Blaise de Monluc de Lasseran de Massencome | ||
Blaise de Monluc. Portrait à la sanguine et la craie noire, école de Pierre Dumonstier II, British Museum. | ||
Surnom | Blaise de Monluc ou Montluc | |
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Naissance | entre et Saint-Puy |
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Décès | Estillac |
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Origine | Royaume de France | |
Arme | Infanterie | |
Années de service | vers 1516 – 1575 | |
Conflits | Guerres d'Italie, Guerres de religion | |
Hommages | maréchal de France en 1574 | |
Autres fonctions | lieutenant-général de Guyenne | |
Famille | de Lasseran de Massencomme de Monluc | |
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Blaise de Monluc (de Lasseran de Massencome), seigneur de Monluc, né entre 1500 et 1502 à Saint-Puy (Gascogne) et mort le à Estillac (Montluc) (Gascogne) ou à Condom[1], est un maréchal de France et un mémorialiste du XVIe siècle[2].
Serviteur de cinq rois (François Ier, Henri II, François II, Charles IX et Henri III), Monluc s'illustra pendant les guerres d'Italie et les guerres de religion et fut élevé à la dignité de maréchal de France en 1574.
Il est principalement connu pour ses Commentaires qui couvrent une vaste période, de l'année 1521 jusqu'en 1576, et dont le texte a été publié en 1592, après la mort de l'auteur.
Blaise de Monluc appartenait à la famille de Monluc (écrit aussi Montluc, probablement à tort[3]), un rameau de l’illustre famille gasconne de Montesquiou , dont elle serait un rameau détaché au XIIIeme siècle. Cependant le maréchal n'a jamais revendiqué aucun lien généalogique agnatique avec la famille de Montesquiou en général ni avec les Lasseran-Massencomme en particulier, même si Mansencôme est effectivement proche de Saint-Puy.
Selon les généalogies publiées à partir des années 1730 selon les travaux de Charles d'Hozier et de du Fourny ([4], p. 174), les Monluc sont un rameau cadet de la Maison de Montesquiou car elle se rattacherait à une branche puînée de cette illustre Maison (issue des Fezensac et donc des anciens comtes/ducs de Gascogne), la branche des Lasseran Massencôme issue d'Odet/Odon de Montesquiou, seigneur de Saint-Pouy (et de Monluc/Bonluc ?), marié en 1318 avec Aude de Lasseran, dame de Massencomme, et dont les enfants prirent le nom[8],[9]. Ce rattachement des Monluc audit Odon de Montesquiou (fl. dans la 2e moitié du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle) par le truchement des Lasseran Massencôme, se réaliserait ainsi : le fils cadet d'Odet/Odon et d'Aude, Guillaume/Guillem-Arnaud de Montesquiou de Lasseran Massencomme serait l'arrière-grand-père de Pierre de Monluc, lui-même le bisaïeul de notre Blaise ; cette parenté est néanmoins d’abord contestée par le généalogiste André Borel d'Hauterive qui écrit :
« Le nom de Monluc figura pour la première fois vers la fin du XVe siècle...Il appartenait à une race de gentilshommes sans illustration, sans fortune et sans crédit. En 1482 vivait Pierre de Monluc... maître d'hôtel du sérénissime seigneur d'Albret. Amanieu, son fils, aïeul du maréchal, n'est connu que par les détails renfermés dans deux passages des Commentaires de Monluc... François de Monluc, fils d'Amanieu et père du maréchal, n'est également connu que par (ces) deux passages. Rien n'indique le moindre lien du sang entre les seigneurs de Monluc et les Lasseran Massencomme, branche puînée de la Maison de Montesquiou. Cependant, s'il eût connu ou même présumé une semblable parenté, le maréchal n'aurait pas manqué de la signaler dans ses Commentaires, car il cite toujours avec orgueil la noblesse de son extraction, et relève la condition pauvre mais sans tache de ses ancêtres... (Cependant, au XVIIIe siècle) La postérité de Blaise de Montluc était éteinte depuis un siècle, nul héritier direct ne pouvait revendiquer la haute illustration de cette famille (de Monluc). Les Montesquiou mirent tous leurs soins à la rattacher à leur maison comme rameau de la branche cadette de Lasseran Massencomme. Quelques points d'analogie dans les armes et les alliances contractées entre les deux familles donnèrent au système de jonction une apparence de probabilité ou du moins de vraisemblance. La complaisance des généalogistes fit le reste et grâce à la haute considération dont jouissait le nom de Montesquiou pas une voix ne s'éleva pour émettre le moindre doute. Voici comment les auteurs de la troisième édition de L'Histoire des grands officiers de la Couronne du P. Anselme dans le tome VII publié en 1738 établirent pour la première fois que les Montluc étaient issus des Montesquiou. »[4],[10] Néanmoins Borel d’Hauterive révise ses affirmations dans ses écrits ultérieurs.
