Le vignoble de la vallée de la Loire est une vaste zone de production de vin en France, regroupant plusieurs régions viticoles. Ces régions produisent des vins blancs secs, demi-secs, moelleux, voire liquoreux, des vins rouges le plus souvent légers et des vins rosés ; on trouve également de nombreux vins effervescents. Toutes ces régions sont situées au bord de la Loire et de ses affluents, et une partie est située dans le Val de Loire.
Le vignoble de la Loire comprend une superficie de 70 000 hectares dont 52 000 hectares en VQPRD (AOC et AOVDQS)[3]. Les volumes de production donnent 4 millions d'hectolitres dont 3 millions en VQPRD[3]. Il est délimité en quatre régions de production qui sont le pays nantais, l'Anjou, la Touraine et le Centre.
Ce sont les Romains qui ont apporté la vigne dans la région du Pays nantais, il y a deux mille ans[4]. C'est au IVe siècle que la vigne se propage sous l'impulsion de saint Martin et ses disciples[5]. Au Xe siècle, grâce au développement des voies de communication, les vignobles de la Loire se développent[4]. En Pays nantais, les ducs de Bretagne ont contribué à développer le vignoble, notamment à travers l'apport de certains cépages comme le berligou ou pinot noir par le Duc François II. Lorsque Henri II, comte d'Anjou, accède au trône d'Angleterre en 1154, le vignoble angevin connaît un véritable essor[4]. Du Moyen Âge au XVe siècle, les vignobles autour d'Angers, de Saumur et d'Orléans sont en pleine expansion de par l'action de la bourgeoisie[4].
Les vins de Loire connaissent un nouveau développement quand François Ier autorise en 1532 les États de Bretagne à maintenir, sur leur frontière d'Ingrandes vers Nantes, un droit de commerce avec l'étranger[4]. Ainsi la douane d'Ingrandes va-t-elle favoriser la production de vins de grande qualité[4]. En 1577, un arrêt du parlement de Paris oblige les marchands de vins à s'approvisionner à quelque quatre-vingts kilomètres de la capitale, provoquant le développement d'une viticulture de masse vers Orléans, Blois, la vallée du Cher ainsi que la Sologne[4].
Le terrible hiver de 1709 ravage des plants de vignes de la région nantaise ; par la suite le cépage nommé melon fut introduit dans cette région viticole car plus résistant au froid[6].
À partir de 1789, la Révolution française a des effets dévastateurs sur le vignoble ligérien et plus particulièrement sur les vignobles angevin et nantais, à travers les guerres de Vendée[4].
Au XIXe siècle, l'arrivée du chemin de fer met les viticulteurs de la Loire face à la concurrence des vins du Midi, qui les astreint à une production de qualité[4]. Par ailleurs la crise du phylloxera touche durement le vignoble à la fin du XIXe siècle.
La vigne pousse sur des coteaux exposés au soleil, sur le long de la Loire et de ses affluents[7]. Il existe une très grande diversité de sols dans le vignoble de la vallée de la Loire. En voici les différences en termes de géologie (par ordre alphabétique des appellations) :
Le bonnezeaux : terrains schisteux, parsemé de sables gréseux et de phtanites[13].
Bourgueil : sur trois niveaux, îlots caillouteux émergeant des alluvions les plus récentes, haute terrasse sablo-graveleuse (alluvions anciennes) et côtes calcaires adossées à la forêt[14].
Le chinon : il procède de deux types de terroirs : terrasses de graviers en bordure de Vienne, côtes argilo-calcaires en retrait. Les terrasses de la Loire sont très sableuses[18].
Le coteaux-d'ancenis : terrains schisto-argileux, avec quelques secteurs granitiques[19].
Le coteaux-de-l'aubance : les limons argileux sont issus de l'altération superficielle des schistes. Sols épais, lourds et humides[20].
Le sancerre : on distingue trois grands types de sols, d'ouest en est, marnes kimméridgiennes, calcaires secs fortement pierreux (caillottes), sols siliceux riches en silex[46].
Le saumur : terrains sédimentaires, terres blanches de craie tuffeau[47].
Le saumur-champigny : les vignes se trouvent sur les sols carbonatés développés sur les tuffeaux et sables calcaires turoniens et sur les sols sablo-argileux[48].
Le touraine : Surtout concentré le long de la vallée du Cher (argiles à silex), terrains sablo-graveleux...)[51].
Le touraine-amboise : les sols peuvent être carbonatés, sur tuffeau en haut des pentes, ou, plus souvent, siliceux et assez lourds, sur sables et graviers argileux[52].
