Président Union coloniale française | |
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Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères | |
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Ambassadeur de France au Royaume-Uni | |
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Ambassadeur de France en Turquie | |
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René Lucien Daniel Massigli |
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Archives conservées par |
Archives diplomatiques (217PAAP)[1] |
René Massigli, né le à Montpellier et mort le à Paris 7e[2], est un haut diplomate français. Il fut notamment, durant la Seconde Guerre mondiale, commissaire aux Affaires étrangères au sein du Comité national français de la France libre, du Comité français de libération nationale et du Gouvernement provisoire de la République française.
Ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé d'histoire, étudiant de Louis Duchesne à l'École française de Rome (1911-1912), maître de conférences à l'université de Lille (1913-1914), Massigli est mobilisé en 1914 pour contrer la propagande allemande en Suisse. Remarqué par Philippe Berthelot, il entre au ministère des Affaires étrangères. Il fera sa carrière dans la diplomatie française à partir de la Première Guerre mondiale jusqu'en .
Pendant l'entre-deux-guerres, il assiste à de nombreuses conférences internationales et se spécialise sur les questions relatives à la Société des Nations. Il collabore alors avec Philippe Berthelot et Alexis Léger. Dans les années , il devient directeur des affaires politiques (1937-1938) au Quai d'Orsay et s'y distingue par son opposition à la politique d'apaisement envers l'Allemagne hitlérienne. Au moment de l'occupation de la Rhénanie en , il est l'auteur de la phrase : « Nous ne tolérerons pas les canons allemands sur Strasbourg ! », reprise par le président du Conseil, Albert Sarraut.
Éloigné à la suite des accords de Munich, René Massigli est nommé ambassadeur de France en Turquie de 1938 jusqu'en 1940, quand il est remplacé par Jean Helleu. Il en gardera de la rancune contre Alexis Léger. En occupant ce poste, il est le principal artisan du traité franco-turc du : la France cède le sandjak d'Alexandrette dans l'espoir d'une alliance. Il s'attire la fureur du lobby libano-chrétien favorable au protectorat français sur la Syrie hostile à l'abandon d'un territoire à la Turquie.
Mis en disponibilité par le gouvernement de Vichy, il se trouve dans une situation inconfortable et ambiguë : il a ses entrées à Vichy, où il fait figure d’opposant, laissant libre cours à sa germanophobie, tout en gardant ses distances avec la Résistance.
Convaincu de la défaite inéluctable de l'Allemagne nazie, il laisse toutefois voir beaucoup de contradictions et d’hésitations, et Pierre Brossolette lui transmet une invitation du général de Gaulle, sur la recommandation de Jean Moulin, à rallier la France libre ; ce n'est qu'après de nouvelles et longues hésitations qu'il acceptera et ralliera Londres au début de 1943. Il devient commissaire aux Affaires étrangères successivement dans le Comité national français (- ), dans le Comité français de libération nationale à Alger ( - ) et dans le Gouvernement provisoire de la République française à Alger puis Paris ( - ).
De à , ambassadeur de France à Londres, il prend position dans les débats sur la guerre froide et la construction européenne. Il veut notamment de bonnes relations franco-britanniques et est hostile à l'Europe fédérale, préconisée par Jean Monnet.
Il termine sa carrière de 1955 à comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, poste où il est en difficulté avec le ministre Christian Pineau. Il reçoit la grand-croix de la Légion d'honneur.
En 1972, après la publication dans la Bibliothèque de la Pléiade des Œuvres complètes de Saint-John Perse (nom de plume d'Alexis Leger), il accusera ce dernier, avec l'ambassadeur Léon Noël, d'être un faussaire. En effet, Alexis Léger y publie des lettres à sa mère, datant de sa mission à Pékin (1916/21), dans lesquelles il énonce des prédictions géopolitiques concernant la Chine et l'Union soviétique, qui ne se retrouvent pas dans les notes qu'il adressait au Quai d'Orsay à la même époque[3].