Dans sa préface à l’édition de la Pléiade des « Commentaires », Jean Giono ne remet pour sa part pas en cause la filiation de Monluc avec les Montesquiou. Et dans les « Commentaires » mêmes, le maréchal mentionné à plusieurs reprises des officiers de la famille de Montesquiou comme « mon parent ».
Le petit-fils du maréchal, Adrien de Monluc-Montesquiou (vers 1568-1646), fils de François Fabian de Monluc et d'Anne de Montesquiou, (publiera la première généalogie de la famille de Lasseran de Massencomme pour son admission aux ordres du Roi en 1626), et se rattachera en 1629 aux Montesquiou, mais seulement par sa mère Anne, la dame de Montesquiou, ce qui est incontestable ([4], p. 171).
Quant aux Lasseran Massencôme avérés, ils ont continué la postérité du fils aîné d'Odet et d'Aude — Guillem/Guilhem de Montesquiou (il testa en 1361) — dont l'arrière-arrière-petite-fille Isabeau de Lasseran Massencôme (elle testa en 1502) porta l'héritage, les armes et le nom chez son mari Charles Aimeri de Poyanne : leur descendants de Poyanne de Lasseran Mansencôme ont même relevé le glorieux nom de Monluc (il y avait eu une alliance entre la tante de Blaise, Rose de Monluc, et Odet de Lasseran-Massencôme, l'oncle d'Isabeau, sans postérité), devenant les Lasseran-Massencôme-Monluc, qui eurent La Garde, Miramont... Cependant, les Monluc ont failli recevoir aux alentours de 1500 les biens des Lasseran-Massencôme, car Louis de Lasseran-Massencôme (il teste en 1462), le père de cet Odet, avait organisé sa succession en cas d'extinction des mâles en leur substituant les Monluc (Borel d'Hauterive n'explique pas ce choix en faveur des Monluc ; serait-ce parce qu'il y avait effectivement un lien entre du sang entre les Monluc et les Lasseran Massencomme, ce qui va contre la position de Borel d'Hauterive ?) ; mais Odet, dès 1486, légua en faveur de sa nièce Isabelle à l'occasion de son mariage avec Poyanne, et un accord amiable avec Amanieu de Monluc (le grand-père de Blaise) entérina cette nouvelle disposition ([4], p. 169-170).
Blaise de Monluc était le fils aîné de François de Monluc, qui possédait plusieurs modestes seigneuries en Armagnac et en Agenais, et de Françoise de Mondenard, dame d'Estillac, où elle possédait un château. Il était l'aîné de cinq sœurs et de six frères.
Le père de Blaise était relativement désargenté et le jeune garçon eut une enfance toute campagnarde, sans guère de luxe ni de confort. Accoutumé tôt aux exercices physiques, il ne reçut qu'une faible instruction, qui se borna aux rudiments, et plus tard il le regretta. Par relations, il fut admis comme page à la cour du duc Antoine de Lorraine, prince brillant qui combattit aux côtés de Louis XII lors des premières guerres d'Italie. Le duc, époux de Renée de Bourbon-Montpensier, tenait à Nancy une cour qui parut somptueuse à Blaise de Monluc, que l'on surnommait alors « Blaizot » ou « le page gascon ». Il y acquit une certaine éducation, améliorant en outre sa connaissance de l'équitation et de l'escrime. Trop jeune pour suivre le duc de Lorraine en Italie en 1515, Blaise de Monluc dut rester à Nancy où il fut attaché au service de la duchesse. Hors de page à 14 ans, selon la coutume, il tint d'abord garnison à Nancy comme simple archer dans les troupes ducales. Mais désireux d'entamer une véritable carrière militaire "pour y acquérir de l'honneur", il quitta la Lorraine, retourna à Saint-Puy visiter ses parents qui lui donnèrent quelques secours puis se rendit à Milan où Lautrec et Lescun venaient de réprimer une émeute. Il y trouva ses deux oncles maternels, qui le firent entrer comme archer dans la compagnie de Lescun. La reprise de la guerre entre François Ier, et Charles Quint, en 1521, inaugure le début de la carrière militaire de Monluc.