Globalement tempéré, le climat varie d'océanique (Pays de la Loire), en passant par océanique dégradé — à influence continentale (Touraine, Centre-Loire), à légèrement montagnard (Massif central).
Le gros-plant-du-pays-nantais (AOVDQS depuis 1954[63]) et AOC depuis 2011. Vin blanc. Représente une surface de production de 1 476 hectares[64], avec le cépage folle blanche. Situé sur 92 communes du pays nantais.
Le muscadet, AOC, vin blanc, représente environ 13 000 hectares :
le muscadet (sans dénomination locale), AOC. Se compose d'une surface de 3 600 hectares[65] (cépage Melon). Situé sur 91 communes de la Loire-Atlantique, Vendée et Maine-et-Loire. Produit exclusivement en vin blanc.
En pays nantais, des passionnés ont réimplanté le cépage Berligou, qui était cultivé au XVe siècle et faisait le régal de la cour d'Anne de Bretagne[71].
Cette région vinicole fait partie du Val de Loire et s'étend sur 140 km² soit environ 20 000 hectares en superficie de production[72], entre Angers, Chalonnes-sur-Loire, Saumur, Thouars et Montsoreau. La production représente 788 000 hectolitres en AOC et 30 000 hectolitres en AOVDQS[72]. La répartition en couleur donnent : 35 % de vin rosé, 31 % de vin rouge, 18 % de vin blanc et 16 % de vin effervescent[72].
En Anjou, les cépages les plus utilisés pour la production de vins blanc sont le chenin et le sauvignon. Les vins rouges sont à base de cabernet franc ou de cabernet sauvignon. Les vins rosés, quant à eux, sont issus du grolleau, du cabernet franc, du cabernet sauvignon et du gamay.
L'anjou-gamay. Ce vignoble comprend 376 hectares[74], exploité exclusivement en vin rouge (cépage gamay). Il est implanté sur 128 communes de Maine-et-Loire, 14 communes des Deux-Sèvres et 9 communes de la Vienne.
Le chaume (AOC), vin blanc moelleux. Ce vignoble couvre une superficie de 70 hectares[79] dans la commune de Rochefort-sur-Loire. Le cépage utilisé est le chenin blanc.
Le jasnières, une AOC de vins blancs qui possède une superficie de 65 hectares[96]. Situé sur les communes de Lhomme et Ruillé-sur-Loir. Le chenin blanc est le cépage qui est utilisé sur cette appellation.
Les vignobles de l'Orléanais (département du Loiret) sont proches de ceux de la Touraine. Leurs qualités sont reconnues depuis septembre 2006 par l'obtention de trois AOC :
Le coteaux-du-giennois, AOC. Vin rouge, rosé et blanc. Représente une superficie de 196 hectares dont 84 hectares sont en vins blancs[106]. Situé sur 6 communes du Loiret et 8 communes de la Nièvre. Les cépages utilisés sont le pinot noir et le gamay pour les vins rouges et rosés et le sauvignon pour les vins blancs.
Le pouilly-sur-loire, AOC. Vin blanc. Représente une surface de 40 hectares[109] avec le cépage nommé chasselas. Situé sur les mêmes communes que l'appellation pouilly-fumé.
Le quincy, AOC. Vin blanc. Se compose d'une superficie de 224 hectares[110] (cépage sauvignon). Situé sur les communes de Quincy et Brinay.
Le sancerre : il comprend une superficie de 2 762 hectares[113]. Situé dans les environs de Sancerre sur 15 communes du département du Cher. Il produit principalement des vins blanc (cépage sauvignon) à 80%[114] et un peu de vin rouge et rosé (cépage pinot noir).
Les cépages utilisés sont le gamay et le pinot noir en rouge.
Pour le blanc, le chardonnay est utilisé pour le côtes-d'auvergne tandis que le saint-pourçain est vinifié à partir de tressalier (50 % maximum), d'aligoté, de sauvignon et de chardonnay.
Le côte-roannaise, dans la Loire (AOC depuis 1994). Vin rouge et rosé. s'étend sur 210 hectares à l'ouest de la ville de Roanne sur 14 communes du département de la Loire. Le cépage utilisé est le gamay.
