USS Theodore Roosevelt (CVN-71)

USS Theodore Roosevelt (CVN-71)
illustration de USS Theodore Roosevelt (CVN-71)
USS Theodore Roosevelt, en vue aérienne (2005).

Surnom Surnommé "T. R." ou "Big Stick"
Type Porte-avions
Classe Nimitz
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Chantier naval Newport News Shipbuilding
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage effectif marin : 3 200
effectif aérien : 2 480
Caractéristiques techniques
Longueur Total : 333 m
Ligne de flottaison : 317 m
Maître-bau Total : 76,8 m
Ligne de flottaison : 40,8 m
Tirant d'eau Maximum navigable : 11,3 m
Limite : 12,5 m
Déplacement 88 000 tonnes à pleine charge
Propulsion 2 réacteurs nucléaires A4W Westinghouse

4 turbines
4 arbres d'hélice

Puissance 260 000 ch (194 MW)
Vitesse 30+ nœuds (56+ km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 2 batteries de missiles surface-air Sea Sparrow Mk 57 Mod3

2 batteries de missiles surface-air RIM-116 Rolling Airframe Missile
3 canons anti-missile de 20 mm Phalanx

Électronique
Rayon d'action Essentiellement illimité
Aéronefs Capacité maximale : 90
Carrière
Pavillon États-Unis
Port d'attache San Diego (Californie)
Indicatif November - November - Tango - Roméo

L’USS Theodore Roosevelt (CVN-71) est un porte-avions polyvalent américain à propulsion nucléaire, faisant partie de la classe Nimitz. Il est le navire de tête de la sous-classe Theodore Roosevelt, et fait partie des 11 porte-avions géants de l’US Navy.

Il a été baptisé en l'honneur du président Theodore Roosevelt. Le surnom du navire, Big Stick, fait référence à la doctrine politique éponyme créée par le président Roosevelt : Speak softly and carry a big stick (Parle avec douceur et porte un gros bâton). La devise du navire est Qui Plantavit Curabit (celui qui a semé préservera). L'indicatif d'appel est Rough Riders[1], le nom de l'unité de cavalerie volontaire du Président Roosevelt, durant la guerre hispano-américaine.

Construction

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Photographie des gerbes d'eau projetées en l'air par l'explosion d'une bombe sous-marine, à proximité du navire.
Test de résistance aux explosions (1987).

La commande du 4e porte-avions de la classe Nimitz est annulée en 1976 par le président des États-Unis Gerald Ford. Son successeur Jimmy Carter fait étudier un navire à propulsion classique moins onéreux, le Vari-Purpose Carrier, mais le congrès des États-Unis décide en 1980 de financer ce navire.

La commande a été passée le au chantier naval Newport News Shipbuilding de Newport News, en Virginie, sous la désignation CVN-71.

Le navire est mis en chantier le , lorsque le secrétaire à la Défense des États-Unis Caspar Weinberger pose la première soudure sur une pièce en métal du futur navire. Il est lancé et inauguré en , et entre en service actif le .

Habituellement, lorsqu'un nouveau type de navire est construit, il doit subir des tests de résistance aux chocs et explosions. Ce ne fut pas le cas pour l'USS Nimitz, et 11 ans après la construction du Nimitz, c'est finalement le Roosevelt qui sera retenu pour ces tests. Quatre charges explosives ont été placées sous la coque du Roosevelt à diverses profondeurs, pour analyser les effets des ondes de choc sur les parties critiques du navire.

Voyage inaugural

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Le Roosevelt entreprit son voyage inaugural le , sous le commandement du captain Dayton W. Ritt. Le , le captain Charles S. Abbot remplaça le captain Dayton W. Ritt, en tant que Commanding Officer.

1990 à 2000

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Son second déploiement a eu lieu le , dans la mer Rouge, en soutien de l'opération Bouclier du désert. Ses escadres eurent l'occasion de partir en mission au-dessus du territoire irakien, dans le cadre de l'opération Tempête du désert, du jusqu'au cessez-le-feu du . Il participa également à l'opération Provide Comfort, pour assurer la protection des Kurdes dans le nord de l'Irak. Le navire retourna à Norfolk le .

Dans la nuit du , un incident survient sur le pont d'envol. Un A-6 Intruder est paré au décollage, alors que le mécanicien John Bridget s'approche du train avant pour effectuer une dernière vérification. Il s'approche trop près de la turbine et se retrouve aspiré par le courant d'air. Sa combinaison se déchira à l'intérieur, provoquant la destruction de la turbine et lui sauvant la vie. Il s'extirpera de la turbine avec des blessures légères. La vidéo deviendra rapidement célèbre, et sera retransmise sur les chaînes de télévision du monde entier[2],[3].

