Centuri | |
![]() Vue de la marine de Centuri. | |
Administration | |
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Pays | ![]() |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Bastia |
Intercommunalité | Communauté de communes du Cap Corse |
Maire Mandat |
Pierre Rimattei 2020-2026 |
Code postal | 20238 |
Code commune | 2B086 |
Démographie | |
Gentilé | Centurais |
Population municipale |
179 hab. (2022 ![]() |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 57′ 40″ nord, 9° 22′ 11″ est |
Altitude | 210 m Min. 0 m Max. 562 m |
Superficie | 8,3 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Cap Corse |
Localisation | |
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Centuri est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Rogliano, dans le Cap Corse.
Centuri est une commune de la côte occidentale du Cap Corse, l'une des dix-huit communes regroupées au sein de la Communauté de communes du Cap Corse.
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Mer Méditerranée | Ersa | Ersa | ![]() |
Mer Méditerranée | N | Ersa, Rogliano | ||
O Centuri E | ||||
S | ||||
Mer Méditerranée | Morsiglia | Rogliano |
Le Cap Corse est un bloc de schistes lustrés édifiés au tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien. Les plus anciens de ces schistes lustrés se trouvent entre Tollari et jusqu'au sud de Gualdo d'Ersa, ainsi que dans l'île de Capense. Ils appartiennent au socle hercynien tectonisé lors de la surrection des Alpes : déformés, broyés ils se sont chevauchés avec des gneiss antécambriens intercalés d'amphibolites vert-foncé et de filons granitiques kaolinisés par l'action des eaux au contact du feldspath du granite, en surface et dans les fissures[1].
Au nord de la marine de Centuri, le Capo Bianco offre un paysage au relief abrupt et aigu, dû à la présence d'ophiolites composées de roches magmatiques nommées péridotites transformées en serpentinites (teintées en vert par l'olivine).
Située sur la côte nord-ouest du Cap Corse, la commune est bordée au nord et à l'est par la crête de Mandrioni (Punta di Pietra Campana 310 m, Punta di Vitellagiu 320 m, Punta di Tizzoli 338 m) et une ligne de hauteurs passant par Bocca di Serra (365 m), Cima Santa Catalina (533 m), Pointe de Torricella (ancienne station radar de l'Armée de l'air) culminant à 562 m, Monte Poggiu (504 m), cima d'Albucetta (491 m), cima Santa Chiara (459 m) et Punta di Colombara (510 m), qui la séparent d'Ersa et Rogliano. Ces montagnes forment une vaste vallée côtière. Au sud, elle est séparée de Morsiglia par la plus grande partie du cours du ruisseau Guadi[2] qui est situé depuis sa source jusqu'à l'embouchure sur Morsiglia.
Sa façade littorale s'étend avec des côtes accores, de Punta di Corno di Becco (au nord du Capo Bianco (Capi Biancu)) au nord, jusqu'à la plage de galets de Mute (Morsiglia) au sud. Elle inclut l'île de Capense (réserve ornithologique). Le petit port de pêche de Centuri est l'un des rares abris de la côte occidentale du Cap Corse.
Huit petits cours d'eau côtiers prennent naissance sur son territoire, sur le versant occidental de la dorsale du Cap Corse (ou Serra). Ils ont tous tributaires de la mer Méditerranée. Les sept premiers ci-dessous ont leur source sur la commune, ne sont pas référencés au SANDRE mais apparaissent sur la carte Géoportail/Parcelles cadastrales. Du nord au sud ils sont :
Du fait de sa situation au nord du Cap Corse, la commune est soumise à des vents forts et assez fréquents tels le libeccio souvent mêlé au ponant (punente), la tramuntana et les traînes de mistral. Les écarts thermiques y sont modérés. Au Cap Corse, l'hiver est plus chaud et l'été plus tempéré que sur le restant du littoral de l'île, sous l'effet de la mer qui réchauffe les températures. En été soufflent les brises (ventulellu), celles de mer (ambata ou mezudiornu) entre 10 et 16 heures, et celles de terre (muntese ou terranu) dès la nuit venue. Jadis elles étaient utiles pour permettre aux navires à voile de gagner le large. En hiver il ne gèle quasiment pas sur le littoral. Les étés sont en général secs.
