Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 845 mm, avec 13 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Même-le-Tenu », sur la commune de Machecoul-Saint-Même à 9 km à vol d'oiseau[3], est de 12,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,4 mm[4],[5]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[6].
Au , Saint-Étienne-de-Mer-Morte est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].
Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (98,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (66,6 %), zones agricoles hétérogènes (21,3 %), prairies (9,7 %), zones urbanisées (2,3 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous la forme latineEcclesia de Mellomartis en 1123[12].
Saint-Étienne-de-Mer-Morte vient de « Saint-Étienne-de-Male-Mort ». Male-Mort est devenu Marmort, Mayrmort puis Mer-Morte
[13].
Le nom de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, à l’étymologie particulièrement floue et problématique, semble être le résultat d’un florilège de déformations phonétiques, de mauvaises retranscriptions de copistes et d’erreurs d’interprétations en tout genre[13].
Dans une charte du roi Louis VI de 1123, le village est nommé ecclesia de Mellomartis. Selon Jean-Anne Chalet[15], Mellomartis serait une contraction contenant les noms de Mellona, déesse romaine qui protégeait les abeilles, et de Mars, dieu de la guerre. Le toponymiste Jean-Yves le Moing trouve pour sa part l'origine de ce nom dans le dieu gallo-romain Mars Mullo[16].
En 1238, Mellomartis est devenue Malamorte, et est placée sous l’invocation de Saint Étienne, diacre martyr lapidé par les Juifs. En effet, le village est devenu forteresse féodale chrétienne sous le nom de Castrum Sancti Stephani de Mala Morte (1238), Castrum Santi Stephani de Malamorte (1239), Sanctus Stephanus de Mala Morte (1239). Durant les siècles suivants, la ville prend donc les noms de Saint Étienne de Malemort (1299), Parochia sancti Stephani de Mala Morte (1293), St Étienne de Malemort (1383), Saint Étienne de Mallamort (1383), Parochia sancti Stephani de Mala Morte (1396), Chatellenie de Saint Étienne de Malemort ou de Mallemort (1404), estang et chaussée de Saint Étienne de Mallemort (1415-1443).
Malamort, Malemort, prend alors une nouvelle étymologie. Le vocable, signifiant a priori « mauvaise mort », est pourtant difficile à interpréter. Il ferait référence :
soit à la mort violente du martyr lapidé Saint Étienne[17],[18],[19],
soit au souvenir d’une guerre ou le lieu d’une bataille sanglante,
soit au souvenir d’une épidémie de peste (ou autre) qui aurait dépeuplé la région (et dans ce cas, le fléau serait antérieur au XIIIe siècle)[20],
soit à un passage dangereux qui pourrait se rapporter au Falleron, rivière dont la vallée très resserrée s'étend à la limite de la commune[21],
soit au marécage putride de l’étang qui existait jadis aux portes de la ville, et qui laissait apparaître des végétaux au pourrissement avancé[22]. C’est cette dernière supposition qui pourrait avoir fait passer Male Mort en Mare Morte : une mare aux eaux croupissantes, une étendue d’eau stagnante[23].
Mais dans tous les cas, le mot d’origine Mellomartis est déjà oublié depuis longtemps.
Le vocable Mermort naît ensuite au XVIe siècle. En réalité, Mermort ne serait au départ qu’un dérivé obscur de Malemort, déjà en usage courant depuis l'origine du nom jusqu'à la fin du XVe siècle. Ou bien il s’agirait d’une erreur de retranscription et d’approximations successives de copistes qui se seraient répandues ensuite. La forme Mermort supplante alors l’ancienne forme Malemort, et l’on trouve ainsi les variantes suivantes : Saint Étienne de Mermort (1513), Saint Étienne de Mairemort (1552), Saint Étienne de Mairemort (1553), Stephani de Mari Mortuo (1561), Saint Étienne de Mayre Mort (1561), Ecclesia sancti Stephani de Mari Mortuo (1561), Saint Étienne de Mairemort (1568), Stephani de Mari Mortuo (1616), Saint Étienne de Mermort (1649), Saint Étienne de Mairemort (1664), Saint Étienne de Meremort (1682), Saint Stephanus Maris Mortui (1689), Saint Étienne de Meremort (1689), Saint Étienne de Mairemort (1690), Saint Étienne de Mairemort (1694), Saint Étienne de Mermort (XVIIIe siècle).
