Survie (association)

Survie
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
Zone d’influence France
Fondation
Fondation 1984
Identité
Siège Survie
21 bis rue Voltaire
75011 Paris
Drapeau de la France France
Personnages clés François-Xavier Verschave, Odile Biyidi Awala, Sharon Courtoux, Fabrice Tarrit
Présidents Patrice Garesio, Pauline Tetillon
Financement indépendant
Membres 1 000
Employés 3
Slogan Ensemble contre la Françafrique
Site web survie.org

Survie est une association française créée en 1984, elle a été présidée notamment par François-Xavier Verschave, Odile Tobner, Jean Carbonare ou Fabrice Tarrit. À l'origine composée d'une association unique, on distingue aujourd'hui Survie France des différentes associations locales (régionales ou départementales) telles que Survie Rhône, Survie Isère, Survie Paris-Île de France, Survie Bas-Rhin, etc.

Le thème privilégié de Survie est la « Françafrique », terme tiré du titre d'un des livres de François-Xavier Verschave, La Françafrique, le plus long scandale de la République, paru en 1998.

Survie est membre fondateur de plusieurs associations, de Biens Publics à l’Échelle Mondiale et d'ATTAC notamment. Elle est aussi membre d'autres associations comme le Centre de recherche et d’information pour le développement, de plusieurs collectifs ayant des objectifs politiques, comme la commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda ou la coalition des ONG pour la Cour pénale internationale[1].

L'association déclare 1 000 adhérents et trois salariés.

Objectifs statutaires

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Les objectifs officiels de l'association sont :

  • promouvoir l'accès de tous aux biens publics mondiaux ;
  • ramener à la raison la politique africaine de la France ;
  • combattre la banalisation du génocide.

Inspiration et actions

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Le déclencheur de la fondation de cette association fut l'appel de prix Nobel, qui en 1981 ont rappelé les souffrances des populations du tiers-monde[2].

Survie se définit elle-même comme une « campagne de citoyens » qui doit interpeller les pouvoirs publics sur les responsabilités présumées de la France, ou tout le moins de réseaux politico-affairistes, dans la conduite de sa politique en Afrique.

Loi pour la survie et le développement

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Ayant obtenu le soutien de 8 500 maires de France[3], Survie obtint l'engagement écrit de plus des deux tiers des députés de deux législatures consécutives pour un projet de loi pour la Survie et le développement, préparé finalement par cinq groupes parlementaires. En mai 1988, 330 députés et 136 sénateurs ont signé cet engagement. Au cours de la législature suivante, Survie annonce en juillet-août 1989 353 députés signataires et le texte de 4 propositions de lois identiques pour la survie et le développement (PCF, RPR, UDC, et UDF). Les propositions de loi sont enregistrées ensemble à l'Assemblée nationale française le par les députés Jean-Pierre Delalande (RPR), Denis Jacquat (UDF), Jean Paul Fuchs (UDC) et Théo Vial-Massat (PC)[réf. nécessaire].

En octobre 1991, le bulletin de Survie annonce que Jean-Marie Daillet (NI) a déposé une cinquième proposition de loi identique, et qu'une sixième est en cours de dépôt par Jean-Michel Belorgey, Jean-Pierre Luppi et Marie-Noelle Lienemann. Le , 26 députés sont présents à un rassemblement organisé par Survie à l'Assemblée nationale et animé par Bruno Masure[réf. nécessaire].

Ce projet n'a jamais abouti.

Tournant de 1993-1994 à propos du Rwanda

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Début 1993, un an avant le génocide au Rwanda, Jean Carbonare, alors Président de Survie, avait été enquêteur de la commission parrainée par la Fédération internationale des droits de l'homme, Africa Watch, l'UIDH (Ouagadougou) et le CIDPDD/ICHRDD (Montréal).

Début 1998, à la suite d'articles de Patrick de Saint-Exupéry parus dans Le Figaro, la mission d'information parlementaire sur le Rwanda est créée. Survie demande une commission d'enquête (aux pouvoirs plus étendus) plutôt qu'une mission d'information.

