Chacun des quatre Évangiles rapporte qu'après l'arrestation de Jésus, l'apôtre Pierre, par peur de risquer lui aussi la mort, nie trois fois avoir eu une relation avec celui-ci. Puis, lorsque le coq chante, Pierre sort et pleure amèrement, au souvenir de l'annonce que le Christ lui a faite de cette lâcheté : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois ».
Évangiles selon Matthieu 26-34 ; Marc 14-30 ; Luc 22-34 ; Jean 13, 38.
L'ensemble de l'épisode a été traité en littérature : Luigi Tansillo (mort en 1568) écrivit le poème monumental Lagrime di San Pietro (Les larmes de saint Pierre), en 15 chants et 1277 strophes; édition posthume intégrale, en 1585, à Naples.
Dans son livre Le Bouc émissaire, René Girard livre une interprétation anthropologique et sociologique du reniement de Saint-Pierre, l'établissant non pas comme une marque de lâcheté, mais comme une marque de la condition humaine : la difficulté de résister à une foule.
Roland de Lassus, compositeur franco-flamand installé à la cour de Bavière, s'inspira du poème de Tansillo, pour son cycle de 21 madrigaux spirituels, de même titre, à sept voix. Le recueil a été publié à Munich en 1594 (CD, Sony, Vivarte, 1993, par ex.).
Marc-Antoine Charpentier, compositeur français de la seconde moitié du XVIIe siècle, est l'auteur d'un oratorio portant ce même titre (1704). Réf. H.424 dans le catalogue.