Émile Edmond Peynot naît le à Villeneuve-sur-Yonne[2]. Ses parents sont d'origine modeste, son père maçon meurt en 1862[3]. Il est placé en apprentissage chez un boulanger[4]. M. Duflot, le directeur de l’école communale de Villeneuve-sur-Yonne, avait remarqué les goûts d’Émile Peynot pour les beaux-arts et il décide de le former lui-même au dessin[3] et lui donne les moyens matériels de poursuivre ses études.
En 1867, Peynot entre dans l’atelier de Pierre Robinet à Paris, où il se forme pendant trois ans[5].
En 1871, il obtient la grande médaille de l'École[4]. Ses résultats et les éloges de ses professeurs lui permettent alors d’obtenir une subvention du département de l’Yonne en 1872 et 1873.
Émile Peynot est nommé commandeur du Dragon d'Annam en 1889 à l'inauguration du Monument à Paul Bert. Il est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur en 1891, puis est promu officier de cet ordre en 1903[9].
Monument de la République, 1889. En 1880, le conseil municipal de Lyon lance le projet d'élever un monument à la gloire de la République pour le centenaire de la Révolution française. L'emplacement est prévu sur la place Perrache (actuelle place Carnot) et, à l’issue d’un concours très disputé, le jury arrête son choix sur la maquette d'Émile Peynot associé à l'architecte Victor-Auguste Blavette. La statue en bronze de La République mesure 7,5 mètres. Elle caresse un lion à sa droite et brandit un rameau de paix. Juchée sur un piédestal cylindrique d'une hauteur de 15 mètres, elle domine quatre groupes statuaires en pierre de Tournus : La Ville de Lyon, La Liberté, L'Égalité et La Fraternité. Le monument est inauguré en 1889. En , du fait la construction du métro, le monument est déplacé sur la place et amputée des groupes qui l’entourent. La Ville de Lyon, toujours sur la place, en est éloignée, les trois autres groupes sont transférés dans le parc Bazin situé dans le quartier de Montchat du 3e arrondissement de Lyon[4],[10].
Monument de la République
Monument de la République (1889), Lyon. Monument dans son état original.
Monument à Paul Bert à Auxerre : en 1888, un comité national est constitué sous la présidence du sénateur J.Guichard pour l'érection d'un monument en l'honneur de l’ancien ministre de l’Instruction publique mort en . l’exécution en est confiée à Peynot, originaire de l’Yonne. Le comité se propose d’offrir l’œuvre à la municipalité d’Auxerre, ville natale de Paul Bert, à charge à elle de trouver un emplacement adéquat. Il en résulte une violente polémique entre radicaux et républicains qui ne trouve son épilogue que dans la proposition d’un Auxerrois de placer l’effigie du grand homme sur le pont qui enjambe l’Yonne, où elle se trouve encore aujourd’hui. Le monument est inauguré le [4].
Monument aux morts de la guerre de 14-18 de Charenton-le-Pont : place de l’église, inauguré le . L'ornementation est imposante, à l'image du poilu casqué, armé d'un fusil, fondu par Ferdinand Barbedienne. Un hommage gravé aux morts de la Seconde Guerre mondiale a été ajouté au monument. Il est remanié en 2009.
Monument aux morts de la guerre de 14-18 du Touquet : réalisé par les architectes Buisset et Bical, le monument aux morts est érigé au cœur du cimetière touquettois. Exécuté par Peynot et fondu par Duranton, il est inauguré le .
Monument aux Morts de la guerre de 14-18 de Saint-Mihiel, place Jean Bérain : en calcaire d’Euville, il représente un soldat de la Grande Guerre protégeant une femme serrant un enfant dans les bras. Il est inauguré le par André Maginot, ministre de la Guerre.
Monument au peintre Louis Français, 1901, square Louis Français à Plombières-les-Bains : Peynot obtient la commande de ce monument sur concours. Le monument est composé d'un obélisque en granit qui constitue un socle au buste sur piédouche en bronze. Deux statues de grande taille ornent la partie inférieure du monument de plan en C : une dryade debout, appuyée sur le tronc d'un chêne, tenant une lyre. Une évocation de Chloé ou une allégorie du Printemps assise sur un rocher joue de la flûte à deux becs. Une palette de peintre gît au sol. Le thème choisi rappelle les domaines de prédilection de Louis Français[12].
Fontaine à Villeneuve-sur-Yonne, 1887, fontaine Briard, le bassin en fer à cheval entoure la pile de jet sur trois côtés. L'eau provient à la fois de la bouche des trois dragons et d'un orifice dans la console qui les soutient. Une allégorie républicaine trône à l'avant de la pile. Un médaillon d'homme orne un côté et un médaillon de femme l'autre côté de la pile, probablement ceux des mécènes à l'origine de la commande[11].
Monument aux morts de Villeneuve-sur-Yonne, près de la porte de Joigny.
Monument aux morts de Joigny : par délibération du , le marché est conclu avec Émile Peynot pour un monument inauguré le sur le rond-point de la Demi-Lune, puis déplacé en 1971 quai de la Butte[4].
Monument à Henri Schneider, Le Creusot, place devant l’hôpital inaugurée le , bronze. L'industriel est représenté assis sur une chaise, une carte dépliée sur ses genoux[13].
Monument aux morts de Sens, promenade du Jeu de Paumes. Commandé en 1898 par souscription publique et par les soins du conseil municipal, du Souvenir français, des anciens combattants de 1870-1871, avec le concours de la Ville de Sens et de l’État français[4].