Évidemment, certaines personnes ont bientôt vu dans l’appellation Mer-Morte une nouvelle étymologie conjecturale qui aurait pu correspondre aux évènements des siècles précédents[24] : on a ainsi pu pensé que la présence à proximité du marais breton autrefois occupé par une baie qui s'est envasée au fil des siècles ait pu influencé le nom de la ville, mais rien n'est moins sûr[25],[26]. D'ailleurs lorsque le préfet de Loire-Inférieure proposa en 1910 à la municipalité de rebaptiser le nom de la commune en « Saint-Étienne-en-Retz », le Conseil municipal, après en avoir délibéré, considéra qu'étant donné les profondes modifications des côtes du département en cet endroit, rien ne prouvait que le nom de Saint-Étienne-de-Mer-Morte ne fût pas justifié et décida de rejeté la proposition, d'autant plus que celle-ci aurait été contraire à la croyance populaire[27].
Et inévitablement, d'autres ont vu dans Mer-Morte une référence à la mer Morte de la Terre Sainte, expliquant que Mer-Morte est une de ces nombreuses appellations qui sont apparues vers le XIIe et XIIIe siècles, à l'époque des croisades ; on trouve ainsi, par exemple, Jéricho à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) en référence à la ville homonyme ou Olivet (Loiret) en référence au Mont des Oliviers. Mais bien évidemment, le nom de la ville existait avant le début de la première croisade en 1096[28], et la forme Mer-Morte n’apparaît que 600 ans après les croisades.
Signalons que certains étymologistes ont fait du nom du lieu une corruption de Meix Morte ; le terme meix désignait en ancien français le territoire sur lequel s'installait un colon pour exploiter des terres nouvellement défrichées. Le mot dérive du latinmansus, dérivé de manere : « rester ». Mais cette explication n’a pas de valeur au vu des formes anciennes du nom de la ville[29].
Pour résumer, il semblerait donc bien que le suffixe du nom de la ville, fondé dès le départ sur une racine m-l-m-r-t (et certainement pas m-r-m-r-t), résulte de trois étymologies différentes, qui se sont commodément superposées les unes sur les autres, l’une après l’autre, au fil des siècles :
Mellomartis (dont l’étymologie, Mellona + Mars, reste toutefois à prouver) ;
Mala Morte, Malamorte, Mallamort, Malemort, Mallemort, Malemorte, Malmort ;
Au départ, ce n’est pas un changement de sens qui a eu lieu, c’est uniquement une évolution phonétique.
Le chrétien Sanctus Stephanus s’est ensuite ajouté au païen Mellomartis, et les deux noms ainsi associés ont finalement évolué ensemble : Mellomartis a dû être commodément transformé en Male Mort pour mieux s’associer à Saint-Étienne et, affublé d’une nouvelle signification, paraître ainsi plus chrétien...
La commune se trouve dans le domaine linguistique du poitevin, au sud de la zone de transition entre le poitevin et le gallo. Le nom local est Saint-Etienne, prononcé comme en français, mais peut s'écrire en gallo Saint-Etiene selon l'écriture ABCD[30] ou Sint-t Étiènn selon l'écriture MOGA[31].
D'or à la croix de sable chargée d'une église d'argent.
Commentaires : Ce blason évoque le blasonnement du pays de Retz : d'or à la croix de sable, rappelant l'appartenance de Saint-Étienne-de-Mer-Morte au pays de Retz. L'église évoque la Pentecôte 1440, au cours de laquelle Gilles de Retz pénétra à cheval dans l'église de la ville et fit saisir l'officiant Jean le Ferron par ses gens, acte qui déclenchera sa perte. Blason conçu par la mairie (brevet du Comité Français d'Héraldique du ).
