Après la guerre, il rejoint en tant qu'officier de renseignement le SDECE. Il participa à la création des premières unités de nageurs de combat français en 1953.
A son départ de l'armée, il travailla en Afrique pour des compagnies pétrolières. Personnage essentiel de la « Françafrique » dans les années 1960, il mit sur pied et dirigea la garde présidentielle du Gabon et contribua à imposer Omar Bongo à la tête du régime en 1967.
Cette section contient une ou plusieurs listes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments (octobre 2022).
En mai, alors qu'il prépare son baccalauréat, les troupes allemandes déferlent sur la France ; en raison des événements « les épreuves du baccalauréat sont reportées à une date ultérieure ». En juin, il quitte Paris avant l’arrivée des envahisseurs. Décidant de rejoindre le général de Gaulle, il essaye de partir par Bordeaux puis par Saint-Jean-de-Luz et enfin par Marseille mais il échoue à chaque fois. En décembre, il regagne Paris pour embrasser ses parents une dernière fois. Il revient à Marseille avec un crochet par Royat où il rencontre le colonelÉmile Bonotaux, qui, se méfiant du général de Gaulle, lui conseille d’aller en Afrique plutôt qu'en Angleterre.
En janvier, il s’enrôle dans l’aviation de l’armée d’Armistice, résolu, dès son premier lâcher seul aux commandes d’un avion, à mettre le cap sur Gibraltar ou Malte. Mais, comme il y a déjà trop de pilotes, il demeure rampant et est affecté à la garde de la base aérienne de Bizerte, en Tunisie.
Janvier. Le 10[3], il quitte Alger pour Londres, via Gibraltar.
Février. Il est brièvement interrogé par le MI5 à Patriotic School, puis est emmené à Orchard Court où les membres dirigeants et les officiers traitants de la section F rencontrent les agents opérationnels.
Mars. Il est inscrit à la session d’entraînement de mars en compagnie de Pierre Raynaud et d’Henri Silhol. Tous trois se joignent à une vingtaine de stagiaires, dont Diana Rowden, Éliane Plewman et Éric Cauchi : maniement des armes et des explosifs, liaisons radio, actions de commandos (Wanborough Manor) ; sécurité (New Forest) ; parachute (cinq sauts, dont un de nuit, à Ringway)
Août. Dans la nuit du 15 au 16, il est parachuté en France, à la périphérie de Louviers. Il atterrit, à minuit passé, dans un champ de blé. Au pied d’un pommier patiente un homme « jeune, plutôt petit, aux lèvres bien ourlées, au regard gris pétillant d’intelligence et d’humour ». C’est Philippe Liewer, qui sera son « boss », le chef du réseau SALESMAN. Maloubier vient remplacer Gabriel Chartrand comme saboteur du réseau. Secondé par Claude Malraux, Bob Maloubier mène alors une équipe de « terroristes » qui réalise plusieurs sabotages : un ravitailleur de sous-marins qui, depuis longtemps, force le blocus de la Royal Navy et accroît le rayon d’action des U-Boote ; une usine qui fabrique des pièces d’avions Focke-Wulf ; une centrale électrique qui alimente la région rouennaise.
Décembre. Dans la soirée du 20, il manque d’être arrêté par les Allemands à Elbeuf. Mais en parvenant à leur échapper, il est atteint par des balles.
Février. Dans la nuit du 4 au 5, un avion Hudson le ramène à Londres[4].
Mars. À Londres, Philippe Liewer lui apprend que de nombreux membres du réseau ont été arrêtés (les agents Claude Malraux et Isidore Newman, le garagiste Georges Philippon, Roger Mayer, etc). Il l’a appris parce que Catherine, la compagne de Claude, a glissé entre les mailles ; elle s’est débrouillée pour joindre Roland en Dordogne, grâce à quoi ce dernier a pu, le 12 mars, envoyer à Londres un message radio rapportant la situation dramatique du réseau. Le retour en Normandie est désormais exclu.
Juin. Dans la nuit du 7 au 8, Philippe Liewer « Hamlet », Violette Szabo, Bob Maloubier et Jean-Claude Guiet « Virgile », l'opérateur radio, sont parachutés dans le Limousin. Ils viennent soutenir les maquis de la région.
Bob Maloubier est reversé à la Force 136 opérant en Asie du Sud-est. En août, il est parachuté au Laos et fait prisonnier par les Japonais[5] juste à la fin de la guerre.
1945 (suite). Comme son profil de saboteur, dynamiteur et tireur d'élite n'est plus recherché depuis la fin de la guerre, il entre dans les services de renseignement extérieur. Il y restera quinze ans.
1952. Il fonde l’unité « nageurs de combat » d'Arzew, avec Claude Riffaud, créateur du CINC d'Aspretto. À cette occasion, Jean-Jacques Fiechter[6] directeur de Blancpain conçoit avec Bob Maloubier et Claude Riffaud la fameuse Fifty Fathoms qui deviendra la référence horlogère dans le monde de la plongée[7].
1960. Il doit quitter le SDECE en raison de son amitié avec Jo Attia, un ancien résistant devenu gangster et « roi du non-lieu », qu'il avait recruté pour exécuter des contrats au Maghreb[8].
Au Gabon, il devient forestier (il y coupe du bois et gère des domaines forestiers). Il travaille parallèlement pour Jacques Foccart (le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle) pour qui il met sur pied la garde personnelle du président gabonais[9].