Le côtes-d'auvergne, dans le Puy-de-Dôme, était classée AOVDQS par l'arrêté du . Elle a obtenu le un avis favorable du Comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux boissons alcoolisées et des eaux-de-vie de l’INAO pour le passage en AOC. Vin rouge, rosé et blanc. D'une superficie de 410 hectares avec les cépages gamay et pinot noir pour les vins rouges et rosés, et chardonnay pour les vins blancs. Situé sur 54 communes du Puy-de-Dôme.
Le côtes-du-forez, dans la Loire (AOC depuis 2000). Vin rouge et rosé. Représente une surface de plus de 200 hectares sur 17 communes du département de la Loire. Le cépage utilisé est le gamay.
Le saint-pourçain, dans l'Allier, (AOVDQS en 1951[117] puis AOC depuis 2009[118]). Se compose d'une superficie de 650 hectares avec le gamay et le pinot noir comme cépages. Situé sur 19 communes de l'Allier.
L'urfé, dans la Loire (IGP depuis 2009). Vin blanc, rouge et rosé. Il existe l’appellation principale, ainsi que deux appellations jointes : Ambierle et Trelins.
Le Cabernet franc est le premier cépage en rouge de la Loire, son implantation remonte au XIe siècle[119]. Il se distingue par sa finesse aromatique, ses arômes épicés et parfois de poivron. Le vin produit à partir du cabernet franc est peu riche en tanins et par conséquent vieillit assez rapidement. Il est connu pour sa finesse. Selon les terroirs, les parfums évoqués par les connaisseurs se rapprochent de la framboise (bourgueil) ou de la violette (chinon). Ce cépage révèle toute sa dimension dans le bourgueil, le chinon, le saint-nicolas-de-bourgueil et saumur-champigny par exemple. Il rentre dans l'élaboration de certains rosés (cabernet-d'anjou) ou en assemblage pour certains rosés de Touraine[119].
Les Cabernet sauvignon est un produit d'un croisement d'un Cabernet franc et d'un sauvignon blanc réalisé par hasard au XVIIe siècle dans le sud-ouest de la France[120]. En général, le cabernet sauvignon a une bonne résistance à la plupart des maladies de la vigne à l'exception de l'eutypiose, l'excoriose et l'oïdium[121]. Rentre dans la composition de certains vins d'anjou (anjou-villages et anjou). Les raisins se présentent en grappes de grosseur moyenne, ramassées, plus longues que larges, cylindres coniques généralement peu ailés.
Le Grolleau est un peu cultivé en Maine-et-Loire, dans la Vendée et la Loire-Atlantique. Les grappes sont assez grosses et les baies sont de taille moyenne. La grappe est tronconique, ailée.
Le Gamay est apprécié pour le côté léger et fruité qu'il donne au vin. Au nez il peut donner des notes de framboise, de fraise, de griotte...). Très répandu en Touraine et en Anjou (anjou-gamay)[119].
Le Pineau d'Aunis est un cépage vigoureux, fertile mais qui s'épuise rapidement. Les vins obtenus sont peu colorés pouvant se consommer rapidement. Pour ses arômes, on évoque souvent la framboise et le poivre.
Le Pinot noir est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin[122] composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre[122]. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et au cicadelles[123]. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Les vins sont moyennement tanniques en général. On retrouve ce cépage dans le Centre-Loire (sancerre par exemple)[119].
Le Côt se retrouve dans la Touraine, la vallée du Cher et à Montlouis[119]. Les grappes et les baies sont de taille moyenne. Il est vigoureux, sensible à la coulure et nécessite une forte densité et un porte-greffe faible.
Le Pinot meunier est un plant de vigueur moyenne. Il résiste assez bien aux gelées d'hiver et se plait assez bien dans des sols argileux et humides. Son vin est peu coloré. Ses arômes sont fruités (banane, framboise, pomme). Cépage de l'appellation orléans.
La Négrette, cépage à débourrement tardif, de vigueur moyenne très bien adapté aux sols de boulbènes (argilo-sableux). Elle donne un vin très coloré et peu acide qui possède une palette aromatique très complète : violette, fraise, fruits noirs, réglisse, zan. Selon les terroirs ou les méthodes culturales, elle donne des vins souples, fruités, faciles ou bien des vins très puissants, colorés, amples, riches et épicés et très équilibrés. Faisant partie de l'encépagement de l'AOC Fiefs-Vendéens et à l’Île de Ré sous le vocable de « ragoûtant », « folle noire » ou « petit noir ».
Le melon est le cépage unique de l'appellation muscadet[119]. Provient d'un croisement entre le gouais blanc et le Pinot. C'est un cépage moyennement vigoureux donnant une production régulière. Il donne un vin blanc agréable et peu acide.