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Selon le classement établi par l'Insee, Saint-Étienne-de-Mer-Morte est une commune multipolarisée. Elle fait partie de la zone d'emploi de Nantes et du bassin de vie de Machecoul. Elle n'est intégrée dans aucune unité urbaine[8]. Toujours selon l'Insee, en 2010, la répartition de la population sur le territoire de la commune était considérée comme « peu dense » : 81 % des habitants résidaient dans des zones « peu denses » et 19 % dans des zones « très peu denses »[37].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[39].
En 2021, la commune comptait 1 742 habitants[Note 3], en évolution de +3,69 % par rapport à 2015 (Loire-Atlantique : +6,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 40,1 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 20,4 % la même année, alors qu'il est de 23,8 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 888 hommes pour 842 femmes, soit un taux de 51,33 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,58 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[42]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
0,7
3,8
75-89 ans
6,2
15,0
60-74 ans
14,3
18,2
45-59 ans
16,4
22,0
30-44 ans
22,3
15,5
15-29 ans
14,2
24,7
0-14 ans
25,9
Pyramide des âges du département de la Loire-Atlantique en 2021 en pourcentage[43]
Le clocher, isolé et restauré, constitue le dernier vestige de l'ancienne église romane érigée au XIIe siècle. La façade arbore une plaque en bronze commémorant le sacrilège commis par Gilles de Rais. Texte de la plaque du clocher de Saint-Étienne-de-Mer-Morte : « Gilles de Raiz, Maréchal de France, pénétra en cette église, le jour de la Pentecôte1440, en armes, à la tête de ses routiers pendant la grand'messe. Il s'emparait de Jean le Ferron, clerc tonsuré, qu'il enfermait en sa forteresse toute proche. Jean de Malestroit, évêque de Nantes le citait à comparaître devant son official par mandement du . Jean V duc de Bretagne, faisait arrêter Gilles dès le lendemain. Il avouait ses crimes. Jugé, condamné, il fut mis au gibet en prairie de Biesse à Nantes le . ». Le clocher est également orné d'une croix de pierre et d'une plaque de tuffeau, située sur le côté nord du clocher. On peut y distinguer une inscription qui reste cependant illisible.
Le cimetière
L'église
Le clocher
Vue du clocher isolé et de l'église en arrière-plan
Le château de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, aujourd'hui disparu. Il semble n'en subsister que de rares vestiges de la tour dite « de Barbe-Bleue », actuellement surmontée d'un calvaire et abritant un bénitier et une auge en granit qui sert actuellement de jardinière sur le quai de la Tour[44].
Situé sur la commune de Paulx, il est la propriété des communes de Paulx et de Saint-Étienne-de-Mer-Morte. Juste à l'entrée du bois, à l'endroit du début du chemin carrossable qui y descend, on peut remarquer une pierre de granit qui servait de sabot à un grand portail à deux battants, maintenant disparu. Ce devait être un portail d'agrément car le bois n'est pas clos. Un peu plus à droite (à l'endroit où se situe maintenant une poubelle) se trouvait une petite maison forestière. Inoccupée puis saccagée, elle fut démolie dans les années 1980.
On peut faire une promenade agréable à l'ombre en suivant le ruisseau de La Grande Blanchetière. Avec un peu de patience, on verra sans doute un martin-pêcheur. Si l'on est un peu plus sportif, on pourra retourner par l'intérieur du bois au lieu de revenir sur ses pas. Il y a également plusieurs tables de pique-nique. Des espaces ont été aménagés pour pouvoir jouer aux boules ou aux palets.
Quelques informations pour les amateurs de forêts en automne :
quelques néfliers accessibles le long de la partie haute du chemin de randonnée ;
ce bois est assez pauvre en champignons comestibles. On peut trouver, cependant, des lépiotes en tout genre et quelques chanterelles.
