Richard Wright (écrivain)

Richard Wright
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Richard Wright en 1939[1].
Nom de naissance Richard Nathaniel Wright
Alias
Antoine AFO
Naissance
Natchez (Mississippi) Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 52 ans)
15e arrondissement de Paris
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture anglais
Genres

Œuvres principales

Richard Wright, né le à Roxie près de Natchez (Mississippi) et mort le à Paris, est un romancier, poète, essayiste et journaliste américain naturalisé Français.

Son roman Native Son (1940) est un succès d'édition qui traverse les barrières des préjugés racistes de son temps ; Orson Welles en fera une adaptation pour le théâtre en 1941 et Rashid Johnson un film, Native Son, en 2019.

Jeunesse et formation

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Petit-fils d'esclave[2], Richard Wright naît au sein d'une famille métissée (Noire, Blanche et amérindienne Choctaw) dans une plantation à la lisière des forêts[3] à Roxie sur le territoire de Natchez. Richard est le fils de Nathan Wright, un métayer illettré et d'Ella Wilson Wright, une enseignante d'école primaire remplaçante[4]. Espérant améliorer son sort son père emménage avec sa famille à Memphis dans le Tennessee, leur logement est proche de Beale Street, quartier des bordels et autres bouges.

Richard Wright - Plaque souvenir sur les berges du Mississippi à Natchez, Mississippi.

En 1913, son père sombre dans l'alcoolisme et abandonne sa famille, sa mère emmène ses enfants à Jackson, dans le Mississippi.

En 1918 sa mère est victime d'un AVC, Richard et son frère Leon Alan Wright[5], sont recueillis dans un premier temps par la sœur d'Ella, Maggie Ann, mais le mari de celle-ci Silas Hoskins est assassiné par des blancs[6], Maggie Ann, Richard et Leon vont se réfugier chez sa grand mère maternelle, Margaret Bolden Wilson[7], une adventiste du septième jour qui vit dans l'Arkansas.

Richard connait une éducation erratique allant d'école en école, pour enfin se fixer de nouveau à Jackson et suivre des cours à la Smith Robertson Elementary School (en) où il obtiendra son diplôme de fin d'étude avec félicitations, le Valedictorian[7].

En 1925, il déménage à Memphis, et c'est à cette époque qu'il découvre l'œuvre de H. L. Mencken. Après avoir exercé de multiples petits métiers, il part en 1927 pour Chicago, où en 1935 il commence à collaborer au « Federal Writers' Project ».

Engagement politique

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Il adhère en 1933 au Parti communiste des États-Unis d'Amérique.

Premiers romans

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En 1938, il publie le recueil de nouvelles Uncle Tom's Children (Les enfants de l'oncle Tom) qui fut récompensé par la bourse Guggenheim, décernée par la Fondation John-Simon-Guggenheim l'année suivante. Son roman Native Son, publié en 1940, rencontre un succès fulgurant. En quelques heures, certaines librairies sont en rupture de stock ; en trois semaines, 215 000 exemplaires sont vendus[8]. Il devient le premier roman écrit par un Afro-Américain à intégrer la sélection du Book of the Month (en), ce qui accroît encore sa diffusion[8]. Les critiques sont elles aussi enthousiastes, et comparent Wright à quelques-uns des romanciers les plus influents comme John Steinbeck, Theodore Dreiser, Fiodor Dostoïevski ou Charles Dickens[8].

Maturité littéraire

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En 1944, il quitte le parti communiste.

En 1945 il écrit Black Boy, qui raconte son enfance. Ces thèmes sont repris dans un roman existentialiste Le Transfuge (1953), et dans Écoute, homme blanc ! (1957), recueil de conférences prononcées en Europe. On lui doit aussi un roman sur la vie dans les quartiers pauvres, Le Long Rêve (1958), et des récits de ses voyages en Espagne, en Afrique et dans le Sud-Est oriental. Après sa mort, parurent Huit Hommes (1961), Bon sang de bonsoir (1963), ainsi que American Hunger (1977), ouvrage autobiographique évoquant ses années passées dans le Nord des États-Unis.

Plaque 14 rue Monsieur-le-Prince (Paris), où il vit de 1948 à 1959.