En 2004, Survie invite plusieurs associations et personnalités à créer une commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda. Après avoir fait une enquête documentaire et sur le terrain pendant plusieurs mois, cette commission entend pendant une semaine des témoins, des experts, des journalistes et l'un des rapporteurs de la mission parlementaire.

Lutte contre la Françafrique

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Le génocide au Rwanda marque un tournant pour l'association qui veut dorénavant démontrer jusqu’à quels désastres la politique de la « Françafrique » peut conduire.

En 1998, François-Xavier Verschave publie La Françafrique, le plus long scandale de la République popularisant le concept de Françafrique dans le débat public[4]. Reprenant une citation, alors connotée positivement, par l'ancien président ivoirien Houphouët-Boigny, l'association va faire de ce mot l'étiquette principale de ce qu'elle dénonce : la perpétuation de la domination française sur ses anciennes colonies par le biais de réseaux occultes mais aussi de mécanismes institutionnels : François-Xavier Verschave parle des « 3 E » (Élysée, État-major, entreprises françaises). C'est le travail de l'association qui va mener à l'acceptation du terme dans sa connotation négative admise aujourd'hui.[réf. nécessaire]

Dénonciation d'actions françaises sur des processus électoraux non-démocratiques dans le « pré-carré français »

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Survie et de François-Xavier Vershave affiche leur intérêt pour les élections dans les anciennes colonies françaises d'Afrique à partir de la publication en 1996 d'un livre, le Dossier Noir N° 8 "Tchad, Niger : Escroqueries à la démocratie" (L'Harmattan, Novembre 1996, (ISBN 2-7384-4698-1)) qui décrit les actions françaises pendant les processus électoraux des présidentielles tchadienne du 2 juin 1996 et nigérienne du 7 juillet 1996, un an après l'arrivée à l'Elysée de Jacques Chirac. Survie dénonce au Tchad, en faveur d'Idriss Déby, des fraudes avec l’aide d'experts électoraux du RPR français, un mélange de fraudes le jour du vote et en aval du scrutin. Survie décrit au Niger une inversion de résultat au moment de la compilation et de l'annonce officielle par le général nigérien Ibrahim Baré Maïnassara, aux dépens de Mahamane Ousmane[5].

A Partir de 1996, Survie et François-Xavier Verschave en particulier jusqu'en 2004 suivent avec attention toutes les principales élections dans les anciennes colonies françaises d'Afrique, accumulant un important travail de surveillance des actions françaises, sans pour autant faire de synthèse sur le thème des élections. François-Xavier Verschave et Survie mettent surtout en évidence l’action de politiciens français du RPR entre 1993 et 1997, les dirigeants au gouvernement et à l’Elysée et quelques autres personnalités agissant selon leur propre intérêt ou en étant envoyée par l’Etat, se présentant comme experts électoraux, juristes ou observateurs dans des observations relativement factices[6].

En 2005, un triple coup d'état, constitutionnel, militaire et électoral au Togo (Coup d'État de 2005 au Togo)[7], provoque une mobilisation de Survie. Dès avril 2005, Survie publie un rapport Le choix volé des Togolais. Rapport sur un coup d’État électoral perpétré avec la complicité de la France et de la communauté internationale, Paris/Budapest/Torino/Paris, l'Harmattan / Survie, 106 p. (ISBN 978-2-7475-8739-6 et 2-7475-8739-8) en coordination avec plusieurs associations de droits humains. L'ouvrage dénonce les fraudes qui ont été constatées lors de l'Élection présidentielle togolaise de 2005 et l'acceptation du résultat par les autorités françaises. Survie décrit des fraudes le jour du vote en particulier des bourrages d'urnes, à un niveau tel que le résultat est modifié par les fraudes du jour du vote aux dépens d'Emmanuel Bob-Akitani (UFC)[8] puis une répression très violente de la contestation faisant des centaines de morts, reconnus ensuite par l'ONU.