À 500 mètres de là, à l'aide de petits ponts qui enjambent le ruisseau de La Grande Blanchetière et Le Falleron, il est possible de rejoindre à pied le site du moulin à eau.
C'est le Martin-pêcheur philibertin qui gère la pêche sur l'étang et Le Falleron (rivière de seconde catégorie) à Saint-Étienne-de-Mer-Morte. Cartes annuelles ou journalières sont en vente au café de l'Espérance. L'amont du moulin à eau et jusqu'au pont est accessible aux pêcheurs handicapés. Hélas, le poisson-chat y est roi ! Viennent ensuite le gardon et le rotengle, le carassin, la perche soleil puis la carpe. On trouve également de l'anguille et de la tanche. La perche, le brochet et le sandre sont également présents.
La commune entretient un chemin de randonnée fléché en bleu et jaune qui permet de passer par quelques endroits pittoresques des environs du bourg. On peut prendre le parking du moulin à eau ou le bois de la Choltière comme point de départ. Avec une carte IGN, on peut aussi se créer ses propres randonnées en suivant les « chemins jaunes » (en fait les chemins d'exploitations agricoles).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Pierre Brunterc’h, « Puissance temporelle et pouvoir diocésain des évêques de Nantes entre 936 et 1049 », Mémoires de la Société Historique et Archéologique de Bretagne, t.LXI, 1984, p. 35.
↑ ab et cPatrimoine des communes de la Loire Atlantique (ouvrage collectif). Éditions Jean Luc Flohic, 1999, (ISBN2-84234-040-X). Tome 1, p. 562.
↑THOMAS, Antoine. Le présent du passé est mémoire. Sainte-Luce-sur-Loire : publication à comte d’auteur, imprimerie Duplijet, 2002. P. 4. « La première fois que nous voyons le nom de notre paroisse, c'est dans le traité d'Angers en 851, après la victoire d'Erispoë, Gouverneur de Bretagne, sur Charles le chauve roi de France ». Lignes écrites par l'abbé Baudry, vicaire à Saint-Étienne-de-Mer-Morte de 1853 à 1868.
↑CHALET, Jean-Anne. Belles heures du comté nantais. Éditions Serge Godin, 1981. P. 104. Sans qu'il soit possible d'être formel, il semble bien que la commune doive son nom à deux facteurs totalement étrangers l'un à l'autre. D'abord « Mellona », la déesse romaine qui protégeait les abeilles, puis « Mars », dieu de la guerre. C'est l'époque de la colonisation de César : ses hommes trouvent des ruches sauvages en grande quantité, et en tirent du miel. Dans le même temps, un temple est élevé au dieu des armées. Et l'on retrouve ainsi dans la charte de Louis VI : « ecclesia de Mellomartis » (1123). Un siècle environ s'écoule et la paroisse est placée sous l'invocation de Saint Étienne. À ce moment apparaît, tout à la fois, la notion de l'ancien camp romain, devenu forteresse féodale, et le nom du saint : « castrum sancti Stephani de Malamorte » (1239). On trouve « Saint Étienne de Mallamort » en 1383, alors que le terme de « mer » n'apparaît qu'au XVIIIe siècle, avec « Saint Étienne de Mermort ». Nous pouvons donc véritablement ranger parmi les légendes la tradition selon laquelle la mer aurait baigné les abords du bourg aux temps historiques (Bruneau).
↑Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN2-86253-283-5), p. 132.
↑MERLANT, Yves. Annales de Nantes et du pays nantais. 1970, no 160, p. 13. Distant maintenant de 25 km de l'océan a-t-il vu autrefois la mer lécher les bases de son château ? Rien n'est moins sûr. On voit citer dans les textes anciens le castrum Santi Stephani de Malamorte, nom qui, d'après Léon Maître, rappellerait plutôt la mort violente du martyr lapidé.