En , le navire reçoit le Battle “E” Ribbon et la Battenberg Cup de 1991, décorant les navires les plus performants de l'Atlantic Fleet. Le , le Captain Stanley W. Bryant devient le quatrième commanding Officer.

Un membre d'équipage en train de surveiller un écran radar.
Centre de contrôle du trafic aérien du navire. Prise de vue d'un terminal radar (2002).

Le troisième déploiement eut lieu le , dans la mer Adriatique, pour tester un nouveau concept reposant sur l'embarquement d'un groupe de combat polyvalent (Special Purpose Marine Air Ground Task Force). Avant son départ, le président Bill Clinton viendra à bord pour visiter le navire. Le navire partit alors en mer, pour renforcer la No-fly Zone de la Bosnie. En juin, le Roosevelt fut affecté à une autre mission : renforcer la No-fly Zone irakienne, dans le cadre de l'opération Southern Watch. À cet effet, il transita par le canal de Suez et se rendit pour la seconde fois dans la mer Rouge.

En , le porte-aéronefs subit une remise à niveau de six mois (Selected Restricted Availability) au chantier naval Norfolk Naval Shipyard, et reprendra la mer le .

Son quatrième déploiement eut lieu en , dans la mer Rouge, dans le cadre de l'opération Southern Watch. Sa mission évoluera, et il repartira dans la mer Adriatique, pour intervenir dans l'opération Sharp Guard et Deny Flight (qui aboutira sur le bombardement de la Bosnie-Herzégovine par l'OTAN). Le navire fit escale à Haïfa (Israël), Jebel Ali (Émirats arabes unis), Rhodes et Corfou (Grèce), et Trieste (Italie). Le roi Hussein de Jordanie fut héliporté à bord du navire pour en faire une visite exceptionnelle. L'actrice et milliardaire Oprah Winfrey demanda à visiter le navire, et elle fut autorisée à monter à son bord, lors de l'escale à Rhodes[réf. nécessaire]. Le porte-avions retourna à son port d'attache fin .

Le , durant un exercice au large de la Caroline du Nord, le croiseur USS Leyte Gulf est entré en collision avec le Roosevelt, endommageant gravement la partie arrière du porte-avions. Les réparations s'élevèrent à 9 millions de dollars pour le croiseur et 7 millions pour le porte-avions.

Vue aérienne du porte-avions ; les marins sont disposés de manière à écrire “Big Stick” sur le pont d'envol.
Le navire, sur le retour (septembre 1999).

Son cinquième déploiement se déroule le , dans la mer Méditerranée puis le golfe Persique, dans le cadre de l'opération Southern Watch.

Le , le porte-aéronefs entre en cale sèche au chantier naval de Newport News Shipbuilding pour une remise à niveau de 12 mois (Extended Drydock and Selected Restricted Availability).

Son sixième déploiement eut lieu le , dans la mer Ionienne, dans le cadre de l'opération Allied Force de l'OTAN. Sa mission dura deux mois, et consistait à combattre les forces nationalistes Serbes du Kosovo. Il fut ensuite envoyé renforcer la No-fly Zone, en Irak (opération Southern Watch). Le navire retournera à Norfolk le .

2000 à aujourd'hui

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Le , le navire entama une remise à niveau (PIA, Planned Incremental Availability) de 6 mois au chantier naval Norfolk Naval Shipyard, qui s'achèvera le et sera suivie de divers exercices de qualification.

Après les évènements du 11 septembre, le porte-avions entame son septième déploiement en avance (le ) avec CVW-1, en route vers l'Afghanistan. Dans la nuit du , le Roosevelt et CVW-1 lancent les premières frappes tactiques contre Al-Qaïda, marquant ainsi l'ouverture des hostilités de l'opération Enduring Freedom. Il retournera à son port d'attache le .

Le porte-avions à quai, en train de recevoir du matériel par grue.
Le navire à quai à Souda Bay, en train d'être ré-approvisionné en matériel (mars 2003).

Le navire subit un nouveau PIA de 6 mois en , au chantier naval Norfolk Naval Shipyard, qu'il quitta le de la même année, doté des dernières technologies disponibles en matière d'armement. Il quitte Norfolk le pour une session d'entraînement d'un mois, dans la mer des Caraïbes. Une fois cette session terminée (le ), il reçut l'ordre de traverser l'Atlantique, vers la mer Méditerranée, engageant ainsi son huitième déploiement. Il arriva sur place en février, et rejoignit l'USS Harry S. Truman le , pour l'aider à lancer des attaques sur le territoire irakien, dans le cadre de l'opération liberté irakienne. Il fit escale à Souda Bay (Crète), Koper (Slovénie), et en Espagne. Il sera de retour à son port d'attache fin mai.