En mars-avril 2009, Survie est le principal créateur du Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique, qui regroupe à Paris des associations et partis politique, français et de diaspora, et dont la première activité est de travailler sur les processus électoraux en Afrique. A Partir de 2016, Survie continue ses actions sur les élections en Afrique indépendamment de ce collectif, en mettant l'accent sur la coopération militaire française. Survie s'intéresse aussi à la limitation du nombre de mandats dans les constitutions en entrant dans la coalition Tournons la page [9].

Positionnement sur la départementalisation de Mayotte

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Survie, comme l'Union africaine, dénonce également la départementalisation de Mayotte, qui selon l'Union des Comores, fait partie de son territoire[10].

L'association juge en effet que les référendums démocratiques par lesquels les Mahorais ont choisi de rester français ne sont pas légaux. L'association demande aussi, faute d'obtenir la cession de Mayotte aux Comores, la suppression du visa entre les Comores et Mayotte, qu'elle prétend illégal puisque selon Survie, les Comoriens ne franchissent aucune frontière en se rendant à Mayotte. L'association a également affirmé que l'expulsion des comoriens entrés clandestinement en France devrait être qualifiée de « crimes contre l'humanité » devant la Cour pénale internationale.

Autres positions de l'association

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  • Solidarité envers les luttes contre les expulsions des « sans papiers », phénomène que l'association considère comme le reflet d'un désordre politique et économique ;
  • Établissement de liens avec les organisations non-gouvernementales qui militent pour l'établissement d'une organisation politique, sociale et économique de l'humanité, renforçant les droits des pays pauvres face à la mondialisation, ce qui implique une participation au mouvement altermondialiste ;
  • Collecte de témoignages concernant la politique de la France en Afrique, et les dictatures africaines.
  • Information des citoyens français sur l'action menée par leur État en Afrique.

Principaux événements[Interprétation personnelle ?] de l'histoire de Survie

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  • 1984 : Création de Survie-France
  • 1993 : Début de la publication du mensuel Billets d'Afrique et d'ailleurs
  • 1994 : Création de l'Observatoire permanent de la Coopération française (OPCF) par Survie. Dénonciation de la « complicité » supposée de la France dans le génocide au Rwanda. Organisation à Biarritz d'un contre-sommet à l'occasion du XVIIIe sommet franco-africain.
  • 1995 : Survie et Agir ici publient 6 « Dossiers noirs ». Rédaction d'une nouvelle charte de Survie.
  • 2000 : Création de l'association « Biens publics à l'échelle mondiale ».
  • 2007 : Biens mal acquis des dictateurs africains : Survie, l'association Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora portent plainte pour « recel de détournement de biens publics et complicité » auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris contre plusieurs chefs d'État africains et leurs familles, propriétaires en France de nombreux biens immobiliers de luxe et détenteurs d'avoirs bancaires auprès de banques françaises et/ou de banques étrangères ayant des activités en France.
  • 2013 : Survie porte plainte contre Paul Barril pour complicité dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994
  • 2014 : Survie est partie civile dans le premier procès d'un présumé génocidaire rwandais en France, Pascal Simbikangwa. L'association fête ses 30 ans d'existence.

Fonctionnement et organisation de l'association

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L'adhésion est libre, le conseil d'administration a néanmoins la possibilité d'exclure des adhérents à la majorité pendant les six premiers mois d'adhésion puis par une majorité des deux tiers.

Conseil d'administration

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Les membres du conseil d'administration sont élus par les adhérents lors de l'assemblée générale. Les groupes locaux désignent leurs responsables indépendamment.

L'association vit des cotisations de ses adhérents, des droits d'auteur des ouvrages, de ventes de petites publications pédagogiques réalisées notamment par ses salariés et de produits dérivés (CD Africa wants to be free et Décolonisons ! compilés par une quinzaine de groupes de musiques français et africains, tee shirts), et de dons de particuliers.

L'association déclare un budget de 254 000 euros en 2009 dont les sources se répartissent comme suit :

  • 57 % de dons et cotisations ;
  • 24 % de la vente d'ouvrages, produits dérivés et du mensuel Billets d'Afrique et d'ailleurs ;
  • 14 % de subventions aux salaires (contrats aidés) ;
  • 5 % de prestations et droits d'auteurs.