↑MOUNÈS, Jean, FRÉOR, Pierre. Visage du pays de Retz. Éditions du pays de Retz, 1973 (réédité en 1985), (ISBN 2-903049-01-8) édité erroné, p. 66. Déformation populaire de « Malemort » par allusion au martyre de saint Étienne.
↑BOUTIN, Émile. Châteaux et manoirs en pays de Retz, les gens et des gestes. Éditions Siloë, 1995, (ISBN2-908924-80-3), p. 113-114. D'où vient donc le nom de Mer Morte ? À mon avis, deux hypothèses, entre bien d'autres, méritent d'être retenues. La première vient de la dédicace de la paroisse à saint Étienne. Ce diacre martyr fut lapidé par les juifs. Mourir sous les coups de pierre est une bien « mauvaise mort ». La seconde éventualité aurait trait à une guerre ou une terrible épidémie de peste qui aurait dépeuplé la région. Dans ce cas, le fléau serait antérieur au XIIIe siècle, puisque les deux textes anciens concernant la paroisse sont « Sanctus Stephanus de Mala Morte » en 1239, et le « Castrum sancti de Mala Morte » en 1238. Tout au long du XIIIe siècle, nous retrouvons cette désignation latine du château, en 1276, 1277 et 1287. Pareillement, la « Parochia sancti Stephani de Mala Morte » apparaît encore en 1293 et 1396. Sans doute est ce par la faute d'un copiste que nous avons en 1561 « Ecclesia sancti Stephani de Mari Mortuo » qui va donner Mairmort ou Mayremort au cours de XVIe siècle, puis Meremort au XVIIe siècle (1682-1689). Et l'on arrive à l'orthographe actuelle. Évidemment, Mer Morte n'a rien à voir avec l'océan pourtant tout proche (l'étymologie donne souvent lieu à des méprises. Ainsi, La chapelle Basse Mer n'est autre de la chapelle Beata Mater, sous l'invocation de la bienheureuse Mère de Dieu).
↑MAIRIE DE SAINT-ÉTIENNE-DE-MER-MORTE. Bulletin municipal de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, no 10, 1987. L'origine du nom de Saint-Étienne-de-Mer-Morte a toujours aiguisé la curiosité des chercheurs et donné lieu à beaucoup d'interprétations différentes les unes des autres. Dans les différents écrits déposés aux archives départementales, on trouve : « Saint Étienne de Malemort » en 1299 ; « Parochia Saint Stephani de Mala Morte » en 1293, 1396 ; « Chatellenie de Saint Étienne de Malemort ou de Mallemort » en 1404 ; « estang et chaussée de Saint Étienne de Mallemort » 1415-1443. Le nom de Mermort commence au XVIe siècle, nous trouvons alors les variantes : Saint Étienne de Mairemort en 1552, 1553, 1568, 1664, 1690, 1694 ; Saint Étienne de Mayre Mort en 1561 ; Saint Étienne de Meremort en 1682, 1689 ; Saint Étienne de Mermort en 1513, 1649. Voici ce qui put tromper le copiste : en 1561, nous avons Stephani de Mari Mortuo (aussi en 1616) et en 1689, Saint Stephanus Maris Mortui... Maire Mort dérive de Malemort en usage courant depuis l'origine du nom jusqu'à la fin du XVe siècle a abouti à la forme Mermort. Male Mort évoque le souvenir ou lieu de bataille sanglante ou peut-être une épidémie de peste ou autre. Selon Léon Maitre « Malemorte » rappellerait plutôt la mort violente du martyr lapidé. Le nouveau nom de la commune a une signification nouvelle qui ne correspond pas à l'ancienne. Distant, actuellement, de 25 km de l'océan, « nous pouvons véritablement ranger parmi les légendes, la tradition selon laquelle la mer aurait baigné les abords du bourg aux temps historiques » (Bruneau). Pourtant, nos anciens stéphanois racontaient que leurs parents disaient que sur les bords du Falleron, dans les rochers de la Martinière, étaient fixés des anneaux ayant pu servir autrefois à amarrer les bateaux. Certains auraient même vu ces anneaux.