Comme tous les jeunes nobles de son temps désireux de se distinguer avec panache dans le métier des armes, il suivit avec intérêt les fameuses guerres d'Italie, que l'on nomme « Voyages en Italie ». Dès qu’il fut en âge de porter les armes, il partit se battre.
Le rude apprentissage qu'il subit lors de la désastreuse campagne de 1522, marquée par la défaite de La Bicoque, lui fut utile. Sa compagnie revenue en Gascogne, il fut fait enseigne d'une compagnie de gens de pied. Il manifesta des talents de tacticien qui lui valurent les compliments du maréchal de Lautrec lors d'une escarmouche devant Saint-Jean-de-Luz en 1523. Homme d'armes en 1525 à la bataille de Pavie, il fut fait prisonnier sur le champ de bataille, mais trop pauvre pour être rançonnable, il fut relâché. Dès 1527, il participa en Italie à une expédition de Lautrec au cours de laquelle il fut blessé à deux reprises. Il participa ensuite au siège de Naples en 1528, mais la mort de Lautrec et la déroute de l'armée française (frappée par la peste) l'obligèrent à rentrer en Gascogne. Plusieurs années passèrent pendant lesquelles il fut seulement gendarme dans la compagnie du roi de Navarre. En 1534, la création par François Ier de légions nationales lui permit de devenir lieutenant d'une compagnie languedocienne. En 1536, Monluc contribua à la mise en déroute de l'armée de Charles Quint, qui avait envahi la Provence et assiégeait Marseille. À la tête d'une petite troupe, il organisa une expédition nocturne - on dirait aujourd'hui une opération commando - qui détruisit le moulin d'Auriol, que les Impériaux avaient réquisitionné pour s'approvisionner en farine. Charles Quint dut enfin se retirer de Provence, ses puissantes troupes ayant été décimées par les épidémies de dysenterie et la malnutrition (les Français avaient pratiqué la politique de la terre brûlée en détruisant les récoltes et les moulins et en empoisonnant de nombreux points d'eau).
Recommandé au connétable Anne de Montmorency l'année suivante, Monluc reçut le commandement d'une compagnie de la garde du dauphin, le futur Henri II, puis rejoignit l'armée du roi en Italie. Après avoir alterné séjours à la cour et campagnes militaires en Artois, dans le Roussillon, et en Dauphiné, Blaise de Monluc retourna guerroyer en Piémont, où il multiplia les coups de main. Nommé à la tête de l'infanterie gasconne, il joua un rôle important dans la bataille victorieuse de Cérisoles, en 1544. Le comte d'Enghien, frère d'Antoine de Bourbon, qui commandait en chef, le fit chevalier sur le champ de bataille. L'année suivante, il participa au siège de Boulogne, et à plusieurs opérations autour de Calais.
À la mort de François Ier, en 1547, Blaise de Monluc fut d'abord désavoué par Henri II pour avoir pris le parti de La Châtaigneraie lors du célèbre duel qui opposa ce dernier au baron de Jarnac.
Mais en 1548, il fut promu maître de camp et gouverneur de Moncalieri, en Piémont. Bon administrateur, il multiplia les faits d'armes avec le comte de Brissac, lieutenant général du roi en Piémont. Grièvement blessé lors de la prise de Chieri, en 1551, il défendit Bene, Ceva et Caselle l'année suivante. Devenu familier du duc François de Guise, il fut également fait gentilhomme de la chambre du roi en 1553, ce qui lui permit de se rapprocher d'Henri II.
Quand les Espagnols assiégèrent Sienne, en , le roi y envoya aussitôt Monluc comme gouverneur. La défense de Sienne, qui dura de à , fut l'un des faits les plus glorieux de sa carrière, malgré l'échec final. Malade et sans secours, il tint longtemps tête aux Espagnols qui durent pour ce siège mobiliser de nombreuses troupes et qui lui rendirent les honneurs à sa capitulation. À son retour, Blaise de Monluc fut accueilli en triomphe par Henri II qui le reçut dans l'ordre de Saint-Michel.