Se réfugier en France

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Pour échapper aux poursuites du gouvernement fédéral américain contre les communistes au moment du maccarthysme, Richard Wright part se réfugier en France en 1946 avec sa femme et sa fille. La France est selon lui, « le seul pays où il pourra continuer à exprimer ses idées librement. » À Paris, il rencontre Jean-Paul Sartre et Albert Camus, et s'intéresse au courant existentialiste[9], dont il s'inspire pour son deuxième roman The Outsider (1953). En 1947, Richard Wright prend la nationalité française et s'engage dans un nouveau combat, la lutte pour l'indépendance des peuples coloniaux. Il participe à la conférence des non-alignés à Bandung en 1955, dont il rédige un rapport intitulé « Le rideau de couleur ».

Case de l'urne funéraire au cimetière du Père-Lachaise.

À Paris, il prend parti pour l'indépendance algérienne, aux côtés d'autres intellectuels français dont Sartre et Camus. Richard Wright passera les dernières années de sa vie entre Paris, le moulin d'Andé et sa maison en Normandie où il rédige de nombreux ouvrages engagés tels que Écoute, homme blanc ! (1957) ou Une faim d'égalité (posthume 1977).

Il décède des suites d'une crise cardiaque à Paris à 52 ans seulement, laissant derrière lui une œuvre dont il souhaitait qu'elle serve à « rassembler deux mondes, celui des Blancs et celui des Noirs, afin de n'en faire plus qu'un. »

Il est incinéré et ses cendres sont déposées dans la case 848 du columbarium du Père-Lachaise[10].

Collections

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En 1940, Richard Wright publie son œuvre la plus connue : Un enfant du pays. C'est un roman dramatique mettant en scène un jeune Américain noir, Bigger Thomas, dont la vie se terminera dans le sang par l'effet déterministe de la culture Jim Crow. Il a été porté deux fois à l'écran, en 1951 et en 1986, la première fois réalisé par Pierre Chenal avec lui-même dans le rôle principal.

  • Uncle Tom's Children (Les Enfants de l'Oncle Tom), Harper, New York, 1938
  • The Man Who Was Almost a Man (L'homme qui était presque un homme), Harper, New York, 1939
  • The Man Who Lived Underground (L'homme qui vivait sous terre), Accent, 1942
  • The Outsider (Le transfuge), Harper, New York, 1953 (roman d'inspiration existentialiste)
  • Savage Holiday, Avon, New York, 1954
  • The Long Dream (Fishbelly) Doubleday, Garden City, 1958[11]
  • Eight Men, World, New York, 1961 (recueil de nouvelles publié peu après sa mort)
  • Lawd Today (Bon sang de bonsoir), Walker, New York, 1963
  • Rite of Passage, Harper Collins, 1994
  • A Father's Law, Harper Perennial, Londres, 2008

Non-fiction

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  • How "Bigger" Was Born; Notes of a Native Son, Harper, New York, 1940
  • 12 Million Black Voices: A Folk History of the Negro in the United States, Viking, New York, 1941
  • Black Boy, Harper, New York, 1945 (œuvre autobiographique écrite en 1945 racontant son enfance dans le sud ségrégationniste)
  • Black Power, Harper, New York, 1954
  • The Color Curtain, World, Cleveland, 1956
  • Pagan Spain, Harper, New York, 1957
  • Letters to Joe C. Brown, Kent State University Libraries, 1968
  • American Hunger / Une faim d'égalité, Harper, New York, 1977 (œuvre autobiographique posthume, dans laquelle il retrace ses problèmes avec le Parti communiste (1977))
  • Three Books from Exile : Black Power; The Color Curtain et White Man; and Listen !, Harper Perennial, 2008
  • The Ethics Of Living Jim Crow : An Autobiographical Sketch (1937)
  • Introduction to Black Metropolis : A Study of Negro Life in a Northern City (1945)
  • I Choose Exile (1951)
  • White Man, Listen! (Garden City, New York: Doubleday, 1957)
  • Blueprint for Negro Literature (New York City, New York) (1937)[réf. nécessaire]
  • The God that Failed (contributor) (1949)
  • Haiku : This Other World / Haiku, cet autre monde, Arcade, 1998 (817 de ses quatre mille haïkus).
  • « Between the World and Me », Présence Africaine, no 5,‎ , p. 785-786 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Introducing some American Negro Folksongs », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 70 (1 page) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Ain't no more Cane on this Brazis », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 73 (1 page) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Lead me to the Rock », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 74 (1 page) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « John Henry », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 71-72 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Tamping Ties », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 73 (1 page) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Ain't no Grave Can Hold my Body Down », Présence Africaine, no 6,‎ , p. 75 (1 page) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Tradition and Industrialization: The Plight of the tragic elite in Africa », Présence Africaine, nouvelle série, nos 8/10,‎ , p. 347-360 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Kingsley Widmer et Richard Wright, « The Existential Darkness: Richard Wright's "The Outsider" », Wisconsin Studies in Contemporary Literature, vol. 1, no 3,‎ , p. 13-21 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Adaptations