L'association déclare ne pas recevoir de subvention (en dehors des contrats aidés) ni de l'État ni d'entreprises, comme garantie de son indépendance[11].

Plusieurs procès ont été conduits contre son président ou des militants.

En 1999. François-Xavier Verschave est condamné à payer un franc symbolique dans un procès intenté par Charles Pasqua. La cour ayant argumenté que l'accusation portée contre Charles Pasqua dans son livre La Françafrique, concernant l'affaire Carlos, était de la responsabilité de l'ensemble du gouvernement dont il faisait partie et non de Pasqua seulement. Le tribunal note que Verschave « a manqué à son obligation de prudence » en personnalisant « la responsabilité politique de la France et présentant monsieur Pasqua, ministre de l'Intérieur, comme complice des crimes les plus abominables ».

Le procès le plus connu, lié au livre Noir silence et relaté dans Noir procès, filmé en coulisses par Camille de Vitry, a été intenté en 2001 par trois chefs d'État africains, Omar Bongo (Gabon), Idriss Déby (Tchad), Denis Sassou-Nguesso (Congo), pour offense à chef d'État étranger contre François-Xavier Verschave et Laurent Beccaria, directeur de la maison d'édition les Arènes[12]. Défendus par maître Jacques Vergès, les trois chefs d'État ont été déboutés en appel sur le fond et sur la forme. En effet, la cour a disposé que pour se conformer à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, le délit d'offense à chef d'État étranger doit être constitué d'une intention délictueuse, qui n'a pas été démontrée. Néanmoins, si la cour est restée prudente sur la véracité des faits rapportées par la défense, elle a reconnu le « sérieux des investigations effectuées », rappelant qu'il s'agissait d'« un ouvrage militant » dont « les allégations [...] doivent être accueillies avec prudence ». Les avocats William Bourdon, Antoine Comte, Francis N’Thepe ont défendu François-Xavier Verschave, qui a rappelé la proximité du délit d'offense à chef d'État étranger avec le crime de lèse-majesté en vigueur sous l'Ancien Régime. Laurent Beccaria était défendu par Vincent Toledano. Les chefs d'État déboutés ont décidé ne pas porter l'affaire en cassation[13]. Camille de Vitry, sympathisante de Survie et amie de François-Xavier Verschave, réalisa un documentaire sur cet épisode : "Noir procès".

Jean Paul Gouteux, militant de Survie depuis 1994 et auteur du livre Un génocide secret d'État, fut poursuivi en justice par Jean-Marie Colombani, directeur du journal Le Monde, et Jacques Isnard, journaliste spécialisé dans les questions militaires au même journal. Ironisant sur la manière dont ils avaient traité le génocide au Rwanda dans les colonnes du journal, Jean Paul Gouteux les avait qualifiés dans son ouvrage d'« honorables correspondants des services français ». L'accusation sera déboutée en première instance et en appel par le tribunal de Paris en 2000. La cour de cassation a cassé le jugement d'appel en et renvoyé à nouveau l'affaire devant la cour d'appel qui a statué le en déboutant à nouveau les plaignants[14][source insuffisante].

Soutien de personnalités

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Le thème traité par Survie concernant la fin de la « Françafrique » est repris par des partis politiques, de droite comme de gauche. Jean-Marie Bockel, chargé de la Coopération, demande publiquement le au président, conformément aux promesses de celui-ci, d'accentuer la fin de la Françafrique[15],[16][source insuffisante].

Positionnement politique

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L'association affirme n'avoir d'exclusive à l'égard d'aucun groupe politique, sauf avec l'extrême droite. Elle a d'ailleurs interpellé l'ensemble du paysage politique français sur la Françafrique et la complicité française dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994[17].