La couverture végétale est un maquis bas incluant des chênes verts, des arbousiers, des lentisques, des épineux, des bruyères, des cistes, quelques câpriers, etc. Sur de nombreuses et étroites terrasses[Note 1] autrefois cultivées en vigne, cédrat et orge principalement, aujourd'hui abandonnées, le maquis a repris ses droits. Il est sculpté par les vents en bordure de mer. L'exposition étant importante, le maquis présente tôt en été des couleurs roussies et il est très facilement inflammable.
Comme sur tout le littoral de la côte occidentale, on remarquera ici aussi, accrochés aux pentes rocailleuses du littoral, la présence de nombreux agaves et figuiers de Barbarie.
Centuri est traversée par la route D80, depuis le col de la Serra (365 m) au nord en direction de Morsiglia au sud en passant par Camera, principal village de la commune de Centuri. Une "corniche", la route D 35, et divers "chemins" classés entretenus desservent les villages et hameaux de la commune. La D 35 fait jonction avec la D 80 à Camera et à Morsiglia et se poursuit jusqu'à Meria sur la côte orientale du Cap. Longue de 8,5 km (plus 13 km jusqu'à Meria), sinueuse, elle passe devant la mairie de Centuri qui est située entre Orche et Merlacce.
Si la commune ne dispose pas de station-service, pour se ravitailler, il faut se rendre soit à Morsiglia (à 4 km), soit à Valle (Pino) (à 15 km), seules stations d'essence de la côte occidentale du Cap avant St Florent, soit à Macinaggio (Marine de Rogliano) à 18 km au nord de la côte Est., soit à Santa Severa (Marine de Luri),
Le port de Centuri trop exigu ne permet pas de recevoir la grande plaisance. En été, de nombreux navires trouvent actuellement abri dans la petite « baie » entre l'île de Capense et la côte. Cet abri est désormais officiellement interdit pour protéger les herbiers de posidonies et les nacres présents dans cette baie. Le Parc Naturel Marin a déposé un décret en ce sens. De plus, la création de la réserve des îles du Cap Corse interdisent accès sur l'îlot (et les rochers qui le composent) et mouillage à moins de 10 mètres de Capense.
Une compagnie de promenades en mer relie le port de Centuri à Barcaggio et Macinaggio.
Centuri est distant, par route, de 50 km du port de commerce de Bastia, de 51 km de la gare des CFC de Bastia et de 71 km de l'aéroport de Bastia Poretta.
Au , Centuri est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[4]. Elle est située hors unité urbaine[5] et hors attraction des villes[6],[7].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[8]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[9].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (59,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (17,2 %), forêts (15 %), zones agricoles hétérogènes (3 %), zones urbanisées (2,9 %), eaux maritimes (2,2 %)[10]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Camera (en corse A Càmera) est le principal village de piémont de la commune (près de 50 habitants l'hiver). Du haut de ses 233 mètres d'altitude, il est le plus haut lieu habité de la commune et le seul traversé par la route D80 qui fait le tour du Cap Corse. Camera, mot qui vient du grec kamarà signifiant « maison voûtée », est parfois appelé Corte-Camera, le petit hameau de Corte se situant juste en dessous.
Dominant le village et l'ensemble de la commune, on y trouve l'ensemble paroissial qui comprend l'église à coupole Saint-Sylvestre (XVIe siècle ; début XIXe siècle), la chapelle de la Confrérie Sainte-Croix (Cunfraterna Santa Croce) dédiée à l'Immaculée Conception et le clocher, ensemble classés Monuments historiques.
Près de l'église, se situe la monumentale chapelle funéraire des Cipriani (XVIe siècle).
À droite de l'église, se situe le monument aux morts de 1914 - 1918.
