Yves Duteil est le fils de Robert Duteil (1904-1998), agent import-export, et de Brunette May (1914-1973), bijoutière[1].
Yves Duteil est le petit-fils d'Eugène Jules Deutsch (1865-1953) et d'Alice Pauline Hadamard (1875-1965). Jules Deutsch obtient le 10 février 1920 par ordonnance du président du tribunal civil de la Seine que son nom soit remplacé par Duteil. Ses grands-parents maternels, Henry et Jeannette May, tenaient la bijouterie « Au carillon d'or » avenue Secrétan dans le 19e arrondissement de Paris[1].
Yves est le petit-neveu du capitaine Dreyfus[2], à qui il a consacré une chanson (Dreyfus) sur l'album Touché[3].
Il dit dans une interview à Réforme[4] : « Je suis né dans une famille juive qui m’a baptisé. Je n’ai pas reçu d’éducation religieuse, mais ce baptême de complaisance a laissé une empreinte. »
Yves Duteil se marie à la mairie de Franconville (Val d'Oise) le avec Noëlle Léonore Mallard ; il a une fille, Martine, et un petit-fils, Toussaint[5],[6],[7],[8].
Plusieurs membres de sa famille, dont Francis Dreyfus et Avrom Dreyfus, sont très impliqués dans la création musicale, aux maisons de disques Dreyfus et Polygram, et EMI France[9],[10].
Yves Duteil commence son éducation musicale par l'apprentissage du piano avant de découvrir la guitare à l'adolescence. Après son bac, il étudiera – très brièvement – le droit avant de s'orienter vers la musique, en intégrant le Petit Conservatoire de la chanson de la chanteuse Mireille.
Son premier titre sort en 1972, Virages, chanson écrite pour Madeleine Gruaist, sa compagne de l'époque (non créditée sur le site de la SACEM). Virages est marqué par les premières parties de Régine à Bobino ou de Juliette Gréco à L'Olympia. C'est un concours, organisé dans le cadre du Festival International de la Chanson Française de Spa en Belgique, qui va lancer sa carrière en 1974 puisque Duteil y remporte les Prix du public et de la meilleure chanson. Dans la foulée, le chanteur sort L'écritoire. En 1976 sort J'attends, son deuxième album pour lequel le chanteur se voit remettre les prix « Jeune Chanson » du Haut Comité de la langue française. Deux nouveaux prix l'attendent, celui de l'Académie Charles-Cros et du Secrétariat à la Culture.
Un an plus tard son troisième opus est bouclé et s'intitule Tarentelle (1977). De cet album sont extraits trois titres à succès, parmi lesquels la chanson la plus emblématique d'Yves Duteil, Prendre un enfant. C'est un artiste au sommet qui part à la rencontre de son public en 1978, marqué par un concert au Théâtre des Champs-Élysées.
En 1981, Yves Duteil a créé les Éditions de l'Écritoire, devenant ainsi son propre producteur.
En 1983, il sort l'album Statue d'Ivoire et reçoit l'insigne de Chevalier des Arts et Lettres. Yves Duteil revient en 1985 avec La Langue de chez nous. La chanson-titre obtient une médaille d'argent de l'Académie Française ainsi qu'un trophée de la meilleure chanson française décerné par la SACEM.
Sa chanson Prendre un enfant a été élue meilleure chanson française du XXe siècle, selon le mensuel Notre temps[11] en 1987 et est arrivée en 1988 en tête d'un sondage organisé par la SACEM, RTL et Canal+, visant à déterminer le hit-parade des plus belles chansons du siècle[12].
Il est également membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
En 1997, il reçoit le grand prix de la SACEM (Auteur-Compositeur-Interprète). Le chanteur sort un nouveau disque très engagé, Touché, sur lequel on retrouve notamment les titres Dreyfus aux côtés de La Tibétaine, écrite pour défendre Ngawang Sangdrol, prisonnière d'opinion au Tibet (arrêtée à l’âge de 11 ans et condamnée à 24 ans de prison, elle est à présent libérée[15]), et Grand-Père Yitzhak, écrite pour Yitzhak Rabin.
En 2009, au moment du lancement de son album (fr)agiles au Québec, l'éditeur musical québécois Jehan V. Valiquet devient, avec sa maison d'éditions Musinfo, le représentant exclusif du catalogue d'Yves Duteil au Québec et au Canada.
Cette même année, Yves Duteil sort son premier DVD de son spectacle (fr)agiles, enregistré au Théâtre Déjazet à Paris.
Le , Yves Duteil intègre le conseil d'administration de la SACEM.
En 2018, Yves Duteil sort un nouvel album, Respect, né en partie à la suite des attentats de . Un spectacle à L'Alhambra à guichet fermé et au Théâtre de la Tour Eiffel de Paris suivra la sortie de l'album ainsi qu'une tournée à travers toute la France, la Belgique et le Canada.
Yves Duteil reçoit le grand prix 2018 de la société des poètes français. En tournée au Canada au moment de la réception du prix, c'est Roland Duteil, son frère, ainsi que son beau père, Jean Mallard, Le passeur de lumière, qui seront présents pour recevoir cette distinction. Au même moment, Yves Duteil est reçu par Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada, à la chambre des députés pour un hommage à la langue Française. Sa chanson, La langue de chez nous, écrite en 1985 pour Félix Leclerc et qui rend hommage au Québec, est devenue un énorme succès Outre-Atlantique.