Lors de son combat pour promouvoir une autre politique de coopération, entre 1984 et 1993, des maires et des députés centristes et de droite ont aussi participé à ses travaux. Survie a organisé plusieurs colloques à l'Assemblée nationale française et au Sénat français. L'association affirme n'avoir pour ambition que de faire évoluer la classe politique sur les questions relatives à la politique de la France en Afrique[réf. nécessaire].

Critiques contre Survie

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Les critiques contre Survie portent aussi bien sur des points précis tels qu'une éventuelle imagination de complots, ou une éventuelle défense du FPR, mais aussi sur des critiques plus évasives (« Tintin au Congo[18] »).

En demandant un débat et un contrôle parlementaire sur la politique étrangère française et a fortiori sur l'action de la France en Afrique, Survie ne suscite pas l'unanimité. Si des hommes politiques lui font des procès, des journalistes et des spécialistes de l'Afrique critiquent sa vision des faits, et une partie d'entre eux parlent de désinformation. Son engagement, ses dénonciations de ce qu'elle perçoit comme des dérives de l'exécutif français, de la discrète « cellule africaine de l'Élysée » et des dictateurs de la « Françafrique » suscitent des critiques parfois vives dans la presse en marge des procès. Une autre critique consiste à affirmer que la façon dont Survie stigmatise la politique française reviendrait à exonérer les Africains de leurs propres responsabilités.

Stephen Smith, Filip Reyntjens, Pierre Péan, Charles Onana, Claudine Vidal, André Guichaoua et le colonel Jacques Hogard figurent parmi les détracteurs de Survie.

Engagement de Survie vis-à-vis du génocide des Tutsi au Rwanda

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Survie estime que toutes ces critiques concernent particulièrement son engagement sur le Rwanda. Ainsi Stephen Smith qui avait des relations cordiales avec François-Xavier Verschave jusqu'en , l'a violemment combattu à partir de la publication son livre Complicité de génocide en particulier dans un article de Libération du [19]

Stephen Smith écrit en 1994 un article dénonçant l'association Survie, après le génocide du Rwanda[20]. En 1995, Jean Carbonare, en désaccord avec un article du journaliste sur les événements de Kibeho au Rwanda, l'interpella : « Monsieur Smith, vous n'êtes pas un journaliste honnête. [...] Pour qui travaillez-vous, monsieur Smith, et où voulez-vous en venir ? Grave question[21]. »

Après la publication par Stephen Smith de Négrologie : pourquoi l'Afrique meurt (2003), dans lequel il affirme que le rôle des pays occidentaux dans le dénuement de l'Afrique est exagéré, et que les caractéristiques sociologiques africaines seraient les principales responsables de ce sous-développement, Boubacar Boris Diop, Odile Tobner et François-Xavier Verschave présentent en un livre-réponse à Négrologie : Négrophobie - Réponse aux « négrologues », journalistes françafricains et autres falsificateurs de l'information[22]. Dans ce livre les auteurs dénoncent « les mensonges de la françafrique » et ses acteurs médiatiques français qui étoufferaient la conscience politique française.

Jean Carbonare fut président de Survie jusqu'en 1995. Ayant trente ans d'expérience comme responsable de projets de développement en Afrique, il quittera la présidence de l'association après le génocide des Tutsi au Rwanda pour partir au Rwanda, se mettre au service de Pasteur Bizimungu, premier président de la République du régime FPR, pour construire des logements selon Survie[23]. Les détracteurs de Survie y voient, pour leur part, un signe de proximité de l'association avec le régime de Kagame. Durant sa présidence chez Survie et après le génocide, Jean Carbonare n'aura de cesse d'affirmer la responsabilité de la France dans le génocide.

Selon Pierre Péan, Jean Barahinyuta, commissaire du FPR à l’Information et à la Documentation pour l’Europe en 1990 et 1991 lui a déclaré que « Carbonare était la personne clé du FPR en France, qui travaillait en liaison avec Immaculée Mukakimanuka » et Jean-Marie Vianney Ndagijimana, ministre des Affaires étrangères du Rwanda entre juillet et , a confirmé et précisé : « Carbonare a été l’œil de Kagame auprès de Bizimungu et des membres du gouvernement qui ne faisaient pas partie du premier cercle de Kagame[24]. ». L'association dément ces accusations qu'elle considère comme faisant partie d'une entreprise négationniste visant à discréditer ses travaux montrant les responsabilités françaises dans le génocide des Tutsi en 1994[25].