« Voici quels sont dans le Cap-Corse les lieux habités. En commençant par la côte extérieure, on rencontre Centuri qui est dans une vallée bien peuplée ; il renferme quatre villages parmi lesquels les Cannelle, dont parle Ptolémée. »
— Mgr Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 7
Cannelle (en corse E Cannelle), vieux village médiéval, perché, typique, est accroché sur la pente entre le « moulin Mattei » sur la crête et la marine de Centuri. Il est desservi par la "Via", sa voie centrale pavée à l'antique. Au fond du village, la vieille tour pisane du XIe siècle où Paoli séjourna (propriété privée), a été réaménagée ; le village qui présente tous ses toits en lauze, a été restauré en respect de l'existant. Subsistent encore quelques habitations en ruine. Près de l'antique chapelle San Ghjacumu se trouvent les restes d'une autre tour. On accède à Cannelle par une petite route en cul-de-sac depuis sa jonction avec la D35 au village d'Orche. Le village recèle une remarquable source dont la fontaine fut restaurée au XIXe siècle au pied d'une paroi schisteuse érodée. Son accès par la "Via", est fléché au terminus de la route goudronnée menant au village.
Le village d'Orche (en corse L'Orche) était autrefois nommé Orca. La chapelle de la Sainte-Trinité fut probablement reconstruite au XVIIIe siècle sur les fondations d'une précédente chapelle ; elle renferme un retable classé. Sous le village se dresse l'ancienne chapelle Santa Maria. Orche est la patrie de Don Santo Antomattei, marin qui navigua longtemps en Amérique centrale, devint noble d'Espagne en 1755 par le roi Ferdinand VI et se retira à Livourne. La mairie y est installée ainsi que l'association U Campanile di Centuri (déclarée le 4 juillet 2002) organisatrice des festivités et des manifestations sportives ou socioculturelles locales.
Ortinola (en corse L'Artìnula), groupé autour de la chapelle Saint-Roch (San Roccu), fut mis à sac et brûlé en 1563 par les Turcs conduits par Mammi Pacha dit Mammi Corsu (de son vrai nom Filippu Arbellara), renégat originaire de Pino, ce qui fut l'occasion d'une belle résistance de Zaccagnino, dans la tour centrale du village. Le général comte Leonetto Cipriani y fit construire à la fin du XIXe siècle un château néo-médiéval, aujourd'hui restauré.
Le philosophe Henri Joly, spécialisé dans la philosophie platonicienne, possédait une résidence secondaire dans le hameau d'Ortinola. Il trouve la mort le 22 août 1988 près de sa maison, sur la plage du "Cimetière aux ânes", emporté par les vagues. Sa femme, Françoise Joly, retrace sa mort dans son livre Ragamù, publié en janvier 2002.
Le hameau de Bovalo (en corse Bolvalu) se situe à 50 m au nord-ouest et en contrebas de Camera. Les maisons du bas sont ruinées. L'accès à ce hameau se fait par un chemin non carrossable, aboutissant à la chapelle Sainte-Anne.
Le petit hameau se situe sur la route départementale D 35, entre Camera et Orche. Près de la chapelle Saint-Michel, la famille de Franceschi, marquis de Sedilo au XXe siècle, transforma en château l'ancienne tour quadrangulaire des Preziosi par l'ajout d'un pastiche médiéval. A 250 m au nord de ce curieux château, se trouve le petit hameau de Trelu dominé par une tour carrée ruinée.
Centuri-port est le nom de la marine de Centuri, une marine aux maisons anciennes aux toits de lauzes, et des rues pavées. Le port occuperait la partie littorale du site romain de la "Centurinum Civitas" d'après les quelques faibles traces trouvées en remontant, à partir du pont de Pastricciola et aux lieux-dits "Cività" et "Palombese". Le site du port et l'îlot de Capense, fortifiés vers le XIIe siècle ou le XIIIe siècle, étaient surveillés par la tour génoise ronde encore visible à la marine, non loin de la chapelle Saint-Antoine ; elle serait un vestige du château des "Motti". De nos jours les principaux commerces (hôtels, restaurants, épicerie et boutiques), se trouvent à Centuri-port, ouverts uniquement en période estivale.
Sur l'îlot de Capense, la chapelle médiévale de Santa-Maria-Maddalena est aujourd'hui en ruines. La structure générale du port date du Second Empire, la flotte britannique ayant brûlé le précédent (ainsi que celui de Macinaggio) en 1794.
Durant la période estivale, le centre de la marine est en zone piétonne de 10 h 30 à 4 h.