Le chardonnay est connu depuis longtemps en Loiret sous le nom d'auvernat[119]. Utilisé pour l'élaboration des vins blancs de St Pourçain et des Côtes d'Auvergne, également pour le crémant-de-loire et du saumur brut[119]. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré. De maturation de première époque, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée.
Le sacy (ou tressalier) est un cépage original incorporé pour le saint-pourçain.
Le saint-pierre doré est un autre cépage original incorporé pour le saint-pourçain.
Le Romorantin présente des grappes et des baies petites à moyennes. La grappe est cylindrique et ailée. Le cépage est de bonne vigueur mais la production est irrégulière. Il est assez sensible à la pourriture grise. Cépage de l'appellation cour-cheverny.
Le pinot gris présente des grappes et des baies de petite taille. La grappe est cylindrique, rarement ailée et compacte. Les vins possèdent une belle couleur jaune doré avec des arômes très fin de fruits blancs (poire, pèche). Cépage utilisé pour les appellations coteaux-d'ancenis et orléans.
Ce travail commence par la taille. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Éventuellement des plantations de greffes. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[125]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges.
L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments ; de trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants ; de labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes[125]. De désherbage. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.)[125]. De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.
La récolte des raisins se fait à maturité et de façon manuelle ou mécanique. La vendange manuelle est parfois triée, soit à la vigne soit à la cave avec une table de tri, ce qui permet d'enlever les grappes pourries ou insuffisamment mûres[125]. La vendange manuelle est généralement éraflée puis mise en cuve. Une macération pré-fermentaire à froid est quelquefois pratiquée. La fermentation alcoolique peut démarrer, le plus souvent après un levurage. Commence alors le travail d'extraction des polyphénols (tanins, anthocyanes) et autres éléments du raisin[125]. L'extraction se faisait par pigeage, opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le jus en fermentation. Plus couramment, l'extraction est conduite aussi par des remontages, opération qui consiste à pomper le jus depuis le bas de la cuve pour arroser le chapeau de marc et ainsi lessiver les composants qualitatifs du raisin. Les températures de fermentation alcoolique peuvent être plus ou moins élevées, avec une moyenne générale de 28 à 35 degrés au maximum de la fermentation[125]. La chaptalisation est réalisée si le degré naturel est insuffisant : cette pratique est réglementée[125]. À l'issue de la fermentation alcoolique suit l'opération de décuvage qui donne le vin de goutte et le vin de presse. La fermentation malolactique se déroule après mais est dépendante de la température. Le vin est soutiré et mis en fût ou cuve pour son élevage. L'élevage se poursuit pendant plusieurs mois (6 à 24 mois)[125] puis le vin est collé, filtré et mis en bouteilles.
Comme pour le rouge, la récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[125]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[125]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[125]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique puis l'élevage est réalisée en fûts ou en cuves. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[125]. La mise en bouteille clôture l'opération.
La vinification sur lie est appliquée aux vins de la région de Nantes (Muscadet...). Les vins séjournent après fermentation sur leurs lies pendant 4 à 5 mois jusqu'à leur mise en bouteille[126]. Pendant cette période aucun soutirage n'est pratiqué. La mise en bouteille ne peut se réaliser que du 1er mars au qui suit la récolte[126].
Les vins moelleux et vins liquoreux sont obtenus à partir de baies de raisins blancs. La vinification ressemble à la vinification en blanc mais ses caractéristiques diffèrent. Les raisins sont plus riches en sucre qu'à l'habituel : ceci est obtenu soit par l'action du Botrytis cinerea plus connu sous le nom de pourriture noble, soit par passerillage (séchage des baies après vendanges)[125]. Pour élaborer ces types de vins, les vignerons récoltent le Chenin blanc très tardivement après la période habituelle de vendanges consacrées aux vins blancs secs[127]. Les producteurs réalisent donc des tries successives sur chaque grappe et ramassent uniquement les raisins les plus murs[127]. Ils repassent à plusieurs reprises, durant des jours, voire des semaines[127]. Cela permet l'obtention de raisins dont les jus sont plus concentrés en sucres. Ils ont aussi un plus fort taux de sucre en fin de vinification. La fermentation, soit s'arrête par elle-même, soit est arrêtée pour laisser une quantité importante de sucres[125]. La différence entre le vin blanc moelleux et le vin blanc liquoreux se situe sur la teneur en sucre. Il est de l'ordre de 30 à 50 grammes par litre pour le vin moelleux et de plus de 50 grammes de sucre par litre pour les vins liquoreux.