Ces critiques accusent Survie d'être proche ou même d'œuvrer directement pour le régime de Paul Kagame. Ainsi, dans son dernier ouvrage, Pierre Péan qualifie l'association Survie de « plateforme de désinformation » qui aurait agi directement pour le compte du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame[26]. L'association condamne pourtant publiquement les crimes commis par le FPR, parlant notamment du récent rapprochement diplomatique comme pouvant « s’assimiler à une amnistie mutuelle pour des crimes imprescriptibles»[27]. Cette position n'est pas nouvelle, François-Xavier Verschave écrivait : « On peut et on doit dénoncer les crimes de guerre commis par l’Armée patriotique rwandaise (APR) lors des conflits où elle a été successivement impliquée, au Rwanda (1990-1994, 1995 à Kibeho, 1997-1998) ou au Congo-Zaïre (1996-1997 et 1998-1999). En 1997, le massacre au Zaïre de dizaines de milliers de réfugiés hutus relève du crime contre l’humanité, imprescriptible. »[28]

La publication est une part importante de l'activité de l'association.

Les dossiers noirs sont des publications de l'association Survie en collaboration initialement chez l'Harmattan, avec Oxfam France-Agir ici, puis chez Agone. Le premier volume a pour thème le génocide des Tutsi au Rwanda. Plus d'une vingtaine de dossiers suivront, tous sur des problèmes africains où l'association estime que la France est impliquée d'une manière ou d'une autre. Ils seront repris et développés dans divers ouvrages de François-Xavier Verschave. D'autres ouvrages ont été édités par l'association ou par ses membres au titre de leur participation à Survie, dans d'autres maisons d'édition, reversant alors leurs droits d'auteurs à l'association.