Vite retourné à la vie militaire, Monluc prit Volpiano aux Espagnols et défendit Rome en 1556.
En 1556 et 1557, il eut pour mission de défendre la petite république de Montalcino, créée par une grande partie des Siennois qui avaient préféré s'exiler à Montalcino plutôt que de subir à Sienne le joug espagnol.
En 1558, Henri II le fit colonel-général des Bandes françaises. En cette qualité de chef de l'infanterie, il se distingua au siège de Thionville, sous les ordres de Strozzi et du duc de Guise, en , et poursuivit avec les Guise une campagne qu'interrompit la trêve de Cercamp le .
La conclusion des traités du Cateau-Cambrésis, qui sacrifiait l'Italie, et la mort accidentelle de Henri II en 1559 furent durement ressenties par Blaise de Monluc.
Dans la période qui suivit la mort de Henri II, Monluc eut en Gascogne une attitude attentiste. Il assista aux débuts de la propagation de la Réforme dans le Sud-Ouest et fut scandalisé par la désobéissance des huguenots au roi. Les réformés cherchèrent d'abord à l'acheter. Mais devant l'intransigeance de Monluc, et redoutant que ses compétences de chef de guerre ne se retournent un jour contre eux, ils cherchèrent à l'assassiner.
En 1561, il prêta main-forte au lieutenant-général de Guyenne, Charles de Coucis, seigneur de Burie. Il fut chargé officiellement par la régente Catherine de Médicis de lever des troupes pour renforcer les défenses en Guyenne, région particulièrement troublée. La campagne de 1562 fut la plus terrible de la vie de Monluc. De son propre aveu, il dut malgré lui « user non seulement de rigueur, mais de cruauté ». Accompagné de deux bourreaux, il procéda à de nombreuses exécutions par pendaison. Il sema la terreur chez les huguenots. Selon lui, il s'agissait du seul moyen de faire pression sur l'ennemi et de mettre un terme aux guerres civiles : « on pouvoit cognoistre par là où j'estois passé, car par les arbres, sur les chemins, on en trouvoit les enseignes. Un pendu estonnoit plus que cent tuez ». De grands excès furent commis des deux côtés : Monluc rivalisait de violence avec le capitaine protestant Symphorien de Duras. Destructions, pillages, viols et massacres furent pratiqués dans les deux camps. Monluc défit Duras et Guy de Montferrand à Targon le 15 juillet, puis avec Burie à Vergt le . Il ne fut pas récompensé pour son action, obtenant seulement de partager la lieutenance de Guyenne avec Burie.
En 1563, fut signée la paix d'Amboise dont les conditions mécontentèrent Monluc et de nombreux catholiques. Il participa à la formation des ligues de gentilshommes catholiques dans le sud-ouest, ce qui lui valut d'être désavoué par la reine, qui lui demanda de les dissoudre. En 1565, la mort de Burie lui permit de devenir seul lieutenant-général et de récupérer le titre de vice-amiral de Guyenne. Dès 1563, Blaise de Monluc avoua ne pouvoir appliquer la politique royale de conciliation et offrit sa démission à deux reprises, sans succès.
Blaise de Monluc entra à nouveau en guerre dès la fin de , averti des préparatifs d'un soulèvement protestant en Guyenne. Avec la même énergie que par le passé, il conserva de nombreuses villes au roi, ceci avec de faibles forces. Il reçut l'ordre de reprendre La Rochelle, ce qui lui paraissait peu exécutable, la monarchie n'ayant pas mis à sa disposition les fonds nécessaires pour lever suffisamment de troupes. Il prit cependant l'île de Ré en , quelques jours avant la paix de Longjumeau, le .