Petit hameau à l'extrême sud de littoral de Centuri, Mute est « à cheval » sur Centuri et Morsiglia. Il est traversé par le ruisseau Guadi. Construit au fond d'une petite crique, il est bordé par une plage de galets entrecoupée de rochers acérés.
Le nom corse de la commune est Cinturi /t͡ʃinˈturi/. Ses habitants sont les Cinturesi.
Au Ier siècle av. J.-C., il existait déjà un port du nom de Centurinum Civitas. Ptolémée cita également un port du nom de "Centurinon".
Centurinum aurait existé déjà six siècles av. J.-C. et était relié à Macinaggiu (Rogliano) par une voie romaine passant au col de Cataro (collu di u Cataru - 192 m) situé au nord de Granaggiolo (Ersa).
De la fin du IXe siècle à 1197, Centuri a été à la famille seigneuriale Peverelli soutenus par Gênes, puis de 1198 à 1248 aux Avogari qui l'ont cédée à Ansaldo da Mare.
Au XIIIe siècle l'île de Capense est fortifiée. En 1268, les Avogari et leurs alliées Da Mare y sont assiégés par Sinucello Della Rocca, vainement par insuffisance de bateaux.
Au XIVe siècle, Centuri est constitué en apanage par Galeotto da Mare pour son fils naturel Crescione, - Nicolas fils de Crescione héritera de Morsiglia avant d'être peu après aussi seigneur de Centuri, avant d'entrer en 1431, dans le fief de San Colombano, des Da Mare.
En 1563 le village d'Ortinella est brûlé par des forces de l'armée Algérienne commandées par Mammi Pacha dit Mami Corso.
En 1592 Gênes impose son administration sur le nord du Cap Corse, au détriment des da Mare.
Ainsi naît la Provincia di Capo Corso, d'obédience génoise, succédant à l'État feudataire des Da Mare-Negroni.
Vers 1600, communauté de la seigneurie Da Mare, Centuri était peuplée d'environ 700 habitants. Les lieux habités étaient Trello, Bovalo, le Merlacce, Lorche, la Casanova, Ortinola, Orneto, Camera, le Casevecchie, le Camelle.
Au XVIIe siècle, Centuri était après Erbalunga, le deuxième port le plus actif de Corse, avec une centaine de marins, de nombreux bateaux et entrepôts (magazzini). Trois familles parviennent à la fortune et à la noblesse : les Cipriani et les Napollone grâce au commerce, et les Franceschi armateurs, officiers de marine, amiraux au service de la Toscane, du Pape ou de la France.
Au XVIIIe siècle, un généreux bienfaiteur dote Centuri d'une jetée.
Port de commerce florissant, les opérations d'importations portaient sur les produits indispensables à la vie quotidienne et au commerce tels grains, sel, planches, chaux, ustensiles, vêtements et récipients en terre cuite. Les exportations concernaient vin, huile, agrumes, bois, céréales, écorces de tannage, bétail et cocons de soie.
Au XIXe siècle, la culture du cédratier s'avère très lucrative. Depuis, le déclin rapide de l'agriculture a fait disparaître les vergers et la vigne (175 ha de vigne en 1790, pratiquement plus aujourd'hui), en s'accompagnant d'un dépeuplement sensible (720 habitants en 1852), mais inférieur à celui de certaines communes limitrophes, en particulier après la Première Guerre mondiale (fait classique en Corse).
Centuri fut à l'époque de la Nation corse indépendante de Pasquale Paoli, l'arsenal de la marine nationale corse.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[13].
En 2022, la commune comptait 179 habitants[Note 2], en évolution de −19 % par rapport à 2016 (Haute-Corse : +5,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Centuri est le premier port français de la pêche à la langouste. On y pêche également divers poissons et du corail, ce qui le maintient au première rang dans le Cap Corse.
Il y a eu jusqu'à 20 pêcheurs au siècle dernier. Ils pratiquaient la pêche côtière, ramenant langoustes et poissons dits « nobles » (rougets, pageots, murènes, dentis). De nos jours si la pêche à la langouste reste la principale activité du secteur, certains préfèrent la pêche aux thonidés. En 1758, Une tonnara était installée au voisinage de l'ilôt de Capense. Les pêcheurs y capturèrent un Grand requin blanc (Carcharodon carcharias).