Dossiers noirs de la politique de la France en Afrique

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  • Survie et Agir ici, Dossiers noirs de la politique africaine de la France, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 1-5), , 382 p. (ISBN 2-7384-3703-6, présentation en ligne, lire en ligne), regroupant Dossier Noir n°1 - Rwanda : depuis le , la France choisit le camp du génocide, , Dossier Noir n°2 - Les liaisons mafieuses de la Françafrique, 1995, Dossier Noir n°3 - France, Tchad, Soudan, au gré des clans, 1995, Dossier Noir n°4 - Présence militaire française en Afrique, dérives..., 1995, Dossier Noir n°5 - Les candidats à la présidentielle de 1995 et l'Afrique : le dire et le faire, 1996
  • Survie et Agir ici, Jacques Chirac et la Françafrique : Retour à la case Foccart?, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 6), , 112 p. (ISBN 2-7384-3702-8, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, France-Cameroun, croisement dangereux, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 7), , 94 p. (ISBN 2-7384-4458-X, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, Tchad, Niger, escroqueries à la démocratie, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 8), , 112 p. (ISBN 2-7384-4698-1, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, France-Zaïre-Congo (1960-1997) : échec aux mercenaires, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 9), , 175 p. (ISBN 2-7384-5632-4, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, France-Sénégal : une vitrine craquelée, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 10), , 80 p. (ISBN 2-7384-5955-2, présentation en ligne)
  • Survie, Agir ici et Godwin Tété, La traite et l’esclavage négriers : 1848 : abolition de l’esclavage, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 11), , 64 p. (ISBN 2-7384-6729-6, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, Sommet Franco-Africain au Louvre : La sécurité au sommet, l’insécurité à la base, Paris/Montréal (Québec), L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 12), , 256 p. (ISBN 2-7384-7101-3, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, Projet pétrolier Tchad-Cameroun : Dés pipés sur le pipe-line, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 13), , 64 p. (ISBN 2-7384-7900-6, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, Le silence de la forêt : Réseaux, mafias et filière bois au Cameroun, Paris, L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 14), , 92 p. (ISBN 2-7384-9631-8, présentation en ligne)
  • Survie et Agir ici, Bolloré : monopoles, services compris : Tentacules africains, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., L'Harmattan, coll. « Les dossiers noirs » (no 15), , 80 p. (ISBN 2-7384-9632-6, présentation en ligne)
  • François-Xavier Verschave, L’Envers de la dette : Criminalité politique et économique au Congo-Brazza et en Angola, Marseille/Montréal (Québec), Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 16), , 228 p. (ISBN 2-910846-83-0, présentation en ligne, lire en ligne)
  • Arnaud Labrousse et François-Xavier Verschave, Les pillards de la forêt : Exploitations criminelles en Afrique, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 17), , 192 p. (ISBN 2-7489-0010-3, présentation en ligne)
  • Global Witness (trad. de l'anglais), Les affaires sous la guerre : Armes, pétrole & argent sale en Angola, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 18), , 240 p. (ISBN 2-910846-90-3, présentation en ligne)
  • Xavier Renou, Philippe Chapleau, Wayne Madsen et François-Xavier Verschave, La privatisation de la violence : Mercenaires & sociétés militaires privées au service du marché, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 21), , 488 p. (ISBN 2-7489-0059-6, présentation en ligne)
  • Gilles Labarthe, L’or africain : Pillages, trafics & commerce international, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 22), , 224 p. (ISBN 978-2-7489-0075-0, présentation en ligne)
  • Raphaël Granvaud, Que fait l’armée française en Afrique ?, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 23), , 473 p. (ISBN 978-2-7489-0112-2, présentation en ligne)
  • Pierre Caminade, Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale, Marseille/Paris, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 19), , 2e éd. (1re éd. 2006), 224 p. (ISBN 978-2-7489-0133-7, présentation en ligne)
  • Xavier Montanyà (trad. du catalan), L’Or noir du Nigeria, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 25), , 256 p. (ISBN 978-2-7489-0163-4, présentation en ligne)
  • Gilles Labarthe, Le Togo, de l’esclavage au libéralisme mafieux, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 20), , 2e éd. (1re éd. 2005), 256 p. (ISBN 978-2-7489-0184-9, présentation en ligne)
  • Raphaël Granvaud, Areva en Afrique : Une face cachée du nucléaire français, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 24), , 2e éd. (1re éd. 2011), 300 p. (ISBN 978-2-7489-0156-6, présentation en ligne)
  • Yanis Thomas, Centrafrique : un destin volé : Histoire d’une domination française, Marseille, Agone, coll. « Les dossiers noirs » (no 26), , 235 p. (ISBN 978-2-7489-0264-8, présentation en ligne)
  • Raphaël Granvaud et David Mauger, Un pompier pyromane : L’ingérence française en Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny à Ouattara, Marseille/Paris, Agone, coll. « Les dossiers noirs », , 536 p. (ISBN 978-2-7489-0370-6, présentation en ligne)
  • Raphaël Doridant et François Graner, L’État français et le génocide des Tutsis au Rwanda, Agone, coll. « Les dossiers noirs », , 520 p. (ISBN 978-2-7489-0393-5, présentation en ligne)

Autres livres

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Billets d'Afrique et d'ailleurs

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Créé en 1993, Billets d'Afrique et d'ailleurs est le bulletin mensuel d'information de l'association sur la politique africaine de la France et l'actualité des relations franco-africaines. Édité à 1800 exemplaires en 2007, il est diffusé sur abonnement payant et mis en ligne gratuitement après un délai de deux mois sur le site de l'association. L'ensemble de ses contributions sont bénévoles.

