Blurred Lines (littéralement en français Lignes floues) est un single musical de Robin Thicke en collaboration avec Pharrell Williams et T.I., extrait de son quatrième album studio Blurred Lines, sorti en mars 2013. La chanson emprunte de nombreux traits à la chanson Got to Give It Up de Marvin Gaye, sortie en 1977[1] au point d'avoir été considérée comme plagiaire par un tribunal en 2015. Le single est resté six semaines numéro un des ventes en France[2].
Blurred Lines est une chanson écrite par Robin Thicke et Pharrell Williams. Alors que ces derniers travaillent en studio, Pharrell propose de créer un son similaire à la chanson Got to Give It Up de Marvin Gaye[3]. La chanson est créée en moins d'une heure[4].
François Alvarez de Music Story note que Robin Thicke « resurgit aux avant postes avec le tube Blurred Lines alors que sa carrière commençait à sérieusement s'embourber » et que le « joyeux Blurred Lines fait partie de ces hits qui marquent une époque et que l'on resservira immanquablement en gold d'ici quelques années »[5].
Les chanteuses Taryn Southern et Julia Price font une version féminine ("Good Boy" dans le refrain, au lieu de "Good Girl") tout aussi sexy avec des garçons en sous-vêtements[6] (Elliott Yamin, Andrew Bachelor, Jess Lizama, Ari Herstand, Nate Golon, Maxx Maulion, Robert Evans)
Le chanteur humoristique Cartman, sous le pseudonyme Sébastien Patoche, fait une parodie du vidéoclip pour sa chanson La Cartouche[7].
L'émission française Les Guignols de l'info, sur Canal+, fait une parodie nommée Gné hé hé mettant en scène François Hollande et les membres de son gouvernement[8].
L'émission québécoise Bye Bye 2013 fait une parodie, reprenant la chanson sur le thème des Femen[9].
Le chanteur parodiste "Weird Al" Yankovic en fait une version en réécrivant les paroles et en n'utilisant que des motifs typographiques[10]. Nate Bradley et Jason Hoffman en fait une version très servile[11]. Bart Baker en fait une version théâtralisée (avec Kingsley, Todrick Hall, Jessica Endres, Morgan De Loera, Ollie Baker, Olga Kay, Dave Days, Sam Macaroni)[12].
Plusieurs groupes féministes ou des groupes de soutiens aux victimes de viols dénoncent des paroles et le clip qui encourageraient au viol et aux violences domestiques. La première réaction vient du blog Feminist in LA (« Féministe à Los Angeles ») : « cette chanson est dégoûtante même si elle est, il faut le reconnaître, très entraînante »[13], et « la phrase « I know you want it » n’évoque pas franchement la notion de consentement à l’activité sexuelle »[14]. Le blog relaie d'autres commentaires trouvés sur Internet, comme « 99% de seins, 1% de musique » ou « la musique dans ce porno est à chier »[13].
Au Royaume-Uni, la porte-parole du groupe de soutien aux victimes de violsRape Crisis explique que « les paroles de Blurred lines donnent l'impression de glamouriser les violences faites aux femmes. Les paroles ainsi que le clip objectivent et dégradent la femme. Plus dérangeant encore, certaines paroles sont explicitement violentes sexuellement »[15]. Au Canada, une mannequin et actrice souligne que la nudité n'est pas le problème en tant que tel mais plutôt le déséquilibre entre hommes et femmes dans le clip[13] : « Les femmes sont clairement utilisées comme des objets pour renforcer le statut des hommes dans la vidéo. Ils sont en position de contrôle parce qu'ils ne sont pas vulnérables – ils sont entièrement vêtus –, alors que les femmes n’ont aucun statut et semblent totalement enclines à être exploitées »[14].
Dans Maura Magazine, on relativise la gravité ; les paroles sont certes « problématiques », mais elles ne le sont pas plus que d'autres chansons et il s'agit avant tout d'une démarche commerciale qui consiste à provoquer pour attirer[14],[16].
Dans son mémoire My Body, sorti en octobre 2021, Emily Ratajkowski, a annoncé avoir été agressée sexuellement sur le tournage par le chanteur Robin Thicke. Elle Evans, autre mannequin présente dans le clip et sur le tournage, a corroboré les affirmations d'Emily.
En mars 2015, Robin Thicke et Pharell Williams sont condamnés à verser 7,4 millions de dollars aux héritiers de la famille de Marvin Gaye à la suite d'une plainte auprès de la justice pour plagiat. Les deux chanteurs sont reconnus coupables d'avoir enfreint les droits d'auteur de Marvin Gaye[17].
Pour la chanson, deux clips sont réalisés par Diane Martel[18]. Dans le clip, trois mannequins, Emily Ratajkowski, Jessi M'Bengue et Elle Evans, dansent autour des chanteurs. Dans une version dite non censurée, elles sont seins nus, vêtues d'un string et de chaussures, et elles sont habillées dans le clip dit censuré[13]. Sur la chaine française CStar, le clip est diffusé avec la signalétique « déconseillé aux moins de 10 ans » en journée.
Comme les paroles, le clip déclenche des polémiques, au point d'être retiré de YouTube dans sa version dénudée[13].
↑(en) Stelios Phili, « Robin Thicke on That Banned Video, Collaborating with 2 Chainz and Kendrick Lamar, and His New Film », GQ, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Annie Reuter, « Robin Thicke On His First No. 1, ‘Blurred Lines’: ‘We Didn’t Know It Would Be This Big’ », News Radio, (lire en ligne, consulté le )
↑François Alvarez, « Chronique de Blurred Lines », Music Story, (lire en ligne, consulté le )
↑ abcd et e« Blurred Lines de Robin Thicke, incitation au viol? », Le Vif, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cNicolas Beunaiche, « «Blurred Lines»: Le tube de Robin Thicke accusé de glorifier le viol », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le )
↑Judith Samama, « Le titre "Blurred lines" de Robin Thicke et Pharrell Williams accusé de pousser au viol », Grazia, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Tricia Romano, « ‘Blurred Lines,’ Robin Thicke’s Summer Anthem, Is Kind of Rapey », The Daily Beast, (lire en ligne, consulté le )
↑Alicia Paulet et AFP agence, « Blurred Lines : Robin Thicke et Pharrell Williams condamnés pour plagliat », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
↑(it) « Certificaaioni – Archivio », sur Fimi.it (consulté le ) NB : Cliquer sur "Online", puis sélectionner 27–2013, puis cliquer sur "Avvia la ricerca"