En 1757, le port avait connu une activité accrue avec la décision de Pascal Paoli d'en faire une base militaire, avec chantier naval et arsenal.
Au XVIIIe siècle la commune prospérait du commerce, de son agriculture et de la pêche. Il y avait 30 ha d'oliviers et 171 ha de vigne plantés. On emblavait 250 ha, principalement en orge et un peu en froment.
Il y avait alors 4 moulins, tous ruinés de nos jours. Un moulin situé à environ 500 m au nord du port est visible depuis la jetée. Un autre se trouvait à une vingtaine de mètres d'altitude sur la colline au sud du port. Les deux derniers, voisins, se dressent encore sur la crête à proximité du col de la Serra.
Centuri avait un cheptel de 450 têtes de gros bétail, chèvres et ânes essentiellement[1].
De nos jours la vigne a entièrement disparu de la vallée. Les dernières cultures comme l'olivier demeurent traditionnelles et à caractère familial.
Centuri vit essentiellement du tourisme en période estivale. Commerces de restauration et d'hôtellerie n'ouvrent que pour la saison. Les spécialités proposées dans les établissements sont essentiellement basées sur des produits pêchés localement.
Centuri compte deux châteaux et plusieurs tours génoises, dont une littorale. En 1530, le Cap Corse comptait déjà 10 tours. Elle en aura 30 en 1730. Centuri abrite également de nombreuses chapelles et églises.
Le général comte Leonetto Cipriani qui fut consul de Sardaigne à San Francisco, gouverneur général des Romagnes, ami de Victor-Emmanuel II et de Napoléon III, fit construite ce château de style médiéval à la fin du XIXe siècle. D'origine florentine, les Cipriani s'installèrent en Corse au XVIe siècle. Il est actuellement la propriété du sénateur Philippe Marini[15].
Au Moyen Âge, Babilano da Mare, fils de Galeotto, avait construit vers 1348 un château au port de Centuri qui faisait partie de sa seigneurie (château de le Mute ou li Muti)[16]. Une tour avait été édifiée « en face des Mute, l'île de Centuri, très petite et séparée de terre par un canal si étroit qu'une tarchia peut à peine y passer »[17].
De nos jours, le petit port de pêche est un véritable attrait touristique en période estivale. Il est réservé aux pêcheurs et aux locaux, les infrastructures ne permettant pas l'accueil de plaisanciers visiteurs. Hors saison touristique qui va bon an mal an des vacances scolaires de Pâques jusqu'à la fin septembre/mi-octobre, aucun commerce n'y est ouvert.
Le port est en zone piétonne de 10 h 30 à 4 h durant la période estivale. Une grande aire de stationnement existe à la sortie sud de la marine.
On la nomme aussi îlot de Capuse. D'une superficie de 2,5 ha, elle a été détachée du Cap Corse par l'érosion marine. Elle avait été fortifiée au XIIIe siècle. En 1268, faute de navires, Sinucello Della Rocca avait assiégé en vain l’îlot où s'étaient réfugiés les Avogari et leurs alliées Da Mare.
En 1757, Pascal Paoli y avait fait établir un chantier naval.
De nos jours, il ne reste plus sur l’îlot que les vestiges de la chapelle Santa Maria Maddalena.
Le remarquable ensemble se situe sur les hauteurs de Camera, au-dessus de la D80 et comporte de haut en bas :
Au XXe siècle, la famille de Franceschi, marquis de Sedilo, transforma en château l'ancienne tour quadrangulaire des Preziosi. Les parties constituantes du jardin du château (terrasse en terre-plein et l'escalier indépendant) sont au pré-inventaire général du patrimoine culturel (jardins remarquables ; documentation préalable) - Dossier versé le 4 mars 2003[20].
La commune de Centuri est concernée par trois ZNIEFF (Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique) de 2e génération :
Centuri est l'une des 15 communes concernées par la ZNIEFF « Chênaies vertes du Cap Corse » qui couvre une superficie de 4 112 ha. Ces chênaies vertes s'étendent depuis la commune de Farinole, à la base du cap, jusqu'à la commune de Rogliano au nord-est et à la commune de Morsiglia au nord-ouest[21].