↑OUEST FRANCE, édition vignoble pays de Retz du 19/08/1992, p. 8. Quant à savoir l'origine du patronyme de cette cité, la logique veut qu'elle tire son appellation de sa situation : là serait le point le plus avancé jusqu'où venait la mer, lorsqu'elle envahissait la baie de Bourgneuf. Mais les dictionnaires et les archives ne sont pas toujours d'accord. On trouve la première trace de cette commune dans une charte du roi Louis VI, en 1123, sous le nom de « Mellomartis ». En 1239, mention est faite sur la carte des sires de Rays du castrum (château) de St Stephani de Malamorte, qui devient St Étienne de Malemort en 1383, pour se transformer encore, en St Étienne de Mermort, au XVIIIe siècle. Au Moyen Âge, elle appartenait à une châtellenie (entre la seigneurie et la baronnie dans la hiérarchie féodale) relevant de la baronnie de Retz. Le dictionnaire des étymologies attribue l'appellation de « Mer Morte » comme étant un dérivé obscur de malamorte, altération de male mort, qui signifiait « passage dangereux » et pourrait se rapporter au Falleron, dont la vallée très resserrée s'étend à la limite de la commune.
↑THOMAS, Antoine. Le présent du passé est mémoire. Sainte-Luce-sur-Loire : publication à comte d’auteur, imprimerie Duplijet, 2002, p. 51, 59. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le lit de l'étang, au milieu duquel coule le Falleron, est un véritable marécage, un plan d'après les aveux de 1580 et 1679, en témoigne. Zone propre en hiver puisque recouverte par les eaux dont le niveau est réglé par le déversoir du moulin. Mais lorsque les précipitations pluvieuses se faisaient plus rares, à la belle saison, les eaux en baissant, laissaient apparaître des végétaux au pourrissement avancé. En séchant, ces végétaux dégagent des odeurs putrides. L'été, il n'y avait d'eau que dans le canal et les terres, recouvertes et fertilisées par le limon généraient une végétation drue et florissante. Lorsque, à la saison pluviale, les eaux recouvraient le sol, les végétaux étaient à nouveau engloutis. Cette zone, du fait de sa situation aux portes mêmes du bourg, n'a-t-elle pas été, à l'époque, à l'origine, de la dénomination de Saint Étienne de Malmort (mauvaise mort). Une mauvaise hygiène du corps, l'alimentation insuffisante, l'insalubrité du lieu ont sûrement contribué au développement d'épidémies redoutables. Cette situation s'est vite améliorée lorsque des canaux furent creusés, au cours du XIXe siècle, pour assainir le terrain, dans le but d'y faire des plantations d'osier, ce végétal ligneux, utilisé dans l'industrie de la vannerie.
↑CASSAGNE, Jean-Marie, KORSAK, Mariola. Origine des noms de villes et villages de Loire Atlantique. Éditions Jean Michel Bordessoules, 2002, (ISBN2-913471-45-5), p. 234. Il faut donc chercher une autre explication ; le toponyme pourrait donc être à lire mer morte, dans le sens de mare morte et designer un étang aux eaux croupissantes, une étendue d'eau stagnante. Le toponyme peut donc représenter une ré-interprétation de scribe influencé par le Mer Morte des croisés.
↑MERLANT, Yves. Annales de Nantes et du pays nantais, 1970, no 160, p. 13. Distant maintenant de 25 km de l'océan a-t-il vu autrefois la mer lécher les bases de son château ? Rien n'est moins sûr. On voit citer dans les textes anciens le castrum Santi Stephani de Malamorte, nom qui, d'après Léon Maître, rappellerait plutôt la mort violente du martyr lapidé.
↑DEBEC, Hugues, PELLETIER, Bruno, 303 no 49, 2e trimestre 1996, ISSN 0762-3291, p. 170. La mer s'est retirée... ou est-ce la terre qui a avancé ? En tout cas, Bourgneuf en Retz était il y a bien longtemps, un port. Ainsi en était-il de même pour Machecoul et Prigny. Saint Étienne de Mer Morte (à plus de vingt kilomètres de l'actuelle côte atlantique) passe pour avoir été une ancienne ville de bord de mer.