Après une courte trêve, la troisième guerre de religion fut une lourde épreuve pour Monluc, qui ne put s'opposer à la marche d'une armée protestante venue du Dauphiné et de Provence au secours de La Rochelle et de l'Aunis et menée par Gabriel de Lorges, comte de Montgommery, celui-là même qui avait par accident blessé mortellement le roi Henri II lors d'un tournoi. De violents dissentiments l'opposèrent à Henri Ier de Montmorency, comte de Damville, fils du connétable Anne de Montmorency et gouverneur du Languedoc, auquel il reprocha un manque de volonté à combattre les réformés, voire de mener double jeu. Monluc infligea néanmoins des échecs à Montgommery, qui venait de faire une dure campagne en Béarn et en Basse-Navarre. En , Monluc marcha sur Mont-de-Marsan, place protestante devant laquelle les catholiques avaient échoué à plusieurs reprises. Ayant réussi à s'emparer de la ville, il ordonna le massacre de la garnison pour venger la mort de nombreux catholiques qui avaient été exécutés lors de la prise de Navarrenx par les protestants. En , il eut le nez et les joues arrachés par un coup d'arquebuse alors qu'il montait à l'assaut lors de la prise de Rabastens-de-Bigorre. Cette terrible blessure, qui ne guérit jamais tout à fait, l'obligea à porter un masque de cuir jusqu'à sa mort afin de cacher son visage mutilé, et mit quasiment un terme à sa carrière militaire.
La paix de Saint-Germain, signée le , fut suivie pour Monluc de grands déboires. La monarchie s'engageait alors dans une politique de réconciliation avec les protestants. Le vieux capitaine, haï de tous les protestants, en fit les frais et Charles IX le sacrifia sur l'autel de la politique : la lieutenance de Guyenne lui fut retirée, sans doute sous l'influence des Montmorency, dont il s'était attiré l'inimitié, et une vérification de ses comptes fut engagée par ses ennemis. On l'accusait d'avoir pillé les caisses de l'État, prélevé sur les fonds destinés à la levée des troupes et à l'entretien de la guerre et de s'être approprié les biens de certains huguenots. Le duc d'Anjou, futur Henri III, qui avait, pendant la campagne de 1569, écouté ses avis avec déférence et avait un peu de sympathie pour Monluc, intervint pour que le procès sur ses comptes se terminât de manière favorable pour lui. Dans sa retraite, Monluc avait commencé, avec l'aide de secrétaires, à rédiger ses Commentaires, qu'il dédia au duc d'Anjou, héritier du trône de France en cas de décès de son frère Charles IX. D'abord entreprise pour se défendre des accusations portées contre lui, la rédaction de ses mémoires devint ensuite pour Monluc une façon de conseiller les capitaines des générations futures et de justifier certaines de ses actions. S'il s'appuya avant tout sur sa mémoire légendaire pour relater sa carrière, Monluc consulta également les ouvrages historiques de son temps ainsi que les archives. Riches en détails concrets et en conseils pratiques, les Commentaires sont loués dès leur parution, le roi de Navarre et futur Henri IV n'hésitant pas à les qualifier de «Bréviaire du soldat». Appelé par le duc d'Anjou au début de 1573 pour le conseiller lors du siège de La Rochelle, il prit place dans son état-major.
En , Monluc se rendit à Lyon pour l'arrivée d'Henri III qui, à la suite du décès de son frère Charles IX, venait juste d'abandonner son éphémère trône de Pologne pour monter sur celui de France. Le nouveau roi, qui appréciait Monluc, consacra la carrière de celui-ci en l'élevant à la dignité de maréchal de France. L'année suivante, Blaise de Monluc abandonna tout commandement militaire après avoir mené le siège de Gensac et tenté en vain pendant trois semaines (durant janvier 1575) de s'emparer du château de Madaillan situé à une dizaine de kilomètres au nord d'Agen d'où il fut délogé par Guy de Montferrand. Probablement humilié par cette ultime et infructueuse opération militaire, Monluc la passe d'ailleurs totalement sous silence dans ses Commentaires... Définitivement retiré, partageant désormais son existence entre son hôtel particulier d'Agen et son château d'Estillac, Monluc acheva la rédaction de ses Commentaires et mourut le .
De son mariage avec Antoinette Ysalguier (cf. Clermont et Clermont), d'une famille de changeurs toulousains ayant accédé à la noblesse, contracté le , sont nés [15]:
Après le décès de sa première femme en , il se remarie le avec Isabeau de Beauville (ou Boville ; remariée veuve à François de Pérusse, comte des Cars), dont il eut trois filles :
Figure | Blasonnement |
de Monluc
Ecartelé : 1 et 4, d'azur, au loup ravissant d'or (armes de la ville de Sienne); 2 et 3, d'or, au tourteau de gueules (qui est de Monluc).[22] |