Notes et références

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  1. « Site de la Coalition pour la Cour Pénale Internationale », sur iccnow.org (consulté le ).
  2. Voir historique sur le site de Survie.
  3. France Siège national 21ter Rue Voltaire 75011 Paris et (+33)9.53.14.49.74, « Historique », sur Survie (consulté le )
  4. « Les origines méconnues du mot « Françafrique » », sur Afrique XXI, (consulté le )
  5. Sayouba Traoré, « Élections en Françafrique : l'hymne à l'hypocrisie », Revue Mouvement N° 21-22,‎ (lire en ligne)
  6. Seidik Abba, « Quand l’observation des élections en Afrique vire au mercenariat », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. ONU Haut-Commissariat des droits de l’Homme OHCHR, « Rapport de la mission des Nations unies sur les violences et les allégations de violations des droits de l’homme survenues au Togo avant, pendant et après l’élection présidentielle du 24 avril 2005 »,
  8. Reuters, « L'opposition togolaise appelle à la résistance »,
  9. Collectif (Acat-France, « Tournons La Page », L’observatoire des armements, Survie), « Lettre ouverte : « Monsieur Macron, entendez enfin l’appel des démocrates congolais » »,
  10. [Dossier noir n°19 : Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale], Pierre Caminade, Agir ici et Survie, éditions Agone.
  11. Luttez contre la Françafrique ! Soutenez Survie !, site de l'association Survie.
  12. Extraits des lettres d'accusation des chefs d'État offensés, survie.69.free.fr.
  13. Les arrêtés complets de la décision de la Cour d'Appel de Paris dans le procès pour offenses à chef d'Etat, cec.rwanda2.free.fr.
  14. Le procès du journal Le Monde contre Jean-Paul Gouteux, survie67.free.fr.
  15. « Deux mois après avoir dénoncé la "Françafrique", Jean-Marie Bockel est débarqué de la coopération », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Bockel victime de ses positions sur la Françafrique ? », Samuel Laurent, Le Figaro, 20 mars 2008.
  17. Les candidats à la présidentielle de 1995 et l’Afrique : le dire et le faire, Dossier Noir n°5, Agir ici et Survie, L'Harmattan, 1995.
  18. L'association est notamment soumise aux quolibets suivants : "sorte de Tintin au Congo" (À Paris, le procès d'« une sorte de Tintin au Congo », article de Stephen Smith, Le Monde, 2 mars 2001 ; le « jusqu'au boutisme », le « disque dur » à propos de son ancien président François-Xavier Verschave.
  19. Voir le chapitre Le tournant de l'été 1994 dans Négrophobie (page 105 édition Les Arènes), FXV cite Laurent Bijard journaliste au Nouvel Observateur : « J'étais avec Smith au Rwanda, nous avions les mêmes opinions, et il ne se gênait pas pour les exprimer. Aujourd'hui il a complètement changé de discours, je ne me l'explique toujours pas... ». Depuis, à la suite de la Commission d'enquête citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda en 2004 et des procès pour complicité de génocide engagés par des Rwandais en France, quelques spécialistes du Rwanda se sont mobilisés après la publication du livre de Pierre Péan en 2005 pour porter la critique contre Survie.
  20. Premiers reproches de Stephen Smith commentés dans Billets d'Afrique N°17 de décembre 1994, survie-alsace.org« On aura alors beaucoup de mal à comprendre comment, dans la même page de Libération, Stephen Smith qualifie notre démarche d'« autoflagellation » et reproche à notre « mise en examen » de « faire passer tout responsable de la politique africaine de la France de ces dix dernières années pour soit un affairiste, soit un criminel de guerre...» ».
  21. cité dans Pierre Péan, Noires fureurs, blancs menteurs, éd. Fayard/Mille et une nuits, 2005, p. 399.
  22. aux éditions les Arènes.
  23. Fonctions de Carbonare au Rwanda, survie67.free.fr.
  24. Pierre Péan, Noires fureurs, blancs menteurs, p. 145.
  25. Génocide des Tutsi et négationnisme, communiqué de presse de l'association Survie du 5 mars 2006, survie.org.
  26. Pierre Péan, Carnages. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, édition Fayard, 570 p., 2010.
  27. France-Rwanda : les dessous d’un rapprochement, communiqué de presse de l'association Survie du 22 février 2010.
  28. Noir Silence, avril 2000, Les Arênes.

Articles connexes

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Collectifs et associations auxquels Survie participe
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Liens externes

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