En , il fut mis en cale sèche pour une période de 10 mois (DPIA, Docked Planned Incremental Availability), pour y subir une importante remise à niveau visant à le mettre aux standards des porte-avions modernes : réparation et changement des pompes défectueuses, mise à jour des systèmes de communication, de navigation, de détection, rénovation des ascenseurs dans les hangars à munitions, remplacement des hélices de propulsion, etc. Il quitta le chantier en août et acheva ses qualifications en .

Le porte-avions, vu de l'arrière.
Le navire dans la Méditerranée, en direction de Norfolk (février 2006).

Tout au long de l'année 2005, le navire remplit divers exercices de routine. Le , il est assigné à l'opération Enduring Freedom, dans le golfe Persique, puis à l'opération Steel Curtain. Ce déploiement est remarquable, car c'est la dernière fois que des chasseurs F-14 Tomcat sont encore en service, avant leur retrait de l'US Navy en 2006. Le navire retournera à Norfolk le . Il passera le reste de l'année 2006 à remplir divers exercices de routine.

Le , le Theodore Roosevelt subit un PIA de 9 mois, pour mettre à niveau son réseau informatique, installer une batterie de missiles RAM, modifier le système électrique de propulsion, etc[4]. Il retourna au port d'attache le .

Le porte-aéronefs participa à la Joint Task Force Exercise 08-4 Operation Brimstone, au large de la Caroline du Nord, du 21 au . Cet exercice impliqua le porte-avions anglais HMS Ark Royal, l'embarcation de débarquement amphibie USS Iwo Jima, la frégate brésilienne BNS Greenhalgh (F-46) (en) et le sous-marin français Améthyste[5],[6]. Le , il entama son dixième déploiement, en direction du golfe Persique. Le , il fait une escale de 4 jours au Cap, marquant la première fois qu'un porte-avions américain fait escale en Afrique du Sud depuis plus de quarante ans[7]. À nouveau assigné à l'opération Enduring Freedom, sa mission consistait à fournir un appui aérien rapproché aux soldats de la Force internationale d'assistance et de sécurité en Afghanistan, tout en bombardant des sites stratégiques. Il fut remplacé par l'USS Dwight D. Eisenhower le [8], et retourna au port d'attache le . En , il entre au chantier naval de Nothrop Grumann pour y subir un RCOH de demi-vie.

En , on annonce qu'il est affecté à la base navale de San Diego à partir de 2015[9].

Entre l'été 2014 et , lors de missions d'entraînement dans l'Océan Atlantique au large des côtes de Floride et de Virginie, des pilotes du navire aperçoivent et filment des ovnis à haute altitude, selon des révélations du New York Times de qui partage trois vidéos[10], toutes émanant de l'entreprise To the Stars. En , la Marine de guerre américaine confirme l'authenticité des vidéos et qualifie les phénomènes de « phénomènes aériens non identifiés »[11].

Le , le "Teddy" part en opération en mer de Chine méridionale[12] sous le commandement du Capitaine Brett Crozier qui est à sa tête depuis le . Il est démis de ses fonctions le par Thomas Modly (en), secrétaire à la Marine des États-Unis, pour avoir envoyé un courriel au commandement régional dénonçant sa gestion de la crise du Covid-19[13].

Crozier avait des symptômes de COVID-19 quand il débarque. Le , Modly va en avion à Guam pour tenir un discours à l'équipe. Il démissionne le lendemain[14]. Le dimanche de Pâques, 585 personnes ont le virus; le lendemain, l'une d'elles décède[15].

Fin 2021, il est prévu qu'il soit le second porte-avions à embarquer des F-35C en 2023[16].

Groupe aéronaval du Theodore Roosevelt

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Le Theodore Roosevelt fait partie du groupe aéronaval Carrier Strike Group Two (CSG-2), constitué du Destroyer Squadron 22. Le Carrier Air Wing 8 (CVW-8) a été transféré sur l'USS George H. W. Bush à la suite de l'immobilisation du RCOH.

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Le DESRON est composé des bâtiments suivants[17] :

L'insigne a été créé par Wesley Berryman, puis modifié par l'équipage du navire. L'insigne fut remis à John F. Lehman Jr. et William McMillian, qui donnèrent leur approbation en 1985.