Le , sort son dix-huitième album studio, Chemins de liberté, faisant écho à un ouvrage publié en parallèle.
Depuis le début de sa carrière, Yves Duteil parraine de nombreuses associations, comme Petits Princes[16] qui réalise les rêves d'enfants malades.
Il est le parrain de l'association Votre école chez vous[17], qui propose une scolarité complète à domicile pour les enfants malades ou handicapés.
Il est membre d'honneur de l'association Alliance Anticorrida, qui œuvre pour la protection des mineurs, la suppression des blessures et mutilations infligées aux animaux utilisés au cours de spectacles taurins et l'abolition des corridas.
Il est de 1989 à 2014 maire, sans étiquette mais à tendance centre droit, de la commune du Précy-sur-Marne en Seine-et-Marne. Il reçoit en une Marianne d'Or, récompensant les meilleurs maires de France[18]. En 2014 il décide, pour des raisons personnelles, de ne pas briguer un nouveau mandat[19].
L'école communale porte désormais le nom d'Yves et Noëlle Duteil, après 25 années aux responsabilités du village.
Depuis 2006, il est membre du Comité de parrainage de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA) présidé par le réalisateur Magà Ettori.
Yves Duteil est également le président de l'Association APRES (Assistance aux Populations et Réhabilitation des Espaces Sinistrés) qu'il a fondée avec son épouse, Noëlle Duteil. APRES a construit l'école Apres School[20], une école en résidence située au sud de Pondichéry (Tamil Nadu, Inde). Elle offre un nouvel avenir aux enfants les plus défavorisés des castes intouchables et leur permet d'accéder à l'enseignement. Martine et Lionel Mallard, frère de Noëlle Duteil, gèrent l'école sur place tandis que l'Association APRES collecte les dons[21]. En 2017, Apres School est intégrée à Vudhavi Karangal.
La Langue de chez nous (Éditions Nathan - 1987) - Livre illustré pour les enfants, le texte de la chanson La Langue de chez nous, illustré par Christine Adam.
Les mots qu'on n'a pas dits (Éditions Nathan - 1987) - Un recueil de textes de 96 chansons d'Yves Duteil, entre 1972 et 1987. Chaque texte est accompagné d'une note manuscrite d'Yves Duteil sur la genèse de la chanson.
Prendre un enfant (Éditions Nathan - 1988) - Livre illustré pour les enfants - Une histoire écrite par Yves Duteil, illustrée par Yves Beaujard.
Les Mots qu'on n'a pas dits (Collection Arc en poche - Éditions Nathan - 1988) - Un recueil de textes de 34 chansons d'Yves Duteil choisies spécialement pour les jeunes.
Le Cirque (Éditions Nathan - 1990) - Livre illustré pour les enfants - Une histoire écrite par Yves Duteil, illustrée par Nicole Baron.
Pour les enfants du monde entier (Éditions Nathan - 1991) - Livre illustré pour les enfants - Le texte de la chanson « Pour les enfants du monde entier », illustré par John Howe.
Ma France buissonnière (Éditions de la Martinière - 1998) - Un livre de photographies accompagnées de nombreux textes d'Yves Duteil : bribes de chansons, poèmes, réflexions autour du français, de la Bretagne, des Cévennes, de l'Aquitaine… Une balade à travers la France par les chemins de traverse.
Livre blanc pour y voir plus vert dans les forêts - Éditions Edisud - 1999 - Un livre qui reprend 75 propositions pour une meilleure prévention et une meilleure lutte contre les incendies de forêts. Un livre écrit à la suite de la création de l'association APRES (Association pour le reboisement des espaces sinistrés) et qui a inspiré le parlement français à adopter la nouvelle loi d'orientation forestière.
Les Choses qu'on ne dit pas (Éditions de l'Archipel - 2006) (ISBN978-2-84187-784-3) - Un livre de lettres adressées aux gens qui sont chers à Yves Duteil : Barbara, Raymond Devos, Renaud, Véronique Sanson, et tous les anonymes qui ont croisé sa route ; mais aussi à des entités comme la terre, la politique, le chocolat, le métier de chanteur…
En Allemagne, il est chanté en français et en allemand par Didier Caesar, chanteur belgo-allemand du quatuor Stéphane & Didier et Cie, qui a traduit en allemand ses chansons La tarentelle (Die Tarantella), La puce et le pianiste (Der Floh und der Pianist), Lucile et les libellules (Sibyll und die Libellen), Il me manquait toujours (Es fehlt mir immer noch) et Prendre un enfant (Nimm ein Kind an deine Hand). Cette dernière chanson avait déjà été reprise par Reinhard Mey en 2001 sous le titre Gib einem Kind deine Hand. Elle est également utilisée dans le film 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, chantée par Vincent Lindon jouant le rôle d'un gendarme.
Le livre est écrit à deux plumes en miroir avec Alain Wodrascka, qui a déjà signé plusieurs ouvrages prestigieux autour de la chanson (Barbara, Véronique Sanson, Renaud, Higelin, Nougaro…). Alain raconte et en alternance, Yves éclaire son propos d’une lumière tamisée, plus personnelle. C’est aussi un livre d’images, riche de documents rares ou inédits, issus des archives personnelles d'Yves Duteil (photos, correspondances, manuscrits…) qui remet ce parcours en perspective. Le livre s'ouvre sur une préface de Véronique Sanson.