1962. Il est recruté par la société pétrolière Shell.
1967. En mai, il est en poste à Lagos, capitale du Nigéria, lorsque s'y déclenche la guerre du Biafra[10]
2010. Sélection au festival de Cannes de Film Socialisme de Jean-Luc Godard, dans lequel Bob Maloubier interprète le rôle d'un passager du paquebot. Il témoigne dans le documentaire Histoire des services secrets français.
2011. Le 19 mars, il est élu président de la Fédération Nationale Libre Résistance. Il témoigne dans la série télévisée Les Combattants de l’ombre[11].
2013. Il participe à un débat télévisé sur les services secrets[12].
2014. Il est décoré comme Membre de l'Ordre de l'Empire britannique (MBE) par Élisabeth II, à l'occasion de la visite d'État de la reine en France pour le 70e anniversaire du débarquement. Organisée à la résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni à Paris, la cérémonie se déroule le 5 juin, veille du 70e anniversaire du D-Day.
Un boulevard de la ville de Limoges (Haute-Vienne) porte le nom de Boulevard Robert Maloubier, en hommage à son action avec le maquis limousin[15]. Il a été inauguré le .
↑Bob Maloubier, Agent secret de Churchill, Tallandier, , p. 17
↑La date du 10 janvier est celle indiquée par Bob Maloubier. Brooks Richards, p. 870, indique le 17 janvier.
↑Opération KNACKER organisée par Henri Déricourt ; terrain : ACHILLE, NE d’Angers, 1 km SE de Soucelles (49) ; appareil : Hudson ; pilotes : sqn Ldr L. F. Ratcliff, Flg Offs Woolridge et Johns, Plt Off Hall ; passager amené (1) : Gerry Morel (qui a instruction de ramener Henri Déricourt à Londres, mais qui rentrera sans lui) ; passagers ramenés (9) : Philippe Liewer, Bob Maloubier, Robert Benoist, H. Borosch, Madeleine Lavigne, Limousin, Le Barbu, l'aubergiste à Tiercé et son mari. [Source : Verity, p. 292]
↑Bob Maloubier, interrogé le 20 octobre 2011 sur le sujet, conteste avoir été capturé par les Japonais, mais reconnaît avoir été blessé par eux
↑Roger Faligot et Pascal Krop, La piscine : les services secrets français, 1944-1984, Éditions du Seuil, , p. 93
↑Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita, KAMERUN !, La Découverte,
↑Les Ibo proclament leur indépendance et baptisent leur province « Biafra ». Le gouvernement nigérian met aussitôt en place un blocus. Débute une guerre civile qui va durer deux ans et demi et provoquer la mort de plus d’un million de personnes.
↑Les Combattants de l’ombre. Des Résistants européens contre le nazisme, série documentaire télévisée en six épisodes (6 × 55 min), de Bernard George (France, 2011). Bob Maloubier intervient dans les épisodes 1, 2 et 5.
↑Chaîne Public Sénat, « Le Débat » animé par Benoît Duquesne. Sur le thème Dans le secret des services, l’émission du réunit quatre invités : Bob Maloubier ; Jacques Gautier, sénateur ; Rémi Kauffer, journaliste et écrivain ; Dominique Fonvielle, ancien agent de la DGSE ; .
Outre les livres de Bob Maloubier, mentionnés plus haut à la section #Œuvres et qui constituent la source principale de l'article, il y a lieu de noter les ouvrages et sites suivants.
Magazine RAIDS n° 1er juin 1986. Article de l'historien Eric Deroo "Bob Maloubier, le père des nageurs de combat" enrichi de nombreuses photographies.
Michael R. D. Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, (ISBN978 2 84734 329 8), (EAN9782847343298). Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004.
Ce livre présente la version « officielle » britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle sur le sujet du SOE en France.
Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit..., préface de Jacques Mallet, 5e édition française, Éditions Vario, 2004, (ISBN2-913663-10-9)
Sir Brooks Richards, Flottilles secrètes. Les liaisons clandestines en France et en Afrique du Nord, 1940-1944, traduction de Secret Flotillas par Pierrick Roullet, Éditions Marcel-Didier Vrac (M.D.V.), 2001, (ISBN2-910821-41-2)
Lt. Col. E.G. Boxshall, Chronology of SOE operations with the resistance in France during world war II, 1960, document dactylographié (exemplaire en provenance de la bibliothèque de Pearl Witherington-Cornioley, consultable à la bibliothèque de Valençay). Voir sheet 22, SALESMAN CIRCUIT.
David Korn-Brzoza, Histoire des services secrets français, documentaire en quatre parties, 2010 ; 1re partie, L'Heure des combats 1940-1960, diffusée sur France 5 le .
Philippe Rousseau, Bob Maloubier, article in « Plongée Octopus - Le magazine des plongeurs experts », no 7, avril-juin 2011, cahier spécial, p. 54-68.
Bernard George, Ambre Rouvière, Les Combattants de l'ombre, Albin Michel, Arte Éditions, Paris 2011, (ISBN9782226181954)
Cédric Tourbe et Laurent Ducastel, L’Espion vous salue bien, documentaire sur la vie de Bob Maloubier (avec sa participation), 2012. Première diffusion sur la chaîne Histoire le ; reprise sur la chaîne Public-Sénat le .