Monument aux morts de Bar-le-Duc, 1925, place du Maréchal Foch, devant l'église Saint-Jean. Ce monument est composé sur un piédestal pyramidal en pierre de Savonnières par l’architecte Lehmann et Peynot. Au sommet, une République dans de longs vêtements de deuil, debout, est également une allégorie du Souvenir : elle tient de la main gauche un faisceau de lauriers pour les vainqueurs et de la droite une gerbe de fleurs pour ceux qui sont morts. Au pied du monument, les statues de sept combattants sortant du socle symbolisent la défense de la Nation. Il a été restauré en 2007[14].
Mausolée de sainte Alpais à l’église de Cudot : réalisé en 1891 d'après le gisant du XIIIe siècle.
Pavillon des grandes marques et maisons de Champagne à l’Exposition universelle de 1900 : conçu par les architectes Armand Bègue et Ernest Kalas de l'École des beaux-arts, et décoré par Peynot.
Mausolée d’Alexandre de Bary[N 3], érigé dans le parc du château de sa maîtresse, Elvire Bouchez, à Thuisy.
Monument du Centenaire à Buenos-Aires : offert par la colonie française en Argentine à la Ville de Buenos-Aires, exécuté en marbre et granit, avec la collaboration de l'architecte Nénot en 1910.
Monument du docteur Aristobulo Del Valle[N 5], Buenos Aires, cimetière de la Recoleta.
Offrande florale à Domingo Faustino Sarmiento, président de la République d’Argentine, monument en marbre de Carrare, Buenos-Aires cimetière de la Recolata.
Paris-Gare-de-Lyon : Marseille. Sur la façade figurent des statues allégoriques des villes de Paris et de Marseille, ainsi que des bas-reliefs personnifiant la Pêche et la Chasse. La statue de Marseille est de Peynot.
Petit Palais, façade : Les Armes de Paris, bas-relief en pierre.
Monaco, casino de Monte-Carlo : Le Matin, Midi, Le Soir et La Nuit, bas-reliefs en stuc décorant les quatre écoinçons de la salle construite en 1910, transformée en cabaret en 1948. Dans la galerie Empire, il exécute deux grands quadriges, bas-reliefs, en stuc figurant Le Char de l’Amour tiré par quatre chevaux, et Le Char de la Nuit tiré par quatre bœufs. Les bas-reliefs reposent sur une poutre supportée par deux motifs triangulaires décorés de Victoires soufflant dans leurs trompes.
Jeune Femme, 1885, représentée debout tenant un panier de fleurs dans sa main droite, reposant sur une base ovale.
Marchand tunisien, 1883, bronze.
L'Angélus, bronze fondu par Houdebine et Fils.
Maternité, 1902, fonderie Hesse.
Guerrier arabe.
Arabe assis contrôlant son pistolet.
Trompette de la Renommée des établissements Ballot : trophée automobile de marque en bronze argenté. Le bouchon de radiateur est incorporé à la sculpture sur le modèle de marque.
En 2012, une exposition a été consacrée à Émile Peynot à Villeneuve-sur-Yonne[N 8]. Cet évènement valorisant un fonds de photographies et de dessins a été réalisé en partenariat avec divers musées[7].
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, 1999.
Roland Cornilleau, Émile Peynot statuaire. Villeneuve-sur-Yonne 1850-1932, 2002.
J.P. Fontaine, Les nouveaux mystères de l’Yonne, Éditions De Borée, 2007.
Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN978-2-7355-0780-1, OCLC828238758, BNF43504839), p. 392-398.
↑Dans le domaine de la statuaire, il est le sculpteur français le plus représenté à Buenos-Aires, avec au moins six œuvres (cf. B. Richard, « Émile Peynot l’Argentin. Un sculpteur bourguignon à Buenos Aires ou l’art civique français à l’étranger », sur bernard-richard-histoire.com, 2014, consulté le (en ligne).
↑Fontainebleau était la résidence d'été des présidents de la République et Sadi Carnot y était très attaché[réf. nécessaire].
↑Alexande de Bary (1854-1899) était négociant en vin de champagne à Reims, il défraya la chronique scandaleuse de la Belle Époque.
↑Juan Alberto Lartigau (1889-1909) était le secrétaire du directeur de la police de Buenos Aires et ils ont, tous deux, été victimes de la bombe d’un anarchiste en .
↑A. Delvalle (1845-1896), avocat et homme politique argentin, fondateur de l’Union civique radicale.
↑Paul-Eugène-Victor Bacquet (1848-1901) fut l’élève de Dumont à l’École des beaux-arts de Paris. Sociétaire des artistes français, il débuta au Salon en 1870 et il exposa à plusieurs reprises jusqu’en 1899.
↑À l'Espace Pincemin et répartie dans la ville en trois endroits près de la fontaine de la place Briard et du monument aux morts qu'il a réalisé pour sa ville natale.
↑ ab et cJean Luc Dauphin, Émile Peynot (1852-1932) Un grand sculpteur sénonais, Musée de Sens, .
↑ abcde et fRoland Cornilleau, Émile Peynot, Statuaire, Villeneuve sur Yonne 1850 - 1932, Clamecy, Nouvelle imprimerie Laballery, , 78 p..
↑ a et bRémi Couvignou, « Émile-Edmond Peynot », La gazette 89, no 4, .
↑(en) L. Forrer, Biographical Dictionary of Medallists : Peynot, Émile Edmond, t. IV, London, Spink & Son Ltd, , 725 p., p. 472.
↑ a et bJ-C. Salvinien, « Émile Peynot à l’honneur sur ses terres », L'Yonne, 2012 (en ligne).
↑Société académique de Paris-Plage, mémoires de la Société académique de Paris-Plage 1923 à 1931 : dix-huitième à vingt-sixième année, L. Delambre-Deroussent 79, rue de Paris à Le Touquet-Paris-Plage, , 34 p., p. 23.