Hermann Graf | ||
Hermann Graf, à gauche, en discussion avec Willy Messerschmitt, à droite, en 1942. | ||
Naissance | Engen |
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Décès | (à 76 ans) Engen |
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Origine | Allemagne | |
Allégeance | Troisième Reich | |
Arme | Luftwaffe | |
Grade | Oberst | |
Années de service | 1939 – 1945 | |
Commandement | 9./JG 52, JGr 50 (21 juin 1943), JG 11 (11 novembre 1943), JG 52 (1er octobre 1944) | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
Faits d'armes | Bataille de France Bataille d'Angleterre Campagne des Balkans Front Est Défense du Reich |
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Distinctions | Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants | |
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Hermann Graf (né le à Engen et mort le à Engen) est un pilote de chasse allemand et un as de l'aviation de la Seconde Guerre mondiale.
Hermann Graf suit des études de gestion et, après avoir obtenu le brevet de pilote de planeur en 1932 et celui de pilote d'avions à moteur en 1936, entre dans la Luftwaffe où il suit les cours de pilotage avancés entre 1936 et 1938. Graf est ensuite affecté au II./JG 51, une escadrille de chasse équipée avec des Messerschmitt Bf 109 E1, avec le grade d'Unteroffizier (sergent).
Durant la campagne de France, il effectue 21 patrouilles le long de la frontière germano-française sans tirer un seul coup de feu. Le , il est affecté comme instructeur à un groupe de chasse de réserve situé à Mersebourg. Le 1er mai il est promu au grade de Leutnant (sous-lieutenant) et il est muté à l'escadron de chasse no 52 (Jagdgeschwader 52) le 6 octobre de la même année. Le , son unité est transférée en Roumanie où il participe à la formation de pilote roumains, alliés des allemands. Fin mai 1941, il est transféré en Grèce avec un détachement du III./JG 52 pour appuyer l'invasion allemande de la Crète. Durant cette période, il effectue de nombreuses missions d'attaque au sol.
Son unité est ensuite retransférée en Roumanie avant de prendre ses quartiers sur l'aérodrome de Byala Tserkov, en Russie. Le , Graf abat son premier avion ennemi, un I-16, durant une mission d'escorte de Stukas, près de Kiev. En octobre, Graf compte 12 victoires et le , il obtient la croix de chevalier de la croix de fer après sa 45e victoire.
Le , il est le premier as de son escadre à atteindre les 100 victoires, et le second pilote de la Luftwaffe à atteindre 150 victoires, le . Quelques semaines plus tard, il est le premier pilote de chasse au monde à atteindre 200 victoires le , lorsqu'il abat ses 200e, 201e et 202e adversaires au-dessus de l'aérodrome de Pitomnik, près de Stalingrad. À la suite de cette action, il obtient le grade de Hauptmann (capitaine). Le , il est décoré de la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants qu'il s'est vu attribuer en tant que 5e soldat de la Wehrmacht.
Afin de préserver sa vie, notoriété oblige, Hermann Graf est interdit de vol et retiré des opérations. L'aviateur, également gardien de football, a créé une équipe de football de la Luftwaffe, les Rote Jäger (chasseurs rouges) qui fut très populaire dans le Troisième Reich et qui comptait alors de nombreux joueurs célèbres dans ses rangs.
Durant la première moitié de 1943, Graf commande une école de pilotage avancé pour pilotes de chasse basée à Bordeaux, en France. Le , il est affecté à une nouvelle unité spécialisée dans la chasse à haute altitude pour contrer les Mosquitos britanniques. Cette unité est nommée JGr 50 le . Graf obtient 3 victoires (dont 2 bombardiers quadrimoteurs B-17) alors qu'il sert dans cette unité. En septembre 1943, il est abattu par le pilote français Christian Martell après un duel difficile[1].
Le , Hermann Graf, alors Oberst (colonel), est nommé Kommodore (commandant d'escadre) du JG 11. Au sein de cette unité, il participe durant les six mois qui suivent à la défense du Reich. Le , Graf abat un P-51 et en heurte un autre, ce qui lui vaut d'être blessé après avoir sauté de son avion endommagé.
Graf retrouve ensuite son ancienne unité, la JG 52, dont il devint le Geschwaderkommodore (commandant d'escadre) le . Il dirigee cette unité lors de la retraite continuelle des troupes allemandes à travers la Prusse-Orientale, la Silésie et la Bohême. Il termine la guerre avec le grade de colonel (Oberst). Il totalise alors 212 victoires, dont 202 obtenues sur le front de l'est et 10 sur le front l'ouest. Il a effectué plus de 830 missions.
Lors de la capitulation de l'Allemagne nazie, Hermann Graf reçoit l'ordre du général Seidemann de se rendre à Dortmund pour se livrer aux Britanniques. Cependant, ne voulant pas abandonner le reste de la JG 52 (notamment le personnel non navigant), il désobéit et se livre avec le reste de son unité (y compris l'as allemand Erich Hartmann) aux autorités américaines à Pilsen (Tchécoslovaquie). Malheureusement, en vertu d'un accord passé entre Russes et Américains, la majorité de la JG 52 est livrée aux Soviétiques. Graf et Hartmann sont déportés en Russie (camp de Gryazovets, près de Moscou). Compte tenu de leur renommée (tous deux étaient notamment décorés de la croix de chevalier de la croix de fer avec brillants), ils furent l'objet d'une très forte pression du NKVD pour qu'ils reconnaissent la culpabilité de l'armée allemande lors d'exactions commises durant la guerre. Si Hartmann ne céda pas (ce qui lui coûta environ 10 années de camp), Graf céda rapidement et reconnut publiquement que la guerre fut une erreur. Après sa libération en 1950 et son retour en Allemagne, cela lui valut d'être exclu de l'association des anciens pilotes de chasse (Kameradschaftsbund der Jagdflieger) et d'être soupçonné (à tort) d'espionner au profit des Russes.
Après la guerre, il continue de voler et devient membre du Swiss Aeroclub. À partir de 1965, il est atteint par la maladie de Parkinson. Il décède chez lui en 1988.