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Notes et références

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  1. Photographie de Carl Van Vechten.
  2. (en) « Richard Wright », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  3. « Richard Wright », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  4. (en) Mark Richardson, « Wright, Richard », Oxford Research Encyclopedia of Literature,‎ (DOI 10.1093/acrefore/9780190201098.013.763, lire en ligne, consulté le ).
  5. (en-US) « Richard Wright », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le ).
  6. (en-US) « richard wright biography », sur www.math.buffalo.edu (consulté le ).
  7. a et b (en-US) « Richard Wright's Life », sur www.english.illinois.edu (consulté le ).
  8. a b et c « Native Son », in Paul Schellinger, Encyclopedia of the Novel, 1998.
  9. (en-US) « Richard Nathaniel Wright (1908–1960) », sur Encyclopedia of Arkansas (consulté le ).
  10. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 787
  11. « 1960, Richard Wright évoque son livre "Fishbelly" », sur ina.fr - Lectures pour tous (émission de télévision) (consulté le )

Pour approfondir

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Bibliographie

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Notices dans des encyclopédies ou des livres de références

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Essais et biographies

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  • Martine Leibovici, Autobiographie de transfuges. Karl Philipp Moritz, Richard Wright, Assia Djebar, Le Manuscrit, coll. « L'esprit des lettres », 2013.
Anglophones
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Années 1940-1969
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  • Jackson R. Bryer, « Richard Wright (1908-1960): A Selected Checklist of Criticism », Wisconsin Studies in Contemporary Literature, vol. 1, no 3,‎ , p. 22-33 (12 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
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Années 1970-1979
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  • Claudia C. Tate, « Black Boy: Richard Wright's "Tragic Sense of Life" », Black American Literature Forum, vol. 10, no 4,‎ , p. 117-119 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Linda Bearman Hamalian, « Richard Wright's Use of Epigraphs in the Long Dream », Black American Literature Forum, vol. 10, no 4,‎ , p. 120-123 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Dorothy S. Redden, « Richard Wright and Native Son: Not Guilty », Black American Literature Forum, vol. 10, no 4,‎ , p. 111-116 (6 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • K. T. Lund, « Black Boy by Richard Wright », The English Journal, vol. 66, no 3,‎ , p. 59-60 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Finley C. Campbell, « Prophet of the Storm: Richard Wright and the Radical Tradition », Phylon, vol. 38, no 1,‎ janvier - mars 1977, p. 9-23 (15 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Robin McNallie, « Richard Wright's Allegory of the Cave: "The Man Who Lived Underground" », South Atlantic Bulletin, vol. 42, no 2,‎ , p. 76-84 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • James R. King, « Richard Wright: His Life and Writings », Negro History Bulletin, vol. 40, no 5,‎ septembre - octobre 1977, p. 738-743 (6 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
Francophones
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  • Madeleine GAUTIER, « Un romancier de la race noire : RICHARD WRIGHT », Présence Africaine, no 1,‎ novembre - décembre 1947, p. 163-165 (3 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • E. Theis, « Un écrivain : RICHARD WRIGHT », Présence Africaine, nos 8/9,‎ , p. 141-148 (10 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Liens externes

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