mains de la famille d'Andigné.
Le , Joseph Fouché, en mission en Mayenne, indiqua que Renazé était l'une des communes où l'on emprisonne les gens sans aucun soupçon[17].
Le , les Chouans font promettre au curé constitutionnel de ne plus dire la messe[17].
En 1850, Renazé comptait 300 ouvriers[17].
Le , l'empereur Napoléon III vient au bourg à pied, de la grand route où les habitants, à genoux, lui avaient barré le chemin[17].
De 1880 à 1900, la population de la commune passa de 2 253 à 3 564 habitants, dont 1 500 ouvriers en 1900[17], cette progression remarquable étant due à l'amélioration des méthodes d'exploitation et au fait que l'ardoise de Renazé était considérée comme étant de la meilleure qualité[17].
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et cinq adjoints.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].
En 2021, la commune comptait 2 510 habitants[Note 3], en évolution de −0,75 % par rapport à 2015 (Mayenne : −0,65 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Le maximum de la population a été atteint en 1901 avec 3 564 habitants.
La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (34,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 40,8 % la même année, alors qu'il est de 28,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 218 hommes pour 1 319 femmes, soit un taux de 51,99 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (50,71 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Renazé propose plusieurs activités culturelles et sportives pour les jeunes comme les moins jeunes. Un conseil municipal de jeunes prend part à la société et au projet de la commune.
La commune est une ville fleurie (une fleur) au concours des villes et villages fleuris[28].
L'Union sportive renazéenne fait évoluer trois équipes de football en divisions de district[29].
Renazé a été ville d'arrivée de la 9e étape du Tour de France 1987, remportée par Adrie van der Poel.
Le musée de l'ardoise de Renazé est consacré à l'histoire de l'exploitation du schiste ardoisier à Renazé, pendant cinq siècles. Il expose le travail d'extraction du schiste, de taille des blocs, un puits et la salle des machines, la carrière à ciel ouvert telle qu'elle était aux XVIIIe et XIXe siècles, et une maison de mineur. Les géologies locale (Haut-Anjou : Noyant-la-Gravoyère), régionale (Basses vallées de l'Anjou : Trélazé) et nationale sont expliquées, le gisement de Renazé étant lié au Massif armoricain.
L'église Saint-Augustin est du XXe siècle.
Le kiosque à musique est un lieu de rassemblement faisant partie du patrimoine local. La première pierre du kiosque de Renazé (Mayenne) est scellée le , le jour du cinquantenaire de la Lyre renazéenne et inauguré en . Il est édifié par souscription publique avec le concours de l’harmonie du cercle Saint-Augustin et toutes les sociétés locales. Chaque vendredi matin, la place de l’Europe s’anime autour du marché hebdomadaire prêt du kiosque.
Les anciennes voies ferrées de la Mayenne sont aménagées en 2008 aux randonneurs pédestres, cyclos et équestres qui bénéficient ainsi de la voie verte Renazé - Laval, soit 46,5 km.
Le vélodrome est baptisté « Marc-et-Yvon-Madiot » en honneur aux figures du cyclisme français originaires de Renazé. La première association sportive de Renazé fut le Véloce-club renazéen, créé en 1899. En 1936, le Vélo-sport renazéen finance avec une loterie la réalisation du vélodrome. « Il a été construit par les ardoisiers, c’est une création ouvrière, une pièce du patrimoine renazéen ». Il est rénové à plusieurs occasions notamment en 2014. La piste qui auparavant était de 350 m, a été ramenée à 250 m, distance homologuée par la Fédération française de cyclisme.
Blason | D'argent à trois aigles de gueules, becquées et membrées d'azur.
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Détails | Ces armoiries sont celles de la famille d'Andigné, et furent apposées sur une cloche de l'église de Renazé nommée en 1766 par René Gabriel Louis d'Andigné, seigneur de Renazé, et par sa sœur Charlotte[17]. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
« Du regne de nostre dernier roy Henry IIIe, fut faict un combat à Paris, en lisle de Louviers, entre M. de Sourdiac, dict le jeune Chasteauneuf, de la maison de Rieux en Bretaigne, et M. de La Chesnaye-Lailler du pays d'Anjou, oncle de la femme dudict sieur de Sourdiac, de la maison de Bourg l'Evesque, que ledict sieur de Sourdiac avoit nouvellement espousée. Se doulant de quelques propos que je ne diray point, que pretendoit ledict sieur de Sourdiac de La Chesnaye avoir dict, et pour ce l'envoya appeller en ladicte isle, où estant, ledict sieur de Sourdiac luy demanda s'il avoit dict tels propos. L'autre lui respondit que sur la foy de gentilhomme et d'homme de bien, il ne les avoit jamais dicts.
- Je suis donc content, replicqua le sieur de Sourdiac.
-Non pas moy, replicqua l'autre, car puisque vous m'avez donné la peine de venir icy, je me veux battre; et que diront de nous tant de gens assemblez d'un costé et d'autre deçà et delà l'eau, d'estre icy venus pour parler, et non pour se battre ? Il y iroit trop de nostre honneur : çà battons nous.
Eux s'estans donc mis en presence avec l'espée et la dague, se tirarent force coups advant se blesser; aucuns disoient que ledict sieur de Sourdiac estoit armé, et mesmes qu'aucuns ouyrent ledict La Chesnaye crier haut :
- Ah ! paillard, tu es armé, ainsin qu'il l'avoit tasté d'un grand coup qu'il luy avoit tiré au corps;
- Ah ! t'auray bien autrement,
et se mit à luy tirer à la teste et à la gorge à laquelle il luy donna un grand coup à costé, qu il ne faillist rien qu'il ne luy coupast le sifflet; dont ledict Sourdiac ne s estonna nullement ains redoublant son courage, luy tira une grande estocade au corps et le tua. De dire qu'il fust armé, je ne le puis croire; car je l'ay tousjours cogneu brave et vaillant, les armes bien en la main, et l'honneur en recommandation pour faire telle supercherie, et bien luy servit de bien faire et bien parer les coups; car ledict sieur de Sourdiac, qui estoit mon grand amy, me le conta quelque temps amprès ce combat, me jurant n'avoir jamais veu un si brave, et vaillant, et rude homme que celluy là, comme de vray il l'avoit bien monstré en plusieurs guerres de Piedmont et de France, et estimé fort mauvais garçon. Encore le monstra il en ce combat, car il avoit quatre vingts ans lorsqu'il y vint, et mourut. Ainsin à belle vie belle mort, qu'il faut fort estimer, et surtout aussy son brave cœur et son ambition de n'estre voulu partir de la place assignée sans se battre et ne s'amuser trop à parler comme de vray c'est une grande honte, quand on vient là, de s'en retourner sans venir aux mains, et de se contenter en satisfaction de parolles »
— Pierre de Bourdeille Brantôme, Œuvres complètes, t. VIII, Édition Mérimée et Lacour, (lire en ligne), p. 23.
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