↑TOUCHARD-LAFOSSE, G. La Loire Inférieure. 1999 (Réédition de l'ouvrage de 1851), (ISBN2-915681-46-5), p. 279-280. Saint Étienne de Mer Morte, commune limitrophe du département de la Vendée, se trouve à quatre lieues au moins de la mer. On pense cependant que son nom vient de ce que l'océan bordait jadis son territoire. En 1400 les seigneurs de Retz avaient un château fort en ce lieu, et y entretenaient un capitaine. Ceci pourrait achever de convaincre qu'il y avait là une côte battue par la mer, et exposée à des débarquements d'ennemis ou de pirates. Le canton de Machecoul est généralement fertile en grains et en fourrages ; il renferme peu de vignoble ; et le vin y est de médiocre qualité.
↑THOMAS, Antoine. Le présent du passé est mémoire. Sainte-Luce-sur-Loire : publication à comte d’auteur, imprimerie Duplijet, 2002, p. 82. Le préfet de Loire Inférieure propose, en 1910, à la municipalité de rebaptiser Saint Étienne de Mer Morte en Saint Étienne en Retz. Le Conseil après en avoir délibéré considère « qu'étant donné les profondes modifications des côtes en cet endroit le la Loire Inférieure, rien ne prouve absolument que le nom de Saint Étienne de Mer Morte ne soit pas justifié et est d'avis que l'orthographe du nom ne soit pas changé d'autant plus qu'elle serait contraire à la croyance populaire ».
↑CASSAGNE, Jean-Marie, KORSAK, Mariola. Origine des noms de villes et villages de Loire Atlantique. Éditions Jean Michel Bordessoules, 2002, (ISBN2-913471-45-5), p. 234 On a longtemps dit que Mer Morte était une de ces nombreuses appellations qui apparurent vers le XIIe et XIIIe siècles, à l'époque des croisades, et font référence à la terre Sainte ; on trouve ainsi, par exemple, Jéricho (Indre-et-Loire) ou Olivet (Loiret) en référence au Mont des Oliviers. Cependant le nom a pu avoir été donné à l'endroit bien avant le début de la première croisade de 1095.
↑CASSAGNE, Jean-Marie, KORSAK, Mariola. Origine des noms de villes et villages de Loire Atlantique. Éditions Jean Michel Bordessoules, 2002, (ISBN2-913471-45-5), p. 234. Signalons que certains étymologistes ont fait du nom du lieu une corruption de « meix morte » ; le terme meix désignait en ancien français le territoire sur lequel s'installait un colon pour exploiter des terres nouvellement défrichées. Le mot dérive du latin mansus, dérivé de manere (= rester) ; la racine a donné manoir en français moderne. On pense cependant aujourd'hui que le nom du lieu pourrait représenter une déformation de male mort, référence au martyre se saint Étienne ou peut-être au bas-latin mala morte (= passage dangereux). Le toponyme actuel est sans doute dû à des approximations successives de copistes qui ont fait passer le nom de Malamorte ou Malemort à Marmort, puis Maymort et Mer Morte. Ajoutons pour être exhaustifs, qu'un sérieux doute subsiste de toute manière sur l'origine du nom. En effet, si l'on possède un texte du XIIIe siècle dans lequel on trouve mention du castrum sancti Stephani de Malamorte, il existe un autre manuscrit, antérieur d'un siècle au précédent, dans lequel l'endroit est appelé Mellomartis. Ce qui ne cadre pas du tout avec les théories avancées. Mais peut-être s'agit il dans ce cas d'une erreur de scribe...
↑Pour utilisation voir une explication possible dans Le patrimoine des communes de Vendée (ISBN2-84234-118-X), voir page 126 : bac à teinture (auge) 50 × 50 × 200 cm.