Le profil du président provient d'une photographie de lui, prise lors d'un discours adressé aux citoyens d'Asheville, pour l'expression particulièrement marquée sur son visage. Le navire est vu de face, surmonté des initiales du président. La corde présente 58 brins, l'année de naissance de Roosevelt (1858). La devise, Qui Plantavit Curabit (celui qui a semé préservera) est celle de la famille Roosevelt, et signifie ici la volonté de maintenir et protéger la démocratie américaine.

Le nom « Roosevelt » signifiant « champ de roses » en néerlandais, la rose fut retenue comme symbole du porte-avions. Une tradition verra rapidement le jour : lorsque des femmes sont invitées à bord du navire, pour un évènement officiel ou une célébration, il est de coutume d'offrir une rose rouge à chacune d'entre elles (la « Roosevelt Rose »). Lors du lancement du navire, une rose hybride de la variété Alamo Sport Rose fut créée par l'entreprise Co-Operative Rose Growers of Tyler. Cette variété croisée existe toujours, et est actuellement exposée au jardin botanique Botanical Gardens Rose Garden Overlook de Norfolk.

Décorations

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Le Roosevelt a reçu le Battenberg Cup en 1991, 1993 et 2001, ainsi que le Battle “E” en 1989, 1991, 1993 et 2001 ; la Golden Anchor / Retention Excellence Award en 1988, 1993, 1994, 1995 et 1997 ; deux Navy Unit Commendations et une Meritorious Unit Commendations.

En 2009, il est coulé lors de l'arrivée de Decepticon dans le film Transformers 2 : La Revanche.

En , au cours d'un exercice au large des côtes atlantiques américaines, le sous-marin nucléaire d'attaque français Saphir aurait réussi à couler virtuellement l'USS Théodore Roosevelt[18].

Il a été utilisé pour le tournage de Top Gun : Maverick.

Notes et références

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  1. (en) US Navy, « Site officiel du Theodore Roosevelt, section Radio Call Sign », sur navy.mil (consulté le )
  2. (en) Dean Lucas, « Man Sucked Into Jet Engine », sur Famous Pictures: The Magazine!, dernière mise à jour le 2 mai 2007 (consulté le ).
  3. (en) Alexis Park Inn, « Weird aviation videos », sur www.alexisparkinn.com (consulté le ). Témoignages de Daniel P. Streckfuss et d'un officier d'escadre. (Descendre tout en bas de la page.)
  4. (en) 2nd Class Matt Bullock (US Navy), « Theodore Roosevelt Moves to Shipyard », sur navy.mil, (consulté le ).
  5. (en) US Navy, « JTFEX 08-4 "Operation Brimstone" Flexes Allied Force Training », sur navy.mil, (consulté le ).
  6. (en) Margaret Trujillo, « JTFEX Tests Strike Groups' Capabilities », sur navy.mil, (consulté le ).
  7. (en) Monique K. Hilley, « Theodore Roosevelt Carrier Group Arrives in Cape Town, South Africa », sur navy.mil, (consulté le ).
  8. (en) US Navy, « Eisenhower Launches OEF Sorties », sur navy.mil, (consulté le ).
  9. (en) Erik Slavin, « Navy realigns carrier fleet: Ronald Reagan to replace GW in Japan », sur Stars and Stripes, (consulté le )
  10. Helene Cooper, « ‘Wow, What Is That?’ Navy Pilots Report Unexplained Flying Objects », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  11. Remy Decourt, « Ovni : l’U.S. Navy confirme l’observation de « phénomènes aériens non identifiés » », futura-sciences.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « USS Theodore Roosevelt (CVN 71) deployments », sur www.uscarriers.net (consulté le )
  13. « Le commandant du Roosevelt limogé après avoir alerté sur la COVID-19 à bord », sur La Presse, (consulté le )
  14. After Crozier Comments, Navy Secretary Modly Must Resign. taskandpurpose.com: Acting Navy Secretary blasts USS Theodore Roosevelt captain as ‘too naive or too stupid’ in leaked speech to ship’s crew
  15. politico.com 13 Avril 2020: Sailor from USS Theodore Roosevelt dies of coronavirus
  16. https://www.navalnews.com/naval-news/2021/12/end-of-year-2021-f-35-milestones/
  17. (en) US Navy, « Site officiel du Commander, Destroyer Squadron Two Two », sur navy.mil (consulté le ). L'USS Mahan (DDG-72) fut retiré en 1993.
  18. [1]

Articles connexes

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Liens externes

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