La Société musicale indépendante (SMI) est fondée le 1er avril 1904 par Maurice Ravel, Charles Koechlin, Florent Schmitt, Émile Vuillermoz et Gabriel Fauré, son premier président. Son objectif est de créer un espace libre accueillant toutes les initiatives artistiques, sans distinction de genre, style ou école, en réaction à la Société nationale de musique, considérée comme conservatrice[1].
Lors de la création de la SMI, la Société nationale de musique est la principale société parisienne défendant la création musicale française. Les circonstances de la naissance de la Société[Laquelle ?] sont détaillées par Pierre Lalo dans Le Temps du [2]. Certains compositeurs[Lesquels ?] supportent avec difficulté l'atmosphère jugée trop dirigiste de cette société, restée extrêmement fidèle à César Franck. Des œuvres de Maurice Ravel sont mal accueillies, d'autres de Charles Koechlin, de Maurice Delage ou de Ralph Vaughan Williams voient leur programmation refusée.
Maurice Ravel quitte ainsi la Société nationale et devient l'un des fondateurs de la société indépendante, avec pour ambition de soutenir la création musicale contemporaine en étant désormais libérée des restrictions liées aux formes, aux genres, et aux styles des œuvres programmées[Interprétation personnelle ?][3]. Malgré cet objectif de soutien de la création musicale, la SMI, comme les autres institutions musicales, n'est pas à l'abri des préjugés du public. C'est ce que prouve le concert du 9 mai 1911 où, suivant l'idée de Charles Koechlin, le comité de la SMI n'indiqua pas les noms des auteurs sur le programme. Des compositeurs appréciés du public, comme Ravel, furent sifflés tandis que de moins connus furent bien accueillis[1].
Deuxième concert, le , salle Gaveau : Suite de piano de Raoul Bardac, une œuvre inédite de Saint-Saëns (pour orgue), des mélodies de de Falla, une sonate de Maurice Le Boucher, Les Bouffons (K.101) de John Bull, deux pièces d'Henry Purcell par la claveciniste Wanda Landowska, une Suite Javanaise op. 44 (deux pièces symphoniques transcrites par Charles Koechlin), Quatre chansons (textes de Maeterlinck, éditions A. Z. Mathot) de Marguerite Debrie (1879-1968), ancienne élève de Raoul Pugno au Conservatoire de Paris, lauréate du Prix Popelin 1900, elle reçut le deuxième prix d'accompagnement au piano en 1902 et publia en 1912 Douze petites pièces pour piano[4].
↑ a et bMichel Duchesneau, « 1911. Un concert anonyme », Nouvelle histoire de la musique en France (1870-1950), sous la direction de l'équipe « Musique en France aux XIXe et XXe siècles : discours et idéologies », (lire en ligne)
↑Michel Duchesneau, « Maurice Ravel et la Société Musicale Indépendante: "Projet mirifique de concerts scandaleux" », Revue de Musicologie, vol. 80, no 2, , p. 251–281 (ISSN0035-1601, DOI10.2307/947056, lire en ligne, consulté le )