Récolte manuelle ou mécanique. Deux méthodes sont utilisées avec soit le pressurage (rosé de pressurage) soit une mise en cuve de la vendange pour un début de macération : c'est la saignée (rosé de saignée), effectuée avec le tirage du jus de la cuve[125]. La fermentation alcoolique se passe en cuve comme pour le blanc avec suivi de température, chaptalisation, etc. La fermentation malolactique suit. L'élevage se passe en cuve, parfois en fût). Enfin, le vin est filtré et mis en bouteille.
Les baies de raisins doivent être intactes, ainsi des vendanges à la main sont préconisées[125]. S'applique par la suite la technique de la macération carbonique. Cette technique consiste à mettre les grappes entières, non éraflées et non foulées, dans une cuve hermétique saturée de gaz carbonique. Il se produit alors une fermentation intracellulaire[125]. La vendange est écrasée sous son poids et libère progressivement du moût dans la cuve pendant la fermentation alcoolique. Après cette phase de macération carbonique, la vinification peut se poursuivre selon un schéma classique.
Les vins de loire représente un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros dont 220 millions à l'exportation[3]. 73 millions de bouteilles exportées (1/5 de la production), dont 33 % au Royaume-Uni et 20 % en Belgique[3]. Les vins de loire sont classés 1er en restauration et 3e en grande distribution[3]. La région viticole de l'anjou-saumur produit environ 104 millions de bouteilles en AOC[72].
Il existe des domaines, châteaux, maisons viticoles (négoce), caves coopératives... Les exploitations viticoles sont au nombre de 7 000, avec également 100 entreprises de négoces et 24 caves coopératives[3].
Quelques vins de ce vignoble du val de loire, représentatifs des différentes zones géographiques de cette région viticole :
Le vin rouge se sert en moyenne entre 15 et 18 degrés) ; le saumur-champigny avec ses arômes de fruits rouges, son élégance, son harmonie[128] (5 à 20 ans de garde) s'accorde bien avec du gibier, des viandes rouges, de la volaille en sauce[129]… . Le bourgueil se différencie en deux types de vin : ceux issus des graviers donnent des vins souples et fruités[130], avec des arômes de petits fruits rouges (griotte, fraise…)[131]. Il accompagne très bien des viandes blanches[131], des rôtis[130], du fromage (Reblochon, Saint-Nectaire, Port Salut…)[132] et se garde entre 2 et 5 ans[131]. Les vins de Bourgueil issus du tuffeau donnent des vins plus charpentés que ceux des "graviers[130]", avec des arômes de réglisse, d'épices, de framboise, de torréfaction, de cuir[131]… Il s'accorde bien avec des viandes rouges, du gibier, du fromage et ont une durée de garde de 3 à 10 ans[131].
Le vin blanc sec se sert entre 9 et 12 degrés ; le muscadet donne des vins légers, vifs et fruités qui se marient parfaitement avec des fruits de mer (huitres…)[133]. Le sancerre est d'une couleur jaune à reflets or pâle et vert. Ils donnent des vins d'une grande fraicheur avec des parfums d'agrumes, de fleurs blanches, d'herbe coupée, de pierre à fusil et des notes fumées (pour ces deux derniers arômes, ils proviennent de sols de silex)[134]… . Sa durée de garde est de 4 à 5 ans maximum et accompagne par exemple des feuilletés de saumon, des poissons en sauce, certains fromages, du foie gras[135], une salade aux Crottin de Chavignol…
Les vins blancs moelleux et liquoreux se servent aux alentours de 8 degrés ; le coteaux-du-layon a en général des arômes de miel, de fruits confits, de citronnelle, de fruits frais... (5 à 20 ans de garde voire 40 ans pour les grands millésimes) et accompagne du foie gras, des poissons, des viandes blanches ou il peut être servi en apéritif[81].
Le vin rosé se sert aux environs de 6 à 8 degrés ; Le cabernet-d'anjou a des arômes de rose, de petits fruits rouges (groseille, fraise), de menthe, de poivre blanc... (se garde environ 2 ans) et accompagne très bien de la charcuterie, des plats exotiques et méditerranéens, des salades composés, des coupes de fruits[78]...
↑ abcdefghijklmnopqr et sConduite et gestion de l'exploitation agricole, cours de viticulture du lycée viticole de Beaune (1999-2001). Baccalauréat professionnel option viticulture-œnologie.